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 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]

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Nathanael Keynes
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MessageSujet: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:16

Le soleil commençait à se coucher en cette belle journée du mois d'août. Mais en période touristique, et en particulier lors des jour ensoleillé, il y avait toujours du monde qui traînait dans le park, d'autant plus que le Buckingham Palace se trouvait à deux pas. Allongé sur le côté depuis deux heures dans l'herbe à moitié verte et à moitié brune, je regardais les différentes personnes passer en les inspectant en long en large et à travers et en me faisant moi même des commentaires personnels. Je ne les disais pas à voix haute, préférant laisser mon esprit bavarder seul avec lui même, c'était plus rigolo. Au moins, là je pouvais dire ce que je voulais quand je voulais sans que personne ne puisse le savoir.
Par exemple, lorsqu'une mamie aigrie raconta à quel point les jeunes de nos jours étaient impolis et tout le tralala, je ne pus m'empêcher de la traiter de tous les noms intérieurement, tout en lui faisant un grand sourire hypocrite à l'extérieur. Défouler sa haine sans que personne ne s'en aperçoive était un réel plaisir personnel et peut être mon rare côté psychopathe qui s'en ressortait. Je n'étais pas connu pour être méchant, ni quoique ce soit de ce genre. J'étais même trop gentil en général, ce qui m'avait déjà joué des tours malheureusement. Mais tant pis, la vie continuait et je n'allais pas me laisser abattre pour si peu.

J'avais dormi une grande partie de l'après midi. Je n'aimais peut être pas la chaleur, mais elle avait le talent de m'endormir et ainsi me calmer un peu. A présent, mes batteries étaient rechargées et j'allais sans doute passer une nouvelle nuit blanche.
Je regardais une petite famille passer. La petite tenait dans ses mains une glace, ce qui par conséquent me donna envie. En règle général, la première chose que je désirais faire après une bonne nuit de sommeil ou une longue sieste, c'était manger. Mon estomac se manifestait toujours à ce moment là et il m'était déjà arrivé d'être réveillé par la faim. Terribles instants, surtout quand on ne trouvait pas les moyens de s'offrir à manger. Elle ne me vit même pas, trop préoccupée à se diriger vers le Buckingham. Rien qu'à la vue, on pouvait de suite s'apercevoir qu'ils étaient des touristes, et à juger à l'accent, c'étaient des Français. Aussi parce qu'à les entendre, ils semblaient râler.

Je restai un moment dans la même position avant de décider d'en avoir marre. Je n'avais pas d'endroit particulier où aller ni de personne à aller rencontrer. Peut être qu'en marchant, j'allais trouver quelque chose à faire.
Je traversai le Hyde Park quand soudainement, une scène au loin attira mon attention. Au milieu de tous ces gens, cela passait inaperçu et pourtant, elle n'avait rien de très banale :
Trois grosses brutes faisaient face à un garçon et à voir leur comportement, ça ne semblait pas bon. J'étais encore trop loin pour les entendre et savoir ce qu'il se passait. Je tournai la tête en regardant le chemin et la sortie et me mit à hésiter. Je pouvais continuer et faire comme si de rien n'était, sortir et continuer à vivre ma vie comme je le faisais tous les jours ou bien m'approcher et savoir ce qu'il se passait. Si ça se trouvait, ça n'était rien et je me faisais peut être des films. Mais j'avais déjà été confronté à ce genre de situation et je savais ce que ça faisait.

La curiosité finit par l'emporter et je les rejoignis discrètement. Au passage, je failli me prendre la poussette d'un gosse qui se trouvait sur mon chemin mais cela n'attira pas plus l'attention que ça. Le poupin n'avait visiblement pas senti la secousse et même si la mère me lança un regard de tueur, je ne me décourageai pas pour autant. Je finis par être assez prêt, tout en faisant mine de ne pas exister. De toute façon, je n'avais rien d'autre à faire que d'espionner les gens.
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Nathanael Keynes
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:16

On va pas se mentir, je m'attendais pas trop à ce que cette journée se termine comme ça. Même... loin de là, en fait. Je suis pourtant pas tellement du genre à chercher la merde - en tout cas pas à ce point -, même si j'ai pas vraiment la langue dans ma poche. Mais là, j'ai même pas vraiment cherché.

"Hey Keynes !"

Euh... ? Je me suis retourné, à la recherche de l'origine de l'interpellation en question. Je suis pas particulièrement parano, si bien que mon nom, je m'attends pas à ce que ce soit un secret d'état, ni l'info capitale du siècle.

"T'es le fils Keynes, n'est-ce pas ?
- Euh... C'est pourquoi ?"

J'ai pas spécialement peur des gens tant qu'ils sont pas en foule compacte autour de moi, mais là, je sens mes poils se hérisser. Pas besoin d'être extra-lucide pour sentir l'animosité du gars en face. Les mains dans les poches, l'air calme et serein, je me suis laissé approcher par le gars. Grossière erreur.

"'Tain sérieux... T'es le fils de l'ambassadeur, et tu te balades comme ça, les mains dans les poches, genre t'es comme tout le monde ?
- Bah... Ce que fait mon paternel, c'est pas trop mon problème. Je vais pas m'excuser de ce qu'il fait de sa vie non plus..."

J'avais pas vu directement qu'il était pas tout seul. Mais j'ai à peine terminé cette phrase que je vois trois silhouettes se rapprocher, dangereusement.

"C'est vrai ce qui se dit ? Qu'en plus tu bosses la nuit, avec des nanas aussi bien que des mecs ?
- Si t'attends que je te réponde que je suis une pute, tu t'es planté, mec."

Je devrais peut-être apprendre à fermer ma gueule, mais là, c'est plus fort que moi, faut admettre. Je m'en fous qu'on me descende pour le statut de mon paternel, prenez-le, même si vous voulez, j'en ai strictement rien à battre. Mais qu'on s'arrête encore de nos jours au fait que je puisse aussi aimer les mecs, ça me gonfle profondément.

"Puis tu sais, y a pas beaucoup de sociétés où y a pas un minimum de mixité, même si les gens se parlent et se touchent pas."

D'accord, je sais, je ferais vraiment mieux de fermer ma grande gueule, mais à en juger par l'emplacement des quatre mecs qui, l'air de rien, m'ont gentiment encerclé, j'ai juste aucune chance alors foutu pour foutu. Je vais me faire refaire le portrait, là, hein ? S'ils croient que ça suffira à fermer ma gueule, par contre, ils se fourrent le doigts dans l'oeil jusqu'au coude...

"Parce que c'est quoi le problème ? Vous avez peur qu'un type comme moi vous prenne de force ? Sérieusement ?"

Qu'on soit clairs, non seulement c'est ridicule en soi, mais en plus... Vous avez vu mon gabarit ? J'ai pas l'intention de forcer qui que ce soit, mais je suis franchement pas sûr que même si j'en avais eu envie - ce qui n'arrivera pas - je sois taillé pour y arriver. Un "ta gueule" a fusé de quelque part et je me suis pris un premier coup. Bon bah... voilà... C'est parti. Et on saura, donc, que non, je ne sais pas me défendre. De toute façon, je pourrais savoir me battre, j'aurais aucune envie de le faire. Qu'ils se défoulent s'ils veulent, ça changera pas ce que je suis, et encore moins leur médiocrité. Je vais juste grimacer en me regardant dans le miroir un moment... Mais s'ils attendent que je me mette à chialer dans un coin sous les coups qu'ils se mettent à quatre à me donner, ils peuvent aller se faire voir. D'ailleurs...

"C'est vrai... Un contre un, c'est trop risqué, vous avez raison de vous mettre à quatre contre une crevette, tiens..."

