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 Vincenzo Mancini

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MessageSujet: Vincenzo Mancini   Vincenzo Mancini EmptyVen 1 Fév 2019 - 21:44

Vincenzo Tolomeo Mancini

Feat. Samuel Larsen




Âge : 23 ans Surnom(s) : ViTo, Vince, Enzo, et un peu tout ce qui passe par la tête des gens... Date et lieu de naissance : 22/07/1995 à l'Aquila, en Italie Nationalité/Origines : Italiennes, une pointe de Croate par sa grand-mère maternelle, qui possède encore une maison sur l'île de Korčula Orientation sexuelle : Officiellement hétéro, il n'est en réalité attiré que par les hommes Statut civil : En couple factice, pour sauver les apparences, avec sa meilleure amie Type de logement : Un petit deux pièces qui ne paie pas de mine, au rez-de-chaussée d'un petit immeuble dans Prestonfield. Pas trop loin de l'université, ni de Summerhall, et plus près encore du complexe sportif de Peffermill Vit avec : Sa petite amie officielle et meilleure amie Profession/Études : Etudiant en sciences, visant le métier d'océanographe À Édimbourg depuis : Septembre 2018 Signes particuliers : Ses multiples tatouages, peut-être ? Petits secrets inavoués  : Si seulement il s'agissait de "petits" secrets ! 1. Sa petite-amie, officiellement, ne partage pas sa chambre pour autre chose que dormir. En réalité meilleurs amis, ils sont plus frère et soeur de coeur qu'amants, mais feignent une vie de couple aux yeux de tous. Elle a ses raisons, il a la sienne... 2. Il aime les hommes, mais le tait, incapable de révéler à tous ses préférences. Sa compagne est dans la confidence, mais à Edimbourg, elle est la seule. Et ceux qui savent, à Rome, il les a fui et espère bien ne pas croiser à nouveau leur route... 3. Riccioli d'Oro. Il est coupable de l'avoir laissé avec ses potes, alors que plus aucun d'entre eux n'était réellement en état de songer aux conséquences de leurs actes. Coupable de sa contamination. Et il est incapable de se le pardonner. Groupe : I'm a little anxious. Naïvement, Enzo croit que l'éloignement a effacé les traces des mensonges qu'il garde au plus profond de lui. Naïvement, il croit que l'image qu'il renvoie, ce couple presque parfait, cet étudiant modèle, sportif et cultivé, peut servir de carapace suffisante. Ou peut-être est-ce qu'il fait l'autruche, et espère que garder la tête dans le sable effacera le danger. Il n'écoute pas les potins, songeant qu'ici, ils ne concernent sans doute que de vagues connaissances, qu'ils n'intéressent que ces caricatures de midinettes le portable vissé à l'oreille. Pourtant s'il savait pouvoir être dans la ligne de mire de cette radio, il serait paniqué à l'idée qu'on gratte la surface et déterre ses secrets. Cette politique de l'autruche lui permet - pour l'heure en tout cas - de rester relativement serein...



Caractère

Intelligent Ψ Il a fait l'émerveillement des siens au départ : il apprenait vite, évoluait plus rapidement qu'on ne l'aurait attendu, et la fierté brillait dans le regard de sa famille. Mais don autant que fardeau, il a sauté deux classes et s'est vite retrouvé isolé de ses camarades, pas le même âge, pas les mêmes attentes ni désirs.

Solitaire Ψ Il s'est de ce fait toujours senti isolé des autres, différent. Alors Vince a toujours été cet enfant qu'on n'entend guère, qui observe et reste dans son coin là où d'autres vont vers leurs camarades pour jouer, rire et apprendre à se connaître. Il n'a jamais été à l'aise en société, et a toujours plutôt eu tendance à suivre le mouvement quand il n'avait plus d'autre choix. Isolé dans son monde, isolé dans ses jeux, isolé dans son atelier, dès lors qu'il a pu en faire accepter l'idée, dans ses peintures et sa musique, derrière son écran. Il n'a jamais eu beaucoup d'amis, et a regretté amèrement le départ de sa meilleure amie pour l'Ecosse, au début de leur adolescence.

