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Killian T. E. Calgarry
Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Fiche   Fiche EmptyMer 9 Sep 2009 - 16:02

Fiche Entete

|- Il faut espérer, puisqu'il faut vivre -|
~ Proverbe Italien ~



Fiche Fichier
~ Nom : Ravelli Mancini.
Techniquement, elle n'a aucun droit de porter le nom de Mancini. Pourtant, c'est celui qui apparaît sur tous ses papiers, Ravelli n'étant que son « nom de jeune fille » ou en tout cas est-ce ainsi qu'il est présenté, puisque même si elle aurait dû devenir Mme Mancini, l'an dernier, le mariage n'a jamais eu lieu...


~ Prénom : Adalgisa Maria.
Adalgisa est le nom d'un personnage d'un opéra que sa mère aimait particulièrement écouter - Norma, de Vincenzo Bellini, en particulier le duo Mira O Norma - et le nom de la Sainte Vierge en second prénom, pour cette enfant qu'on n'attendait pas vraiment, qui est née assez tardivement...


~ Surnom : Ada - Bambina - Acquadonna
Ada de la part d'un peu tous les gens qui la connaissent un minimum, c'est que c'est bien plus simple que son prénom entier. Bambina, par sa mère, comme pour toutes les filles de la famille en fait, bien que ça n'arrive plus depuis qu'elle est partie de la maison. Acquadonna par Giuseppe, en référence à son pouvoir. Rien d'autre à signaler à l'heure actuelle...


~ Date de naissance : 20/03/2249. Le jour du printemps.
Il paraît que ça va bien avec son caractère. Il paraît aussi que dans le temps, on la considérait comme du signe du bélier, du temps où il y avait douze mois dans l'année, et que ça lui correspondait vraiment très bien. Elle n'en sait rien. Elle sait juste que son anniversaire, c'était la date du printemps fut un temps, et qu'elle aime bien l'idée qu'elle véhiculait du retour des beaux jours... même s'ils sont artificiels, à présent, même si on ne parle plus vraiment de retour du soleil maintenant, ou tout au moins pas de véritable soleil. Le printemps, c’est aussi l’espoir et le renouveau. L'espoir. Un trait de caractère qu'elle n'a jamais vraiment perdu, ça : toujours garder espoir, parce qu'il n'y a que comme ça qu'on peut continuer à avancer.


~ Appartenance : Neutre.
Elle n'est pas suffisamment téméraire pour intégrer Genesys City, bien que l'idéologie d'Eléa Jane Powell la touche, et encore moins suffisamment belligérante pour se diriger vers une carrière militaire. La neutralité lui convient plutôt bien, pour elle qui a longtemps cherché à se fondre dans la masse...


~ Casier judiciaire :
Aux Etats-Unis, elle espère bien qu'il est toujours vierge. En Italie, aussi, en fait. Mais elle n'en a absolument aucune certitude, puisqu'elle pourrait très bien être considérée comme membre d'un groupuscule terroriste, sans le vouloir...

~ Pouvoirs :
  • 1er Pouvoir : Aquakinésie/Altération de l'état aqueux.
    Quand on sait que le corps humain est constitué à 66% d'eau, on imagine ce que ça peut donner si celle-ci vient à être congelée... Fort heureusement Ada n'a pas ce genre de velléités meurtrières, rassurons-nous. Il faut bien avouer que comme bien des pouvoirs, lorsque maîtrisé correctement, il peut s'avérer particulièrement dangereux, et utile aussi, parfois, si, si, quoi qu'elle ait pu en dire par le passé.

    Faire passer l'eau qui l'entoure d'un état à un autre : liquéfier la glace, condenser la vapeur... tout devient possible. Modeler ces masses aqueuses, aussi, les déplacer, quelque soit leur état : vapeur, liquide, ou glace, tant qu'on parle bien de la molécule H2O. Elle pourra, par exemple, modeler des armes de glace, ou écarter l'eau d'une rivière, pour pouvoir passer à sec (comme Moïse Laughing). Impossible cependant pour elle d'agir sur un fluide non aqueux, qui reste parfaitement inerte à ses tentatives... Il ne s'agit cependant pas de création : elle utilise l'eau qui se trouve autour d'elle, mais quand on sait à quel point cette molécule est répandue autour de nous, ça laisse pas mal de possibilités...

  • 2ème Pouvoir : Elementaire.
    Son affinité à l'eau lui permet(tra) de pouvoir modifier son propre corps de sorte qu'il devienne vapeur, eau ou glace, à sa guise, dans son entier, ou partiellement. Elle rechigne légèrement à l'utiliser, notamment pour la forme liquide, il paraît qu'il y en a certains que ça pourrait faire paniquer :siffle: Pour le coup, sa maîtrise reste assez minime, bien qu'elle tente au maximum de ne pas se laisser déborder.

~ Maîtrise actuelle de vos pouvoirs : Un mot : imparfaite.
Il faut dire qu'elle les a découverts assez tard, et si les années ont passé et que lorsqu'elle veut faire quelque chose, elle y parvient, en général, il arrive bien souvent que sous le coup de la surprise ou d'une émotion forte, il se déclenche de façon tout à fait aléatoire.


Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:03, édité 8 fois
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Killian T. E. Calgarry
Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyMer 9 Sep 2009 - 16:03

Fiche Medical

|- She moves with the music, the song is her lover -|
~ Psychologie :
Si elle a longtemps porté le deuil de son fiancé, et porte toujours un air mélancolique sur le visage de prime abord, elle n'est pas devenue asociale pour autant, loin de là, bien qu'elle ne se mette pas en avant pour rien. A l'origine, c'était une jeune femme plutôt enjouée, un peu (très) impulsive, mais elle vous dirait que ses origines napolitaines (pourtant lointaines puisque la ville de Naples n'existe plus) n'y sont sans doute pas pour rien. Une jeune femme qui semblait profiter de chaque instant, et trouver un intérêt à tout - ce qui n'est pas tout à fait faux. Aujourd'hui, c'est un peu comme si le monde avait perdu un peu de sa saveur. Elle reste attentive à ce qui l'entoure, démarre parfois (souvent) un peu au quart de tour, mais il est assez rare de la voir sourire franchement, et plus encore de l'entendre rire aux éclats. Il faut dire qu'après la disparition d'un être cher, passer par le sentiment de trahison et la sensation d'avoir perdu sa famille, ça n'est pas l'idéal pour respirer la joie de vivre.

Oh ! Elle n'a rien d'un cas désespéré pour autant, et est loin de sombrer dans la dépression, puisqu'elle a tendance à penser que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, en quelque sorte. Elle est passée par des moments assez difficiles, et passe encore par une phase quelque peu floue, mais elle reste persuadée que tout finira par s'arranger d'une manière ou d'une autre, même si elle ne peut pas nier qu'elle s'inquiète pour les êtres qui lui sont chers.

Dans sa façon d'être, dans les petits gestes qu'elle peut faire au jour le jour, pour aider ceux qui l'entourent, proches ou moins proches, on décèle facilement son tempérament foncièrement altruiste et généreux. Depuis Giuseppe, elle a du mal à se lier véritablement avec qui que ce soit et ne cherche pas la compagnie des gens - sans doute pour éviter de s'attacher de nouveau, de se sentir encore trahie - mais elle ne la rejette pas spécialement non plus - chassez le naturel - si bien que si elle n'accoste pas ceux qui l'entourent, elle reste cependant ouverte lorsque ce sont eux qui viennent vers elle.

Généreuse, donc, parfois peut-être un peu trop, il lui est déjà arrivé de donner son manteau à une clocharde croisée en plein hiver, de filer son sandwich à un gamin dans la rue... et elle participe au moins financièrement à plusieurs associations caritatives, même si ses revenus ne sont pas vraiment mirobolants. Elle ne se pose même pas la question de savoir s'il faut le faire, si c'est bien ou si ce sera bien perçu, à vrai dire, l'avis des autres, elle s'en fiche. Ca lui semble naturel, tout simplement.

Ca n'est pourtant pas un caractère très facile, car outre son impulsivité notoire, c'est quelqu'un d'assez susceptible, qui prend la mouche assez facilement. De la même manière, elle ne sait pas ne pas relever un défi. Cap ou pas cap, vous connaissez ? Il vaut mieux ne pas tenter, avec Ada, car elle est tout à fait capable de relever un défi particulièrement incongru... Les tatouages qu'elle porte et certaines des langues qu'elle a apprises en sont des exemples flagrants, et ce ne sont là que les plus inoffensifs... Elle n'est pas complètement suicidaire, non plus, entendons-nous bien, inutile donc de la défier de se jeter par une fenêtre, il ne faut pas exagérer, mais il faut bien avouer qu'elle a parfois été un peu trop loin, ce qui lui a valu quelques séjours au poste, fort heureusement, sans conséquence. Il paraît que le tapage nocturne n'était pas tout à fait toléré, de même que se baigner dans les fontaines publiques...

Enfin, c'est une jeune femme terriblement possessive et jalouse, qui a bien du mal à laisser les autres s'approcher de ceux qu'elle aime. Lorsqu'elle était avec Giuseppe, de violentes disputes ont souvent éclaté lorsque de charmantes jeunes femmes ont trouvé son amant un peu trop à leur goût. La plupart se souvient sans doute de la furie à laquelle elles ont alors eu affaire...

    ~ Elle aime :
    Ada a toujours aimé les langues vivantes, qui lui ont permis de gagner sa vie lorsqu'elle était avec Giuseppe, en Italie, puis en Angleterre. Elle parle italien, bien sûr, anglais, avec un accent RP qu'on trouve ridicule ou au contraire particulièrement séduisant, français et allemand, qu'elle a commencé à apprendre au lycée, même si elle a quelque peu délaissé ces deux langues depuis, russe et chinois suite à un défi qu'elles se sont lancées, Laurina et elle, d'apprendre des idiomes plus... hors normes.

    Elle aime les chaussures, dont elle a une collection somme toute assez impressionnante, surtout si on considère qu'elle n'a commencé à réellement en acquérir régulièrement que depuis son arrivée à New-York, et elle aime les vêtements, dans une moindre mesure, pour lesquels elle fonctionne aux coups de coeur... et parfois à « ce qui irait bien avec la paire d'escarpins que je viens d'acheter ».

    Elle ne sait pas résister à la cuisine italienne, sans doute parce qu'elle lui rappelle celle de sa mère et peut se montrer très critique sur les plats qu'il lui est donné de goûter, qu'elle n'hésite pas à comparer à ses souvenirs d'enfance, tout comme elle ne peut pas passer une journée sans un vrai bon café - pas ce jus de chaussette infâme qu'ils vous servent partout.

    Mais surtout, elle aime la danse, sa passion depuis toute petite, qui la fait littéralement vibrer. Lorsqu'elle se laisse emporter par la musique, elle entre presque littéralement en transe, et le reste n'a plus la moindre espèce d'importance. C'est aussi sans doute ce qui lui donne le plus le sentiment d'être vivante, et ce qui l'a empêchée de complètement sombrer, lorsqu'elle s'est retrouvée seule à New-York...


    ~ Elle déteste :
    La méchanceté gratuite et l'injustice l'insupportent au plus haut point, et elle a tendance à prendre la défense de l'opprimé lorsqu'elle est confrontée à une situation de ce type. Même si elle n'est pas forcément la mieux placée pour défendre la veuve et l'orphelin, de part sa stature, il faut avouer qu'elle n'a pas vraiment l'air commode quand elle est en colère, et bien souvent, ça suffit à calmer le jeu... Et les autres fois et bien... La police ou un jeune homme un peu plus galant a plutôt intérêt à intervenir vite...

    Elle ne supporte pas non plus tout ce qui enclenche sa phobie (voir ci-après), ce qui n'a rien de très surprenant en soi. Il s'agit des ascenseurs et autres pièces de taille réduite et fermées, des transports et autres lieux communs bondés, tout ce qui génère ce sentiment d'oppression qu'elle ne peut pas contrôler.