Un jour je fermerai ma gueule. Peut-être. Mais pas face à ce genre de débile...
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

Je n'aimais pas me retrouver en situation de conflit. J'essayais de les éviter tant bien que mal mais il se trouvait que je détestais l'injustice. Certes, il y en avait beaucoup dans le monde et souvent, c'était la loi du plus fort qui primait. Mais ça n'était pas une raison pour passer à côté et fermer les yeux comme si de rien n'était. Je ne comprenais pas les gens qui agissait sans rien faire, tout comme je ne comprenais pas la méchanceté non plus. Grand mère m'avait élevé en me transferant beaucoup de sa sagesse. C'était une femme doté d'un incroyable courage et aussi gentil et généreux qu'un ange. Elle avait été autoritaire, simplement pour ne pas que je fasse de bêtises et que je sois dans le droit chemin. Si elle n'avait pas été là, je ne savais pas ce que serait ma vie. Peut être pire, peut être meilleure, mais je n'avais jamais perdu mon temps à essayer de le savoir. Lorsque j'avais appris sa mort, j'avais été effondré, vraiment. Elle qui m'avait toujours dit de ne pas pleurer, de toujours voir le bon côté des choses et que chaque problème avait sa solution, je n'avais pas pu m'empêcher de m'écrouler. Non pas uniquement parce que sans elle, j'étais dans la merde, mais surtout parce que je n'avais pas conçu le monde sans sa présence. Elle avait non pas seulement été ma grand mère, mais aussi une mère. Je n'avais jamais pu lui rendre ce que je lui redevais.

J'étais assez proche de la source de conflit et j'essayais de comprendre ce qu'il se passait. J'entendis un "Keynes" puis "ambassadeur". Lorsque je fus assez prêt, j'entendis une des brute dire à la (future?) victime qu'à ce qu'il paraitrait, il travaillait la nuit aussi bien avec des femmes que des hommes. Le garçon répondit que s'il s'attendait à ce qu'il réponde qu'il était une "pute", il se mettait le doigt dans l’œil. Je commençai petit à petit à comprendre, même si arriver en plein milieu n'aidait pas forcément.

"Parce que c'est quoi le problème ? Vous avez peur qu'un type comme moi vous prenne de force ? Sérieusement ?"

Je fronçai les sourcils en me demandant pourquoi il était si provoquant. Son état de santé physique dépendait et il trouvait encore le moyen de lancer des pics. Il pourrait juste partir et les envoyer promener, même si à mon humble avis, les autres ne les aurait pas laissé filer, mais, non.
Quoiqu'il en soit, qui semait le vent récoltait la tempête. Les voyous eurent la réaction attendue, puisqu'ils se mirent à le frapper. Je cherchais dès lors une ruse pour essayer de mettre terme à cette bousculade.

"C'est vrai... Un contre un, c'est trop risqué, vous avez raison de vous mettre à quatre contre une crevette, tiens..."
- Heeeeeeeeeeeeeeeeey Keeeeeeeeeeeeeeynes!

J'étais sorti de ma "cachette" (c'est à dire l'arbre qui me servait d'abri) les bras grands ouverts par signe de reconnaissance. Je m'avançais vers les garçons en mettant mes mains dans les proche et en adoptant un style décontracté, cool et surtout, détendu, bien que mon coeur battait à cent à l'heure dans la poitrine. Je me mettais moi même en position de danger, mais je faisais comme si de rien, bien au contraire. Il allait falloir que je joue un rôle.
Je rejoignis le Keynes en question, à savoir le gars qui s'en était pris une et lui fit une accolade amicale. J'essayais de faire là le pote sympa, comme si on se connaissait depuis toujours bien que j'ignorais s'il allait comprendre directement. J'espérais seulement qu'il entre dans mon jeu, sinon on était grillés tous les deux.

"Comment ça va mon pote? Hey, tu sais pas quoi? Ton père te cherche paaaaaaartout, il m'a même envoyé te chercher. Oh et, il ne va pas tarder à arriver avec trois flics au basque. Ta maman ne t'avait-elle pas dit de rentrer à seize heures pétantes? Elle est mooorte d'inquiétude! Franchement mec, ne lui refais plus jamais ça, c'est vraiment pas cool de ta part."

Je me retournai vers les trois gus en prenant mon faux pote par l'épaule d'un air fier.
"Vous savez ce que ce mec a fait? Laissez moi vous expliquer : On attendait le métro quand tout à coup, des types braqués sont arrivés et nous ont demandé de nous aligner contre le mur. Eh bien Keynes, lui, pour se défendre, il a poussé un des types... le leader je crois... sur la rame quand le métro est arrivé. Il y avait du sang paaaartooout et des morceaux à droite à gauche, c'était é-pou-van-ta-ble! Depuis, les gens le considère comme un véritable héros et tous les flics le suivent de près. Ce mec est super dangereux, mine de rien, si j'étais vous et que je le menacerais, je ferais vraiment attention à ce je ferais!"

Je haussais les sourcils pour me montrer convaincant. J'avais improvisé et c'était la seule chose qui m'était passé par la tête, en espérant que ça soit assez "intimidant" pour les dégager.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

Je hais les conflits, la méchanceté gratuite, l'agressivité et l'injustice. Dommage pour ma gueule, j'en suis la cible, là. Et une cible parfaite parce qu'elle sait pertinemment qu'elle sait pas se défendre. Pas faute d'avoir entendu que ça serait bien que j'apprenne à le faire, mais j'ai toujours détesté me battre, j'ai pas l'intention de changer d'idée. Tout comme j'en démords pas face à Père et son goût beaucoup trop prononcé pour les armes à feu, mais passons. Fut un temps où j'ai tenté de faire comme il fallait, d'apprendre à tirer pour lui plaire, et je m'en débrouillais plutôt bien. Sauf que j'aime toujours pas la violence, et qu'un flingue, ça y est un peu trop associé à mon goût qu'il s'agisse de "tir sportif" ou pas.

Bon évidemment, si j'apprenais à fermer ma grande bouche, je serais peut-être un peu moins dans la merde, parfois, mais qu'est-ce que vous voulez, on se refait pas. Et puis j'ai bien compris que j'allais m'en prendre plein la gueule, alors foutu pour foutu... Je veux pas faire de délit de faciès, mais je crois que les gars, là, ils en sont pas à leur coup d'essai, et que je vais clairement finir la gueule en sang - voire à l'hosto - délesté de mon téléphone et de mon portefeuille... Histoire de profiter de l'argent de la famille Keynes et de péter la tronche à une tapette, hein ? Crétins... Vous en profiterez pas longtemps, c'est à ça que serve les oppositions... Pour ma gueule, je peux pas y faire grand chose par contre, tant pis...

"Heeeeeeeeeeeeeeeeey Keeeeeeeeeeeeeeynes !"

Celle-là, je l'ai pas vue venir. Comme les autres gars, j'ai tourné la tête - un peu plié en deux encore parce qu'ayant subi quelques coups déjà - vers l'origine de la voix, pour voir un gars les bras grands ouverts s'approcher. Et puis il a fourré les mains dans les poches, le plus naturellement du monde, et moi je me demande qui ça peut être ce type, parce que franchement, je me serais souvenu de sa belle petite gueule, clairement. Inconnu au bataillon. Mais je sais pas ce qu'il est en train de faire, là, mais ça m'aura accordé quelques secondes de répit.

Je me suis laissé faire quand il m'a octroyé une accolade amicale à laquelle je m'attendais pas vraiment, faut avouer. J'ai encore un peu le souffle coupé, vu qu'outre un pain dans la tronche, j'en ai un peu pris un autre dans le bide, et du coup je renchéris pas tout de suite, mais c'est pas plus mal. Le type poursuit sur sa lancée.

"Comment ça va mon pote ? Hey, tu sais pas quoi ? Ton père te cherche paaaaaaartout, il m'a même envoyé te chercher. Oh ! Et il ne va pas tarder à arriver avec trois flics aux basques. Ta maman ne t'avait-elle pas dit de rentrer à seize heures pétantes ? Elle est mooorte d'inquiétude ! Franchement mec, ne lui refais plus jamais ça, c'est vraiment pas cool de ta part.
- Ah merde, il est déjà c't'heure-là ?"

Ouais ouais, je sais pas de quoi on parle et je comprends pas bien ce qu'il fait ce type, à part qu'il essaie de me filer un coup de main, alors je tâche de pas tout faire foirer... même si je pige pas vraiment où il veut en venir. Mon père, des flics ? Pourquoi ? 16h pétantes ? Je suis plus un môme quand même, malgré ma gueule...