Attentionné Ψ Les gens qui en bénéficient se comptent sur les doigts d'une main, mais ceux qui parviennent à l'approcher le savent : il est aux petits soins pour ceux auxquels il tient, retient les dates et les anecdotes insignifiantes, mais qui font ces petits riens qui vous font dire avec surprise "oh mais tu y as pensé !". Comme s'il ne pouvait exister autrement que dans ces petits plaisirs qu'il offre à ceux auxquels il tient.

Jaloux Ψ Sans le moindre doute liée à sa peur d'être abandonné, il est très jaloux de ceux qui entourent ses proches - et pourraient facilement lui faire de l'ombre. Ce n'est pas lui qui rayonne, après tout, et il serait tellement facile d'oublier son existence, à lui... Mais incapable de l'exprimer ouvertement, il a tendance à broyer du noir et se renfermer lorsque la jalousie l'étreint, alors qu'il ne souhaiterait au fond qu'un peu plus d'attention de l'autre...

Créatif Ψ Il peint, à défaut d'exprimer verbalement ce qu'il ressent. Enormément. Mais peu sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir vu ses oeuvres. Il joue aussi de la guitare, à ses heures perdues, écrit un peu. Sans doute qu'il pourrait chantonner, mais il ne se représente clairement pas. Ses oeuvres restent sous clé, et sa compagne est sans doute la seule à les avoir vues et entendues.

Rêveur Ψ Il est capable de se perdre dans son monde ou ses réflexions en une fraction de seconde. Un détail insignifiant attire son attention, génère une puis mille questions et son esprit vagabonde. Ce n'est pas que ce qui se passe autour de lui n'a plus d'intérêt, c'est que les tergiversations de son cerveau prennent le dessus sur le monde qui l'entoure. Et c'est tellement plus facile, parfois, de rester au creux de ses rêves plutôt que de se confronter à la réalité...

Consciencieux Ψ Ca n'empêche qu'il aime faire les choses jusqu'au bout, et qu'il n'est jamais autant satisfait que lorsque la tâche qu'il a commencée est parfaitement accomplie. En découle qu'il a bien du mal à se pardonner ses erreurs, et le moindre faux pas de sa part prend des proportions gigantesques dans son esprit, et pèse bien lourd sur ses épaules.

Lâche Ψ Ne pas faire de vague, ne pas se faire remarquer. Se faire oublier, même, si possible. Faire oublier ses différences, surtout. Sa préférence sexuelle, son goût pour les tatouages, sa passion pour les fonds marins, dès son plus jeune âge, pour la peinture, pour la musique. Pour qu'on lui foute la paix, et ne surtout pas risquer de s'en prendre une. Elever la voix, s'élever contre l'autorité, s'affirmer... Il ne sait pas faire. Il a trop peur des conséquences, et en entrevoit toujours mille, plus noires les unes que les autres...

Sensible Ψ Défaut autant que qualité, Vince est quelqu'un de sensible. Très sensible. Parfois trop. Aux besoins, aux ressentis des autres, d'abord, et il prend parfois un peu toutes les émotions en pleine face, comme si c'était les siennes, ce qu'il a toutes les peines du monde à gérer. Et puis à tout ce qui l'entoure, tout ce qu'il peut voir ou entendre. Un livre au récit immersif l'emmène dans son univers, et il est incapable d'en sortir à moins de l'achever. Un film émouvant, une mélodie poignante, lui tirent des larmes qu'il est incapable de retenir. Et la moindre anxiété prend des proportions d'angoisses insurmontables.

Sportif Ψ Il a besoin de se dépenser, et, peut-être d'évacuer les trop plein d'émotions qu'il ressent en permanence dans l'exercice. Mais les sports collectifs n'ont jamais été pour lui, et il a toujours eu une affection plus particulière pour la natation. La mer a cet attrait irrésistible sur lui, et il n'est pas rare qu'il profite des week-ends pour aller la rejoindre, même si l'onde glacée des rives écossaises offre un contraste saisissant avec ses habitudes méditerranéennes. Le reste du temps, il va courir, musique sur les oreilles, pour se vider la tête. Ou plus exactement, focaliser ses pensées sur les foulées et la mélodie, pour occulter, un temps au moins, tout le reste.