    Elle déteste les gens qui se paient sa tête, également. Elle est susceptible, vous vous rappelez ? Et qu'on la prenne pour une idiote ou qu'on se moque d'elle ouvertement la fait littéralement sortir de ses gonds (elle n'est quand même pas stupide, elle peut le voir, de temps en temps, quand on la taquine gentiment, mais il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin non plus...). Et elle a bien du mal à rester calme (Ada, calme, ahem) face aux gros lourdauds qu'il faut rembarrer quinze fois en mode furie (calme, donc, hein ?) pour qu'ils comprennent que non, ça veut effectivement dire non.

    Pas très difficile quant à l'alimentation, elle a pourtant une aversion toute particulière pour les lentilles et autres petits pois, qui la dégoûtent particulièrement, au point soit de « trier » dans son assiette, soit de délaisser le plat en question...

~ Phobies / Manies & TOC :
Au jour le jour, on ne décèle pas toujours vraiment son angoisse, mais c'est qu'elle fait en sorte d'éviter les situations qui l'oppressent. Car Ada est atteinte d'une certaine forme de claustrophobie, qui implique des crises de panique lorsqu'elle se retrouve dans des endroits trop confinés. Un ascenseur, particulièrement s'il tombe en panne, des transports en commun bondés, une pièce réduite aux accès condamnés lui donnent l'impression d'étouffer, et son rythme cardiaque s'accélère instantanément.

Si elle parvient globalement à éviter les situations qui génèrent ces crises d'angoisse - en préférant les taxis aux transports en commun, les escaliers aux ascenseurs, les rues moins peuplées aux artères bondées -, elle n'est pas à l'abri d'un imprévu, auquel cas, à moins de très rapidement sortir de ces espaces réduits, elle ne peut empêcher ses mains de trembler, ni retenir les crises de larmes, voire les malaises qui l'assaillent alors.


~ Morphologie :
Des cheveux d'ébène, lisses et soyeux qu'elle n'attache généralement que pour danser, la peau légèrement mate due à ses origines, un regard de braise, rien de bien original pour une italienne, dirait-elle, pas comme sa soeur dont les yeux bleus attirent tous les regards. Elle a pourtant une silhouette élancée, sculptée par des années et des années de danse, et une grâce naturelle, un port de reine dont ce sport lui a donné l'habitude, qui ne passent pas complètement inaperçus.

Pas très grande, on lui donne pourtant bien plus que son mètre soixante de prime abord, avant de remarquer les talons vertigineux qu'elle porte toujours, sans doute trop habituée aux pointes pour se sentir à l'aise à plat. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ses formes ne sont pas restées enfantines, comme c'est le cas de bien des danseuses : ses hanches larges et sa poitrine sont tout ce qu'il y a de plus féminin. Et elle ne peut pas ne pas s'en rendre compte, étant donnés les regards qu'elle surprend bien souvent chez la gent masculine, et le nombre assez incalculable de fois où elle a dû repousser plus ou moins violemment les avances de ceux pour qui « non » ne suffit pas...

Elle porte deux tatouages, l'un représentant deux roses noires, sur une même branche, sur l'omoplate gauche, et deux étoiles entrelacées sur la cheville droite. Et puisqu'on en est aux détails, une petite coquetterie de la nature lui vaut que lorsqu'elle utilise son pouvoir, ses yeux deviennent bleu turquoise, identiques à ceux de sa cadette...


~ Habitude vestimentaire :
Simplement, sobrement, de façon classique, en général. Parfois quelque touche de fantaisie, lorsqu'elle a un coup de coeur. Hormis les talons d'au moins dix centimètres, elle va avoir tendance à porter un simple chemisier, un débardeur ou un bustier, parfois un petit pull à encolure large, sur une jupe droite, longueur genou, un jean ou un pantalon uniforme. Elle ne passe pas des heures devant le miroir, mais ne se néglige pas pour autant - la première impression est toujours très importante, n'est-ce pas ? - s'habille selon son humeur, sans suivre de mode particulière et n'a pas de style à proprement parler.

Si le noir se taille la part belle dans sa garde robe - elle a porté le deuil de son fiancé un certain temps, avant de découvrir certains de ses agissements - elle ne rejette pas forcément les autres couleurs, l'essentiel est d'avoir un coup de coeur... Et en ce moment, son coup de coeur, il va plutôt à une collection en noir et blanc qui commence tout doucement à faire parler d'elle...

Enfin , ce à quoi elle ne sait pas résister, ce sont les chaussures. Des talons vertigineux, oui, c'est sans doute le seul point commun entre toutes les paires qui s'entassent dans un de ses placards. Il y en a de toutes les formes, et de toutes les couleurs, et à la question 'mais tu les portes toutes ?', elle répond sans hésiter : oui. Plus ou moins régulièrement, certes, elle a ses préférences, comme tout le monde, mais il n'y en a pas une parmi ses 63 paires de chaussures qu'elle n'ait jamais portée.


~ Antécédents Médicaux :
En dehors de quelques entorses suite à quelque chute à la danse, elle n'a jamais vraiment subi d'hospitalisation particulière, en tout cas pas de longue durée. Car elle est cependant allergique à l'aspirine, et à la pénicilline, ce qui figure sur une carte toujours présente dans son porte-feuille, pour le cas où elle ne serait pas en état de le préciser au corps médical...


Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:04, édité 10 fois
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Killian T. E. Calgarry
Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptySam 26 Sep 2009 - 10:27

Fiche Biographie
|- Let's sum it up... -|
D'origines napolitaines comme le lui a expliqué sa grand-mère qui ne tarissait pas d'histoires sur l'arrivée des Caccini et des Ravelli à Venise, Ada est la troisième des quatre enfants qu'ont eus ses parents. Avec à peine un an d'écart avec sa petite soeur, Carolina, elle a tissé un lien très fort dès toute petite. De fait, leur grand frère les appelait les étoiles jumelles, las stellas gemellas. Petite fille très possessive, elle ne supportait pas les filles qui lui piquaient son grand frère, ni plus tard, celles qui posaient leur regard avec trop d'intérêt sur son « black-eyed boy »...

Période rebelle entre quinze et dix-huit à la fac, elle y avait rencontré son premier véritable amour, Giuseppe, et sa jumelle sombre, si on pouvait l'appeler ainsi, Laurina Falconeri. Les deux roses noires, avait dit Giuseppe, et elles s'étaient fait tatouer ces deux roses sur la même branche chacune sur une omoplate, et Ada en avait profité pour ajouter les deux étoiles qui ornent sa chevilles, pour Caro. Chacun a sa part d'ombre et de lumière, pour Ada, Caro réveillait sa lumière, Laurina son côté sombre. Mais elle ne pouvait se passer ni de l'une, ni de l'autre.

Sauf que sa relation avec Giuseppe évolua si bien qu'elle ne voyait plus que par lui, et le suivit à Londres, perdant dès lors contact avec sa famille autant qu'avec son amie à qui elle avait promis de faire carrière dans le tourisme ensemble. Mais Giuseppe, elle l'aime, et il l'a demandée en mariage, alors plus rien d'autre n'a d'importance que les préparatifs pour se marier dans Central Park. Malheureusement, Giuseppe n'arrivera jamais sur le sol américain, même bien après les trois semaines où il lui avait promis d'arriver.

Pendant un temps endeuillée, elle gardait l'alliance que Giuseppe aurait dû passer à son doigt sur son annulaire gauche, histoire de repousser les avances des importuns. Et même une fois son deuil passé, elle l'avait gardé, cet anneau, si bien que lorsqu'elle rencontre Kyle à la patinoire et lui fait la trouille de sa vie, et qu'il se rend compte de la présence de cet anneau, il s'éloigne d'elle, la croyant mariée, ou au moins fiancée.

Après explications suite à une rencontre fortuite, ils deviendront, petit à petit, des amis... et plus si affinités. L'un comme l'autre refusant de se voir comme le petit ami de l'autre, l'un comme l'autre jurant qu'ils ne sont qu'amis. Et pourtant, leur relation dérape parfois vers plus...

Jusqu'à ce qu'Ada ne retrouve dans les affaires de Giuseppe des papiers concernant des attaques terroristes prévues pour les trois dômes italiens qu'elle détruit. De peur qu'il n'y soit mêlé par sa faute, elle coupe les ponts avec Kyle et se concentre sur la danse : c'est tout ce qui lui reste.

Elle essaie finalement de reprendre contact avec son étoile jumelle et malgré l'accueil glacial de ses parents, apprendra que Caro est partie à sa recherche il y a bien longtemps à présent, avant qu'ils ne lui raccrochent au nez. De même que ses tentatives de contact auprès de Kyle finissent toutes sur sa messagerie.

A court d'idée pour les retrouver, elle se résout alors à se montrer en public, à faire parler d'elle, de sorte qu'eux, enfin, puissent la retrouver. Et lors d'une interview, elle émettra le souhait de retrouver sa Stella Gemella, l'autre Rosa Nera et sa Palla di Cristallo. Et depuis, elle attend, continuant les chorégraphies prisées et les concours de danse sur glace.


Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:05, édité 11 fois
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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptySam 26 Sep 2009 - 10:28

Fiche Biographie

|- There's no place like home... -|
    « C'étaient les histoires que grand-mère nous racontait, quand elle venait nous voir. Comment c'était le monde, avant le trou noir, et ce qu'il y avait, au sud de Rome. Là d'où on venait. Bien sûr, grand-mère ne l'avait pas connu non plus, ce monde-là, mais elle le racontait telle que sa mère le lui avait raconté, nous disait-elle, et telle que sa mère à elle, le lui avait raconté auparavant... »

L’Italie. D'après leur grand-mère, la famille n'avait jamais quitté la région de la Campania, autour de Naples, avant le trou noir et l'exode. Et c'est qu'ils avaient été chanceux, de pouvoir rejoindre une ville protégée. Quand grand-mère racontait cet épisodes, les filles avaient tendance à se recroqueviller, et à se blottir les unes contre les autres. C'étaient un peu leurs histoires à faire peur, que celles de l'exode, où l'aïeule leur décrivait les dangers de la zone extérieure avec force détails, mentionnant tel arrière-grand-tante qui s'était faite tuer par une des créatures qui peuplaient ces contrées plus qu'hostiles, ou tel arrière-arrière-grand-oncle qui n'avait pas survécu à la traversée de par sa santé trop fragile pour un si long et périlleux voyage. A la question « pourquoi Venise, et pas Rome ? », elle s'abstenait de répondre, et ce n'est que bien plus tard qu'ils avaient appris qu'ils étaient effectivement passé par Rome, où ils avaient fini par profiter d'un convoi marchand pour quitter la ville sous le joug sans doute trop strict du Vatican.

C'était aussi ainsi qu'elle expliquait les coups de sang qu'ils pouvaient avoir, tous autant qu'ils étaient, un peu trop vifs même pour des italiens : ils étaient napolitains, avant tout, et ça n'était pas l'exil forcé vers le nord qui changerait ce qui coulait dans leurs veines. D'ailleurs, leur cuisine n'était pas tout à fait celle des vénitiens, et même leur façon de parler, à l'origine, différait. C'était ce qui avait fait souffrir les leurs, lorsqu'ils étaient arrivés ici, parce qu'ils étaient différents. Et parce que tout le monde ne les acceptait pas forcément bien. Même si après le cataclysme, et fort heureusement pour eux d'ailleurs, la tendance allait davantage à la solidarité qu'à l'exclusion. Ils étaient tous des rescapés, n'est-ce pas ?

Venise. La ville des amoureux, grand-mère disait que c'était ainsi qu'ils l'appelaient, dans le temps. Evidemment, depuis, elle a largement perdu son côté romantique... Mais Venise, quand même, pas Rome la religieuse ou Milan la belliqueuse, non, Venise. Etait-ce à cause de la situation quelque peu plus calme qu'ils avaient choisi d'élire domicile ici ? Sans le moindre doute. On n'était pas vraiment du genre belligérant dans les familles Ravelli et Caccini. Impulsifs, oui, mais pas belliqueux.