"Vous savez ce que ce mec a fait ? Laissez-moi vous expliquer : On attendait le métro quand tout à coup, des types baraqués sont arrivés et nous ont demandé de nous aligner contre le mur. Eh bien Keynes, lui, pour se défendre, il a poussé un des types... le leader je crois... sur la rame quand le métro est arrivé. Il y avait du sang paaaartooout et des morceaux à droite à gauche, c'était é-pou-van-ta-ble ! Depuis, les gens le considèrent comme un véritable héros et tous les flics le suivent de près. Ce mec est super dangereux, mine de rien, si j'étais vous et que je le menacerais, je ferais vraiment attention à ce je ferais !
- Nan mais j'ai pas réfléchi, j'ai vu une occasion, je l'ai saisie c'est tout... mais ils font chier les flics par contre... Et Père surtout à toujours les balancer à ma suite."

J'ai sorti mon portable de ma poche, l'air blasé. Bon, sincèrement, si ça marche ton truc, mec, je te paie une tournée parce que j'y crois tellement pas... M'enfin ça m'empêche pas de continuer sur sa lancée. Foutu pour foutu, donc... Mon portable en main, je le regarde fixement, soupire...

"C'est trop chiant ces gps intégrés. Il sait toujours où je suis, ça me gonfle..."

J'ai un type inconnu qui me prend par ses épaules et un bobard énorme prêt à nous exploser à la tronche. Mais c'est plutôt ma tronche que l'un des types a envie de détruire, faut croire, je me suis fait attraper par le col pendant que les autres échangent des messes basses en retrait, par un skinhead rageux qui veut pas y croire - je comprends, remarquez - et qui me postillonne à la gueule que les pédales de gosses de riches dans mon genre, il en mange tous les jours au petit déj' - et vu son haleine de charognard, je veux bien le croire - avant de me foutre un coup de boule mal placé qui épargne mon nez, mais va me laisser un cocard énorme dans quelques minutes... Et puis ses petits copains sont revenus près de lui, et j'ai entendu un "avec nos casiers, on va y retourner", "vas-y, ça vaut pas le coup". Un des plus craintifs sans doute a ajouté "moi je m'arrache" avant de joindre le geste à la parole, et je crois que je commence à souffler un peu, même si je crois que j'ai l'arcade pétée... Génial. Et je dévisage le roquet hargneux depuis le sol où il m'a relâché, en me demandant ce qu'il va décider de faire... J'ai pas oublié le mec qu'a tenté de me sauver à côté, mais je tant qu'ils seront pas tous les quatre barrés, je serai pas vraiment attentif à lui, faut bien avouer...
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

En général, j'étais mauvais acteur, mais bon menteur. Quand j'étais encore un gamin, on m'avait dit que pour convaincre, il fallait faire comme si le mensonge était vrai. Il fallait avoir une sacré dose d'imagination pour cela, ce dont je ne manquais pas.
En voulant aider cet inconnu Keynes à se sortir de son pétrin, je ne savais pas encore dans quel bateau j'embarquais. Peut être avais-je réussi mon coup, ou bien ça allait me retomber sur la tête. Après tout, je ne connaissais pas ce gars là, ni même ceux qui l'attaquaient. Si ça se trouvait, c'était des anciens potes qui avaient des comptes à régler. Mais mon instinct m'avait dit que non et j'espérais qu'il ne se trompait pas. Je n'aimais pas me battre et à chaque fois que j'avais été au milieu d'une bagarre, j'avais perdu. J'étais frêle, surtout ces derniers temps puisque je mangeais peu. J'avais seulement mon sens de la ruse qui m'aidait, rien d'autre. En espérant qu'ils aient mordus à l'hameçon, sinon on était foutu.

Certaines personnes avaient tournées le regard suite au fait que Keynes s'était reçu un coup mais personne n'osait rien faire. J'avais été le seul à me lancer à son aide et si cela me tombait dessus, j'étais à peu près certain qu'on ne pouvait pas s'attendre à de l'aide de quiconque, jusqu'à l'arrivée des flics. Une bagarre en général, ça se remarquait, surtout lorsque la nouvelle se propageait de bouche à oreille.

En me voyant arriver, je remarquai les têtes surprises de tout les gars jusqu'à ce que je me poste à côté de Keynes. C'est alors que je me mis à jouer, et à essayer de faire en sorte de s'en sortir. Fort heureusement, Keynes entra dans le jeu, à mon plus grand soulagement.
"Ah merde, il est déjà c't'heure-là ?"
- Le temps passe vite quand on s'amuse!

J'inventais ensuite une histoire sortie de mon imagination, au fur et à mesure que je parlais. J'avais essayé de trouver un truc un peu horrible, histoire d'installer l'hésitation et le retrait chez les attaquants.
"Nan mais j'ai pas réfléchi, j'ai vu une occasion, je l'ai saisie c'est tout... mais ils font chier les flics par contre... Et Père surtout à toujours les balancer à ma suite."
A entendre parler Keynes, je devinais vite qu'il venait d'une bonne famille. Je n'avais jamais eu de père, mais si ça avait été le cas, je l'aurais jamais appelé de cette façon. En même temps, il avait appelé Ambassadeur et c'était pour cette raison que je m'étais mis en situation.
"Un vrai cauchemar les poulets!... tu te rends compte qu'il est venu jusqu'à MOI, pour venir te chercher? Tu as des parents très attentifs..."
- C'est trop chiant ces gps intégrés. Il sait toujours où je suis, ça me gonfle...
Je préférais ne rien répondre à cela, ne voulant pas me cramer à mon propre jeu. J'ignorais si Keynes jouait encore ou s'il était sérieux, mais cela ne me laissa pas indifférent pour autant.
Visiblement, mon histoire n'avait pas eu autant d'effet que ça, surtout de la part du type qui s'était avancé pour prendre mon faux ami par le col, lui murmurer de douces paroles très fleurie et de lui mettre un coup dans la tronche. Je clignais des yeux en me demandant d'où pouvait provenir une telle haine de la part d'un être humain. Finalement, le reste de la bande le rejoignit en lui disant qu'ils étaient pas prêt à avoir à faire à ce genre de problème avant de disparaitre parmi les gens qui se promenaient dans le parc. Il restait encore le gros méchant et suite à cela, je me mis à regarder dans tous les sens. Par chance, une patrouille de flic était apparue à l'entrée du parc. Je les pointais directement du doigt en s'exclamant :
"Oooh tiens, mais on dirait qu'ils sont arrivés!"

La réalité, c'était que les policiers en avaient rien à foutre de nous et qu'ils faisaient une simple promenade pour s'assurer que 'tout allait bien'. En revanche, ils ne tarderaient pas à nous repérer si l'autre persistait. Mais il préféra battre en retraite, lachant quelque chose comme "j'en ai pas fini avec toi", ou un autre mot d'amour dans le style.
Je me tournai vers Keynes et me penchai légèrement vers lui pour m'assurer que tout allait bien.
"Hey ça va gars? Décidément, t'as pas d'chance..."
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

Tout le monde n'est pas forcément très courageux, et c'est souvent plus facile de céder à la peur et à la lâcheté que d'aller aider quelqu'un dans la merde. On le constate tous les jours, y a des filles qui se font violer dans des transports en commun alors qu'on me fera pas croire que personne aurait pu intervenir... Bref, ce genre de choses arrive, même si ça me dégoûtera toujours. On est là en plein milieu d'un parc, y a quatre connards qui me tombent dessus et personne lève le petit gars. Ok, une nana toute seule aurait du mal à venir m'aider, mais je sais pas... faire le tour pour pas y aller tout seul, trouver d'autres mecs d'accord pour se lancer s'ils sont pas seuls contre quatre et agir en groupe, ça semble si ahurissant que ça comme idée ? Je sais pas, je comprends pas. Au final, y a que ce gars qui débarque comme un cheveu sur la soupe et même si j'ai un peu de mal à le suivre, je suis sa lancée, sait-on jamais.

- Le temps passe vite quand on s'amuse !

Petite sourire mauvais de ma part, t'as raison, je m'éclate là. Ou plus exactement, ils m'éclatent la tronche. T'en as d'autres des comme ça, petit comique ?

- Un vrai cauchemar les poulets !... Tu te rends compte qu'il est venu jusqu'à MOI, pour venir te chercher? Tu as des parents très attentifs...

Joker. Je vais pas répondre à celle-là, même dans le rôle dont il m'affuble, je crois que je vais pas y arriver.

- Désolé qu'ils soient venus te saouler en prime...