Mal dans sa peau Ψ Différent des autres. C'est ce qu'il a toujours été, et on ne lui a jamais appris à en faire une force. Son intelligence, sa sensibilité, ses talents artistiques, rien n'était suffisant. Même ses bonnes notes à l'école, dès lors qu'elles ont été "trop" bonnes et ont posé problème, n'étaient plus regardées avec fierté, mais avec une certaine méfiance : qu'est-ce qu'on va faire de toi ? C'est ce qu'il lisait dans leurs regards. Et il se demande encore un peu lui-même, ce qu'on va bien pouvoir faire de lui...



Anecdotes

1. Depuis tout petit, il a une fascination débordante et un amour inconditionnel de l'eau. Un enfer pour le sortir du bain, quand il était mioche, et dès qu'il a été en âge d'apprendre à nager, il a passé le plus clair de son temps libre à la piscine la plus proche. L'été, il ne rêvait que d'aller squatter la maison de Nonna, à Korčula, pour y passer ses journées sur le bord de mer. Nulle surprise quand il a intégré l'équipe de natation du lycée... même s'il restait particulièrement effacé alors que les autres faisaient bloc ensemble.
2. L'eau, la mer... et tout ce qui y vit : son vocabulaire s'est développé en premier lieu avec les animaux marins, et le bestiaire dans sa chambre d'enfant s'est formé en conséquence... Poissons, requins, dauphins, étoiles de mer, poulpes et autres crabes s'y taillaient la part belle, et se retrouvent encore dans son univers personnel aujourd'hui. Quand le film Finding Nemo est sorti, il avait huit ans, et l'a regardé en boucle, sans jamais se lasser. Il en connaît encore aujourd'hui presque tout le script par coeur...
3. Il n'a en aucune foutue idée des tendances et de la mode, ne suit aucun courant, prend ce qui vient, comme ça lui chante. Son look est toutefois plutôt rock, mais des détails rappellent parfois sa passion d'enfance, comme certains bijoux ou T-Shirt portent des poissons, ancres ou autres symboles marins.
4. Pendant un temps, il a porté des dreads, sans qu'il puisse expliquer exactement pourquoi. Il les arborait encore il y a un peu plus d'un an et demi, mais à la suite de la soirée qui hante encore ses pensées, il a ressenti le besoin de briser cette image de lui-même, et a tout coupé.
5. Il avait à peine dix-huit ans quand il a perdu sa virginité, peu après sa rencontre avec Miquele et Gino, deux hommes gays plus âgés que lui et qui l'ont un peu pris sous leur aile. Ca n'avait rien de vraiment romantique, et s'il n'en garde pas un mauvais souvenir, il n'en garde pas non plus de mémorable ni de très agréable. Les toilettes d'un bar, à moitié ivre, ça n'avait rien de vraiment glamour. Il ne le regrette pas totalement, mais se dit parfois que ça aurait peut-être dû se passer autrement... avant de se remémorer cette nuit-là et de songer qu'il ne méritait, de toute façon, peut-être pas vraiment mieux...
6. Il ne touche à aucune drogue. Il a testé quelques drogues douces, au contact de Miquele et Gino, mais n'a pas franchi le cap de les suivre sur des substances plus violentes, et après cette nuit-là, a purement et simplement arrêté. Il ne refus pas un ou deux verres d'alcool, cela dit, mais s'il a parfois perdu le contrôle, il ne se laisse plus aller depuis un an et demi au-delà d'une certaine limite. Ne plus savoir ce qu'il fait, c'est tout simplement hors de question.
7. Quand il a quitté Rome, où il a fait toutes ses études secondaires, il a laissé derrière lui son atelier, mais ce qu'il peignait est mis sous clefs dans un entrepôt. Les oeuvres qu'il y a entassées reflètent un peu trop son vécu, et il refuse de les laisser voir. Les premières, mâtinées de fonds sous-marins, font subitement place à des peintures plus sombres et glauques, qu'il n'a pas le coeur à expliquer. Même si sa meilleure amie est au courant de toute l'histoire.
8. C'est grâce à elle qu'il a quitté Rome, et qu'il est venu s'installer à Edimbourg. Ils s'étaient perdus de vue physiquement, et les relations à distance sont restées épisodiques pendant quelques années... Et puis il y a eu cette nuit, et il a ressenti le besoin d'en parler. Elle a été l'oreille attentive dont il avait cruellement besoin, et le déclencheur de sa distanciation avec Miquele et Gino. Et c'est elle qui lui a offert une porte de sortie, en lui proposant de la rejoindre en Ecosse, et d'intégrer l'Université ici, pour la poursuite de ses études, sous couvert de perfectionner son anglais.
9. Ce qu'il regrette le plus, depuis qu'il a quitté sa méditerranée natale, ça reste Nonna, sa maison en bord de mer, ses petits plats maison et sa bienveillance. Sa grand-mère lui manque atrocement, et il ne passe pas une semaine sans l'appeler, pour parler de tout et de rien, dans sa langue natale. Elle radote un peu, mais il l'aime bien, son ancêtre, et même s'il ne peut souvent pas vraiment en placer une, il l'écoute avec plaisir raconter les aléas des anciens de son village.
10. Il n'est pas glouton, mais reste assez gourmand, et assez difficile quand il s'agit de cuisine italienne. A Édimbourg, il rechigne à entrer dans les pizzerias et restaurants de pâtes, certain d'y être déçu... Et on ne lui a pas montré tort jusque-là. Son dessert favori : la tarte aux viscioles et à la ricotta, qu'il est malheureusement incapable de reproduire aussi bien que sa mère. Généralement, il s'en tient aux fromages ou desserts non italiens, les tiramisu et panna cotta servis lui paraissant toujours fades ou sans tenue...
11. Il est venu en Ecosse avec sa guitare, sa basse, et toutes ses partitions inachevées. Mais même sa compagne n'a que peu réussi à l'entendre jouer. Il sait bien qu'il laisserait percevoir trop de son ressenti, en égrainant les notes, et même elle n'a pas eu l'occasion de voir cette partie-là de sa vie. Pas qu'il ne lui fasse pas confiance, à elle, bien au contraire ! Juste qu'il craint de ne pas pouvoir reprendre contenance s'il ouvrait les vannes et se laissait aller...
12. Il a triché sur son âge pour son premier tatouage, une toute petite ancre marine au creux de son poignet, dans un salon qui ne payait vraiment pas de mine. Il n'était pas encore majeur, l'endroit n'était pas vraiment le meilleur salon de Rome, et il n'est pas retourné là-bas pour les autres. Ses bras, son torse, son dos, se sont ornés d'autres symboles à l'encre noire ensuite, mais la différence de grain entre le premier et les autres reste visible, y compris au toucher. Il ne le regrette pas pourtant, c'est peut-être une des choses les plus vraies qu'il puisse arborer, une des marques réellement visibles de qui il est réellement. Et il garde parfois le tic d'en caresser l'épaisseur du bout du doigt lorsqu'il est mal à l'aise ou ému.
13.Il fume. Un peu. Beaucoup quand il est stressé, ou en soirée. Pour se donner une contenance, pour s'occuper les mains, et ne pas penser - trop - aux gens autour de lui.


