♦ NOM(S): Jefferson. J’ai repris mon nom de jeune fille après mon divorce. Une décision que je regrette parfois, ne serait-ce que parce que je ne porte plus le même nom que ma fille, à présent… ♦ PRÉNOM(S): Lizbeth Scarlett : les prénoms de ma grand-mère et mon arrière grand-mère. Et accessoirement, ce sont aussi à peu de choses près les noms de deux héroïnes romantiques qui ont bercé mon enfance : Elizabeth Bennett et Scarlett O'Hara. ♦ AGE: 35 ans, née un 16 janvier. Et je ne suis pas prête à l'avouer, mais je crois que savoir qu'il y a peu de chance que je puisse être mère à nouveau à présent est une chose que j'ai bien du mal à accepter. ♦ LIEU DE NAISSANCE: Londres, Royaume-Uni. Anglaise pure souche. Et assez fière de l'être. ♦ STATUT CIVIL: Divorcée, et pas vraiment prête à remédier à ça. Si c'est pour essuyer un nouvel échec... non merci. De toute façon, je n'ai pas le temps pour ça, j'ai beaucoup trop à faire au niveau professionnel, et maternel. ♦ MÉTIER OU ANNÉE D'ETUDE: Ministre de la coopération magique internationale. ♦ MAISON OU EX-MAISON: Ancienne Serdaigle, et là aussi, fière de l'être. ♦ STATUT FINANCIER: Aisé, mais quand on vit seule avec ma situation professionnelle, c'est assez facile de bien s'en sortir... non ? Et puis, ça n'est pas comme si ma famille ne l'était pas déjà à l'origine, il faut bien avouer... ♦ GROUPE: Sorcier. ♦ STATUT DU SANG: Sang-mêlé, de parents tous deux sorciers de sang-mêlé. A vrai dire, ça m'importe assez peu. ♦ EPOUVANTARD: La perte de ma fille unique. En général, c’est moi avec son corps ensanglanté dans les bras que je visualise face à cette créature… ♦ PATRONUS: Un renard. ♦ AMORTENCIA: Un mélange de café, de cacao et de cannelle. ♦ BAGUETTE MAGIQUE: Bois de plaqueminier, 21,7cm, cœur en crin de licorne. ♦ SORT FAVORI: On les trouve parfois un peu simplistes, mais il n'empêche que j'affectionne particulièrement les protego et expelliarmus.

J'ai mes petites habitudes, mes rituels presque. Je me lève toujours à la même heure, procède toujours de la même manière, dans le même ordre le matin avant d'aller travailler - ou même les jours de repos d'ailleurs - et toutes mes activités sont réglées comme du papier à musique. La moindre entorse à la règle me rend nerveuse, je n'aime pas l'imprévu, et en deviens particulièrement irritable ✜ Je ne peux d'ailleurs pas commencer la journée sans mon café au lait, ni la terminer sans un chocolat chaud parfumé à la cannelle... Rien d'étonnant que ces trois parfums se retrouvent alors dans le parfum que je sens se dégager d'une potion d'amortencia ✜ Je fume beaucoup. Trop sans doute. Une mauvaise habitude que j'ai prise lorsque les choses ont commencé à mal se passer avec Lesli, et que je n'ai pas quitté depuis ✜ J'écris à ma fille toutes les semaines, et encore, parce qu'elle m'a bien fait comprendre que non, il n'était pas question que j'envoie un hibou à Poudlard tous les jours, et que si je le faisais quand même, de toutes les manières, elle n'y répondrait pas. Disons que c'est le compromis qu'on a réussi à passer, parce que je ne peux clairement pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle ✜ Plus jeune, j'aimais particulièrement danser. Mais ça fait des années que je n'ai plus eu de partenaire... Ce qui ne m'empêche pas, parfois, de me laisser aller, lorsque je suis seule chez moi sans témoin. Ca irait un peu trop à l'encontre de l'image que je véhicule, n'est-ce pas ? ✜ Je n'en parle pas forcément, parce que le but n'est pas de me faire encenser pour ça, mais je participe activement à plusieurs oeuvres caritatives... notamment une qui vise à sortir de leurs addictions les personnes atteinte d'alcoolisme ✜ Je ne crois plus aux grandes histoires d'amour, depuis que la mienne s'est mal terminée, et s'il m'arrive parfois de succomber aux charmes d'un homme, ça ne reste que l'histoire éphémère d'une nuit. D'aucuns diraient que j'ai peur de souffrir à nouveau, et ils ont peut-être raison. Mais il y a peu de chance pour que j'accepte ce genre de remarque facilement, et tout ce que je réponds à ça en général, c'est que je suis très bien toute seule... Après tout, on dit bien qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée, n'est-ce pas ? ✜ Je suis incapable de m'endormir sans avoir lu : il y a toujours un roman sur ma table de chevet et le plus clair du temps, il s'agit d'un de mes deux ouvrages fétiches, Gone With The Wind ou Pride And Prejudice... comme quoi je ne suis peut-être pas si guérie de ça des belles histoires d'amour... Mais il ne s'agit que d'histoires fictives, n'est-ce pas ? ✜ Je suis sujette au vertige, et les cours de vol de première année ont été un calvaire. Nulle surprise, donc, que dès l'année suivante, j'ai abandonné complètement l'idée de jamais remonter sur un balai. Me demandez pas de regarder en bas du haut d'un pont ou de n'importe quelle tour, j'en suis incapable.