Si tout ça avait été vrai, j'aurais été parfaitement sincère. Bon, évidemment, c'était pas le cas, mais pour le coup c'est ça aurait presque l'air vrai tout ça... Et les coups que je me prends encore encore plus. 'Tain je vais être beau au taff... Je suis d'ailleurs un pu sonné pour le compte, il m'a pas loupé ce con ! Le temps que je reprenne complètement conscience de la réalité, le dernier type était en train de se barrer. J'ai suivi la direction que mon sauveur pointait du doigt pour voir une patrouille de flic au bout de l'allée.

- Hey ça va gars ? Décidément, t'as pas d'chance...
- Quelque part, si. T'es passé par là... Merci.

Une main à mon visage confirme ce que je sentais dégouliner sur ma tronche, l'arcade ça pisse le sang...

- Je peux abuser en te demandant de m'aider à rentrer chez moi ? En passant loin des flics par contre, j'ai pas trop envie que ma famille soit mise au courant...

Ce qui sous-entend que non, ma famille ne vit pas chez moi, mais j'ai pas trop envie de rentrer dans les détails, et de toute façon c'est clairement pas le moment.

- Nathanael Keynes, au passage. Mais tu peux m'appeler Nate, hein... Y a des façons plus sympas de rencontrer des gens, mais enfin...

Et puis on va éviter les Monsieur Keynes et autres trucs trop formels, je crois, non ? Se retrouver au milieu d'une bagarre, à vaut bien un minimum de familiarité...
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

On l'avait échappé bel. Toutes les racailles étaient parties une à une et nous nous retrouvions à présent seul. J'étais tout de même fier que ma ruse ait eu son effet, même si le leader n'avait pas été dupe dès le premier coup. Mais je connaissais ce genre de personne. En vivant dans la rue et en observant les gens, on les étudiait et à force, on pouvait prévoir et savoir comment réagir. Parfois ils nous prenaient de cours, mais c'était plutôt rare. Depuis que j'étais petit, j'étais malin comme garçon. Je n'aimais peut être pas forcément étudier, je n'avais pas toutes les connaissances mais je faisais travailler mon cerveau de cette manière. Comme le disait grand mère, il était parfois inutile de savoir que la terre tourne autour du soleil pour être intelligent. Il suffisait juste de savoir se servir de sa tête au moment opportun et cela dépendait de nous et nous seul. Grand mère aurait pu être philosophe, en tout cas, elle possédait une grande sagesse. Elle me manquait beaucoup, vraiment.

- Désolé qu'ils soient venus te saouler en prime...

J'avais haussé les épaules à ce moment là, d'un geste parfaitement indifférent.
"Oh non, ça va. Ça m'occupe."
J'étais sérieux en disant cela, même si ses parents ne m'avaient évidement pas envoyé le chercher. Mais avoir pu le sortir du problème, oui. Si j'avais été réellement embauché pour cela, je n'aurais pas rechigné.

A présent que nous étions seuls, je pouvais sortir de mon rôle de pote et mener ma vie à bien comme je le faisais tous les jours. J'aurais pu lui dire un "bon bin, ciao!" et repartir faire ce que je savais faire le mieux : rester seul. Sauf qu'on partait pas les mains dans les proches après un évènement pareil. Lorsque je lui disais qu'il n'avait pas de chance, il me répondit qu'en fait si parce que j'étais passé par là, et me remercia pour cela. Je ne pus cacher mon sourire satisfait et reconnaissant suite à ces paroles. Ca faisait toujours plaisir de recevoir des remerciements, même si je ne l'avais pas fait pour cela.
Je bougeais ma tête pour faire mine que cela m'atteignait bien, bien que cela démontrait tout le contraire.

"Mais de rien, c'est normal."

Je m'apprêtais à lui souhaiter bon courage, de penser à passer à la pharmacie ou quelque chose dans le genre puis partir quand il prit les initiatives pour me demander si ça m'embêtais pas de le raccompagner jusqu'à chez lui.
"En passant loin des flics par contre, j'ai pas trop envie que ma famille soit mise au courant..."
- Heu.. ok. On va passer par l'autre entrée alors, mais juste comme ça, tu habites où?
Je me questionnais sur sa famille en question mais je ne posais aucune question étant donné que ça n'était pas mes affaires et que de toute façon, il était probable qu'après l'avoir ramené chez lui, je ne le verrais plus jamais. Seulement voilà, il se présenta sous le nom de Nathanaël Keynes et en général, lorsqu'on commençait à dévoiler son identité, c'était une ouverture à la communication et inconsciemment, un désir que je le retienne. En prime, il me demanda de l'appeler Nate et me dit qu'il y avait quand même des moyens pour rencontrer des gens.

"Ouais, tu m'étonnes! Moi c'est Kaspar, enchanté."

A peine nous étions nous mis en marche que je décidai de faire la conversation.
"Ça t'arrive souvent ce genre de... situation?"
Après tout,'étais un garçon très curieux par nature.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:17

Franchement, je sais pas comment j'aurais fini sans ce type. Déjà que c'est pas terrible à voir, là maintenant tout de suite, malgré sa magnifique intervention - t'as de l'avenir sur les planches mex - vu que j'ai légèrement la gueule en sang, alors sincèrement, je donnerais pas cher de ma peau s'il n'était pas passé par là. Et s'il ne s'en rend peut-être pas lui-même compte, moi, je sais que je lui dois une fière chandelle. Ca vaut bien un minimum de remerciement. Et le dire à voix haute n'est, à mes yeux, pas suffisant, bien loin de là. Même si ce sourire qui fleurit sur son visage est un plus non négligeable.

- Mais de rien, c'est normal.

Là c'est moi qui sourit, parce qu'il suffit de regarder autour de nous pour comprendre que manifestement, ça n'est pas normal pour tout le monde. C'est pas comme s'il n'y avait personne dans le parc, mais il est le seul à avoir bougé ses fesses. Combien ils sont, là, autour, à avoir très bien compris ce qu'il se passait, mais à n'avoir pas levé le petit doigt ? Je sais bien qu'on est pas tous capables de se défendre, mais d'une, mon pote fictif ici présent a prouvé qu'on n'est pas obligé de forcément en venir aux mains pour s'en sortir, et de deux, personne me fera croire que sur l'ensemble du parc, y en a pas un ou deux qui aurait été capable de riposter. M'enfin c'est comme ça, ça me rassure pas vraiment sur la nature humaine, mais je changerai pas les gens...

Bon, par contre j'abuse peut-être un peu avec ma nouvelle demande là... Le mec il vient déjà d'être super cool avec moi et je lui demande de me raccompagner ? Abusé... N'empêche que j'y vois moyen clair, et que je suis pas complètement serein. Et c'est pas comme si quelqu'un m'attendait chez moi, donc s'il m'arrive quoi que ce soit en route, ça inquiétera personne... Du coup je serais pas vraiment étonné qu'il me laisse me débrouiller tout seul, il en a déjà pas mal fait après tout... Pourtant non. C'est pas va te faire foutre qu'il me répond, pas même la même chose de façon plus gentille, non.

- Heu.. ok. On va passer par l'autre entrée alors, mais juste comme ça, tu habites où ?
- A Shoreditch. Pas le bout du monde par rapport à chez M. l'Ambassadeur, mais suffisamment pourque ça reste gérable pour moi.

Non parce que je fais quand même la majorité des trajets à pieds alors... Je me serais pas vu tout au sud de la ville par exemple, même si ça m'arrive d'aller me balader vers Greenwich. Quant aux rencontres... Faut bien admettre que celle-ci n'est pas vraiment banale.

- Ouais, tu m'étonnes ! Moi c'est Kaspar, enchanté.
- Je te serrerai bien la main, mais je suis pas sûr que t'aies trop envie d'avoir mon sang sur la tienne. C'est original comme prénom, Kaspar... Ca vient d'où ?

On s'est mis en route, en prenant la direction opposée aux forces de l'ordre, donc. Et Kaspar a repris la parole, alors que je m'apprêtais à le faire - mais pour de tout autres questions à vrai dire.

- Ça t'arrive souvent ce genre de... situation ?
- D'être pris pour cible comme ça ? Non pas tant que ça. Ca m'arrive d'être au milieu d'une bagarre au bar où je travaille, mais en général j'évite, t'imagines bien que je fais pas trop le poids... Et toi, tu joues à Superman souvent ?