Pseudo : ECK/Ewa Âge : Mamie. Enfin maman. Enfin pas jeune, quoi Scénario/Inventé : Pré-lien d'Harold A. Pratt Comment as-tu connu le forum ? : Par @"Harold A. Pratt" Que penses-tu du forum ? : C'est joliiii Un petit mot pour la route ? : Cookie ? Code à remplir pour recenser l'avatar :
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Dernière édition par Fiona - Admin le Lun 4 Fév 2019 - 12:16, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Vincenzo Mancini   Vincenzo Mancini EmptyVen 1 Fév 2019 - 21:44

— Histoire —

Le chose che vivi


L'Aquila • 22 juillet 1995

Il paraît qu'il était un bébé modèle, qui pleurait peu, dormait beaucoup. Qu'il a ouvert les yeux à peine sorti du ventre de sa mère, même si ceux-ci ne devaient rien voir de ce qui l'entourait. Qu'il a passé toute sa petite enfance à observer ce qui l'entourait, et à sourire devant on ne savait trop quoi. Qu'il a fait ses nuits presque tout de suite, qu'il fallait presque lui ouvrir la bouche pour voir qu'il avait une dent qui était sortie. Qu'il goûtait à tout sans rechigner, laissait les inconnus l'approcher sans pleurer. Il n'a évidemment aucun souvenir de cette époque. Il ne se souvient pas de cet enfant visiblement facile à vivre. Mais il n'a pas changé sur un point, sans doute : l'observation. Des autres, du monde qui l'entoure. De tout et de tous.