Je ne suis pas sûre qu'il y ait tant à raconter sur ma vie. Sur mon enfance, mon adolescence ou ma vie de femme. Petite, j'étais une enfant assez calme, élevée dans un environnement plus qu'aisé. Je ne faisais pas vraiment de vague, et pourtant, j'avais déjà... disons un certain caractère. J'ai toujours aimé que les choses soient propres et nettes, carrées. Ma chambre ne ressemblait pas à celle d'une petite fille joueuse, mais presque à un musée. Chaque chose avait sa place, parfaitement alignée avec les autres, la poussière semblait fuir la pièce. On m'a parfois demandé si j'avais jamais été vraiment une petite fille, et je n'ai jamais compris cette question. Ce n'est pas parce que je ne passais pas mon temps à courir partout que je n'étais pas moins une enfant, j'aimais juste davantage lire que de jouer dans le jardin, quel mal y avait-il à ça ?

Je suis entrée à Poudlard l'année de mes onze ans comme n'importe quel enfant sorcier et est intégré avec fierté la maison Serdaigle. Les érudits. Ca me convenait parfaitement, et là, au moins, je n'avais pas à justifier le fait que je préfère passer du temps à la bibliothèque que sur un balai, par exemple. En réalité j'ai le vertige - et je crois que j'ai malheureusement transmis ça à ma fille - et j'étais donc clairement plus à l'aise bien à l'abri dans une salle de classe ou sur le plancher des vaches que dans les airs. Je n'ai jamais été très encline à aller vers les autres, non plus, et on m'a parfois qualifiée de dame de glace... Pourtant, ceux qui ont fait l'effort de m'approcher ont rapidement compris qu'il n'y avait pas que cette façade. Oui, je sais sourire, comme tout le monde. Et mes proches ont toujours su qu'ils pouvaient compter sur moi pour n'importe quoi. Disons... à une exception près.

J'étais en sixième année quand j'ai fait la connaissance de Lesli, et autant l'avouer, je l'ai tout de suite trouvé charmant. Une danse lors du bal de noël et j'ai littéralement succombé. Peut-être que j'avais trop de romans à l'eau de rose dans la tête. Peut-être que j'avais envie de croire à ce genre d'illusions... Ca semblait tellement réel... On s'est aimés, pendant quelques années. On a fini nos études ensemble, commencé à vivre nos vies d'adultes ensemble. Et je suis tombée enceinte. On avait tous les deux vingt ans, et ça risquait fort de changer toute la donne, tous nos projets de carrière. J'ai eu peur en le lui annonçant, mais il a réagi comme un héros de roman l'aurait fait : il m'a demandée en mariage. Et c'était la plus belle chose au monde. Je me souviens de chaque détail de ce jour-là. On a tout organisé rapidement, mais comme d'habitude, je n'ai rien laissé au hasard. Il fallait que tout soit parfait, et pour moi, ça l'était. Aujourd'hui, je me demande parfois s'il en était de même pour lui.

La naissance de Lily-Rose a été un autre cadeau du ciel, pour tous les deux, et pendant quelques années, j'ai cru qu'il en serait ainsi jusqu'à la fin de nos jours. Nous étions heureux, tous les trois... Tout du moins je le croyais. Quand appris ce qu'il s'était passé, quand j'ai vu la façon dont il se blâmait pour ça, je crois que j'ai su qu'on ne retrouverait jamais les années qui s'étaient écoulées, que quelque chose s'était brisé, qui ne serait jamais réparé. Il a démissionné de son poste d'auror, alors qu'il avait travaillé dur pour grimper les échelons et y parvenir, en dépit de mes conseils.