Grand sourire de ma part. Avec mon coquard et l'arcade ouverte, ça doit être tellement sympathique. N'empêche qu'on dirait qu'il a fait ça toute sa vie.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:18

Bon d'accord, ça avait été peut être un peu risqué mon intervention, pourtant, j'avais osé. Je n'étais pas connu pour être un type courageux, mais vivant dans la rue depuis un bon moment déjà, j'avais appris à faire face au danger plus d'une fois. Je m'étais déjà fait rétamé la gueule, pour des broutille du genre prise de territoire de SDF ou tout simplement parce qu'on avait eu envie de me cogner avant de me prendre les trouvailles que j'avais récoltées durant la journée. On avait pas forcément été tendre avec moi, du coup, je savais ce que ça faisait. Quitte à me faire frapper une fois de plus, je n'avais plus vraiment peur désormais. Et puis franchement, n'avais-je pas géré tout de même ?

Le dénommé Nate m'avait proposé de l'accompagner jusqu'à chez lui et j'avais accepté. Il était peut être un peu fébrile, et ça serait dommage de l'avoir sauvé pour qu'il s'évanouisse sur le bord de la route avec risque de se faire rouler dessus (j'ai toujours eu un don pour les scénarios catastrophes). Et puis, ça n'était pas comme si cela me dérangeait. Je n'avais rien à perdre et au moins, cela me fera les pieds. J'aurais fait quoi sinon ? Glander du côté du London Eye ? Trop habituel. Là au moins, ça me cassait le quotidien et j'aurais refusé que s'il avait été odieux, ce qui n'était pas du tout le cas.
Il m'apprit alors qu'il vivait à Shoreditch, que ça n'était pas le bout du monde par rapport à chez « Mr. L'Ambassadeur » alias son père mais que c'était suffisamment agréable pour lui. J'en conclus définitivement cette chose :

« Tu ne t'entends pas avec ton père ? »
J'étais plutôt intrigué avec cette histoire. Au début, je pensais que c'était normal le fait qu'il peste sur son père mais je me rendais compte qu'il était réellement sérieux. Mais bon, c'était des choses qui arrivaient, pensais-je. A des moments, je me demandais ce qu'aurait été la relation avec le miens. Je m'étais imaginé tous les scénarios possible, mais aucun n'avait pu être suffisant que je puisse complètement l'adopter. Je ne savais rien de lui, sauf quelques petites choses. Grand mère ne l'avait pas beaucoup connu, à cause de la distance.

Comme il s'était présenté, j'avais fait la même chose. Ça pouvait être sympa, une rencontre en plus et peut être même un peu utile. Je ne me servais pas des gens mais les services que l'on pouvait avoir d'eux me rendait plutôt heureux. Abygaëlle, une de mes meilleures amies, me donnaient des gâteaux ratés par exemple. Je m'en fichais, parce que tant que je pouvais manger, je me moquais parfaitement de leur apparence. Cela évitait de les mettre à la poubelle et moi, ça remplissait mon estomac. Et au moins, je n'avais aucun risque d'empoisonnement.
Il me demanda d'où provenait mon prénom, me disant que c'était un prénom original ce qui, je devais l'admettre, me faisait plaisir.

« Mmmm... il est nordique, je dirais et je suis né en Norvège. C'est l'équivalent de Gaspard, et c'était aussi le prénom de mon père. »

Grand mère m'avait dit que mes parents avaient eu à la base des idées de prénom comme Svein ou Amund. Mais les choses ne s'étant pas déroulées comme prévue, ma mère avait décidé de m'attribuer celui de mon défunt paternel. Ça n'était pas plus mal d'ailleurs, je n'ai jamais regretté de m'être appelé ainsi.

« Mais ton prénom n'est pas mal non plus, j'aime bien ! C'est la première fois que je croise un Nathanaël ! »

Autant un Nathan, j'en avais connu, mais jamais prolongé comme lui. Le dernier n'avait pas été cool d'ailleurs, mais ça n'était qu'une anecdote parmi d'autres.
Je lui demandais ensuite si ça lui arrivait souvent de se faire frapper dessus et il me répondit qu'habituellement, non mais qu'il lui arrivait d'être embobiné dans une bagarre dans le bar où il bossait. J'appris donc qu'il travaillait dans un bar et cela me rappela de mauvais souvenir. Cette fois où, pour dédommager d'extrême urgence, on m'avait accepté un poste de serveur. J'avais tenu un jour avant que je me fasse virer comme un malpropre. J'étais du genre maladroit et je n'étais pas habitué à porter des plateaux plein de bouteille en verre dessus. C'était lourd et pas stable, quelle idée !
Mais Nate m'avait demandé si moi, ça m'arrivait de jouer le superman souvent. Je souris à cette perspective.

« Bien sur, tu n'as pas entendu du justicier masqué ? Naan, en fait, ça m'arrive rarement, mais ça n'est pas la première fois. Je me suis déjà fait éclaté la tronche moi aussi, ce sont des choses qui arrivent entre SDF. La dernière fois, c'était parce que j'avais fait foiré la manche d'un d'eux en voulant faire la mienne et il avait pas trop apprécié et du coup aucun de nous deux a réussi à la faire. »
Je parlais comme les choses me venaient en oubliant peut être que Nathanaël n'était pas forcément au courant de ma vie quotidienne. Le temps n'avait plus vraiment d'importance pour moi et j'avais du coup tendance à omettre les détails qui me paraissaient banaux désormais.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:18

Ah bah ça pour avoir géré... Je serai certainement face contre terre, parti comme c'était, s'il était pas intervenu, et non seulement il me l'a évité - ok j'ai pris un coup ou deux, mais c'est rien à côté de ce qui m'attendait je crois - mais il a réussi à rien se prendre dans la gueule en prime, et ça, c'est fort. Certes, on a eu de la chance avec la patrouille qui est apparue au loin, mais n'empêche que c'était bien joué.

« Tu ne t'entends pas avec ton père ?
- Pas vraiment non. Mais on choisit pas sa famille, comme on dit... »

J'imagine évidemment pas l'impact que cette information peut avoir sur lui, c'est pas comme si je savais qu'il n'avait pas connu son père ni qu'il avait été élevé par sa grand-mère, quoi. Tout ce que je visualise vaguement, c'est qu'il a potentiellement des origines étrangères vu son prénom, mais même ça, c'est sujet à caution : ses parents avaient peut-être simplement envie d'être originaux. Si bien que je fais un peu mon curieux en le questionnant à ce sujet, mais je me formaliserais pas vraiment s'il me répondait pas. D'autant moins, donc, que c'est pas le cas et qu'il me répond le plus naturellement du monde.

« Mmmm... il est nordique, je dirais,, et je suis né en Norvège. C'est l'équivalent de Gaspard, et c'était aussi le prénom de mon père.
- Oh... Oslo-Londres, ça fait une trotte, dis donc... Ca fait longtemps que t'es au Royaume-Uni ?... »

Bon certes, il ne venait pas forcément de la capitale, mais c'était façon de parler, un peu comme on parle de Paris pour désigner le gouvernement français. Et mes questions peuvent l'emmerder, mais je me dis qu'il me le fera savoir bien assez tôt si c'est le cas. A vrai dire, cette conversation est peut-être le seul truc normal de notre rencontre, et les regards des gens sur mon visage ensanglanté me rappellent gentiment que pour passer inaperçu, on repassera... Et que je vais avoir l'air tellement fin au boulot aussi, super.

« Mais ton prénom n'est pas mal non plus, j'aime bien ! C'est la première fois que je croise un Nathanaël !
- Et je crois pas toujours beaucoup de monde qui le prononce pas avec un i. Merci pour ça aussi ! »

C'est un des rares trucs pour lesquels le statut de mon père a un avantage à mes yeux : ils ont choisis mon prénom avec une orthographe plutôt francophone, et ça me plaît davantage que le Nathaniel que tout le monde connaît ici. Dommage qu'il l'ait tellement utilisé pour me faire des remontrances que je peux plus l'entendre sans impression négative. Tu aurais pu mettre une cravate, Nathanael. Tu devrais te trouver un vrai métier, Nathanael. Pourquoi tu perds ton temps avec ces bêtises, Nathanael ? Ne fais pas honte à ta famille, Nathanael. C'est triste comme mon prénom a pris des airs d'insulte à force...