Quand il a été en âge de parler, en revanche, c'est devenu un vrai moulin à paroles, répétant tout ce qu'il entendait en boucle et en permanence. "Il silenzio è d'oro e la parola è d'argente, bambino", qu'elle lui répétait sa Nonna, comme si ça pouvait réussir à faire taire un enfant de deux ans qui apprend de cette manière. Et qui apprend vite. Tout. A marcher, à parler, à reconnaître les couleurs, les animaux, les lettres, les chiffres. A reconnaître les mélodies et les chanter. A mémoriser, tout et n'importe quoi. A refaire les histoires qu'on lui a lues tout seul, même avant de savoir lire. Une fierté, pour sa famille.

Jusqu'à ce qu'on réalise qu'il allait trop vite, et que ça devienne un fardeau.
Et Nonna et son silence d'or a eu gain de cause sans le savoir, des années plus tard, quand c'est devenu plus facile de se taire que d'essuyer les incompréhensions, les moqueries et l'agacement des autres.

Korčula • 2001

Il l'a rencontrée en vacances, chez Nonna, sur son île. C'était une petite blondinette et il n'avait pas trop l'habitude de la voir ici. Elle était en vacances aussi, chez des amis de sa famille, mais elle n'avait rien de croate. Ni d'italien. Et ils se sont tout de suite entendus, sans trop pouvoir expliquer pourquoi. Son père était musicien, il lui a montré son instrument. Lui a montré comment en jouer, surtout. Il a partagé ses vacances entre la mer et cette petite fille, qui l'acceptait sans réserve, qui souriait devant ses fausses notes et l'accompagnait nager. Qui l'écoutait parler des heures, sans se moquer ni s'énerver de ce qu'il pouvait raconter. Ses parents venaient le chercher chez eux, s'excusaient du dérangement, bien qu'on leur ait assuré maintes fois qu'ils ne dérangeaient en rien. Et ils se sont promis de se revoir, quand bien même les siens restaient persuadés que comme toutes les rencontres d'enfance, elle serait vite oubliée.

"Non riesce a ricordare", a dit Nonna, quand il est revenu les vacances suivantes. Poutant il a fait tout le chemin jusqu'à chez elle, tout seul comme un grand. Il était trop petit, n'est-ce pas ? Les voisins leur ont dit d'un air désolé qu'ils ne reviendraient que pour les prochaines vacances d'été, qu'ils vivaient en Ecosse, le reste de l'année. Mais ils venaient juste de l'acheter, cette maison près de la plage, sur cette île presque paradisiaque et isolée, alors oui, ils allaient revenir. Et Vincenzo a pu la revoir tous les étés. Parler avec quelqu'un, à nouveau. Lui écrire des mots de trois lignes le reste du temps - encore une de ses lubies - ou lui dessiner quelques oeuvres enfantines qu'il envoyait à cette maison de vacances, et qu'elle lirait à son arrivée. Il lui racontait ses petites histoires, et ses découvertes. Sa passion de la mer. Et il s'inventait des réponses de sa part, en attendant de pouvoir lui en parler de vive voix et les obtenir réellement.

L'Aquila • 2003

Il avait huit ans. Il était déjà fou de la mer, donc, de l'eau, de la piscine où il se rendait dès qu'il le pouvait. Peut-être le seul moment où on entendait sa voix, tiens. Il avait fini par écouter Nonna, et se taire. Pourquoi ? Personne n'a jamais su réellement, personne ne lui a demandé, en même temps, on le laissait à ses bizarreries. Sans doute que ça leur faisait des vacances, à ses proches, de ne plus l'entendre babiller en permanence et poser des questions sur tout et n'importe quoi. Et ce film est sorti, et il l'a vu. Au cinéma, d'abord, lors d'une sortie en famille. A la maison, ensuite, quand il s'est vu offrir le DVD. En boucle, tant qu'on lui laissait l'accès à la télé. C'était peut-être la seule chose dont il parlait, de ce dessin animé. Le seul truc que ses camarades de classe comprenaient et acceptaient, peut-être, aussi. Il s'y est accroché de toutes ses forces, comme si c'était le plus précieux de ses trésors. C'était peut-être la seule chose normale qu'il détenait.