Mais l'histoire qu'elle aimait le plus entendre, c'était la rencontre de leur parents. Comment ils s'étaient retrouvés, dans le même café par le plus grand des hasards, comment ils s'étaient bousculés, elle, plongée dans un bouquin, lui, plus que pressé pour un cours supplémentaire qui devait lui assurer la réussite à ses examens, et donc assurer son avenir. Un livre et une sacoche à terre, et leurs regards s'étaient croisés, comme ils se relevaient d'un même mouvement. Et ils ne s'étaient plus quittés. Affligeant de mièvrerie, pathétique, et dégoulinant de bon sentiment que cette version de leur histoire ? Peut-être. Pourtant, enfant, elle avait fait rêver Ada. Et puis finalement, Venise était la ville des amoureux, n'est-ce pas ? S'il y avait bien un endroit sur terre où on pouvait croire aux coups de foudre, c'était ici, non ?

~ 20 mars 2249

Un bébé criait, dans une maternité vénitienne. Rien d'exceptionnel en soi. Une mère épuisée, un père radieux tenant dans ses bras un petit être qui posait pour la première fois ses grands yeux bruns sur le monde.

- Adalgisa. Adalgisa Maria. Ca sera son nom.

Un prénom ancien, d'un vieil opéra que Maman aimait écouter. Et le nom de la très Sainte Vierge, notre Mère à tous. Elle n'était pas la première de cette famille ancrée dans les valeurs de Rome, un petit garçon de six ans et une petite fille approchant les quatre ans attendaient, de l'autre côté, en compagnie de leurs grands-parents, qui ne cessaient de faire des hypothèses pour savoir à qui ressemblerait l'enfant. A l'époque, ils n'imaginaient pas encore qu'il y aurait bientôt une autre petite tête blonde brune pour agrandir la famille. C'est qu'ils n'étaient déjà plus tout jeunes, l'un comme l'autre...


~.~
    « D'aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été ensemble, et soudés, Sofia, Marco, Carolina et moi... Caro et moi surtout... Las Stellas Gemellas, comme nous appelait notre frère, inséparables. Au moins à l'époque. Et nous croyions fermement que ça durerait toujours. Pourquoi en aurions-nous douté ? Nous étions une famille, rien ne pourrait jamais nous éloigner les uns des autres... »

De cette enfance, il n'y a pas grand chose à dire : une famille comme les autres évoluant sous le dôme de Venise, suivant de loin les heurts du conflit milanais, écoutant distraitement les communiqués de Rome, n'en retenant que ce qui impactait leur vie quotidienne... On racontait que l'Eglise perdait de ses fidèles. Mais ici, ils étaient encore bien nombreux, suffisamment pour asseoir le pouvoir du Vatican sur le pays. Et si les errants attaquaient parfois, ici aussi, comme partout ailleurs dans le monde, l'Eglise et son bras armé s'en chargaient. Ils étaient situés trop loin à l'intérieur du dôme pour risquer quoi que ce soit, de toute façon, et Dieu les protégeait, n'est-ce pas ?

Ils grandissaient, tous les quatre, côte à côte, les deux grands protégeant les petits dans la cour de l'école. Des heurts, des pleurs, comme dans toutes les familles, des jalousies aussi - et pourquoi les petites on les laisse faire ? Nous on n'avait pas le droit à ça... - comme dans toutes les familles. Des joies et des rires, aussi. Surtout. Des jeux de tout et de rien, avec ou sans matériel, l'imagination faisant le reste. Et de l'imagination, ils en avaient, tous, chacun à leur manière. De l'inspiration, surtout. Ada ne se souvient pas d'avoir jamais vu Sofia sans une pièce de théâtre à la main ou qu'elle déclamait comme si elle était sur scène, ni Marco sans sa guitare. Tout comme elle avait l'impression que n'importe quel support avait toujours pu être un prétexte pour que Caro crée, et qu'elle a presque su danser avant de marcher... Une famille d'artistes, disait-on, à la vie rythmée par les cours de chacun, dans leurs disciplines respectives. Combien de fois leur avait-on demandé d'où cela pouvait bien leur venir, puisque rien ne semblait les prédisposer à une telle fibre artistique, entre un père médecin et une mère au foyer dont on ne se souvient que de la maniaquerie et de la cuisine particulièrement copieuse ? Elle ne compte plus, elle n'a jamais compté... tout comme elle n'a jamais eu - et n'aura sans doute jamais plus - de réponse à apporter.

Quand Marco avait ramené pour la première fois une fille à la maison, Ada n'avait eu de cesse de les embêter, embarquant sa cadette dans ses tentatives pour détourner le regard de la fille de son grand frère. Tous les moyens étaient bons. L'emmener danser, et éventuellement tenter de lui donner des cours ce qui pouvait avoir quelque chose d'assez comique venant d'une petite brunette pas encore sortie de l'école primaire, lui demander des mots en anglais quand la fille répondait oui à la toute première question qui passait les lèvres d'Ada : « T'es bonne en anglais ? », lui montrer des dessins de Caro, aussi : « T'as vu comme elle dessine bien ma soeur ? »... Jusqu'à ce que Maman s'en mêle et ne trouve une autre occupation aux deux « jumelles »... Elle ne se souvient pas d'avoir jamais vu Marco s'emporter, et pourtant, quand elle y repense à présent, elle se dit que ça a dû lui traverser l'esprit un certain nombre de fois, d'envoyer l'intruse dans sa chambre, voir s'il y était. Au lieu de ça, au bout d'un moment, il finissait par s'arrêter de jouer de la musique et par venir s'intégrer à la conversation du moment entre sa chère et tendre et sa petite soeur. Ou il leur donnait un cours de guitare en commun... Et profitait sans doute réellement de la présence de sa petite amie après l'intervention de Maman.

- Si vous alliez dessiner dans l'atelier, toutes les deux, avait-elle fini par leur suggérer, plus d'une fois.

Et quand Maman suggérait ce genre de chose, ça valait l'ordre le plus sévère. Les deux petites filles déguerpissaient, sans demander leur reste, et regagnaient la pièce qui tenait lieu de salle de théâtre, de musique, de danse, et d'atelier de dessin tout à la fois. C'était un peu leur salle de jeux, à eux tous, là où chacun d'entre eux pouvait trouver son bonheur. Et si Caro se mettait effectivement à dessiner, Ada, elle, mettait généralement de la musique, pour commencer à danser, se laissant emporter par la mélodie pour ne pas penser à la fille qui lui piquait son grand frère. Parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait en définitive.

Combien de fois était-ce arrivé, avant ce jour-là ? Elle n'en a aucune idée. Mais elle se souvient parfaitement de Marco, entrant dans l'atelier quelques temps plus tard, après le départ de sa copine du moment. Il avait fait signe à Caro d'approcher, et s'était placé près d'Ada, l'arrêtant dans une ébauche d'arabesque pour venir s'agenouiller devant elle.

- Tu sais, Bambina, tu n'as aucune raison d'être jalouse d'Eleonora. C'est ma copine, et je l'aime beaucoup, mais ça ne veut pas dire que je t'aime moins pour autant. Personne ne remplacera jamais mes petites soeurs. C'est juste... Ca n'est pas pareil, tu comprends ?

A l'époque, non, elle n'avait pas tout compris. Mais elle avait retenu ce qui lui paraissait essentiel, à ses yeux d'enfant : son grand frère resterait toujours son grand frère, quoi qu'il arrive. Et il trouvait toujours les mots justes.

- Venez là...

Il avait fini par les prendre dans ses bras, toutes les deux. Et il n'avait pas fallu plus pour achever de la rassurer.


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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptySam 26 Sep 2009 - 13:52

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|- She's dancing like she's never danced before -|
    « Avec Caro, c'était particulier, et dans le bon sens : nous étions comme des jumelles. Mais avec Sofia, nos relations étaient plutôt... tendues. Il fallait qu'on se partage l'estrade, et j'avais rarement gain de cause. C'était des disputes futiles, maintenant que j'y repense, mais à l'époque, je lui en voulais beaucoup, parce que c'était très important pour moi. »

~
05 septembre 2255 :

C'était dans la danse qu'elle avait le plus de succès, et très tôt on remarqua ses aptitudes. Elle avait 6 ans, et à peine une année de danse derrière elle que sa prof avait demandé à rencontrer ses parents. Petit rat d'opéra pour le moment, sa professeur lui prédisait un grand avenir, si elle continuait ainsi à s'entraîner.

- Il faut qu'elle continue, M. et Mme Ravelli, elle est très douée. C'est comme une seconde nature pour elle, je n'ai presque pas besoin de lui expliquer les pas, ils viennent naturellement.Je n'avais encore jamais vu d'enfant qui avait autant la danse dans le sang qu'elle.

Et elle n'était pas prête à arrêter. Tous les ans, elle se réinscrivait à l'école de danse, et tous les ans, elle faisait des progrès énormes. Il suffisait d'une musique, et elle virevoltait avec une grâce que nombre de ses camarades lui enviaient.

Mais c'était parfois la guerre à la maison, à cause de ce don. Parce que si Ada était douée pour la danse, Sofia l'était pour le théâtre et elles avaient bien du mal à se partager la scène pour leurs répétitions respectives. Combien de fois s'étaient-elles disputées à ce sujet ? Aucun des autres membres de la famille Ravelli n'avait jamais osé compter tant leurs anicroches étaient nombreuses. Bien souvent, cela finissait par :

- Ada, si tu travaillais ton anglais ou ton français ou ton russe ou ton chinois, plutôt que de prendre la place de Sofia, tu répéteras la danse après...

Et ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Alors oui, elle travaillait ses langues vivantes parce qu'elle y avait montré une prédisposition également et avait ajouté le chinois et le russe aux langues enseignées au collège, et faisait des exercices à la barre en attendant que l'estrade soit libre, mais elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas devoir toujours céder la place. Et en général, elle finissait par extérioriser sa frustration en mettant la musique à fond et en se laissant aller complètement, comme une hystérique. Jusqu'à ce que Caro vienne lui demander de venir jouer avec elle.

Heureusement qu'il y avait Caro. C'était d'ailleurs surprenant que ce fut elle qui l'aidait à se calmer, alors que, de son côté, elle était tout autant la première à monter au créneau lorsque quelque chose ne lui plaisait pas. Mais c'était sa Caro, et leur lien était tellement fort qu'elle parvenait en général à se calmer l'une l'autre.

Et jusqu'à bien des années plus tard, Ada ne cessait de répéter qu'elle voulait être danseuse quand elle serait grande. Et qu'elle aimerait bien, un jour, que son pouvoir se déclare aussi.

~.~
    « J'aurais souhaité que ça ne se passe pas ainsi. J'aurais souhaité que ça se passe autrement, à un autre moment. Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive ce jour-là ? Pourquoi a-t-il fallu que j'éclipse cette date si importante pour ma cadette par la révélation fortuite de mes pouvoirs ? S'il était en mon pouvoir de changer le cours des choses, j'aurais attendu une journée de plus... Mais ça n'est pas en mon pouvoir. Mon pouvoir, il n'agit que sur l'eau, pas sur le temps, malheureusement. »

~
02 juin 2268 :

C'était l'anniversaire de Carolina. Et quel anniversaire ! Ses dix-huit ans, sa majorité. La petite dernière devenait adulte à son tour, et Maman avait passé la journée à préparer le repas et divers gâteaux et autres friandises pour fêter ça. Et c'était vraiment la fête à la maison. Ada et Sofia, une fois n'est pas coutume, s'étaient entendue pour aller chercher leurs cadeaux ensemble. C'était elle la reine de la fête, n'est-ce pas ? Et une reine, ça ne paraît pas en public sans être parée de ses plus beaux bijoux, ni vêtue de ses plus belles toilettes, n'est-ce pas ? Alors elles avaient réuni leurs fonds toutes les deux, et lui avaient acheté une robe de soie pourpre à fines bretelles, et à la jupe volantée et dentelée de noir, des mitaines à l'ancienne de dentelle noire également ainsi qu'une parure d'or et de grenat.