Ce qui l'est moins, ce sont les réactions de mon sauveur, et je dois bien avouer que son humour me plaît.

« Bien sûr, tu n'as pas entendu du justicier masqué ? »

C'est juste dommage que rire me fasse légèrement souffrir parce que le premier coup a manifestement dû m'ouvrir la lèvre aussi tiens... Plus qu'à espérer que les quelques suivants avant que Kaspar intervienne m'ait pas fêlé une cote ou un truc du genre, ma gueule, elle s'en remettra, ils ont réussi à pas me casser le nez, c'est déjà pas mal...

« Naan, en fait, ça m'arrive rarement, mais ça n'est pas la première fois. Je me suis déjà fait éclaté la tronche moi aussi, ce sont des choses qui arrivent entre SDF. La dernière fois, c'était parce que j'avais fait foiré la manche d'un d'eux en voulant faire la mienne et il avait pas trop apprécié et du coup aucun de nous deux a réussi à la faire.
- Wait... »

Moment de bug ultime. Je nous ai arrêtés d'un geste de la main, le bras en travers de son chemin, et je l'ai dévisagé un instant. Quelques secondes. Peut-être quelques secondes de trop, même, mais enfin.

« Ok... Hors de question que mon sauveur passe la nuit dehors, un soir de plus. Je vis pas dans un palace, mais y a bien suffisamment de place pour nous deux, si tu vois pas d'inconvénient à dormir sur le sofa. Et me parle pas de thunes ou quoi, parce que d'une, je crois que t'as bien compris que j'en avais pas trop besoin, et de deux, de toute façon, je paie pas de loyer... »

Et non, je ne souffrirais aucun refus. Enfin... techniquement, j'aurais du mal à l'empêcher de se barrer en courant, mais bon.

« Puis ça tombe bien, je me disais l'autre jour que ça manquait de compagnie là-haut... Faut croire qu'il y a un truc là-haut qu'avait prévu qu'on se retrouve là, comme ça, aujourd'hui. »

Grand sourire de vainqueur... que je regrette dans la seconde. Bordel, si je me rouvre la lèvre à chaque fois que je cause ou souris, ça va être pénible...
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:18

Je n'irais pas jusqu'à dire que j'enviais Nate. Si je devais être jaloux de lui parce qu'il avait un père, alors j'étais jaloux d'énormément de gens. Quoique, dans un sens, si, je les enviais parce que forcément, en tant qu'orphelin élevé par sa grand mère, je n'avais jamais su ce que ça faisait d'avoir un père, une autorité masculine que beaucoup avait. Ma grand mère avait joué le rôle de ma mère, mais même après tout, ça n'était pas non plus la même chose. Je ne savais pas ce que ça faisait d'avoir des parents et je ne le saurais jamais de ma vie. Peut être un jour le deviendrai-je moi même et cette idée m'effrayait un peu car le jour où cela tombera, je ne saurais probablement pas comment gérer cela. Peut être aussi parce que je n'avais ni l'âge ni la maturité de pensé à cela et que je verrais bien plus tard, si jamais ça devait arriver. J'étais loin de cette petite vie convoitée pour le moment : vivant seul dans une voiture avec deux pennies en tout et pour tout, je n'allais pas aller bien loin. Je n'attirais aucune personne de la gente féminine (ou masculine d'ailleurs, mais bon, ce n'était pas comme si ça m'importait) et ma vie était un grand gouffre de misère. Pourtant, j'aimais bien. Je pouvais faire ce que je voulais tant que je n'attirais pas d'ennui. Je n'avais aucune contrainte et j'étais libre de tout (enfin, pas tout à fait non plus). Mais je me rendais bien compte que cela ne me faisait pas avancer et que si je continuais sur cette voie là, je mourrais seul sous un pont en déshonorant en même temps toute ma famille.

J'avais commencé à me reprendre en main et j'avais déjà fait une ou deux rencontres qui allaient me permettre de faire un pas en avant, mais ils étaient encore trop petit pour pouvoir me remettre à niveau. Je vivais toujours seul dans ma petite voiture et je souffrais toujours autant de la faim dans la vie de tous les jours. Il y avait quelques jours où je me ravitaillais, mais dans une année, ça n'était pas assez.

En me parlant de son père, même s'il ne semblait pas trop l'apprécier, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il ne devait pas se rendre compte de la chance qu'il avait, même si c'était uniquement parce que nous étions dans une position différente. Peut être n'aurais-je pas aimé le miens si je l'avais connu, peut être ne nous serions pas entendu. Mais son absence faisait qu'à mes yeux, c'était de la chance.

"Pas vraiment non. Mais on choisit pas sa famille, comme on dit..."
Je haussai les sourcils à cet effet : "Non, forcément."
Je n'avais d'ailleurs pas choisi de ne plus en avoir, malheureusement. J'étais le dernier survivant de ma lignée et il fallait absolument que je me reprenne en main si je voulais la sauver. Je mentirais si je disais ne pas avoir peur qu'il m'arrive quoique ce soit et que je devais rejoindre le reste de mes ancêtres sans avoir fait quoique ce soit de magistral, d'être mort comme un misérable plutôt que de prendre mon courage à deux mains et de redresser la barre.

Lorsque j'informai Nate de mon lieu de naissance, il me demanda si cela faisait longtemps que j'étais sur Londres. Je haussai les épaules, puis : "Bouah.. depuis que j'ai l'âge de deux ans à peu près, je saurais pas trop te dire, j'étais très petit."
Grand mère n'avait pas beaucoup parlé de cette histoire. Elle m'avait expliqué en grandes lignes mais j'avais bien vu que cette histoire l'avait affectée et qu'elle aurait forcément préféré que les choses se passent différemment. "Et toi, t'es né ici?"
La discussion s'étant étendue sur nos noms, j'avais, parait il, fait l'exploit de prononcer correctement son prénom et je n'aurais pas cru à l'impact de l'originalité du siens à ce point. Quoique, au lycée, certains persistaient à m'appeler tout de même Gaspard mais c'était plus fait exprès qu'autre chose.
"Bah, de rien!" Je trouvais cela normal de prononcer correctement un nom, du moment qu'ils n'étaient pas compliqué pour le faire.
Puis il me demanda si ça m'arrivait souvent de jouer Superman et ma première réaction fut de lui demandé s'il n'avait pas entendu parler d'un super héros qui sévissait pour défendre la ville de ses fléaux lors de ces dernières semaines, pour enfin revenir sérieux en lui parlant de ma situations précaire et des conséquences que cela pouvait engendrer. J'étais un peu dans mon monde en le lui expliquant, si bien que cela me surpris le fait qu'il m'arrête ainsi. Visiblement, ça l'avait un peu choqué.
"Qu'est ce qui se passe?"
« Ok... Hors de question que mon sauveur passe la nuit dehors, un soir de plus...»
- Ton sauveur.., pensai-je tout haut en me disant que c'était réellement une blague le coup du super héros masqué. Mais il n'y avait pas fait attention et avait enchainé : «... Je vis pas dans un palace, mais y a bien suffisamment de place pour nous deux, si tu vois pas d'inconvénient à dormir sur le sofa. Et me parle pas de thunes ou quoi, parce que d'une, je crois que t'as bien compris que j'en avais pas trop besoin, et de deux, de toute façon, je paie pas de loyer... »
Réellement, je ne savais pas comment réagir, là, de suite. Je regardais Nate en me demandant s'il était réellement sérieux ou non, même s'il n'y avait aucune raison qu'il ne le soit pas. Ca n'était pas la première fois que l'on me proposait de m'héberger, mais de la part d'une personne que je rencontrais tout juste, si. Toutefois, l'idée en question ne m'étais pas repoussante, loin de là. J'aimais bien ma voiture, mais bon, c'était quand même mieux les endroits tout confortable et où il faisait chaud avec de quoi traiter son hygiène - l'hygiène était chose importante pour moi et je n'hésitais pas à me fourrer dans les endroits les plus improbable pour pouvoir en conserver une correcte -
« Puis ça tombe bien, je me disais l'autre jour que ça manquait de compagnie là-haut... Faut croire qu'il y a un truc là-haut qu'avait prévu qu'on se retrouve là, comme ça, aujourd'hui. »
De toute manière, ça semblait l'enchanter de me prendre sous son toit, même si cela était en grande partie dû au fait que j'étais venu à son secours. Cela me faisait aussi plaisir, pour dire vrai, ça n'était pas tous les jours qu'on s'occupait de moi. On avait plus tendance à me prendre pour un voleur - ok, je l'étais un peu, mais pas jusqu'à faire n'importe quoi non plus - et un cas désespéré.