Le petit poisson et ses camarades ont orné ses murs, ses cahiers, les vêtements dans son armoire. Il le dessinait en permanence, avec tout ce qui lui passait par la tête ; des fonds marins sur toutes les pages des cahiers de coloriages, des fresques éphémères à la craie sur le tableau noir de l'entrée, avant qu'il soit en âge de s'essayer aux toiles et à la peinture à l'huile. Des dizaines de livres de photos sur les poissons des récifs, d'ouvrages sur les écosystèmes marins, qui se sont spécialisés et entassés, au fil des années, dans la bibliothèque de sa chambre d'enfant. Des dizaines d'images qui ne perdurent que dans sa tête, parties en fumée le jour où la terre a tremblé.

L'Aquila • 6 avril 2009

A peine quatorze ans, et sa vie a pris un tournant inattendu, avec ce tremblement de terre qui a emporté sa maison et tous ses souvenirs d'enfance, ou presque. Ils ont eu de la chance, dans leur malheur, ils étaient tous chez Nonna, à Korčula. Mais c'en a été fini de l'Aquila, cette petite ville où il est né. De son enfance, ne lui reste que ce qui tenait dans sa valise et ce que sa grand-mère avait conservé dans cette maison de vacances. Ce qu'il a emmené avec lui, ici, à Edimbourg, et qu'il chérit, protège, peut-être un peu trop farouchement. Un lange orné de poissons et une peluche poulpe dont il ne se séparait jamais. Quelques vêtements d'enfant, qu'il n'a jamais donnés. Des chaussons ornés de méduses en cuir souple. La guitare taille réduite offerte par le père de son amie. Tout le reste a été détruit, réduit en miettes lorsque le séisme a tout emporté. Et ses parents n'ont pas jugé bon de récupérer quoi que ce soit, préférant faire table rase, eux aussi, du passé, pour se reconstruire ailleurs.

Rome • 2010

Mais comment peut-on reconstruire, quand il n'existe pas de fondation solide ? Quand le peude bases qu'on avait, ce à quoi on arrivait vaguement à se raccrocher, est réduit à néant ? Vince s'est retrouvé privé de repère, à la période adolescente, celle où il en aurait sans doute eu le plus besoin. Dans cette période où on se cherche, lui cherchait tout autant sa place dans l'immense ville de Rome qui prenait des airs de jungle urbaine à ses yeux qu'à se trouver lui-même. Nouvel établissement, nouveaux camarades de classe, tous plus âgés que lui, nouveaux professeurs, nouvelle maison, nouveaux voisins... il s'est retrouvé perdu, et s'est refermé sur lui-même, certain que personne ne parviendrait à le comprendre. Il ne se comprenait même pas lui-même !

Il n'y a qu'à elle qu'il parvenait à s'ouvrir, son amie d'enfance, qu'il retrouvait en ligne, avec qui il partageait ses questionnements, à qui il faisait écouter ses élucubrations musicales, montrait les peintures qu'il recommençait à faire petit à petit, sur l'éternel thème des fonds marins qui le passionnait tant. Elle l'a encouragé à continuer à peindre quand il a émis l'idée d'abandonner, lors d'une phase de déprime prononcée, l'a soutenu dans son acceptation de ses préférences sexuelles qu'il refusait d'admettre de peur d'être davantage ostracisé encore. Elle a été le roc sur lequel ila toujours su pouvoir s'appuyer. Mais elle était loin, terriblement loin ! Et il voyait la rentrée approcher chaque année avec plus de tristesse que la précédente. Ses parents sous-entendaient une idylle, et il ne cherchait pas à les détromper. Comment leur avouer qu'il regardait les garçons de la façon dont ils s'attendaient à ce qu'il regarde les filles, quand eux le voyaient déjà comme un extraterrestre ?