- Pour notre petite princesse, avaient-elles écrit sur la boîte. Et elles avaient bien cru que Caro allait pleurer. Et sans doute était-ce l'émotion qu'elle ne pouvait que constater chez sa stella gemella qui déclencha son pouvoir. Ils allaient trinquer, chacun son verre à la main, et le pouvoir d'Ada s'était enfin déclenché, couvrant son verre de givre.

- Et bien voilà, avait fini par sortir Marco, souriant.

Il s'était fait désirer ce pouvoir, mais il était bel et bien là, à présent, sauf qu'elle ne maîtrisait absolument pas, et qu'elle volait la vedette à sa cadette. Elle n'avait jamais osé lui demander ce qu'elle avait ressenti, craignant trop sa réponse. Dualité cruelle qui voulait qu'elle soit à la fois heureuse de savoir enfin ce dont elle était capable, et malheureuse de voler sa journée à Carolina. Car dès lors, on ne parla plus que de ça, et quand Caro souffla ses bougies, Ada avait bien remarqué, dans son attitude, dans son regard, dans ces tout petits riens qu'elle connaissait par coeur chez sa cadette, que pour elle, la fête était finie.


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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:14

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|- We are chasing the moon just running wild and free -|
    « Nous avons grandi, à notre tour, et rencontré d'autres gens, extérieurs à notre petit cocon familial. Nous nous sommes faits des amis, et même plus que des amis. Et j'ai rencontré Laurina. Et si Caro est mon étoile jumelle, Laurina, c'est un peu mon double ténébreux, celle qui réveillait l'autre partie de moi, plus sombre, rebelle aussi. Je ne sais plus qui nous a appelé pour la première fois le rose nere, les roses noires... Je sais en revanche que ça nous est resté, et que nous avions fait tatouer deux roses noires sur la même branche, chacune sur une omoplate... »

~ 03 octobre 2270

On dit que les coups de foudre amicaux existent, bien qu'ils soient assez rares. Pour Laurina et Ada, ça a bel et bien été le cas. Elles entraient à la fac, et la réunion de pré-rentrée faisait partie des formalités auxquelles il fallait bien assister. Elles s'étaient installées l'une à côté de l'autre, dans l'amphithéâtre, et salué au départ de façon neutre, avant que leurs prunelles sombres ne renvoient le même éclat à l'autre. Elles ont tout de suite su qu'il y aurait quelque chose et dès leur première discussion, cette étrange impression s'était vue confirmée. Elles avaient passé la journée à discuter à voix basse ou par messages interposés, déjeuné ensemble... Constaté qu'elles avaient des traits de caractère en commun, et comparé le parcours de leurs deux famille, la sienne venant de Sicile à l'origine, et réfugiée d'abord à Rome, puis ici, à Venise, un peu de la même manière que les ancêtres d'Ada. Le courant était tout de suite passé. Et les jours suivants n'avaient pas été bien différents.

Ada avait commencé à sortir avec sa nouvelle amie, à écumer les bars et les boîtes de nuit, aussi, où ses talents de danseuse et l'enthousiasme de la sicilienne leur valurent nombre de conquêtes sans lendemain. Elles allaient en cours la journée, faisaient la fête la nuit, dormaient donc peu, mais ça n'avait pas d'importance : elles étaient jeunes, elles en profitaient tant qu'elles le pouvaient. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, elles étaient loin de ne pas s'en sortir en cours. Au contraire. L'une comme l'autre avait l'oreille musicale, disait un de leurs professeurs, et une très bonne mémoire, c'était ce qui les sauvait. Si les cours de civilisations pêchaient davantage, elles se rattrapaient, excellaient, même, dès qu'il s'agissait de communiquer, à l'écrit comme à l'oral.

Et heureusement qu'elles se rattrapaient, car les parents d'Ada voyaient d'un mauvais oeil cette amitié qui faisait ressortir les mauvais côtés de leur fille, disaient-il. Mais comment argumenter quand elle brandissait ses bulletins et prouvaient qu'elle aurait son diplôme de toute façon ? A l'usure, ils avaient abandonné de déconseiller à leur fille cette fréquentation, et régulièrement, une remarque comme quoi Laurina ne lui apportait rien de bon revenait, dont Ada ne tenait absolument pas compte.

Ce dont elle tenait compte, en revanche, c'était de ces défis débiles qu'elles se lançaient entre elles ou que d'autres leur lançaient. Jamais elles n'acceptaient baisser les bras et de s'avouer vaincues. Et quand dans une soirée, elles ne savent plus trop qui les avaient défié de se faire tatouer, elles avaient aussitôt embarqué l'inconnu chez un tatoueur du coin. De cet épisode, elle garde le tatouage de deux roses noires sur l'omoplate. Mais tandis que son amie se faisait marquer à vie, elle avait demandé autre chose au tatoueur : deux étoiles, entrelacées, sur sa cheville. Parce que si Laurina était sa moitié sombre, personne ne remplacerait jamais sa stella gemella.

Ca n'avait pas été accueilli comme une bonne chose à la maison, et après une énième dispute, la prof de danse ayant appelé ses parents pour déplorer les absences de plus en plus fréquentes d'Ada en cours, la rosa nera comme on l'appelait, avait fini par plier bagages et s'installer chez Laurina.


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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:14

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|- My black eyed boy you will find your own space and time -|
    « Il faut croire qu'en amour, comme en amitié, je suis vouée aux coups de foudre. Est-ce un mal, un bien ? Je me pose souvent la question aujourd'hui. Mais c'est comme ça, je n'ai jamais pu contrôler ce fait. Et la rencontre avec Giuseppe n'a pas fait exception : Dès la première fois où je l'ai vu, j'ai su que ce serait lui qui partagerait ma vie. J'ai su que je voudrais passer le reste de mes jours auprès de lui. A ce moment-là, j'ignorais encore que celui que j'aimais n'était qu'une façade. »

~ 18 novembre 2270

Giuseppe. C'était ainsi qu'il s'appelait. Rencontré dans les couloirs de la fac, des livres qui tombent, deux personnes qui se baissent pour ramasser en même temps, vous connaissez la suite. Si Ada avait hésité un bref instant, se demandant si succomber à un tel coup de foudre était une bonne idée, les réactions de Laurina la poussèrent à accepter les avances du jeune homme. Par contre, si Laurina accepta tout de suite le jeune homme, et que des deux rose nere, ils passèrent au trio de corbeaux, ce ne fut pas du tout le cas de sa famille.

Et quand ils voulurent lui interdire de le revoir, elle argua qu'elle était majeure, et alla jusqu'au bout de son entreprise pour leur faire comprendre qu'elle n'en ferait qu'à sa tête : elle déménagea pour s'installer avec lui. Déjà qu'avec les soirées avec Laurina, ils lui avaient reproché de ne plus être aussi assidue qu'à l'origine à la danse, elle qui avait toujours dit vouloir être danseuse quand elle serait grande, ce fut pire encore lorsqu'elle commença à sortir avec ce beau brun aux yeux si noirs qui disaient ne pas encore avoir trouvé sa place dans la vie, en dehors d'être auprès d'Adalgisa. Sans doute trop fusionnels, le trio était devenu inséparable, et les deux jeunes femmes s'étaient promis, en même temps qu'elles s'étaient fait tatouer, d’être toujours ensemble. Une promesse qu'à terme, Ada ne put pas tenir, et pour cause. Elle avait emménagé depuis quelques mois chez Giuseppe quand il la demanda en mariage. Evidemment, la famille d'Ada s'y opposa fermement, et lui posèrent un ultimatum : c'etait eux, ou Giuseppe. Et c'est le visage ravagé de larmes qu'elle avait choisi son fiancé, s'éloignant alors de sa stella gemella.

Les deux « jumelles » s'étaient promis, un jour où Carolina avait contacté Ada en douce, de garder le contact, malgré l'interdiction formelle de leurs parents. De toute façon, elles étaient majeures, elles faisaient ce qu'elles voulaient. Bon, Caro vivant encore sous le toit familial devait bien se plier aux décisions de ses parents, et c'est en cachette qu'elle retrouvait sa soeur. Et pendant les quatre années qui suivirent, c'est ainsi qu'elles continuèrent à se voir à l'insu de leurs parents, jusqu'a ce qu'Ada annonce la nouvelle à Caro : Giuseppe et elle allaient se marier. Il lui avait offert la bague de fiançailles la veille au soir, et Ada l'aborait fièrement. Seule ombre au tableau : il voulait partir pour Londres, et elle devait une fois de plus s'éloigner de sa famille. Et si couper les ponts avec Marco et Sofia avait été difficile, ne plus voir Carolina lui sembla être une épreuve insurmontable. Pourtant, le 12 juin 2274, elle partit pour Londres, espérant que le pouvoir de sa cadette leur permettrait de garder le contact.

    « Le contact... fut impossible à garder. Pas comme nous le souhaitions. Avant de partir, je lui avais laissé les coordonnées de l'hôtel où nous allions séjourner le temps de trouver un chez nous, mais elle ne les utilisa pas. Pas plus que Laurina, pas plus que ma cadette n'usa de son pouvoir pour me parler directement. En partant à Londres, j'avais perdu ma stella gemella et l'autre rosa nera. Laurina me l'avait dit, que si je partais, elle ne me retiendrait pas, mais aurait autre chose à faire que passer des heures en communications coûteuses. Un ton si sec qui me hante encore aujourd'hui, mais qui était tellement légitime : je rompais ma promesse, nous ne serions plus ensemble, à cause de Giuseppe. Et si les préparatifs du mariage que nous souhaitions célébrer à New York me prenaient tout mon temps, Giuseppe disparaissait de temps à autre, sans que je sache trop pourquoi, et la solitude commençait déjà à peser sur mes épaules. »

~ 20 octobre 2274


Les préparatifs lui prenaient un temps fou. Pourtant, il n'y avait pas tant d'invités, pourtant il n'y avait pas d'escarmouche entre les invités, pourtant, il ne semblait y avoir aucune épine à s'ôter du pied... Sauf que tout faire soi-même, c'était vraiment éreintant. Parfois, sur le ton de l'humour, elle disait à son fiancé que « la prochaine fois », elle ferait appel à un de ces professionnels qui s'occupent de tout pour vous. Mais elle voulait que ça leur ressemble, et elle avait donc, choisi de se débrouiller seule. Trouver une salle, ok. Trouver un lieu, ok. Trouver la mairie, ok. Faire en sorte que les trois dates coïncident, ok. Elle en était à préparer les décorations des tables - en blanc et noir, rosa nera, on ne se refait pas - qui fut quelque peu plus difficile à batailler avec le traiteur qui louait le matériel - non, elle ne voulait pas de ballons roses partout - quand Giuseppe commença à disparaître de plus en plus régulièrement, lui assurant chaque fois que ça n'était rien, qu'elle ne devait pas s'inquiéter, qu'il n'en avait pas pour longtemps. Mais il restait évasif sur ce qu'il faisait, et elle n'aimait pas ça. Les semaines passaient, trop vite aux yeux de l'italienne qui ne voyait pas comment être dans les temps de si loin et n'avait pas même choisi sa robe de mariée ni les souliers pour aller avec - l'essentiel pour toute jeune femme bonne à marier.

Pour ça, il faudrait qu'elle aille sur place, et elle irait, bientôt. Bientôt. C'était toujours ce qu'il répétait. « J'aurais bientôt fini. » De disparaître sans explication et de ne revenir que bien des heures plus tard. Bientôt, ils choisiraient les alliances ensemble. Bientôt, ils partiraient pour New-York pour tout fignoler.