"Bah écoute... moi je veux bien hein! C'est vraiment gentil de ta part mon gars!"
Par conséquent, la question inévitable de ma part ne tarda pas à tomber :
"On mange quoi ce soir?"
Première chose à savoir sur l'énergumène que j'étais : je pensais en priorité à mon estomac. Tant qu'il n'était pas satisfait, je me moquais de tout ce qu'il pouvait se passer sur la planète Terre. Il suffisait que je mette à penser aux odeurs de fritures pour me déconnecter de tout ce qu'il se passait autour de moi car tant que j'avais faim, rien n'importait si ce n'était que de me remplir la panse.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:18

Ah la famille... Vaste sujet. Je crois qu'on est, tous, facilement mécontents de ce qu'on a, sans penser à ce que ce serait sinon. C'est un fait, mon père et moi ne sommes pas faits pour nous entendre. Mais j'aime ma mère et elle me le rend bien, même si elle se tait souvent face à lui. Et peut-être qu'il m'aime aussi, à sa manière, allez savoir, simplement, je l'ai jamais vraiment constaté. Ce que je constate, surtout, le concernant, c'est que je passe mon temps à être une déception pour lui, quoi que je fasse, et j'ai arrêté de vouloir être comme il voulait pour être moi, réellement, il y a quelques années, déjà. Tant pis si ça ne passe pas. Il n'empêche que ça me ferait de la peine s'il lui arrivait quelque chose, je crois, c'est mon père malgré tout. Mais je dois bien avouer que j'aurais du mal à déterminer si c'est l'impact que ça aurait sur ma mère, ou si je serais réellement triste pour moi. Je suis aussi tout à fait conscient qu'il y a des situations meilleures et pires que la mienne. L'orphelinat n'est jamais quelque chose de particulièrement agréable, et à l'opposé, je vois les parents de Spencer. Je sais que je suis pas le plus à plaindre, je sais aussi que c'est pas la situation rêvée, mais... C'est comme ça après tout. J'aime pas trop en parler, et je vais pas passer mon temps à m'en plaindre. Les choses sont comme elles sont, c'est tout.

Tout comme on ne choisit pas non plus où on naît, donc. Et mon sauveur vient de l'étranger, de ce que j'en comprends, ce qui attise ma curiosité. Il n'a pas vraiment d'accent lorsqu'il parle anglais, donc j'imagine que ça doit faire un moment qu'il est ici.

« Bouah.. depuis que j'ai l'âge de deux ans à peu près, je saurais pas trop te dire, j'étais très petit.
- Ah ! C'est pour ça que tu parles tout à fait l'anglais ! »

Pas que les étrangers n'en soient pas capables, mais il faut admettre qu'il reste fréquemment des petites touches de leurs langues d'origine. C'est pas le cas de Kaspar, et c'est assez logique s'il a presque toujours vécu ici, grandi ici, appris à parler, ici. Parfois, on a des surprises, des gens qui parlent parfaitement alors qu'ils viennent du bout du monde, ou au contraire, des gens qui gardent leur accent alors que ça fait trente ans qu'ils sont là, mais il faut admettre que c'est plus rare.

« Et toi, t'es né ici?
- Oui. J'ai quasiment pas bougé de Londres, à part une année à Paris, mais comme Maman n'était pas bien là-bas, on est rentrés tous les deux en Angleterre, et Père fait la navette quand il veut... »

Evidemment, la distinction entre Père et Maman peut faire tiquer, mais ça non plus, je m'en cache pas vraiment. Et deal, donc, je prononce ton prénom au mieux, tu continues à prononcer le mien comme il faut - si tu dois vraiment le prononcer en entier, mais Nate, c'est vachement bien aussi, tu sais. Par contre... j'ai tiqué, évidemment, quand il a parlé de la rue. Et je l'ai arrêté, ce qui, forcément, l'a fait réagir.

« Qu'est ce qui se passe ?
- Ok... Hors de question que mon sauveur passe la nuit dehors, un soir de plus...
- Ton sauveur...
- ... Je vis pas dans un palace, mais y a bien suffisamment de place pour nous deux, si tu vois pas d'inconvénient à dormir sur le sofa. Et me parle pas de thunes ou quoi, parce que d'une, je crois que t'as bien compris que j'en avais pas trop besoin, et de deux, de toute façon, je paie pas de loyer... »

Ben oui, mon sauveur. C'est bien ce qu'il était, même si je serais peut-être pas mort dans le parc, hein. Quoi que selon comment ils se seraient acharnés, ça aurait pu finir par arriver, mais enfin, n'extrapolons pas sur des choses aussi désagréables. Le fait est que oui, il m'a sauvé, et donc, je lui suis redevable. Bon, puis je dois avoir un côté un peu Saint-Bernard, d'accord, chut. Mais pour être tout à fait franc, c'est aussi un peu pour moi que je le propose. Ca fait un petit peu de temps que j'y pense, mais avec les dernières semaines qui viennent de passer, ça se confirme, je crois bien que j'ai besoin de compagnie, ouais. Alors si ça peut dépanner en prime... C'est tout bénéf' pour tout le monde, non ?

« Bah écoute... moi je veux bien hein ! C'est vraiment gentil de ta part mon gars ! On mange quoi ce soir ? »

J'ai éclaté de rire.

« Tu perds pas le nord, toi ! »

Mais en même temps, j'imagine bien qu'à vivre dans la rue, il ne mange pas tous les jours à sa faim. Raison de plus pour qu'on y remédie ce soir. Bon, le hic dans l'histoire, c'est que je doute fort qu'on partage le même régime alimentaire, si bien que tout en marchant je sors mon portefeuille de ma poche, et en tire quelques billets.

« On mangera ce que tu veux, parce que si on se fie à moi, ça va être régime végétarien, et je doute que ça soit tout à fait ton genre... Tiens... »

Je lui ai tendu l'argent, esquissant un sourire. C'était un peu un test aussi, à vrai dire. Il avait le choix maintenant, partir avec l'argent, comme ça, et en profiter tout seul dans son coin puis continuer à mener sa vie de SDF, ou revenir effectivement avec les courses chez moi - quand je lui aurais filé mon adresse, évidemment - et bénéficier de mon hospitalité. Je sais bien qu'on me dirait facilement que je suis malade de faire confiance comme ça à un inconnu, de lui ouvrir ma porte alors qu'il pourrait très bien en profiter pour me cambrioler, et sans effraction pour la peine. Mais je veux croire qu'il y a des gens qui valent mieux que ça, même en dehors de nos cercles proches.

« Je vais éviter d'aller faire les courses avec cette tronche, donc je te confie la lourde tâche de nous choisir à dîner. Enfin surtout pour toi. Et ça, ça sera le code en bas pour que tu puisses monter après. On a encore un peu de route, par contre, et je veux bien que m'abandonnes que là-haut si ça t'ennuie pas... »

Parce qu'à vrai dire, je me sens quand même pas super en forme, et ça serait bien que je tombe pas avant d'être arrivé, ouais... J'aurais peut-être pu faire le test après qu'on a atteint mon appartement, à bien y réfléchir... Faut croire que le gars m'a plus sonné que je pensais... En même temps, ça se saurait si j'encaissais vraiment bien...
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Nathanael Keynes
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:18

- Ah ! C'est pour ça que tu parles tout à fait l'anglais ! »
"Ouais.. mes grands parents étaient anglais. Du coup, c'est comme si j'étais moi même anglais. D'ailleurs, j'ai la double nationalité alors je le suis en quelques sortes."

