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 2018.06.17 • Don't give up on me

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Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
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2018.06.17 • Don't give up on me Empty
MessageSujet: 2018.06.17 • Don't give up on me   2018.06.17 • Don't give up on me EmptySam 4 Aoû 2018 - 16:22

17 juin 2018

Nate

Ca fait quinze jours qu'on passe des soirées ensemble. Ok la majeure partie de nos soirées ensemble. Je devrais pas, je sais bien que je devrais pas, mais je sais pas me restreindre. On s'échange des messages en permanence... enfin disons tous les jours. Je devrais pas. Je devrais pas m'enflammer, je devrais pas être aussi excité rien qu'à voir un de ses sms. Je devrais pas m'apprêter autant juste en sachant qu'il va être là ce soir. Mais je peux tellement pas m'en empêcher... Et j'en suis terrifié. Je lui montre pas, et j'en parle pas, déjà parce que je sais pas où je vais, je navigue complètement à l'aveugle, et puis parce que j'ai aucune idée de ce qu'il en pense et... ok et puis parce que j'ai putain de peur de ce que tout ça signifie et de la chute - qui viendra forcément un jour n'est ce pas ? - et que c'est franchement pas quelque chose que je sais gérer. Sauf que si une part de moi tire des signaux d'alerte et me pousse à prendre la fuite, une autre - et manifestement autrement plus convaincante - me murmure que j'en suis parfaitement incapable, que je me sens définitivement trop bien auprès de lui pour ça.

Ce soir comme nombre d'autres, après qu'on a échangé un certain nombre de SMS dans la journée, je sais qu'il va arriver et Nate et les autres me grillent dans la seconde où j'en ai la confirmation. Ouais c'est bon les gars, ça va, on a compris...

Il est arrivé comme prévu, et je sais bien que je suis pas le seul à faire de efforts sur l'apparence, je sais aussi que le sourire que je lui adresse à son entrée n'a pas grand chose à voir avec celui que j'offre à tout le monde. Mais ça aussi, c'est plus fort que moi.

- 'Evening Starshine.

Putain ce que j'ai envie de l'embrasser ! Sauf qu'il y a déjà pas mal de monde, que je suis en train de préparer un cocktail, et que je suis un peu en service alors j'évite... je dis pas que je nous isolerai pas à un moment, histoire que je puisse me rapprocher, mais pour l'heure, ce sont des regards et des sourires, des mots prétendument innocents, alors que mes potes lui servent un whisky, et que je termine la commande d'une petite brune.

Je peux pas m'empêcher de me faire des films sur le déroulé de la soirée non plus. Le groupe de ce soir devrait jouer jusqu'à minuit, une heure max. Je nous vois bien squatter la scène encore, tous les deux. Même si c'est pas son piano, même si c'est pas prévu. Juste pour ressentir le kiff de la dernière fois. Juste pour être à nouveau fusionnels. En communion, presque. Ensemble. Et repartir avec lui après la fermeture, sans doute.

Je m'imagine pas encore que mes jolis projets vont vite être contrecarrés par l'arrivée fracassante d'une jolie blonde...

Ali

C’aurait dû être un dimanche soir comme les autres. À faire les cent pas dans son grand appartement. À jouer des notes éparses sur son clavier. À reclasser ses disques d’une autre manière. À jouer, juste cinq minutes, à des jeux vidéos. À ouvrir et refermer la porte du réfrigérateur au moins vingt fois, par ennui. À gribouiller des têtes de mort dans ses livres de droit qui avait coûté une fortune à son père. À attendre que Persée se décide de le texter ou de sonner et prendre le premier prétexte venu pour fuir ses études et finir la soirée devant un milkshake. Bref, c’aurait dû être une soirée normale d’études. Les examens de fin d’année approchaient, beaucoup trop vite au goût du jeune homme.

Mais depuis déjà deux semaines, plus rien n’était vraiment comme avant. Le visage et le corps de Nate, dessiné de mémoire au plomb, avaient remplacé les gribouillis obscènes, dans ses bouquins. Son appartement était rangé, bien plus qu’à l’habitude, au cas où… Et il sursautait à la moindre alerte SMS et oubliait de répondre à tout le monde. Tout le monde… sauf Keynes.

Alistair croyait rêver. Depuis combien de temps n’avait-il pas senti ces papillons, dans son ventre, à la pensée de revoir quelqu’un? Depuis combien de temps ne s’était-il pas laissé aller à écouter et à apprendre des morceaux un peu plus légers, juste pour le plaisir de les reproduire sur scène avec Keynes et l’entendre chanter? Depuis combien de temps n’avait-il pas fredonné des airs un peu fleur bleue? Putain, il s’était surpris à fredonner un air des Backstreet Boys. Des Backstreet boys, bordel! Wilde aurait gerbé, il en était certain. Max, John et Erwan se moquaient ouvertement, à qui voulait bien l'entendre. Mais c’était plus fort que lui.

Il voyait le visage de Keynes partout.

Son code civil et ses notes de cours devant lui, il mâchonnait rêveusement le bout de son crayon en lançant des coups d’œil anxieux à son téléphone. Il fronça les sourcils alors que la mine de son crayon caressait la courbe d’une hanche, dans la marge. Il ne se débrouillait pas trop mal, en dessin. Ça y était presque. Bientôt 23h. Le premier groupe venait surement de quitter la scène. Le deuxième groupe ne commencerait que dans…

L’écran de son téléphone s’alluma, enfin. Les yeux du jeune homme s’illuminèrent. Il abandonna ses livres et ses notes de cours pour se précipiter vers la douche. Une douche bien froide, pour calmer un peu ses ardeurs qui déjà, imaginait la fin de cette soirée.