Finalement, les alliances, elle les avait choisies seules. Finalement, elle partirait avant lui, et il la rejoindrait, parce qu'il avaient encore « quelques petites choses à régler ». Et quand elle était montée dans l'aérotransporteur, un sentiment étrange l'étreignit, dont elle ne sut pas du tout l'origine, et qu'elle ne pouvait donc pas expliquer.

New York. La ville de ses rêves, à lui... Et il n'était pas là pour voir cette neige artificielle tomber sur la ville. Il serait là bientôt, il le lui avait promis, et elle avait continué son travail et commandé sa robe de mariée pour lui en faire la surprise.

Sauf que Giuseppe ne posa jamais le pied sur le sol américain.


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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:15

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|- I'd stop the world if only I could hold you one more time -|
    « Trois semaines. Trois semaines, et il devait me rejoindre pour fignoler les derniers préparatifs. Trois semaines et nous devions devenir mari et femme. Trois semaines et je devais devenir Mrs Mancini. Trois longues semaines, qui se changèrent en mois. Combien de fois avais-je pris contact avec les autorités londoniennes pour savoir ce qu'il était devenu, en vain ? Je ne sais plus. Tout ce que je sais, c'est que c'était devenu inutile avec le temps, et que je ne l'ai jamais revu. »

~ 18 octobre 2275

Trois semaines, avait-il dit. Ca ne lui plaisait pas qu'il disparaisse pour une affaire de toute urgence et lui laisse prendre l'avion pour les Etats-Unis seule. Un bouquet de lys blanc et un mot, voilà ce qu'elle avait trouvé ce soir-là, en rentrant des cours de danse qu'elle donnait pour qu'ils se fassent un peu d'argent, en plus des traductions qu'elle faisait. Elle avait tourné la clef dans la serrure et avait trouvé l'appartement vidé des affaires de Giuseppe, un colis et ce fameux bouquet, et un petit mot disant à sa chère Asquadonna qu'il ne l'avait pas prévenue, parce qu'il était certain qu'elle aurait refusé ce petit travail qu'il devait faire et retarderait sa montée dans l'avion. Il serait là dans trois semaines, écrivait-il, laissait les fleurs comme une marque d'excuse et d'affection et ce paquet qu'il récupérerait quand il rentrerait, qu'il fallait qu'elle emmène avec elle, puisqu'il ne repasserait pas par leur appart'.

- Evidemment que je ne t'aurais pas laissé partir ! s'était-elle écriée en lisant le mot, et le vase et les fleurs avaient fini par s'écraser au sol, geste qu'elle regretta aussitôt l'avoir fait, mais elle restait une italienne, d'origines napolitaines qui plus était, et elle réagissait parfois un peu trop à chaud. Et dire qu'elle n'était pas la plus fougueuse de la famille... après ça, elle n'avait pas eu d'autre choix, d'une part que de réparer les dégâts, et d'autre part, que de faire comme il disait, son billet d'avion était dans le petit mot.

Débarquer sur le sol américain lui avait fait une drôle d'impression. Quand elle était arrivée à Londres, elle n'avait pas eu ce sentiment de déracinement total, elle était avec Giuseppe et il était sa nouvelle famille, puisque l'ancienne, à part Carolina, ne lui donnait plus de nouvelle, refusant celui qu'elle aimait. Mais là, elle était seule, sous la pluie battante artificielle qui l'avait accueillie. Et le pouvoir de Caro lui manquait. Elle devait être trop loin, ou quelque chose comme ça, parce que sa soeur ne l'aurait pas laissée sans nouvelle depuis si longtemps. Depuis combien de temps d'ailleurs ? Elle se promit d'appeler, dès qu'elle serait installée et qu'elle n'aurait plus quarante mille choses à faire pour le mariage.

Sauf que les trois semaines étaient passées à une vitesse folle. Elle avait sa robe, elle avait le traiteur, ils feraient ça dans Central Park et le traiteur apporterait tout ce qu'il fallait. Ils avaient le prêtre aussi, ce qui avait été plus délicat à trouver et à convaincre de faire un mariage à l'extérieur de la maison de Dieu, mais elle avait fini par l'avoir, et elle était assez fière d'elle. Elle n'avait pas eu une minute à elle, mais elle était fière d'elle. Ne restait que les chaussures, et elle savait que là, ce serait plus délicat, parce que s'il y avait bien une chose sur laquelle, elle allait être intransigeante, c'était ça. Les chaussures, qu'elle adorait. En trois semaines, le peu qu'elle avait pu emmener - et elle avait donc dû se séparer d'un certain nombre de modèles en quittant l'Italie, puis Londres, ce qui n'avait pas été une mince affaire - avait déjà doublé. Et là, c'était les chaussures pour son mariage qu'elle venait choisir, et elle avait failli rendre chèvre les vendeuses...

Et quand elle avait voulu joindre Giuseppe pour lui annoncer que tout était prêt - même ses chaussures - une voix synthétisée lui indiqua que le numéro qu'elle cherchait à joindre n'existait pas, ou plus. Elle avait contacté tous les organismes possibles et imaginables, où on avait fini par lui dire, avec un certain agacement, vu qu'elle les avait quelque peu harcelés, qu'il n'y avait pas trente-six solutions : soit il était mort sans papier sur lui, soit il était mort à l'extérieur, soit il avait rejoint les errants, parce que non, aucun Giuseppe Mancini sur aucun vol au départ de Londres depuis plusieurs mois, les services des aérotransporteurs étaient formels.
~.~
~ 16 janvier 2276

Elle avait pleuré. Crié, hurlé même. Elle avait tout envoyé balader dans l'appartement meublé minuscule qu'elle avait loué en attendant qu'il arrive, qu'elle payait à la semaine et qu'elle avait au final, occupé plusieurs mois, pendant ses recherches de son fiancé, et quelques mois encore, après qu'elle eut enfin arrêté ses recherches inutiles. Jusqu'à ce qu'elle se fasse une raison, jusqu'à ce qu'elle fasse le deuil de celui qu'elle aimait. « Il est certainement mort de toute façon », qu'ils lui avaient dit, à la fin, alors sa garde-robe s'était parée de divers tailleurs, robes et autres accessoires couleur ébène, et son visage, si joli quand elle souriait, disait-il, n'arborait plus qu'un masque de tristesse et de désespoir. Souvent, elle se disait qu'elle eût mieux fait d'écouter leurs parents et de rester en Italie, avec Laurina, et surtout, avec Carolina. Souvent, elle regardait cette alliance qu'ils auraient dû échanger - il y avait combien de temps déjà ? - dans Central Park où elle déambulait comme une âme en peine sous la neige artificielle. Souvent, elle revenait à l'endroit où aurait dû se tenir l'autel, et où elle ne dirait jamais oui à Giuseppe. Et souvent, elle se recroquevillait dans sa chambre pour pleurer celui qu'elle aimait et qu'elle avait perdu à jamais.

Et puis ce jour-là, elle décida que vivant ou mort, elle était son épouse. Elle aurait dû l'être en tout cas. Alors elle le serait. Ses papiers londoniens portaient déjà le nom de Mancini, et désormais, ce serait le nom qu'elle porterait, et non plus son nom de jeune fille, Ravelli. Il était peut-être mort là-bas, en Angleterre, mais il était vivant, dans son coeur et dans sa tête. Et par cette anneau d'or qu'elle passa à son annulaire gauche, elle devenait sa veuve.


Dernière édition par Adalgisa Mancini le Ven 26 Fév 2010 - 11:13, édité 12 fois
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:15

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|- I've had my chances and I've taken them all -|
    « A défaut d'avoir quelque chose de concret auquel me raccrocher, je m'en étais remise à mon intuition. Après tout, on parle bien d'intuition féminine, pour ma part, je ne fonctionnais plus que comme ça. Et il n'y avait plus personne pour me contredire à présent, ni pour évoquer les brisures qu'il pouvait y avoir dans les boules de cristal : l'avenir n'était pas tracé, on en faisait ce qu'on en voulait. Et pour ma part, j'avais déjà lancé les dés plusieurs fois, jusqu'à en être ici, à New York, si loin de ceux que j'aimais. Il faut croire que j'ai peu de chance aux dés du destin... »
~ 31 décembre 2276 :

Elle avait repris la danse dans une petite école de quartier. D’élève, elle était passée prof quand la plus âgée avait pris sa retraite, et elle s’était remise à la danse sur glace. Combien de fois s’était-elle demandée comment elle avait pu tenir sans ça ? Car ça, c’était toute sa vie, ou au moins tout ce qui lui en restait. Veuve entièrement vêtue de noir, elle virevoltait sur la glace, l’esprit ailleurs quand on l’apostropha, la comparant à une artiste italienne. Elle avait sursauté, tellement absorbée par sa danse qu’elle en avait oublié le monde extérieur et les gens autour d’elle. Et comme elle ne maîtrisait pas bien son pouvoir la surprise le déclencha. Entre elle et le charmant jeune homme qui avait su déceler ses origines, un morceau de la glace de la patinoire avait fini en flaque d’eau qu’elle se hâta de retransformer avant de provoquer un accident. Mais ce fut suffisant pour que l’air charmeur du jeune homme se transforme en peur panique et qu’il recule, ou plus exactement pour qu’il tente de reculer car déjà collé à la rambarde.

Combien de fois s’était-elle excusée de sa maladresse ? Ni lui, ni elle ne saurait le dire, mais elle tenait à se faire pardonner, lui expliquant elle ne savait combien de fois qu’elle était désolée. Au début, il voulait s’enfuir, réellement, mais devant l’insistance de la jeune femme - ou plus exactement son harcèlement - il accepta au moins de prendre un café avec elle, l’air amusé devant son acharnement. Son sourire fut mal interprété par la napolitaine d’origine qui y vit une moquerie et qui était assez susceptible, alors elle tourna les talons et prit la direction inverse. On ne se moquait pas d’une Ravelli sans contrepartie. Finalement, il n’avait qu’à le boire tout seul son café. Mais il la retint, s’excusant de l’avoir vexée - ce qui, à ses yeux à lui, ne rendait la situation que plus comique encore - et il l’emmena boire ce fameux café. La discussion tourna autour de leurs métiers respectifs et elle finit par lui dire :

- Aspetti. Pour la prochaine fois que vous voudrez m’empêchez de partir.

Et finalement, c’est lui qui régla la note car lorsqu’il vit son alliance, il se montra plus froid et distant vis-à-vis d’elle, qu’au début de leur conversation. Evidemment, Ada ne comprit pas le pourquoi de ce soudain changement d’humeur, ou plus exactement, le comprit de travers, pensant que sa conversation sur la danse et les langues vivantes comparées aux prestations d’un avocat importunait Kyle puisque c’était ainsi qu’il s’était présenté. Alors elle prit congé avec la même froideur, lui laissant sans s’en rendre compte la note.

Ce ne fut qu’arrivée chez elle, à force de ruminer cette conversation qui avait pourtant si bien commencé et en se regardant dans le miroir qu’elle comprit. L’anneau qui lui servait d’ordinaire à faire fuir les importuns avait fait fuir ce charmant jeune dont elle ne connaissait même pas le nom de famille. Elle s’en voulut aussitôt, de ne pas avoir compris, de ne pas avoir cherché à comprendre plus précisément pourquoi il était si distant, de ne pas le lui avoir demandé, tout simplement. Et comme elle ne savait de lui que son prénom et sa profession, elle n‘avait aucun moyen de le contacter pour réparer les choses, repartir à zéro avec ce charmant jeune homme.

L’année 2277 débutait sur une note bien nostalgique pour l‘italienne. Elle arpentait Central Park en espérant y croiser Kyle, au moins pour s‘expliquer. Elle espérait aussi un contact de sa sœur, ayant fait son deuil de Giuseppe, mais n‘ayant pas encore osé appeler à la maison, de peur de l’accueil qu’on lui ferait. Et elle ne voyait pas comment elle pourrait renouer contact avec l’autre rosa nera, on lui avait dit qu’elle avait déménagé quand elle avait tenté d’appeler à leur ancien appartement.