Il n'a rien dit. Il est resté l'observateur, celui qui ne dit jamais rien. Le premier de la classe, isolé au fond, qu'on n'entend pas. Le membre de l'équipe de natation que les autres regardent bizarrement, et qui quitte les vestiaires en premier, pour regagner cet atelier que son père a consenti à construire dans leur jardin, où il passait des heures à peindre et jouer à l'abri des regards indiscrets. "È un adolescente", qu'ils répétaient à qui voulait bien l'entendre, ses parents. Comme si ça pouvait tout expliquer, tout justifier. Et le mur qui s'était construit entre eux n'a fait que grandir chaque jour un peu plus.

Rome • 2014-2016

Son premier tatouage, il l'a fait avec elle. Le creux de leurs poignets, un symbole qui leur tenait à coeur, chacun le sien propre. Elle a réussi à contourner les règles, ils n'étaient pas majeurs et n'avaient pas l'autorisation de leurs parents. Les siens l'auraient tué s'ils avaient su, à ce moment-là. Mais il y a tellement de choses qu'ils ignoraient sur lui ! Il n'était plus à un secret près ! D'autres ont suivi par la suite au cours des années, chacun représentant quelque chose d'important pour lui, un souvenir, un événement.

Il sortait parfois, avec elle, lorsqu'elle venait à Rome, où qu'ils se retrouvaient à Korčula. Seul, le reste du temps, comme si ça pouvait tromper sa solitude. Il fumait, traînait en boîte où il finissait par se laisser emporter sur la piste de danse après plusieurs verres et rentrait au petit matin, hagard et avec l'impression d'avoir changé d'univers, pour quelques heures, toujours. Et la réalité le rattrapait en même temps que la gueule de bois.

C'est dans une de ces soirées qu'il a fait la rencontre de Gino et Miquele. Ils ont bien vu les regards qu'il posait sur un autre jeune homme, ils n'étaient pas dupe quand bien même sa première réaction a été de nier la vérité. Ca lui a fait du bien de se sentir moins hors norme que d'habitude, alors il les a suivi dans un bar gay, un peu excentré, où il ne craignait pas (trop) de retrouver des visages connus. Il a fini par prendre l'habitude de les rejoindre, le weekend. Rome est une grande ville après tout, les risques d'être surpris sont faibles, n'est-ce pas ? C'est sur leur impulsion qu'il a été adresser quelques mots à ce type dont il ne se souvient même pas du nom, dans un état d'ébriété déjà passablement avancé, et qu'il a fini dans cette cabine de toilette glauque par perdre sa virginité.

Et s'il a eu quelques aventures supplémentaires depuis, il n'a jamais connu de véritable relation, gardant le secret sur son attirance autant que sur sa proximité avec les deux hommes gays et plus âgés que sa famille n'accepteraient jamais. Même sa meilleure amie ne voyait pas d'un bon oeil ses nouvelles fréquentations, et leurs conversations devenaient houleuses dès qu'il était fait mention d'eux.

"Miquele entend ce genre de connerie parce qu'il a le sida à longueur de journée ! Tu le connais pas, parle pas comme les autres s'il te plaît !
- Je te reconnais plus Enzo, depuis que tu traînes avec eux... et j'aime pas ce que t'es en train de devenir.
- Tant pis pour toi..."


Il s'entend encore lui répondre ça vertement, le casque steam sur les oreilles. Après ça, leurs discussions se sont raréfiées, et il le regrette amèrement à présent.

Rome • 2017

"J'aurais dû t'écouter, j'aurais tellement dû t'écouter..."
Il lui a répété ça en boucle des heures durant, prostré dans ses bras, le jour où elle est arrivée et qu'il a enfin pu en parler.

Il y a eu la soirée de trop. Il y a toujours, la soirée de trop. Le verre de trop. Le moment où tout dérape. Et quand on n'a passé le point de non retour, il n'y a plus d'issue possible.

Comme souvent, il est sorti avec Gino et Miquele. Comme chaque fois, il a bu plus que de raison. Eux ont pris d'autres substances, comme ils le font régulièrement. Ca les rendait plus téméraires et joueurs, ça ne faisait rien de mal, après tout. Et lui l'alcool lui donnait le courage d'aller aborder le beau gosse qui lui plaisait, parfois.