Vêtu de son jeans noir moulant, de son débardeur noir et de sa fine chemise de dentelle à manches courtes qu’il avait rammené de New York, il replaça pour une énième fois une mèche de cheveux, ré-arrangea un pli, mis une goutte ou deux de sa meilleure eau de toilette. Était-il assez bien? Et si… Et si ce soir, il réussissait enfin à se laisser aller pour de bon dans les bras de Nate, hein? Et si…

Il inspira un grand coup. Nate était plus que patient, il le savait. Combien de mecs toléraient encore que le mec avait qui il partageait la nuit garde coûte que coûte son caleçon? Une nuit, ça pouvait aller. Deux, peut-être… Combien de fois l’avait-il rammené chez lui, en deux semaines? Nate était patient… Mais combien de temps tiendrait-il, avant de jeter la serviette et se trouver un mec normal?

Alistair secoua la tête et réajusta son jeans. Ce soir… ce soir, ce serait la bonne…
Peut-être…
Son téléphone vibra à nouveau. Ce n’était pas Keynes. Il le rangea un peu trop vite dans sa poche arrière et accouru vers Lucky Star en oubliant tout le reste.

« ‘Evening, Sunshine. »

Il rendit son sourire éclatant à Nate, s’installa au bar et échangea distraitement quelques mondanités avec le staff, pendant qu’on lui servait son éternel scotch. Le menton dans la main, il prit une gorgée en détaillant la silhouette de son amant, le dos tourné à la porte de l’établissement. Il avait hâte que le groupe finisse leur concert. Hâte de voir Keynes empoigner sa guitare. Hâte de chanter avec lui… Tellement hâte à la fermeture qui n’arriverait jamais assez vite…

Persée

Alistair m'ignorait, il ne répondait plus à aucun de mes emails, sms, appels, instagram... Rien. Une fois ok, deux fois je commence à être parano, trois fois je vire au rouge, au-delà je pète un câble et là c'était le cas. J'avais besoin de lui, je sais que ça pouvait paraître égoïste dit ainsi, Alistair ne m'appartenait pas, il avait une vie à part moi... Il savait plus de moi que moi je savais de lui, ce qui était... Rare. Il était même le seul. Il me connaissait mieux que mon propre père, en même temps ce n'était pas très compliqué.

Je marchais dans la rue, je sortais d'une séance de sport. Je m'étais inscrite à un cours de boxe anglaise car ça m'aidait à me défouler et j'en avais besoin entre Sol, mon père... J'avais encore en mémoire la dernière fois où Alistair m'avait vu, le visage défiguré, les yeux remplit de larmes... Alors oui, quand j'avais croisé Alistair, au loin, foncer je ne sais trop où, je l'avais suivi. En legging, avec mon haut de sport qui couvrait uniquement ma poitrine, mes cheveux attachés dans un horrible chignon, les joues rouges vives à cause du fort effort que je venais de faire... Mais pourquoi il m'ignorait ? Pourquoi ? Je pouvais avoir au moins une explication ? Juste une seule ?

Je le suivais au loin, j'avais l'impression d'être dans un mauvais film d'espion américain. J'étais lamentable. Pour tester juste un truc, j'essayais de l'appeler... Je le fixais du regard mais quand je le vis me mettre sur messagerie tout en rangeant son téléphone dans la poche mon coeur se brisa. Je m'arrêtais un instant en versant une faible larme : de colère, de rage, de peine... Pourquoi? Qu'est-ce que j'avais fait ?! Il était un de mes piliers et désormais il fuyait... Il me fuyait.

Il entra dans un bar que je ne fréquentais pas : le lucky star. C'était quoi encore ? J'attendais dix bonnes minutes à l'extérieur, faisant les cent pas avec mon malheureux sac de sport sur mon épaule puis je me décidais à entrer. Je cherchais avidement Alistair du regard et quand je le vis, là, de dos... Mon coeur s'emballa mais pas pour les bonnes raisons. Sans réfléchir, je pris un verre d'eau qui trainait sur le comptoir, oubliant le monde autour de moi.

- Hey ça va? Je t'ai manqué?

Disais-je en lui tapotant l'épaule et quand il se retourna je lui jetais de rage le verre d'eau à la figure. Je regrettais déjà le geste mais il m'avait trop fait mal à m'ignorer autant de temps.

Nate

Combien de nuits on a passées ensemble ? Bonne question. Trop, peut-être. Pas assez, si on me demande mon avis. Et qu'on aille jamais jusqu'au bout de la chose n'est qu'un détail. Ok un détail un peu frustrant, je dois bien admettre, mais ça reste un détail. Je suis bien quand je suis avec lui, je m'éclate tellement quand on est sur scène tous les deux... et je peux pas nier que sentir mon coeur battre à tout rompre quand mon regard tombe sur lui, ou sur un de ses messages, ça n'a juste pas de prix. En tout cas, ça vaut bien la légère frustration qui m'étreint quand on... disons se rabat sur d'autres techniques.