Et ce jour-là, alors qu’elle était particulièrement songeuse, elle ne vit pas le jeune homme qui avançait face à elle, et le heurta de plein fouet, s’excusant mille fois des papiers qu’elle lui avait fait lâcher avant de relever le regard et de reconnaître ce visage, et ces yeux surtout.

- Tenez, fit-elle en lui rendant son bien.

Elle baissa aussitôt le regard sur son alliance et joua avec un instant avant de lui expliquer.

- Je la garde en souvenir de mon fiancé, mais il ne reviendra pas. Soit il est mort soit il est devenu errant, ce qui ne change pas grand-chose au fond. Elle me sert davantage de repoussoir aux importuns mais elle a trop bien fonctionné sur vous et pas assez sur les deux derniers lourdauds qui sont venus m’accoster cette semaine.

*En fait, garder l'alliance, c'est nul : ça empêche pas les balourds de venir me saouler, mais ça fait fuir les mecs bien* commença-t-elle à penser.

- Je ne voulais pas vous déranger et... Enfin ça n'a sans doute plus aucun intérêt pour vous maintenant, mais... je voulais juste que les choses soient claires, c'est tout. Bonne soirée, Kyle.

Pourquoi avait-elle ainsi pris la fuite? Elle n’en savait trop rien. Ce qu’elle savait en revanche, c’est qu’il ne l’avait pas poursuivie.

~ 20 mars 2277 :

Buon compleanno !

Ou pas. Ca ne pouvait pas être un vrai anniversaire. Il n’y en aurait plus jamais, sans doute. Pas sans sa famille, pas sans Giuseppe. Qu’est-ce que Carolina lui aurait inventé, si elle avait été là ? Il valait mieux ne pas y songer… Au lieu de tout ce que sa cadette aurait pu imaginer, elle avait planifié une soirée simple, et seule. Elle avait prévu d'aller voir un film – un soap pour adolescents - de prendre un verre quelque part en ville, et de rentrer chez elle, seule. De toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire, sinon danser seule dans appartement, mais ça, elle le faisait déjà tous les jours.

Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'il lui viendrait en aide pour la débarrasser d'un de ces lourdauds qui ne comprenaient jamais que non, ça voulait dire non, merci, au revoir. Et elle avait passé une soirée de rêve, un peu à l'image de celle du film qu'ils avaient été voir ensemble. Kyle. L'homme de la patinoire dans les prunelles d'or duquel elle ne pouvait que se perdre. Et s'y perdre, elle l'avait fait, bien plus que ce que le sens commune l'eût voulu. Il l'avait raccompagnée jusqu'à chez elle, mais plutôt qu'une chaste bise sur la joue, ce sont ses lèvres qui effleurèrent les siennes, légèrement tout d'abord, puis passionnément. Et pour la première fois depuis Giuseppe, elle ne passa pas la nuit seule.


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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:16

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|- Chances are you'll find me somewhere on your road tonight -|
    « Un ami. Quelqu'un vers qui me tourner en cas de besoin. Voilà comment je considérais Kyle, même si nos soirées dérapaient parfois en relations charnelles. Mais il n'était qu'un ami, malgré tout. Parce que je ne voulais pas m'engager de nouveau et souffrir encore comme à la disparition de Giuseppe. Et parce que ça lui convenait très bien, à lui aussi... »
~ 21 mars 2277 :

Elle l'avait regardé dormir quelques instants, puis s'était levée, laissant un moment avec son numéro de téléphone, et précisant qu'il n'avait qu'à claquer la porte en partant. Elle était partie pour ses premiers cours de danse, et avais eu un sourire un peu niais sur le visage lorsqu'elle pensait à lui. Elle se demandait parfois s'il l'appellerait, un de ces quatre, ou s'il n'utiliserait jamais son téléphone pour la contacter. En tout état cas, elle avait conscience d'au moins une chose : elle avait changé. Et cet anneau qu'elle portait à la main gauche ne signifiait plus rien. D'ailleurs il était resté sur la tablette de la salle de bain.

Non, elle ne voulait pas d'une vraie relation amoureuse. Elle avait déjà tenté et ça ne lui avait pas réussi, alors non, elle ne voulait pas considérer Kyle comme un petit ami potentiel. D'ailleurs, il ne l'avait pas rappelée. Mais parfois, elle arpentait les allées de Central Park en se demandant si elle allait le croiser. Elle ne savait pas dire si elle aimait toujours Giuseppe. Une part d'elle l'aimait encore et l'empêchait toujours de revendre cet anneau d'or qui trônait dans la salle de bain, mais parfois, oui, elle pensait à Kyle et à son anniversaire qui avait fini de façon bien plus agréable qu'elle n'eût pu l'imaginer.

Et puis il avait commencé à la rappeler, de temps en temps, pour prendre des nouvelles, pour la voir parfois, et plus si affinités, certains soirs. Ils n'étaient amants que quelques fois, simple amis la plupart du temps, et ça lui convenait très bien comme ça. Mais parfois, elle regrettait de ne pas lui avoir demandé son numéro, que ça ne soit pas toujours lui qui décide de leurs rencontres ou qu'elles ne soient plus des hasards au gré de Central Park.

Ce soir pourtant, ce fut bien par hasard qu'elle le croisa à Central Park. Non, cette fois, elle ne le heurta pas, mais s'arrêta en le voyant arriver, souriante. Il lui avait rendu son sourire et avait proposé un café chez lui, cette fois-ci. Bien sûr, elle avait accepté, sans savoir cependant ce qui l'attendait.

Car Kyle habitait à un étage élevé de sa tour et qu'il lui fallut prendre son courage à deux mains pour monter avec lui dans l'ascenseur. Elle avait commencé à ventiler, et à se serrer contre lui, s'excusant pour la gêne occasionnée, expliquant simplement qu'elle était claustrophobe. Il avait passé un bras autour de ses épaules et elle avait prié pour que tout s'arrête vite, qu'elle puisse sortir rapidement de cet engin de malheur.

Et enfin ils y étaient, à cet appartement qu'il occupait seul, avec une vue assez agréable d'un New York sous le soleil couchant artificiel. Hors de la petite cabine, un anxiolytique sous la langue et les bras de Kyle qui vinrent se poser sur ses épaules, elle observait la ville. C'était tout simplement magnifique. Et cet appartement n'avait rien à voir avec le sien, plus réduit et à un étage très inférieur qui lui permettait d'y accéder par la cage d'escalier plutôt que par ces petites boîtes qui pouvaient tomber en panne et vous garder enfermés des heures durant.

- Ca va mieux ?

Il était si attentionné... mais c'était normal entre amis, n'est-ce pas ? Elle avait été comme ça avec Laurina, elle aussi. Bon, ça dérapait parfois, mais elle considérait Kyle comme un ami, le seul qu'il lui restât d'ailleurs, maintenant qu'elle n'avait plus de nouvelle de l'autre rosa nera. Et ce soir comme bien d'autres, ils ne s'en tinrent pas au café et dérapèrent une fois de plus...




Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:10, édité 6 fois
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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:16

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|- I've been scared for me, now I'm scared for you -|
    « Je ne pensais pas qu'un jour, je pourrais dire du mal de Giuseppe. Il était mort pour moi, et j'avais pansé mes blessures liées à sa disparition dans les bras de Kyle, mais il avait été mon premier véritable amour, et c'était toujours ainsi que je le voyais. Jusqu'à ce que je me décide à trier les affaires qui lui appartenaient et à en faire don à une association caritative. Et parmi les vêtements qu'il ne porteraient plus et les livres qu'il ne lirait plus, il y avait cette boîte maudite. »
~Avril-mai 2277 :

Il en avait fallu des jours de tri pour mettre de côté les affaires de Giuseppe. Les associations caritatives commençaient à connaître son visage, et certaines de leurs bénévoles au faciès parfois fermé lui accordaient même quelques sourires, à force. Et puis elle avait revendu leurs alliances qui ne serviraient plus jamais. Elle en avait profité pour s'acheter une nouvelle paire de chaussures, couleurs corail, qui allaient parfaitement avec la robe qui lui avait tapé dans l'oeil la semaine précédente. Elle comptait également rendre l'appartement. Il était trop grand pour elle, et destiné à Giuseppe. Trop de souvenirs s'y entassaient, il fallait qu'elle déménage. Et puis il y avait cette boîte qu'elle n'avait jamais ouverte et dont elle ignorait le contenu, qu'il lui avait demandé d'emmener parce qu'il en aurait besoin dès son arrivée. Elle avait fait comme il le lui avais demandé : elle n'avait jamais cherché à savoir quel en était le contenu. Mais ça n'avait plus d'importance à présent, et comme pour le reste, il fallait qu'elle s'en débarrasse. Elle savait qu'elle ne pourrait pas la mettre de côté dans son esprit si elle ne savait pas ce qu'elle cachait et de toute façon, Giuseppe n'était plus là pour le lui interdire alors elle l'avait ouverte. Et en lisant les documents qui s'y trouvaient, elle avait paniqué. Une partie de la boîte et des feuilles manuscrites s'étaient retrouvées couvertes de glace et elle avait porté une main à ses lèvres, comme pour s'empêcher de crier.

C'était impossible, il ne pouvait pas avoir fait ça. Et pourtant ce qu'elle tenait encore en main en attestait : les plans étaient ceux de bâtiments importants de Milan, Rome et Venise, les autres documents, des explications sur la manière de procéder pour confectionner des bombes et enfin un plan d'attaque qu'il devait sans doute avoir à transmettre à quelqu'un. C'était donc ça, son affaire urgente qui l'avait empêché de la rejoindre à New-York ? Des projets terroristes à l'encontre du pouvoir italien ? Des larmes coulèrent sur ses joues et se transformèrent en perle de glace avant d'arriver à son menton.

Elle les avait tous lu, un à un, avant de les déchirer en menus morceaux, effaçant les preuves de sa participation non-voulue à des plans terroristes. Sans le vouloir, elle gelait tous les morceaux, la colère déclenchant son pouvoir, et puis elle mit le tout dans une poubelle de métal et y mis le feusur le balcon, de sorte que l'alarme incendie ne se déclenche pas.

Et puis une peur panique l'étreignit, malgré ses précautions. Et si elle était recherchée ? Et si les gens que Giuseppe connaissait la retrouvaient ? Et si Kyle finissait par être impliqué ? Non, il en était hors de question. Elle craignait pour son propre salut, mais plus encore pour celui de l'avocat, et il e lui vint pas un instant à l'esprit de lui demander de l'aide, comme le font généralement les amis. Bien au contraire, elle décida de s'éloigner de lui, d'éviter qu'il ne soit lui aussi en danger.

Le déménagement terminé, elle ne lui communiqua pas sa nouvelle adresse, ne lui demanda pas d'aide, et surtout, elle ne répondit plus à ses tentatives de contact. Dès qu'elle voyait son visage sur le téléphone, elle pleurait, mais coupait la sonnerie. Elle n'avait qu'un ami, et se trouvait contrainte à mettre un terme à tout ce qui s'était passé ces derniers mois. Tout ce qui l'avait rendue heureuse depuis qu'elle avait quitté Londres.




Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:10, édité 5 fois
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Killian T. E. Calgarry
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:16

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|- Ho bisogno di te -|
    « Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi seule que pendant ces quelques derniers mois. Je ne pouvais pas joindre Kyle sans le mettre en danger. Je ne savais pas comment joindre Laurina. Et je n'osais pas appeler à la maison pour avoir Carolina. Même la danse, sur les planches comme sur la glace, dans laquelle je me plongeais toute entière ne compensait pas ce vide. »


~ 02 juin 2277 La solitude lui pesait plus qu'elle ne l'aurait jamais pu imaginer. Et sans Kyle qu'elle refusait de mettre en danger, elle en arrivait à regretter de n’avoir pas écouté sa famille concernant son Black-Eyed Boy, plus dangereux qu'elle ne le pensait. Et paradoxalement, elle regrettait aussi de s’être éloignée de Kyle, se forçant à se convaincre que c’était mieux ainsi. Pour lui, pour qu'elle ne l'entraîne pas dans un monde de terreur au moindre regard un peu trop appuyé. Et Caro ? Il lui fallut se faire violence pour tenter de la joindre le jour de son anniversaire.