Lorsque grand mère m'avait pris sous son aile et qu'elle m'avait adopté, j'avais ainsi pu avoir la nationalité britannique puisqu'elle ainsi que toute sa famille et celle de mon grand père l'était. J'étais tout petit à cet époque, je n'avais aucun souvenir, pas même des flash rapide sur ce qui s'était passé. A des moments je le regrettais parce que c'était comme si une partie de mon identité, de mon histoire. Grand mère avait tout de même fait attention à me raconter quel genre de femme ma mère avait été pour que je puisse un minimum la connaitre. Et si cela n'égalerait jamais sa présence physique, c'était déjà mieux que rien et je n'avais de toute façon pas d'autre choix que de faire avec.
En revanche, je ne connaissais presque rien de mon père. Il était parti avec énormément de mystère et grand mère ne l'avait pas assez connu pour m'en parler correctement. Je savais juste qu'il n'avait pas de famille et que du coup, je ne pourrais pas savoir quel genre d'homme il avait été. D'après ce que grand mère avait vu de lui, il avait l'air d'être tout à fait correct et dévoué aux autres. Après tout, il était pompier et avait péri en voulant sauver des vies. Rien que ce simple fait me rendait fier, d'une certaine façon.

- Oui. J'ai quasiment pas bougé de Londres, à part une année à Paris, mais comme Maman n'était pas bien là-bas, on est rentrés tous les deux en Angleterre, et Père fait la navette quand il veut... expliqua ensuite Nate lorsque je lui avais demandé s'il avait toujours vécu sur Londres. Cela sonnait étrange la différence entre "maman" et "Père" mais je ne m'y attardais pas. J'avais bien compris qu'il était en conflit avec son géniteur.
"Oh d'accord. Donc toi, tu es un anglais pur souche." dis-je pour prendre en compte cette information.

Cela m'avait réellement surpris qu'il m'offre le logis en échange de l'avoir tiré d'affaire. Ce petit compliment de "sauveur" faisait un peu briller mon égo, c'était vrai, mais ça m'avait réellement paru normal. D'accord, j'avais pris le risque de me faire frapper à mon tour, mais bon, moi je m'en fichais.
Du coup, je n'insistais pas et acceptai son offre avec plaisir. Je serais fou de refuser alors que je pouvais trouver un nid douillet pour pouvoir dormir ainsi que de la bouffe gratuite. Je ne voulais en aucun cas profiter, loin de moi cette idée, mais je n'allais pas refuser non plus une offre aussi alléchante.
« On mangera ce que tu veux, parce que si on se fie à moi, ça va être régime végétarien, et je doute que ça soit tout à fait ton genre... Tiens... »
Je m'étais arrêté à "régime végétarien" et n'avait rien écouter à la suite, mes yeux s'étant grand ouvert à ce moment là. J'avais posé ma main sur son épaule, puis : "Mon pauvre ami. Je compatis durement à ta peine."
Oh non, je ne critiquais pas là son régime alimentaire, chacun faisait ce qu'il voulait. C'était seulement parce que moi, je pourrais jamais. D'une, j'aimais beaucoup trop la viande pour m'en passer et de deux, j'en avais trop besoin dans mon organisme.
Je baissais dès lors le regard pour y voir quelques billets qu'il me tendait. Une nouvelle fois, j'ouvris grand les yeux de surprise. Mon dieu, pour une fois que l'argent venait à moi et non pas moi à lui! C'était tellement rare!
"Mais pourquoi tu me donne des sous?" demandai-je alors, intrigué, la main toujours posée que son épaule d'ailleurs sans que je m'en rende compte pour autant.
« Je vais éviter d'aller faire les courses avec cette tronche, donc je te confie la lourde tâche de nous choisir à dîner. Enfin surtout pour toi. Et ça, ça sera le code en bas pour que tu puisses monter après. On a encore un peu de route, par contre, et je veux bien que m'abandonnes que là-haut si ça t'ennuie pas... »
- Oh.. oui, oui, je comprend. Donc, j’achète végétarien pour toi, noté. Tu voudras que je passe à la pharmacie ou tu as ce qu'il faut?
Je commençai à me préparer psychologiquement à une organisation mentale de la liste de ce dont j'aurais besoin d'acheter ou non.
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MessageSujet: Re: 2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar]   2014.08.21 ♪ I need a hero [Kaspar] EmptyLun 13 Aoû 2018 - 21:19

« Ouais.. mes grands parents étaient anglais. Du coup, c'est comme si j'étais moi même anglais. D'ailleurs, j'ai la double nationalité alors je le suis en quelque sorte.
- Pas que en quelque sorte, même... »

Parce que donc, puis qu'il a la double nationalité, il est aussi anglais. Qu'il soit également norvégien n'y change rien, au final, c'est juste un plus. Et ça y change d'autant moins quellque chose qu'il a quasiment toujours vécu ici en prime, si bien que je suis sûr qu'il serait paumé en retournant là-bas.

« Oh d'accord. Donc toi, tu es un anglais pur souche.
- Pur et dur. Note que je m'en fous un peu, on pourrait venir du bout du monde ou avoir des origines cachées honteuses pour mon père que ça m'échauderait pas plus... On est ce qu'on est là... »

J'ai posé le poing sur mon coeur à ces mots.

« Pas juste ce qu'il peut y avoir d'écrit sur un bout de papier... »

Mais ça, mon père le comprendra manifestement jamais... Enfin bref. C'était pas vraiment un sujet dont j'avais envie de parler, et en parlant de coeur, donc, moi ça me tient à coeur de lui venir en aide en retour. Et peut-être que c'est pas tout à fait dans les mêmes proportions mais en même temps, il semble qu'on a pas tout à fait les mêmes moyens, alors...

Je m'attendais pas à une réaction aussi subite, genre réflexe, à la mention de mon régime végétarien, par contre, et j'ai ri à sa façon de dire les choses

« Mon pauvre ami. Je compatis durement à ta peine.
- Euh... Oui 'fin c'est un choix parfaitement volontaire, tu sais, y a pas vraiment à compatir... Mais j'impose pas mes choix aux autres, donc y a pas de raison que tu sois forcé à faire pareil à cause de moi. »

Donc, les courses vont être nécessaires. Sinon tu vas être malheureux, manifestement, parce qu'au vu de ta main sur mon épaule et de ton air compatissant, je comprends bien que pour toi, la viande, ça a quelque chose de sacré. Bon, je vais juste éviter de faire peur aux gens, moi.

« Mais pourquoi tu me donne des sous ? »

C'est moi ou ce mec est juste une crème ? Son air sincèrement étonné, et sa façon de dire les choses, j'ai un peu l'impression de faire face à un enfant, d'ailleurs. Ingénu, ouais, presque. Je lui ai expliqué, donc, le pourquoi de l'argent que je fourre dans sa main, et il a l'air de vouloir enregistrer les informations... un peu comme un écolier apprend sa leçon, ouais. Mec, tu m'éclates... et pas dans le sens désagréable du terme cette fois, on a déjà donné au parc.

« Oh.. oui, oui, je comprends. Donc, j’achète végétarien pour toi, noté. Tu voudras que je passe à la pharmacie ou tu as ce qu'il faut ?
- Ca, ça devrait aller... Prends pour toi surtout, j'ai de quoi faire dans mon frigo. »

Bon comme je fais jamais trop attention à la note, je sais pas trop ce que je lui ai donné peut couvrir comme frais, du coup j'ai vu... large. Bah... Au pire, il gardera la monnaie, ça lui servira plus qu'à moi.

On a continué tranquillement jusqu'à chez moi, sous des regards pas forcément très faciles à supporter de pas mal de monde, y a même une ou deux personnes qui ont proposé leur aide, à qui j'ai répondu que ça irait, qu'on rentrait s'occuper de ça justement là, qu'on n'était plus très loin, et que non, on ne manquerait pas d'aller à l'hôpital au moindre signe de souci supplémentaire - même si je suis tout à fait conscient que... non, on s'en passera, hein. Je lui ai indiqué le supermarché pas loin, et puis on est rentrés, montés au dernier étage à pieds où je vis.

« Fais comme chez toi ! »

Et moi, je suis passé direct par la case salle de bains histoire de virer le sang, mettre un strip en guise de suture sur mon arcade - c'est vraiment pas grand chose au final, heureusement - et constaté que j'ai vraiment une gueule à faire peur pour la peine, avec la lèvre fendu et c't'oeil qui vire au noir. Super...
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