« ‘Evening, Sunshine. »

Sérieux, je veux bien entendre ça tous les soirs. Je veux bien voir ce sourire éclairer son visage quand il me voit chaque jour. Oh putain ouais, voir son regard s'illuminer et lui rendre ce sourire à chaque fois. Comment on fait pour se passer de ça, le reste du temps, en vrai ?

On fait. On s'habitue à gérer les choses autrement. Et on oublie. Avec le temps, avec quelqu'un d'autre. On tourne la page, et on apprend à continuer à vivre. Mais j'ai pas vraiment envie de penser au moment où il faudra, peut-être, que je réapprenne à vivre sans. Pour l'instant, il est là, avec son scotch à la main comme à chaque fois, je sens ses yeux sur moi comme je termine de m'occuper des clients présents.

« Hey ça va? Je t'ai manqué? »

Vous savez, ce moment où sans qu'on puisse déterminer exactement pourquoi, on sent que quelque chose ne va pas, que ça va dégénérer ? On sait que ça va être la merde dans quelques secondes, on n'a aucune foutue idée de ce qui nous en donne l'intime conviction, pourtant on le ressent au fond de nos tripes. Et bah c'est un de ces moments. Sans doute que la vitesse à laquelle elle est entrée dans le bar joue. Sans doute aussi que son apparence témoigne assez clairement que son arrivée ici n'était pas calculée, et le fait qu'elle soit venue sur un coup de tête, n'a, pour cette fois, pas grand chose d'engageant. Sans doute aussi que le fait que les mots n'aillent pas avec le ton de voix n'aide pas. Et puis son regard... J'ai pas le temps de réagir, Ali a à peine celui de se tourner vers elle que le verre d'eau qu'elle a saisi au vol détrempe le visage de mon amant. Ooooookay. Il se passe quoi, là ?

D'un geste, je fais signe à Nathan de venir s'occuper du type en face de moi et me décale vers Ali et la blonde. Je dois bien admettre que c'était pas vraiment dans ces conditions-là que j'imaginais que j'allais venir vers lui.

« Bonsoir Mademoiselle. Je vous sers quelque chose ? »

Un sourire et l'air avenant, histoire de te détendre un peu, parce que j'ai légèrement l'impression que t'en as besoin... Même si je sais absolument rien de ce qui se passe en fait...

Ali

Nate servait une jolie brune, de l’autre côté du comptoir. Une de ces filles qui faisait craquer tous les mecs qu’elle voulait d’un sourire. Et elle ne faisait que ça, lui sourire. Elle n’avait d’yeux que pour lui. Et il jouait bien le jeu. Alistair fronça les sourcils. Était-il en train de devenir jaloux? Ses parents ne vivaient même plus ensemble et ne se côtoyaient plus depuis plus de douze ans, bien qu’ils étaient encore mariés sur le papier. Il y avait longtemps qu’Alistair ne croyait plus trop aux principes archaïque de fidélité. De la foutaise bonne pour enchaîner les faibles. Mais cette petite brune le faisait sentir mal à l’aise. Et si Nate décidait de repartir avec elle, ce soir?

Ils n’en avaient jamais réellement parlé. Ils ne s’étaient pas confié encore sur leurs préférences, sur leurs partenaires, sur leurs amours d’autrefois. Putain… ils ne voyaient que depuis deux semaines… Mais il avait entendu de ça et là les racontars et ça lui était égal. Même que ça le rassurait un peu. Il était si exécré de ces mecs qui lui sortaient tout ce charabia sur ceux qui ne kiffaient pas que les garçons, comme si c’était un gage quelconque de sécurité, que de ne préférer qu’un seul sexe. La belle foutaise. Non, il se foutait bien que Keynes reluques aussi les filles. Lui-même s’en donnait à cœur-joie… de loin. Il se souvenait encore des paumes fraîches de l’amante de Wilde et de sa fragilité, de son sourire espiègle. Il se souvenait très bien du désir qui l’avait étreint de lui proposer de venir chez lui boire quelque chose chez lui, à deux pas de là. Et la fidélité n’avait rien à y voir, non. Parce que ses démons aussi se foutaient du sexe de son ou sa partenaire…

Perdu dans ses pensées, il prit une gorgée de whisky en glissant son regard sur ces hanches qu’il avait tenté de dessiner, entre les marges d’une matière insipide. Et puis une voix retentit. Une voix qui lui parut irréelle, dans un endroit comme celui-ci. Une voix qui lui aurait parut plus normal d’entendre au Ministry of Sound ou dans le backstage V.I.P. d’un club ultra select avec de la musique qui vous défonce les oreilles, la E ou la coke dans le sang et avec cette inconmnue en train de faire une pipe à votre pote, dans l’ombre. Au Viper room, tiens. Oui, au Viper Room.

Mais pas ici. Oh non, pas ici.

« Je t’ai manqué? »

L’eau glacée le frappa en plein visage comme une giffle retenue trop longtemps. Il pouvait dire adieu au temps qu’il avait passé à maîtriser ses mèches rebelles. Adieu à son cache-cerne qui dissimulait trop peu à son goût la couleur de ses nuits blanches, à composer. Adieu à son eau de toilette luxueuse, diluée dans la flotte insipide d’un verre d’eau abandonné.