« Tu dois y retourner, Lesli. Exorciser ce qu'il s'est passé. Je sais que c'est difficile à accepter mais... C'était un accident. Et malheureusement, ce sont des choses qui peuvent arriver. »

Ce n'étaient sans doute pas les mots qu'il attendait et sans doute que je n'ai pas complètement compris à quel point ça l'avait bouleversé. Une part de moi comprenait son sentiment de culpabilité, une autre la rejetait. Je n'ai jamais été à cette place, et en conséquence, il m'était difficile d'imaginer l'impact réel que ça pouvait avoir sur lui. Mais j'en voyais le résultat : il rentrait de plus en plus souvent dans un état second, tard le soir. Et plus ça allait, plus on se disputait à ce sujet - c'était d'ailleurs les seuls contacts qu'on avait fini par avoir, les engueulades. Il n'était pas là, ou lorsqu'il l'était, c'était dans un état si pitoyable que je préférais en effet qu'il n'approche pas notre fille.

« Tu pourrais au moins faire un effort pour être là pour ta fille de temps en temps !
- C'est l'hôpital qui se fout de la charité, tu passes plus de temps à ton boulot qu'à la maison à t'occuper d'elle !
- Mais quand je suis là, je suis au moins en état de m'occuper d'elle, moi ! Regarde-toi, tu tiens à peine debout ! »

Ces mots-là, je les ai regrettés, bien évidemment. Pourtant c'est le genre de discours que nous tenions l'un vis-à-vis de l 'autre de plus en plus souvent. Et ça n'était plus vivable, pas pour moi, sans doute pas plus pour lui, mais surtout, pas pour Lily-Rose. Je ne pouvais simplement pas supporter l'idée qu'elle continue à grandir en entendant ses parents se disputer continuellement et je suis partie. Elle avait cinq ans, et j'ai demandé le divorce, l'éloignant ainsi de son père alcoolique. Au fond, je craignais qu'il ne devienne violent. Déjà vis-à-vis de moi, mais aussi envers elle. J'aurais dû savoir, pourtant, qu'il ne toucherait jamais un cheveu de notre petite princesse. J'aurais dû trouver un moyen de l'aider à se sortir de là. Mais je n'ai pas pu. Je l'aimais toujours, autant que je haïssais ce qu'il était en train de devenir, et je suis partie, emmenant notre fille avec nous, sur décision du juge, ce qui n'avait rien de surprenant au vu de nos situations respectives.

Et tout l'amour que j'avais pour lui, je l'ai reporté sur elle, ma princesse, la prunelle de mes yeux. A tel point que j'en suis peut-être parfois trop étouffante. Et comme il est évident que nous avons toutes les deux un caractère assez fort, ça n'a pas toujours été sans heurt. Des disputes entre nous, il y en a souvent eues, et l'état de sa chambre n'est qu'un sujet parmi tant d'autres... Il faut croire qu'elle ne tient décidément pas de moi quant à l'organisation - un terme qui ne semble pas vraiment faire partie de son vocabulaire... Je sais que l'absence de son père lui a toujours pesé, et pour ça aussi, je me sens toujours coupable, mais je ne vois pas comment j'aurais pu faire autrement. J'ai essayé de refaire ma vie, de sorte qu'elle ait finalement la figure paternelle qui lui faisait défaut, mais ça n'a jamais fonctionné. Pas seulement parce que les hommes qui ont partagé ma vie quelques temps n'étaient de toute façon pas son père, mais aussi parce que je n'y croyais pas vraiment, et n'y crois toujours pas d'ailleurs. Et puis avec le recul, j'ai réalisé que tous ne voyaient en Lily-Rose qu'un obstacle, et que c'est ce qui précipitait à chaque fois la fin de notre relation. C'est une chose que je n'ai jamais comprise, et que je ne comprendrais jamais. Ma fille faisait partie de ma vie, j'étais mère autant que femme, est-ce qu'aucun homme ne pouvait comprendre ça ? Ca finissait souvent en sorte d'ultimatum où mon amant me demandait en gros de choisir entre elle et lui. Comment peut-on seulement oser demander ça à une mère ? La réponse fusait alors systématiquement, venimeuse.

« Personne ne me séparera jamais de ma fille. »

Tout au moins, pas de façon affective... Parce qu'évidemment, quand elle a reçu sa lettre pour Poudlard, j'ai été terriblement fière, mais effrayée également de savoir qu'elle serait loin de moi pendant sa scolarité. Ca m'inquiétait, même si je savais bien que je n'avais guère le choix. Elle a intégré la maison des Gryffondor, ce qui convient plutôt bien à son caractère sanguin, même si je regrette un peu qu'elle n'ait pas rejoint l'une de nos deux maisons... Ce que je n'imaginais pas, c'était qu'elle allait se retrouver ainsi en contact avec Lesli, devenu concierge de l'établissement. Et ça aussi, ça ne me plaît pas particulièrement. Même si, paradoxalement, je suis un peu rassurée qu'il y ait quelqu'un qui puisse veiller sur elle comme elle est loin de moi...