Elle avait appelé une première fois. En voyant son visage, celui de sa mère se ferma, et elle coupa la communication aussitôt. Adalgisa insista, demandant avant qu'elle ne coupe à sa mère des nouvelles de Carolina. Et les mots qu'elle entendit lui glacèrent le sang.

- Carolina ? Elle n'est plus là depuis longtemps, elle est partie à ta recherche. Et à cause de toi, il lui est peut-être arrivé malheur.

Fin de la communication. Les larmes roulèrent sur ses joues, qu'elle tenta avec succès pour une fois de ne pas geler sur son visage. Que pouvait-il être arrivé à Caro, à sa si chère Stella Gemella ? Où était-elle partie la chercher ? Trop loin de New York pour que son pouvoir ne fonctionne, manifestement. Un lourd sentiment de culpabilité pesa sur ses épaules. Elle avait besoin d'en parler, de se décharger de ce poids et de sa tristesse et elle ne voyait qu'une personne capable de remplir ce rôle, mais elle s'était juré de ne pas le mettre en danger. Alors elle resta repliée sur elle-même et sur la danse, pendant quelques semaines encore, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

Elle avait fini par l'appeler et par tomber sur une messagerie. Elle n'avait pas laissé de message. Elle avait rappelé, un peu plus tard, et était de nouveau tombée sur sa messagerie. Et elle avait retenté, encore, et encore, et encore.

- Kyle ? C'est ta messagerie, je ne sais pas si tu m'entends... Je t'en prie si tu es là, décroche...
- Kyle ? Allo ? S'il te plaît, réponds-moi...
- Allo ? C'est encore Ada... Il faut que je t'explique... mais pas comme ça... Je suis désolée... Tu peux ne pas me croire, mais s'il te plaît, décroche...
- Je sais que j'ai fait la morte ces derniers mois, mais c'était pour une bonne raison... et j'ai un service à te demander, je ne sais pas à qui d'autre m'adresser...
- Oublie le service, laisse-moi seulement t'expliquer... Kyle, je t'en supplie décroche...

Combien en avait-elle laissé, des messages de ce genre ? Combien de fois était-elle restée à l'entrée de son immeuble en espérant le voir passer la porte et pouvoir lui parler ? Combien de fois était-elle entrée en même temps que quelqu'un d'autre pour monter jusqu'à son étage, laissant des larmes hystériques couler lorsqu'elle eut frappé à sa porte sans réponse et s'y était adossée, à genoux, écrasée par son absence et sa phobie ? Elle ne les comptait plus. Tout ce qu'elle savait, c'était que toutes ses tentatives avaient été vaines.




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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:17

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|- I'm catching up on you -|
    « Je ne suis pas une Ravelli pour rien. Oui, je suis passée par une phase de désespoir quelques semaines, en ne recevant aucune réponse de Kyle, et en n'ayant toujours aucune nouvelle de ma soeur. Mais je ne me suis pas arrêtée là. Je suis plus forte que ça. Quoi que mes parents puissent en penser, je retrouverai ma soeur jumelle, ma rose noire et ma boule de cristal, je me l'étais promis. »
~ Juin-juillet 2277 :

Combien de messages avait-elle laissé ? Elle ne les comptait plus. Elle savait juste qu'il lui manquait terriblement, et si elle refusait de se l'avouer, elle commençait à s'apercevoir qu'elle le considérait sans doute un peu plus que comme un ami... Sauf qu'il n'avait manifestement plus envie de la voir.

Alors elle s'était mise à la recherche de Carolina, appelant ses anciens propriétaires pour savoir si elle n'avait pas mis les pieds à Londres, en vain. Que pouvait-elle faire de plus ? Elle avait cherché un moment avant de savoir comment faire. Si elle ne retrouvait pas la trace de sa Stella Gemella, celle-ci, partie à sa recherche, pouvait entendre parler d'elle.

Dès lors, elle passa à peu près tous les concours de danse classique, moderne et sur glace qu'elle put, jusqu'à ce qu'on la remarque, qu'elle passe à la télévision. Tant et si bien qu'elle s'était vue offrir un poste de chorégraphe au conservatoire de danse de New York pour une comédie musicale en vogue et qu'un jeune danseur très prometteur lui avait demandé d'être sa compagne sur la glace pour les prochains concours. Elle avait dit oui à tout, travaillé d'arrache-pied pour être la meilleure, pour qu'on l'interviewe et qu'elle puisse faire passer son message. Et il n'avait pas fallu bien longtemps pour que cela arrive. La danse avait toujours été son truc à elle, comme la musique à Marco, le théâtre à Sofia et la peinture à Carolina, elle n'avait eu aucun mal à reprendre, bien qu'elle ne fut plus si jeune.

Alors au cours d'une interview on lui demanda si elle avait un message à faire passer et de l'anglais, elle passa à l'italien :

- Je voudrais retrouver mon étoile jumelle, ma rose noire et ma boule de cristal.

On lui avait demandé des explications qu'elle avait refusé de donner. Stella Gemella, Rosa Nera, Palla di Cristallo... Son monde se réduisait à ces trois personnes, mais elles lui manquaient terriblement. Et quand elle dansait sur scène, c'était pour eux. Et quand elle virevoltait sur la glace, c'était pour eux. Et quand ses grands yeux sombres se posaient sur une caméra, c'était pour qu'ils les voient, en vain. En tout cas jusqu'à aujourd'hui.





Dernière édition par Adalgisa Mancini le Jeu 22 Oct 2009 - 22:59, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Fiche   Fiche EmptyVen 16 Oct 2009 - 23:25

Fiche Rp

|- Intuition - Exemple RP -|
Buon compleanno !

Ou pas. Ca ne pouvait pas être un vrai anniversaire. Il n’y en aurait plus jamais, sans doute. Pas sans sa famille, pas sans Giuseppe. Qu’est-ce que Carolina lui aurait inventé, si elle avait été là ? Il valait mieux ne pas y songer… Au lieu de tout ce que sa cadette aurait pu imaginer, elle avait planifié une soirée simple, et seule. Un film – un soap pour adolescents, plein de bons sentiments, d’humour et de romance, venait de sortir, parfaitement ce qu’il lui fallait pour passer un moment sans réfléchir – et un verre et elle rentrerait. Impasse sur le dîner, seule, ça ne rimait à rien, déjà que le verre, elle hésitait, mais bon, c’était son anniversaire après tout, il fallait marquer le coup. Quoique si on lui avait demandé pourquoi, elle aurait eu bien du mal à répondre. C’était vrai, après tout : pourquoi ? Pourquoi fêter une nouvelle année quand tous les jours se ressemblaient ? A quoi ça servait de célébrer un an de plus, quand on n’avait personne avec qui le partager ? Ca n’aurait rien changé, si elle était restée à l’appartement comme d’habitude, elle aurait pris un an de plus de la même manière. Et ça n’allait pas rendre l’atmosphère plus détendue, plus joyeuse ou quoi que ce soit du genre qu’elle se soit décidée à sortir, même pour aller regarder un film dont elle ne se souvenait déjà plus du pitch. Une nuit à New-York disait le titre. Un truc sur la musique et une rencontre. Elle ne se souvenait pas de plus, et à vrai dire, ça n’était pas bien important.

Ce qui était important, pour l’instant, c’était le type derrière elle, dans la file d’attente. Elle n’avait pas eu besoin d’entendre parfaitement les messes basses qu’il faisait à ses potes derrière lui, ni de voir plus qu’un bref coup d’œil à sa silhouette pour comprendre que tôt ou tard, il allait passer le cap du simple matage en règle à l’abordage. Et l’argument « j’attends quelqu’un » risquait rapidement de tomber à l’eau une fois qu’elle n’aurait pris qu’une place au guichet. Pas moyen d’être tranquille dans cette ville, c’était impressionnant. Il fallait toujours batailler, mettre les points sur les i, avec plus ou moins de virulence. Souvent plus que moins, d’ailleurs. Elle commençait tout juste à s’adresser à la billettiste, s’approchant du guichet quand il passa à la vitesse supérieure. Elle aurait dû s’en douter, tiens ! Elle fit un signe de la main à la jeune femme derrière la vitre pour lui signifier qu’une place suffirait, lui ayant déjà indiqué le film, écoutant à peine les propos du type en question.

- Je vous offre la place mademoiselle, on ne laisse pas une si jolie fille toute seule au cinéma…

Le ton de voix et la remarque à deux balles… Elle leva les yeux au ciel, ses doigts tapotant sur le comptoir comme si ça avait pu permettre à ce type de remarquer plus facilement son alliance. Peine perdue, son regard fixait son visage et sa poitrine alternativement.

- Mi scusi, ma… chez moi, quand on s’inquiète de la bienséance, on regarde les gens dans les yeux, quand on leur parle. Et on commence par se présenter et dire bonjour. Donnez-moi une seule bonne raison d’accepter de passer outre ces manquements et le manque de tact évident concernant l’intérêt purement physique que vous attribuez aux femmes, et d’accepter votre offre. Une seule. Je vous préviens, vous ne partez pas gagnant.

Et son regard en disait long à ce sujet : il valait mieux qu’il se taise, mais elle doutait fortement qu’il en reste là. Elle ne s’avouait pas vaincue pour autant : hors de question qu’un importun de cet acabit l’empêche de se détendre le soir de son anniversaire.

Le type avait passé par diverses expressions, et pour cause. Son sourire de minet avait laissé la place à une expression perplexe comme il devait chercher ce qu'il pouvait lui répondre, manifestement avec quelque difficulté. Un éclat triomphant avait passé dans le regard sombre d'Ada, bien décidée à reprendre son silence à son compte et à clore là cette tentative de séduction à deux balles qui l'agaçait profondément. Sauf qu'après la perplexité, ce fut la colère qu'elle put lire sur le visage de l'homme, sans doute n'appréciait-il pas d'être pris pour un idiot - ce qu'il était pourtant aux yeux de l'italienne - et si elle ne jurait pas vraiment par ses capacités physiques pour se défendre en cas d'agression - car elle commençait à se demander s'il n'allait pas en venir aux mains - elle était prête à sonner l'alarme auprès de la billettiste et à menacer d'appeler la police en cas de besoin. Des classiques qui marchaient à tous les coups.

Sauf qu'elle n'eut pas besoin de les mettre en application, et que ce ne fut pas la voix du type face à elle qui retentit, mais une voix qui rappela à elle un souvenir - plus ou moins enfoui dans sa mémoire - juste après qu'une main se fut posée dans son dos. Un contact qu'elle n'aurait accepté de personne d'autre. Qu'elle ne savait pas trop comment interpréter aujourd'hui, à vrai dire, car les seules entrevues qu'elle avait pu avoir avec Kyle lui laissaient une impression mitigée. Et vis-à-vis de lui, et vis-à-vis d'elle-même. Et cette fois encore, elle hésitait entre l'envie presque viscérale, un certain instinct de survie peut-être, de repousser cette main, et l'agréable sensation d'avoir une sorte de protection. De protection ? Elle n'avait pas besoin qu'on la protège, elle savait très bien se débrouiller toute seule... Pourtant, elle entra aussitôt dans son jeu.

- Ah ! Je commençais à me demander si tu allais pouvoir venir !

Si la jeune femme derrière son guichet avait eu un instant l'air perplexe, il lui sembla bien difficile, par la suite, de ne pas éclater de rire devant la mine déconfite du type qui avait tenté une approche sur la jeune femme d'origine napolitaine. Car c'était une nouvelle expression qui se peignit sur ce visage étranger, mêlant déception, une certaine forme de rage, et un brin d'humiliation. L'avocat demanda alors s'il y avait un problème et un sourire éclaira le visage de la linguiste, qui planta son regard dans celui de l'importun.