Adieu à la nuit torride qu’il s’était promis, à Nate et à lui. Incrédule, il fixa du regard un glaçon glisser le long de son entrejambes et finir sa destinée dans la flaque qui gisait à ses pieds.

C’était comme si le deuxième groupe s’était arrêté de jouer et que tout le bar s’était retourné, pour assister à une scène tout droit sorti d’un soap italien.

« Mais t’es devenue complètement cinglée, Poulette! Mais c’est quoi cette putain d’histoire de me jeter de la flotte en pleine gueule, comme ça? Putain, mais on s’est vu dernièrement, non?! Je t’ ai texté, je t’ai texté… »

Alistair eut un blanc de mémoire. Bordel, quand l’avait-il texté, la dernière fois? Aujourd’hui, non? Quand-est-ce qu’ils s’étaient vus? Blême de rage et de honte de se retrouver ainsi devant le mec qu’il tentait de séduire et qui l’acceptait enfin comme il était, il n’arrivait plus à refléchir.

« Mais c’est quoi cette putain de crise de jalousie, Micetta?! Solal t’a mal baisée aujourd’hui? On n’est pas encore marié, à ce que je sache!»

Il releva la tête, furieux pour rencontrer le regard de Persée. Ses joues rouges, ses vêtements de sports, son air chancelant, à la dérive… et réalisa trop tard tout l’ignoble discours qui avait traversé ses lèvres…

« Oh, bordel, Persée, je… »

Persée

Je le fusillais du regard, si j'avais eu un autre verre sous la main je lui aurais lancé aussi. Alors quand un membre du personnel du bar vint s'interposer je me contentais de lui ordonner de fuir du regard.

- Non, non, non! Sauf si c'est pour lui lancer un autre verre à la figure je veux bien!

J'hurlais comme il n'était pas permis. Tous les clients du bar nous regardaient et Alistair réagissaient enfin. Il plaçait à peine cinq mots que j'avais envie de le couper et de le taper... De l'insulter. Et je m'en voulais. C'était la personne sur terre qui me comprenait le mieux au monde, il me connaissait par coeur et là je voulais le... Taper. Oui. L'insulter, lui dire à quel point je le haïssais à cet instant même.

- Non ! Je t'appelle et tu me raccroches à la gueule, arrête de mytho!

Ma voix en devenait super aigue, voire cassante tant j'allais trop loin. Je gigotais dans tous les sens jusqu'à qu'un client vienne m'attraper par le bras pour me calmer.

- Lâchez-moi! Je ne vais rien lui faire!

Je repoussais cet inconnu assez violemment pour revenir sur Alistair mais je fus surprise d'apercevoir ce serveur toujours près de lui. Il restait là pour la "sécurité" sans doute. J'allais m'apprêter à lui dire de dégager mais quand Alistair, mon futur mari de la quarantaine, ouvrit sa bouche, mon coeur se brisa. Solal. Il avait prononcé le prénom qui me rendait mal jusqu'à en vomir. Il ne m'avait pas baisé depuis deux mois s'il voulait parler de "la chose"... Il avait essayé d'ouvrir mon coeur et à peine ouvert déjà piétiné et je m'en voulais... M'en voulais de l'aimer malgré moi. J'étais attachée. Je pensais à lui... Comme à l'autre femme avec qui il couchait. J'avais beau coucher avec des dizaines de mecs différents, ce n'était pas pareil, Solal lui "faisait l'amour". Il avait même refusé de coucher avec moi car "il voulait plus qu'une simple baise" et quand j'avais essayé... Juste une fois d'être... "Normale" il avait détesté ce qu'il avait vu. Me parlant comme à une gamine de 15 ans, étant affectif quand il le voulait et distant quand il le voulait... Et moi dans tout ça? Rien... Au final, pourquoi demander l'avis de Persée? Pourquoi se soucier de ce qu'elle pensait? Ridicule... Pourquoi Alistair se serait inquiété aussi alors? Il avait une vie à part moi... Je l'étouffais trop. Oui voilà... J'étais devenue chiante, cette fille qu'on délaissait en soirée, cette fille qui ne rentrait même pas en boîte, celle jamais inviter aux anniversaires... De populaire à impopulaire il n'y avait qu'un pas.

Je baissais ma garde, une nouvelle fois. Il m'avait touché en plein coeur. J'avais besoin de lui mais il n'avait pas besoin de moi... Comme les gens ici. Une larme coula malgré moi mais quand Alistair commença à vouloir s'excuser je l'interrompais aussitôt.

- Je te déteste...

Disais-je doucement avant de sécher ma misérable larme et de renifler un bon coup.

- Je te déteste !

Criais-je une nouvelle fois au sein du bar avant de me jeter sur Alistair pour le "pousser" vers l'arrière. Je l'avais tellement poussé qu'il s'était à moitié rétamée sur le serveur. Même eux semblaient déjà plus proches qu'Alistair et moi ou juste Solal et moi... Qui pouvait vraiment aimer la Persée que j'étais? Qui? Si Alistair n'y arrivait pas, qui y arriverait? Personne.

