Un bracelet triple, inspiré de l'artisanat traditionnel de son pays, semble-t-il hérité d'une arrière-grand-tante dont elle ignorait jusque-là même jusqu'à l'existence. Tout ce qu'elle en sait, c'est qu'elle s'appellait Elizabeth, et qu'elle avait "vu" que ce bijou devait lui appartenir. Aucune idée du pourquoi du comment, mais l'objet a l'air précieux, sans être trop bling bling et ça se fait pas de refuser les dernières volontés d'un mort il paraît (c'est surtout qu'il lui plaît et qu'elle s'en fout d'où il vient, elle compte bien le garder).

L'énergie (la bleue)
Isalyn peut utiliser son bracelet pour accélérer ses propres mouvements à une vitesse bien supérieure à celle d'un être humain normal. Car en effet, cette dépense d'énergie hors norme peut prendre un autre aspect : elle peut "charger" en énergie de petits objets inanimés pour en faire des projectiles pour le moins destructeurs lorsqu'ils entrent en contact avec leur cible. En contrepartie, l'usage de son bracelet lui cause une fatigue assez importante, qui lui impose de s'économiser sous peine de s'effondrer.

L'esprit (la grise)
Un autre des trois cercles lui permet d'affûter ses connaissances et capacités de compréhension des choses, particulièrement concernant les sciences humaines et langues, vivantes ou non, pour lesquelles elle n'a pas vraiment de prédisposition à l'origine. Moins efficace quand il s'agit de concepts plus techniques, il lui permet toutefois d'améliorer son appréhension de la logique scientifique, à défaut de faire d'elle l'héritière d'Einstein.

L'endurance (la noire)
Le troisième cercle lui permet de gagner en endurance, physique ou psychique. De récupérer un peu plus vite aussi. Malheureusement, il ne peut fonctionner conjointement à un autre de ses petits camarades et semble rechigner à être utilisé dans l'urgence.

Si elle a autrefois été une petite fille modèle, elle a traversé par la suite une période des plus rebelles, lorsqu’elle a réalisé que quoi qu’elle fasse, elle n’effacerait jamais l’erreur de sa naissance et que ses efforts pour être parfaite aux yeux de sa mère et de son grand-père n’y parviendraient jamais. Depuis, elle ne jure que par elle-même, puisqu’elle ne peut compter sur personne de toute façon, et si elle se lie à quelqu’un de quelque manière que ce soit, c’est qu’elle a certainement besoin de quelque chose… à quelques exceptions près.

Elle n’est pas foncièrement méchante, elle n’agira pas gratuitement pour blesser ou nuire, mais s’il faut en passer par là pour parvenir à ses fins, il se peut qu’elle n’agisse pas tout à fait comme le voudrait la morale. Cependant, elle a ses propres notions de bien et de mal, et réagirait tout autant à une entorse à ce qu’elle considère comme bon ou juste.

De prime abord, elle semble être quelqu'un d'assez effacé. Pas vraiment timide, elle ne perd pas ses moyens dès qu'on lui adresse la parole et ses joues n'ont pas vraiment tendance à prendre une teinte carmine dès qu'elle doit s'adresser à quelqu'un, mais elle n'est pas du genre à se montrer expansive. Globalement, c'est quelqu'un d'assez peu ouvert ou à l'écoute, les autres l'ennuient, leurs histoires ne la concernent pas - et elle n'a pas vraiment envie d'y être mêlée, elle a déjà bien assez des siennes -, et c'est sans grande surprise qu'elle a beaucoup de mal à exprimer ses propres sentiments, particulièrement lorsqu'il s'agit de se montrer vulnérable - ce qu'elle a en horreur.

Assez pragmatique en général, peu sociable, c'est aussi quelqu'un de particulièrement entêté. Elle a l'air de se fiche de tout ou presque, d'être observatrice, ne se mêler de rien de ce qui concerne les autres, mais malgré cette nature relativement tranquille, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et est très difficile à convaincre. Quand elle a une idée en tête, elle ne l'a pas ailleurs, clairement.

Il n'y a qu'avec son cousin qu'elle a jamais pu avoir un comportement diamétralement opposé, enfantin, même féminin - le comble. En sa compagnie, on lui donne douze ans, max, et on l'imaginerait bien en jupette et socquettes blanches, des couettes de chaque côté de son visage - sauf que ses cheveux sont un peu courts pour ça.

Saskia ne voyait son avenir qu'en sa fille, vivait à travers elle, presque, comme elle était elle-même quelque peu déchue aux yeux de son père. Au debut en tout cas. Fille-mère, ce n'était pourtant pas si terrible à son époque, mais ça ne restait pas tellement évident au jour le jour. D'autant moins qu'elle était loin d'avoir le soutien paternel. Vladimir ne concevait qu'à peine de se trouver dans la même pièce que cet enfant "illégitime". Parce qu'Isalyn était née hors mariage, et ça, pour Vladimir, c'était inacceptable. Saskia était sa seule fille, pourtant, et il avait promis à sa défunte épouse de veiller sur elle, un voeu qu'il ne pouvait décemment pas renier. Alors ils cohabitaient, ni plus ni moins.