Ce gars-là a accroché son regard dès qu'il a passé la porte du bar. Beau comme un Dieu, le port d'un prince, et cet accent so british qui l'a tout de suite fait craquer. Ses grands yeux clairs, ses boucles blondes et sa silhouette longiligne. Il dessinait mentalement les muscles de son torse, imaginait le tracé de son corps sous ses pinceaux tandis que les autres lui offraient déjà un rhum&coke. Puis deux. Puis trois. Il a suivi le rythme et le mouvement quand ils ont émigré vers cette chambre d'hôtel où tout devient flou, si ce n'est le souvenir de ses lèvres sur celles de l'anglais, le goût de sa langue jouant avec la sienne, la chaleur de ses doigts mêlés aux siens.

Il en avait presque oublié la présence de Miquele et Gino, et s'est retrouvé presque paralysé quand il a compris qu'il ne resterait pas seul avec Riccioli d'Oro, quand il a vu les échanges de stupéfiants et le manque de précaution de son ami sidéen. Le regard, le sourire du blond, à son attention, le hantent encore. Il savait la maladie, le risque que le britannique encourait et il n'a rien fait, rien dit. Il n'a plus pris part à l'acte, est resté spectateur morbide d'une probable transmission de la maladie.

Et il n'a rien dit, pas même lorsque ses "amis" ont laissé le gars dans cette chambre sordide sans se soucier des conséquences. Et il a fui, le coeur au bord des lèvres, pour regagner son antre et ses toiles marines dont l'éclat d'ordinaire apaisant n'enlevait pas une once des images torturées, fantasmées, noircies et déformées qui se succédaient dans son esprit.

Rome • 2018

"C'est de ma faute. C'est moi qui l'ai abordé, c'est moi qui l'ai embrassé. Je lui ai tenu la main... Oh Dio ! Je lui ai tenu la main alors qu'il était en train de lui transmettre la maladie..."

Elle n'a pas su quoi dire cette fois, sa meilleure amie, elle s'est contentée de le serrer contre elle, et de le bercer tendrement, jusqu'à ce qu'il se calme, peu à peu.

Il n'a plus jamais reparlé de cette nuit-là, il s'est refermé davantage encore. Il n'est plus sorti le soir, a coupé les ponts avec Miquele et Gino, s'est terré dans son atelier le plus clair de son temps. Et ses toiles se sont obscurcies figurant des fonds abyssaux obscurs, des navires engloutis par les flots, des naufrages dramatiques...

Mais pour la première fois de sa vie il a foiré son année. On lui a conseillé de se reprendre, s'il voulait terminer son doctorat, peut-être de "voir quelqu'un" pour parler. Mais il ne voulait pas parler, il voulait oublier, tourner la page. Faire table rase du passé comme ses parents après L'Aquila.

Alors partir lui a semblé la seule chose à faire. Comme quand ils ont laissé les ruines derrière eux pour s'installer à Rome. Il a entamé les démarches pour terminer son cursus à Edimbourg, l'université accueillant pas mal d'étudiants étrangers. On a tiqué sur son année désastreuse, il a promis de se reprendre, que ça n'était qu'une mauvaise passe à présent derrière lui, mis l'accent sur le bénéfice qu'un cursus dans un pays anglophone pouvait apporter... sa demande a été acceptée sous réserve que ses résultats effectifs retrouvent leur excellence passée. Et il a fait ses valises pour l'Ecosse et l'appartement de son amie.

Edimbourg • 2019

C'est elle qui lui a coupé les cheveux quand il a manifesté le besoin de changer de tête, qui lui a fait visiter la ville, s'est arrangée pour lui trouver un endroit où peindre, dans un vieux hangar réhabilité, où le chauffage laisse à désirer, mais qu'il loue pour une bouchée de pain. Ils vivent ensemble depuis quelques mois, comme un couple platonique. Ni amants ni simples colocataires, ils dorment dans le même lit, malgré ses réveils nocturnes sous le regard accusateur et fantasmé de Riccioli d'Oro. Et il ne passe pas une semaine sans qu'il lui présente des excuses pour être ce boulet qu'elle se traîne toujours au pied, qu'il lui promette qu'un jour il lui revaudra ça, au centuple même. Elle sourit seulement, lui fait promettre d'avancer, d'avoir son diplôme, de continuer à peindre, à écrire, à jouer. C'est tout ce qu'elle lui demande, de recommencer à sourire. Et de commencer à vivre, réellement, aussi.


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Vincenzo Mancini

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