Nate

Je joue le jeu, avec les clients et les clientes. Ca a toujours été, ça fait partie du métier. Je me suis jamais posé trop la question de si ça poserait problème à quelqu'un, parce qu'à part Tyler, et la situation était pas tout à fait la même au départ, j'ai jamais eu de compte à rendre à personne. Et Tyler... Tyler avait bien compris qu'il n'y avait que lui, de toutes les manières. Mais Ali ? Bonne question. Que je ne me pose pas vraiment, en fait, parce qu'en réalité, je n'ai absolument pas l'intention de voir qui que ce soit d'autre. Et qu'il ne parvienne pas à aller jusqu'au bout de la manoeuvre quand on passe la nuit ensemble n'y change rien. Oui, je suis un peu frustré. Mais et après ? Ca n'est pas l'essentiel, et ce que je ressens quand je suis auprès de lui, ça, ça n'a pas de prix. Alors la brune face à moi peut bien me faire tous les sourires ravageurs du monde, et je peux rentrer dans son jeu pour le show, pour l'inciter à revenir, pour l'encourager à payer un verre de plus, mais ça n'ira pas plus loin que ça. Et même si on ne s'est rien promis avec Ali, même si on n'a jamais rien évoqué de notre relation, j'aurais trop la sensation de le trahir en repartant avec qui que ce soit d'autre.

Et lui ? Est-ce que je m'interroge sur ce qu'il fait quand je ne suis pas avec lui ? A vrai dire, jusqu'à ce soir, non. Vu nos quelques conversations sur son incapacité à aller plus loin, je ne me suis jamais imaginé qu'il puisse passer la nuit dans les bras d'un autre. Ou d'une autre, j'en sais rien. Jamais, jusqu'à ce que cette fille lui jette ce verre en plein visage en lui demandant si elle lui avait manqué. Et si j'interviens en tant que patron du bar, pas trop mécontent d'avoir ce t-shirt de "Boss" sur le dos, je dois bien avouer qu'au fond, c'est surtout en tant que... que je ne sais pas comment je dois le définir que je me suis approché.

« Non, non, non! Sauf si c'est pour lui lancer un autre verre à la figure je veux bien!
- Mais t’es devenue complètement cinglée, Poulette! »

Poulette ?
Ok, j'ai pas vraiment le droit de redire grand chose mais... mais je dois bien avouer que je suis pas fier, là... Et si c'est pour lui jeter à nouveau à la tronche, non, je vais pas te servir un verre, Blondie... même si ça me laisse pas complètement indifférent de le voir ainsi trempé, je dois bien admettre, et qu'en d'autres circonstances... disonsque j'aurais sans doute fini mon service un peu plus tôt...

« Mais c’est quoi cette putain d’histoire de me jeter de la flotte en pleine gueule, comme ça? Putain, mais on s’est vu dernièrement, non?! Je t’ai texté, je t’ai texté…
- Non ! Je t'appelle et tu me raccroches à la gueule, arrête de mytho! »

Pourquoi ça me met si mal à l'aise qu'il texte cette jolie blonde ? Il a bien le droit d'avoir ses potes, j'ai rien à y redire.

La blonde partait en live, cela dit, et les clients du bar autant que moi, toujours près d'Ali prêt à faire barrage, focalisons notre attention sur eux.

« Lâchez-moi! Je ne vais rien lui faire! »

Bon à savoir, parce que c'était quand même pas si évident là...

« Mais c’est quoi cette putain de crise de jalousie, Micetta?! Solal t’a mal baisée aujourd’hui? On n’est pas encore mariés, à ce que je sache! »

Jalousie. Un poison dans toute relation. Mais est-ce que je serais pas en train de devenir jaloux, là, moi aussi ? Alors que j'ai vraiment aucun droit de l'être, en fait ? Micetta... Je sais pas trop ce que ça veut dire, mais le surnom affectif m'indispose, et l'évocation d'un futur mariage me fait blêmir. Je me revois, évoquant les fiançailles imposées avec Prim' à Tyler. Est-ce que c'est aussi leur cas ?

« Oh, bordel, Persée, je…
- Je te déteste... Je te déteste ! »

Et voilà qu'elle recommençait à crier, mais surtout, qu'elle se jetait sur Ali sans crier gare, pour le pousser vers l'arrière, lui faisant perdre l'équilibre. Réflexe, je me suis élancé pour le rattraper par les épaules, tant bien que mal, histoire qu'il ne finisse pas sa course au sol avec le tabouret de bar, même si ça n'empêche pas tous les dommages...

« Oooookay... Si on essayait de se calmer deux minutes ? Je sais pas ce qu'il se passe, mais je crois que vous avez besoin de discuter calmement et... »

Un coup d'oeil en arrière où Kassie est en train de nettoyer une table, et il suffit d'un regard pour qu'elle la maintienne libre.

« ...il y a une table libre au fond, allez vous y installer... »

Je fais genre, je reste pro, mais en réalité, je suis pas fier du tout. Je sais pas où ils en sont tous les deux, ni où je me situe moi, dans tout ça, mais c'est pas le moment pour moi de poser des questions et de jouer au mec possessif, d'autant moins que je n'en ai aucun droit. Reste à savoir s'ils accepteront de se diriger là-bas, même si ça me fait vraiment bizarre de les imaginer discuter sérieusement à l'endroit où on s'est retrouvés tous les deux à échanger nos playlists la première soirée qu'on ait passée ensemble...
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Alistair H. Pratt
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2018.06.17 • Don't give up on me Empty
MessageSujet: Re: 2018.06.17 • Don't give up on me   2018.06.17 • Don't give up on me EmptyMar 25 Sep 2018 - 23:46

Combien de fois y avait-il eut des scènes de ce type, dans sa vie? Une fille quelconque qui avait n’avait pas compris que l’histoire s’arrêtait à d’une partie de jambes en l’air, il y en avait eu quelques unes. De gros sanglots et des joues barbouillées de rouge à lèvres et de mascara, au milieu du lobby de son édifice sur Air Street, devant un concierge désemparé à qui on avait fait part de la consigne de ne pas refaire monter l’indésirable, il y en avait eu des tas, avant Rome. Des tas.