Petite, comme toute enfant de son âge, Isalyn ne comprenait pas vraiment ce qui lui valait l’inimitié de son grand-père. Supposant avoir mal agi d’une manière ou d’une autre à chaque fois qu’il lui lançait un regard, ou une remarque, plein de mépris, elle s’efforçait de s’améliorer, et de répondre à toutes les exigences qu'ils pouvaient lui imposer. Elle voyait bien les attentes de sa mère, la déception aussi, chaque fois que son grand-père la rabrouait. Mais malgré ses efforts pour aller à l’encontre de sa nature parfois curieuse, jamais elle ne parvint à obtenir plus d’un regard au mieux neutre. Elle abandonna tout espoir de redorer son blason à leurs yeux lorsqu’elle quinze ans, et où, après une énième remarque désobligeante de son aïeul, elle laissa exploser toutes les rancoeurs qu’elle gardait depuis nombre d’années. Après lui avoir lancé tout ce qui lui passait par la tête, elle était partie en claquant la porte, précisant qu’elle ne remettrait plus jamais les pieds dans cette maison… ce qui ne se confirma pas, comme elle n’avait à l’époque pas d’autre endroit où aller.

Elle avait cependant décidé de couper tout lien avec ce qu’elle appelait « sa vie d’avant », et la première étape avait été de couper cette infâme tignasse que l’on passait des heures à lui apprêter, et à brûler la totalité de la garde robe de midinette qu’elle possédait contre son gré pour troquer ces tenues de poupée contre ce qui serait sa nouvelle personnalité, la vraie. Celle qu'elle était vraiment, au fond, loin de ce qu'on lui imposait jusque-là. Et il n'y avait bien que son cousin pour la soutenir dans sa démarche. Sa mère, déçue, s'était murée dans le silence, son grand-père acceptait encore moins sa présence, et ça tombait bien, parce qu'elle l'évitait au maximum et ne lui accordait pas même le son de sa voix.

Elle n'avait jamais été brillante à l'école - encore un point qui lui valait l'inimitié familiale - à l'exception des cours de sport et de l'option mécanique à laquelle elle s'était inscrite contre l'avis de ses ascendants. Elle a limité la casse dans les matières linguistiques, pour rattraper les notes catastrophiques d'histoire, et de philosophie, s'est débrouillée pour grappiller quelques points dans les domaines scientifiques où elle n'allait pas assez au bout des choses paraissait-il. Au final, elle l'avait eu son diplôme de fin d'études, même si elle s'en fichait particulièrement : ce qu'elle voulait, c'était courir. Et conduire. Courir, donc, et l'athlétisme occupait une bonne partie de son temps libre. L'impression d'être libre, grisée par la vitesse, le vent sur son visage et dans ses cheveux. Il n'y avait rien de comparable. Et conduire, donc. Son cousin avait eu la "mauvaise" idée de l'emmener avec lui sur un circuit automobile quand elle était encore au lycée. Et la "mauvaise" idée de lui offrir un baptême sur une voiture de course magnifique. Deux tours à toute allure, qui l'avaient marquée, de façon indélébile. Elle avait passé son permis dans la foulée, obtenu le précieux document en un temps record - comme quoi lorsqu'elle le voulait, elle pouvait apprendre rapidement - et passé le reste de son temps libre sur les circuits, à observer, d'abord, à rouler, ensuite.

Ca faisait déjà quelques temps qu'elle donnait un coup de main dans un petit garage pour gagner un peu d'argent. Après son diplôme, elle avait simplement remplacé les heures de cours par des heures de mécanique, embauchée officiellement une fois sa majorité atteinte. "Je travaille". C'était ce qu'elle répondait quand ses ascendants lui demandaient ce qu'elle faisait de ses journées, avant de se terrer à nouveau dans son mutisme. Ils n'en sauraient pas plus de sa bouche, ils n'apprécieraient de toute façon pas - comme tout ce qu'elle faisait - et elle ne leur demandait pas leur avis.

Et si elle restait officiellement domiciliée chez son grand-père et sa mère, c'était chez son cousin qu'elle dormait la plupart du temps. Ca n'apparaissait cependant sur aucun de ses papiers, et elle avait été particulièrement surprise de recevoir ce pli, donc, émanant soit-disant d'un notaire dont elle n'avait pas réussi à trouver de réelle information sur la toile - et pourtant il s'y connaissait, son cousin, pour ce qui était de dénicher n'importe quoi en ligne - qui lui indiquait que ce bracelet était légué par son arrière-grand-tante - elle n'avait pas vraiment bien retenu la filiation supposée dont il était question. Un bijou. C'était mal la connaître, elle n'en portait pas. Elle ne portait que des fringues plutôt masculines, d'ailleurs, et son physique androgyne lui valait parfois quelque méprise. Pourtant, le bracelet lui avait plu, et elle avait envoyé une réponse à une adresse à l'étranger qui lui semblait quelque peu farfelue, laconique, histoire de respecter quand même la volonté d'une défunte - ou un charabia du genre que son cousin l'avait aidée à pondre - alors qu'au fond, elle s'en foutait un peu : ce bracelet lui plaisait, étrangement d'ailleurs, alors elle allait le garder, point.

Ce qu'elle n'imaginait évidemment pas, c'était à quel point il allait changer sa vie.

UC

"La découverte de l'existence des artefacts est une révélation et je brûle de trouver d'autres spécimens, de découvrir leurs capacités extraordinaires."

"Le jour où j'ai été contactée par les Chasseurs de Chimères est sans doute le plus important et oui le plus beau jour de ma vie - après celui où j'ai reçu cet étrange bijou aux si étonnants pouvoirs. Faire partie de leurs rangs est devenu ma raison d'être."

"..."