Il s’en sortait généralement bien. Il suffisait simplement de rester impassible, d’ignorer les rivières de maquillage et de bien détacher ses syllabes. Ali s’était demandé plusieurs fois comment Persée faisait, elle pour virer des amants trop collants, au lendemain de ses nuits effrénées. Après tout, ils étaient un peu semblables, elle et lui. Surtout là-dessus. Elle avait dû en faire baver plus d’un et devoir gérer bien des crises, elle aussi.

Et Persée n’était pas une fille quelconque. Cette larme, sur cette joue rougie l’avait déstabilisé. Pendant un moment, il avait perdu toute l’impassibilité dont il était capable et les mots se perdirent dans son désarroi.

Ce n’est que lorsqu’il glissa sur le parquet détrempé du bar, après la poussée sauvage de son amie qu’il réalisa à quel point toute cette ribambelle de filles pleurnichardes n’était rien, en comparaison avec la colère de Persée...

Et ils n’avaient jamais couché ensemble. Jamais.
Il n’osait pas imaginer ce qui se serait passé, si c’avait été le cas. Oh dieu, non…

Keynes, dans un élan chevaleresque, s’était élancé pour le rattraper mais cela n’avait pas été suffisant. Dans sa chute, le gosse de riche avait entrainé avec lui le verre de vin que la greluche brune de tout a l’heure avait laissé sur le comptoir. Il entendit le verre se briser à ses pieds et vit le rouge cramoisi s’imbiber dans la délicate dentelle de sa chemise. Fichue. La belle chemise qu’il avait achetée chez Vogue, à New York, au printemps passé... complètement fichue. Alastair ferma les yeux, avec un goût aigre dans la bouche et l’écho des derniers mots de Persée dans les tympans. Je te déteste. Oh! Qu’il avait presque envie de lui dire la même chose! Comme un enfant de la petite école. Comme à son propre reflet. Mais il ravala son fiel avec difficulté, enleva sa chemise et la roula en boule avant de la jeter rageusement au sol, à côté des débris de verre qu’il ne pouvait se permettre de ramasser lui-même, de peur de se couper. Parce que s’il se coupait… Et dire qu'il avait voulu baiser, ce soir, sans penser aux risques...

Lorsqu’il releva la tête, la moitié du bar était attroupée autour du drôle de triangle qu’ils formaient à présent, Persée, Nate et lui. Les mecs le regardaient avec un sourire goguenard, bien heureux de ne pas se retrouver à sa place et les filles, comme s’il était le plus grand des salauds à parcourir la surface de
Terre. Kassie, la serveuse, le transperçait du regard, sans doute convainque qu’il jouait à un double-jeu dans le dos de son patron. Nate, lui, essayait de faire comme si de rien n’était  et de faire son job, comme si Alastair n'avait été qu'un client régulier. Le gérant leur avait proposé calmement de régler leur différend au fond du bar. Là, où les deux amants avaient échangé leur passions. Mais le gosse de riche n’était pas dupe. Il voyait bien le regard sombre du gérant passer de lui à la jolie blonde, dans un va-et-vient agité. Il voyait bien les lèvres de Nate se serrer, dans un élan de doute. Parce que d’un point de vue extérieur, pour les habitués du Lucky Star, c’était exactement ça. Un bel enfoiré de première qui s’était fait surprendre à tromper sa fiancée. Un lâche qui utilisait la première fille venue pour rester confortablement dans son placard. Un salaud qui n’avait aucun respect pour les femmes. Un pauvre mec qui jouait avec les sentiments de son petit ami. Il s’essuya le visage des gouttes de vin qui l’avait éclaboussé et se tourna vers Keynes, avec une note désespérée, dans la voix.

« C’est pas ce que tu crois, d’accord? Je te jure que ce n’est pas ce que tu crois. »

Puis il baissa la tête et poussa du bout du pied sa chemise et le verre brisé d’un air dégoûté. Sans demander son reste, il se dirigea vers le fond du bar, le dos droit, comme si plus rien n’avait de l’importance. Il se retourna à mi-chemin vers Persée, avec le même regard glacial qu’il adressait jadis, à toutes ces filles qui venait pleurer dans le lobby de son luxueux édifice et lui dit sèchement.

« Allez, faut qu’on cause, Poulette. Maintenant. Tu viens, dis-moi ou tu veux continuer à faire ton show devant tout le monde? Kassie, deux scotchs. Double. Merci. »

Il s’assit lourdement sur la banquette, tout au fond du bar et croisa les mains devant lui, comme un homme de loi face à son concurrent. Comme son propre père aurait fait face à celui de Persée. Parce qu’à la base, c’était ça qu’ils auraient du être Persée et lui, non? Des concurrents. Il inspira longuement par le nez et attendit, immobile, le port princier malgré sa déconfiture que la jolie blonde prenne enfin place devant lui. Il observa son air ébouriffé, ses vêtements de sports, ses yeux rougis par les larmes, le parfum subtil de la transpiration. Et lui qui, maintenant, devait sentir le fond de tonne. Dieu qu’ils faisaient maintenant bien la paire. Un beau petit couple bien assorti. Deux épaves au fond d’un bar. Il hésita, un moment mais la colère et le désarroi l’emporta. Il se recula sur la banquette d’un air détaché et bu d’un trait le verre qu’on avait mis en face de lui, d’un air désabusé et lança un regard empreint de colère, d’inquiétude et d’incompréhension à celle qu’il considérait comme sa petite soeur.

Détacher ses syllabes.

« What. The. Fuck? »
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2018.06.17 • Don't give up on me Empty
MessageSujet: Re: 2018.06.17 • Don't give up on me   2018.06.17 • Don't give up on me EmptySam 29 Sep 2018 - 16:47

Je savais que je ne devais pas être affectée, que je devais m'en ficher. Alastair n'était pas mon amant, n'était pas mon petit-ami, n'était encore moins mon ex mais il était mon tout. Il était le seul à voir la "vraie Persée", celle que je refuse de montrer au reste du peuple, celle que Solal ne verra jamais car il ne le mérite pas. Solal encore un prénom à bannir à tout jamais de ma mémoire comme de ma tête. Je croyais l'aimer mais ce n'était pas le cas. Solal rimait avec danger, il m'excitait, mais ce n'était pas "ça" l'amour. On faisait que baiser sans sentiment et le peu de fois où on a cru avoir "un truc en plus" il n'avait que me rejeter comme si seuls mes deux trous lui suffisaient amplement. Trash, j'étais, vulgaire j'étais, dure envers moi-même j'étais, oui, je l'avoue. Alors qu'Alastair, lui, il me prenait dans ses bras, il me comprenait, il ne me jugeait pas alors le voir m'ignorer, s'éloigner, ça me faisait mal au coeur. Pourquoi avait-il tenu à cette distance et pourquoi ce garçon le regardait-il ainsi? Je n'étais pas dupe, je reconnaissais "ce regard" car je le regardais aussi ainsi, malgré moi et je ne devais pas. Solal me faisait assez mal et Alastair n'était qu'un ami. Un simple ami. Un pur et simple ami. Il n'avait jamais essayé de faire quelque chose à mon égard, rien, il avait toujours été respectueux, là pour moi... Le seul dans ce misérable monde. Alors quand il commença à hurler "que ce n'était pas ce qu'il croyait" mon estomac se noua. Au bout d'une seconde j'aurais pu croire que ses mots m'étaient dédiés. Que "non il ne m'ignorait pas, que je fabulais" mais lorsqu'il prononçait cela, je vis ce regard, et l'intonation était différente. Tout était différent. Je déglutissais, je regardais cet autre homme, cette personne inconnue, que je n'avais jamais vu. Et voilà que je vis "ce regard", comme si c'était lui qui se sentait trahi ou alors brisé. Fabulais-je de nouveau?

Mes yeux revinrent instinctivement vers Alastair. Je m'en voulais, je culpabilisais. Il était trempe, je l'avais affiché publiquement, tous les regards étaient rivés sur nous, j'avais foutu en l'air son haut favoris et moi je sentais la transpi à plein nez, sans oublier mes yeux rouges vifs, de même que mes joues à cause de l'épuisement, de la chaleur et de l'énervement. J'en tremblais presque. Il me tourna le dos et commença à s'enfuir au fond du bar. Perdue, je le regardais... Comme je regardais de nouveau cet inconnu qui n'avait d'yeux que pour lui.

- Vous ne me virez pas d'ici ?

Finissais-je par dire à ce serveur avant que Alastair m'invite à le rejoindre. Son regard était glacial, peu réconfortant, peu rassurant. Il avait beau dire "poulette", il avait dû déjà dire cela à des milliers de femmes avant moi, sauf que je n'étais pas "elles". Qu'allait-il faire? Qu'allait-il me dire? Dire que je ne lui appartenais pas? Que je n'avais pas à l'afficher ainsi? Qu'il pouvait faire ce qu'il voulait? Que moi je pouvais baiser qui je voulais, qu'il n'allait pas me courir après? Que je pouvais partir rejoindre mon père car je ne valais pas mieux que lui? Tremblante de rage, je le suivis. J'aurais pu partir après ma crise et aller crier dans ma chambre dans mon oreiller préféré mais ce brun ténébreux me manquait. J'avais l'impression de ne pas l'avoir vu depuis dix ans. On avait été séparés de nombreuses années dû à mes déplacements internationaux à cause du travail de mon père, mais on restait en contact via MSN, puis Myspace, puis Facebook, puis Skype... Mais là on était dans la même ville et un tel éloignement soudain et brutal m'avait refroidi. Pas maintenant. J'avais besoin de lui vu ce qu'il se passait avec Solal, avec mon père... J'avais besoin d'une épaule réconfortante et il était la seule personne au monde pour qui je pourrais mourir.

Je m'assis à l'autre bout de la banquette, on aurait pu mettre trois personnes entre nous. Je posais d'un geste nonchalant mon sac, en regardant le serveur "nous servir" ce qu'il avait demandé. Il bu d'un trait la dite pinte avant de me tuer d'un simple regard et lâcha enfin les trois mots. Ces trois mots qui me donnèrent envie de lui faire encore plus de mal. En attendant, je voyais très bien les yeux du serveur sur nous deux, et ça me perturbait davantage. Il dévorait Al' du regard quant à moi, je ne savais pas comment décrypter la chose.

- C'est toi qui me raccroche au nez, m'ignore, me zappe et toi qui ose dire "what the fuck"?

J'essayais de rester calme en me retenant de lui remettre encore de l'alcool dessus. Je parlais calmement mais mes yeux remplis de larmes le fusillèrent à son tour. Oeil pour oeil dent pour dent.

- Toi aussi tu veux me dégager comme Solal car tu vas bien ? Tu vas bien donc tu traines avec des personnes seines d'esprit ? Car je suis un poids sur tes épaules ou car je n'ai qu'une utilité dans ta vie? T'es comme lui enfin de compte ? Je croyais que tu me connaissais. Je croyais que tu me comprenais et tu m'as laissé.

J'exagérais sans doute, il ne m'avait pas abandonné pendant six mois, mais quinze jours de séparation étaient déjà de trop.

- J'en veux pas...

Disais-je d'un air dégoûté en reculant la pinte de ma vue. Puis je voyais encore ce garçon, là, tout près. A nous fixer. Et je n'avais pas envie de reconnaître ce que je croyais comprendre. Je reconnaissais très bien ce regard, trop sans doute. Al était heureux et il n'était pas heureux grâce à moi. Il avait dû trouver quelqu'un.
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Nathanael Keynes
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2018.06.17 • Don't give up on me Empty
MessageSujet: Re: 2018.06.17 • Don't give up on me   2018.06.17 • Don't give up on me EmptyMar 23 Oct 2018 - 21:09

Le verre s'est brisé, le vin déversé sur sa chemise de dentelle pâle, qu'il retire, roule en boule et jette au sol. Et ce regard désespéré quand il se tourne vers moi, après que tous les regards alentours se sont dirigés vers nous.

« C’est pas ce que tu crois, d’accord ? Je te jure que ce n’est pas ce que tu crois. »

Je sais pas ce que je crois. Je sais que je suis extérieur à cette scène et que ça me plaît pas. Qu'il me manque trop de morceaux du puzzle, certainement. Et que le voir cible de l'ire de n'importe qui, ça me fout en rogne. Autant que la blonde a l'air de l'être.

« Vous ne me virez pas d'ici ?
- Si je devais virer quelqu'un à chaque ton haussé ou verre brisé, je n'aurais plus grand monde dans mon bar... Mais je crois vraiment que vous avez
besoin de vous expliquer tous les deux...
»

J'ai pas mon mot à dire, et je leur propose juste d'aller s'installer plus loin. Juste le temps de ramasser les dégâts causés, et de refaire place nette. Juste le temps de calmer mon coeur, qui bat la chamade au fond de ma poitrine.

« Allez, faut qu’on cause, Poulette. Maintenant. Tu viens, dis-moi ou tu veux continuer à faire ton show devant tout le monde? Kassie, deux scotchs. Double. Merci. »

Je hoche la tête en voyant le regard interrogateur de la brune, qui s'exécute alors, et part déposer deux scotchs sur la table indiquée qu'il occupe déjà, en attendant que la jeune femme courroucée le rejoigne.

« What. The. Fuck ?
- C'est toi qui me raccroche au nez, m'ignore, me zappe et toi qui ose dire "what the fuck"? »

Je vois bien que le ton n'est pas vraiment parti pour s'apaiser pour l'heure, mais je sais aussi que ma présence n'est pas bienvenue. Que si je m'approche, m'incruste, même, je ne ferais qu'envenimer les choses.

« Toi aussi tu veux me dégager comme Solal car tu vas bien ? Tu vas bien donc tu traînes avec des personnes saines d'esprit ? Car je suis un poids sur tes épaules ou car je n'ai qu'une utilité dans ta vie ? T'es comme lui enfin de compte ? Je croyais que tu me connaissais. Je croyais que tu me comprenais et tu m'as laissée. »

Je peux pas m'empêcher d'écouter, et tant pis si c'est impoli. J'ai presque envie de rire quant au fait d'aller bien pour Ali - est-ce qu'elle sait ce qu'il vit ? - autant qu'au sujet des personnes saines d'esprit - ça se saurait, ça aussi.

« J'en veux pas... »

Elle a repoussé son verre, elle n'y touchera pas. Moi en revanche, j'aurais bien besoin de ça, à cet instant. Ou d'une clope. Et parce que je ne suis pas capable de ne pas écouter leur conversation, quand bien même je sais bien, au fond, que ça ne me regarde pas et que je ne devrais pas les épier, je fais signe aux autres et je sors dehors. Le temps qu'ils discutent, règlent leurs comptes...

Jusqu'à voir la blonde partir. Instinctivement, je tourne la tête vers la porte du bar, espérant y voir passer le visage du brun avec qui j'espérais passer une soirée autrement plus agréable que ce qui est en train de se profiler. Et si je meurs d'envie de le questionner, je lui tends pourtant simplement une cigarette, et mon briquet.

« Ca va ? » finis-je par demander après avoir inspiré une longue bouffée de ma énième clope.

Question qui se rapporte autant à lui, qu'à elle... qu'à nous.
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