- Aucun problème, ce monsieur allait justement regagner la file d'attente, n'est-ce pas ?

Elle n'attendait pas de réponse, c'était évident, et d'ailleurs, le type n'essaya même plus d'en apporter. Il tourna aussitôt les talons, et une fois les places en main, ils firent de même en direction opposée. Ada ne fit aucune mention de la main sur ses hanches, comme ils s'approchaient de la salle. Mais elle fronça les sourcils, comme il ne semblait pas décidé à aller voir autre chose, et qu'elle classifiait clairement ce qu'elle allait voir dans la catégorie « film pour midinettes ».

- Ôtez-moi d'un doute, Kyle... Vous allez vraiment aller voir « Une nuit à New-York » ? C'est... drôle... Je ne vous aurais pas vraiment imaginé aller voir ce genre de film...

Elle secoua la tête comme ils entraient dans la salle, et reprit.

- J'avoue qu'on m'aurait dit que je retomberais sur vous ce soir, je ne l'aurais pas cru... Et vous pouvez récupérer votre main à présent, il ne risque plus de nous voir...

Bon, techniquement, la main de Kyle sur ses hanches ne la dérangeait pas réellement. Mais la façon dont s'était terminée leur première entrevue davantage, et elle préférait que les choses soient claires dès le départ. Enfin pour lui au moins. Parce qu'elle ne l'avouerait pas, mais elle s'était malgré tout posé un certain nombre de fois la question : que se serait-il passé si elle n'avait pas écourté leur première rencontre ? Et à présent, une autre se formait dans son esprit : est-ce qu'il lui proposerait de dîner, par exemple, ensemble ce soir ? Auquel cas, elle n'était pas vraiment certaine de refuser. Pas ce soir. Parce que passer sa soirée d'anniversaire seule devant un film pour adolescentes, et siroter toute aussi seule un verre dans un bar - où elle avait 99% de chances d'être encore accostée par elle ne savait trop quel énergumène sorti d'elle ne savait trop où -, ça n'était quand même pas tout à fait l'idéal. La passer en compagnie d'un jeune homme charmant, évidemment, c'était tout de suite plus alléchant. La soirée, juste pour ne pas être seule. Rien de plus, évidemment.

Il y avait une part d'elle, qui était, au contraire, tout à fait ravie de la tournure que prenaient les choses. Qui avait été déçue qu'il devienne si froid à leur première rencontre, qui avait semé le doute, et fait germer les questions quant à ce qui aurait pu se passer, si elle n’avait porté cette alliance qui avait sonné le glas de leur première entrevue. Une part d'elle qui faisait battre son coeur un peu plus vite à l'exclusivité qu'elle pouvait avoir quant aux actions chevaleresques du sieur Hunch, et qui ne cherchait qu'à laisser complètement le passé derrière elle, à cesser de fuir et de se barricader derrière des murailles qui tenaient plus lieu de prison qu'autre chose. A revivre, vraiment.

Une part d'elle qui avait clairement - tout au moins suffisamment - évoqué son envie de passer cette soirée avec lui, et qui se demandait si le titre du film n'était finalement pas vraiment évocateur de cette soirée. D'autant que seul, il aurait particulièrement détonné dans cet ensemble de jeunes couples et de midinettes à peine sorties de l'adolescence, ou encore dans cette période de leur vie. A deux, ils passaient un peu plus inaperçus...

Un sourire amer se dessina sur ses lèvres quand il commenta son choix de sortie pour une jeune femme seule. Elle garda les yeux fixés sur la salle, répondant d'une voix moins enjouée que précédemment.

- Ah... C'est vrai que j'évite d'habitude... Mais aujourd'hui c'est... spécial...

D'un geste désinvolte de la main, elle voulut signifier qu'il n'était pas utile, ni voulu, de poursuivre la conversation dans cette direction... Elle n'avait pas vraiment envie de lui expliquer que c'était aujourd'hui son anniversaire. Pas envie qu'il ne s'apitoie sur son sort et n'accepte de rester avec elle que par pitié. Sauf que c'était inutile, comme il s'intéressait déjà à répondre à la question de l'emplacement, lui laissant en fait le choix, et à lui proposer du pop-corn, ou autre chose dont elle pourrait avoir envie.

- Là c'est à moi de ne pas savoir quoi vous répondre, d'ordinaire, je ne prends pas le temps d'acheter quoi que ce soit...

Elle haussa les épaules, s'étant de nouveau tournée vers lui. Que pouvait-elle répondre à ça ? Que pouvait-elle faire, face à un tel regard ? Est-ce qu'il se rendait compte que c'était encore plus dévastateur que son jeu de séduction plein d'assurance de la dernière fois, avant qu’il ne redevienne froid en remarquant son alliance ? Vaincue d'avance, elle laissa échapper un soupir et secoua la tête avant de plonger ses prunelles sombres dans les siennes.

- Prenez ce que vous voulez, Kyle, je vous fais confiance...

Le mot était lâché. Une fois encore, elle eût été bien en peine d'expliquer de façon rationnelle pourquoi, de donner une réponse précise à cette question : qu'est-ce qui le lui permettait ? Elle préféra ne pas y songer, laissant à l'avocat le choix de prendre ce qu'il voulait par solution de facilité sans doute, pour ne pas avoir elle-même à choisir. De toute façon, elle n'était pas venue là pour manger. Un sourire, et elle s'éloigna légèrement, cherchant la place idéale. Enfin idéale était un bien grand mot, mais elle n'aimait pas être trop près de l'écran, et pas trop à l'arrière non plus, trop habituée à y rencontrer une faune peu engageante - surtout lorsqu'elle devait l'affronter seule. Elle espérait aussi trouver deux places plutôt centrales et éviter les coups dans le dos, et son regard erra un moment sur les allées avant qu'elle ne se décide, si bien que lorsque Kyle la rejoignit, elle ne s'était installée que depuis quelques instants...

Enfin assise à une place, son sac et son manteau à ses côtés pour garder celle de Kyle, elle triturait machinalement l’anneau qui encerclait son annulaire gauche. Pourquoi est-ce que ça la mettait aussi en rogne ? Après tout, ça changeait quoi, qu’il la voie comme une faible femme ? Faible. Un mot qu’elle n’aimait pas, et qu’elle avait bien du mal à entendre – ou penser en l’occurrence – après ce qu’elle avait vécu. Si elle avait été si faible, elle serait sans doute dans un autre monde, à l’heure actuelle. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, d’abord, qu’il la voie ainsi ? Elle secoua la tête, comme pour se forcer à penser à autre chose, en vain. Si ça n’avait pas été à ses dépends, elle aurait sans doute trouvé son rire craquant, lorsqu'il avait levé les mains comme pour l'empêcher de devenir agressive envers lui quand elle lui avait demandé d'enlever sa main de ses hanches. Ca l’agaçait, ça aurait pu l'amuser, mais non, ça l'agaçait seulement, et elle était prête à rétorquer quelque chose – elle ne savait pas encore quoi - à son retour.

Sauf que lorsqu’il revint auprès d’elle, le « mademoiselle » qui ponctua son entrée en scène s’accompagna d’un regard à sa main gauche et, par réflexe, elle posa son autre main par-dessus, oubliant complètement ce qui l’irritait jusque-là, instantanément alors qu’il détournait le regard. Elle récupéra rapidement ses propres affaires, lui laissant la place de s’installer, repliant son manteau sur sa main gauche, tandis qu’il lui tendait les sodas. Elle en attrapa un, au hasard à vrai dire, et le remercia brièvement avant d’ouvrir tant bien que mal sa boisson, sans réaliser l’attention de son cavalier fortuit tournée vers un couple installé non loin d’eux. Elle portait justement la canette à ses lèvres quand il la tutoya : elle eut un temps d’arrêt et bien du mal à ne pas s’étouffer avec la gorgée qu’elle avala le plus doucement possible avant de tourner son regard interrogateur vers lui.

C’était quoi ça ? Ils ne se connaissaient pas assez pour se tutoyer, et jusque-là, de façon naturelle en plus, le vous avait toujours été de mise. Les seuls moments où ils s’étaient autorisés ce genre de libertés l’un l’autre c’était quand... nouveau temps d’arrêt sur le regard appuyé de l’avocat vers un couple un peu plus loin et réalisation soudaine. Pas qu’elle eût reconnu le couple, simplement que ce regard et l’utilisation inopinée du « tu » étaient sans équivoque. Enfin censément, même si elle avait eu besoin de quelques instants pour comprendre. Elle hocha légèrement la tête, l’air neutre, bien qu’elle n’en pensât pas moins. Ils ne pouvaient donc pas être tranquilles cinq minutes ? Mais tranquilles pour quoi au juste ? Elle lui sourit, un sourire un peu forcé, mais plutôt convainquant. Rien à voir avec ceux du café, complètement sincères. Et elle répondit finalement à sa question sur sa journée.

- Oh... Rien de bien particulier, à part un certain abordage pas très délicat… La routine habituelle, quoi. Et toi ? Dure journée ?

Le brouhaha ambiant se calmait à présent que les publicités et bandes annonces touchaient à leur fin et après un dernier regard et un sourire un peu embarrassé à vrai dire, à l’attention de Kyle, elle reporta son attention sur l’écran. Embarrassé, parce qu’elle avait rarement été au cinéma en compagnie de quelqu’un d’autre que sa sœur, Laurina ou Giuseppe, et que si concernant sa sœur ou Laurina, il n’y avait évidemment aucune équivoque, la compagnie de Giuseppe n’avait jamais été autre que romantique. Ce soir, c’était différent. Il n’y avait rien de spécial avec Kyle, ni lien familial, ni amitié de longue date, ni sentiments particuliers qui les liaient. Simplement le hasard de quelques rencontres, une romance devant laquelle ils allaient passer près de deux heures, et un jeu bizarre pour éloigner les importuns. Rien de spécial donc...

Le noir s'était fait dans la salle, les dissimulant aux yeux du couple indiscret. Et le film avait commencé. Elle n'avait pas été déçue. Elle qui voulait quelque chose de simple, juste pour se détendre, sans chercher plus loin, elle était servie. Et les acteurs n'étaient pas mauvais - ce qui était souvent le cas dans les comédies romantiques pour adolescentes - en prime. Même si certaines ficelles du scénario restaient prévisibles, ça ne l'avait pas empêchée de sourire au ton humoristique de bien des scènes. De rire, même, une fois. Par réflexe, elle avait porté la main à ses lèvres, puis jeté un coup d'oeil à Kyle, à côté d'elle, l'air absorbé par le film.

Pour être tout à fait honnête, des coups d'oeils, elle en avait jeté plus d'un, curieuse des réactions du jeune homme devant le film pour midinettes qu'elle avait bien du mal à imaginer figurer dans sa vidéothèque. Et il avait vraiment eu, à chaque fois, l'air absorbé par le film. Passionné eût été un bien grand mot, mais ce qui se déroulait sur l'écran, contre toute attente, semblait vraiment trouver de l'intérêt à ses yeux. C'était loin d'être un chef-d'oeuvre, songeait-elle, mais pour ce qu'on demandait à ce type de film, il atteignait son but, même si le dénouement était prévisible. C'était tout ce qu'elle voulait, ce soir : se détendre, rire, être émue. Ne pas penser à tout le reste. Et ça fonctionnait. La scène de baiser finale lui arracha même un sourire attendri. Dans son regard, il devait y avoir quelque chose qui semblait vouloir dire : « Ca, ça n'arrive que dans les films... ou ça dégénère après ». Mais c'était aussi ce qui faisait qu'on aimait bien ce genre de romance : ça faisait rêver, au moins quelques instants. Et elle avait bien besoin de ces petits moments-là, de temps en temps, pour compenser le reste.

La réalité la rappela bien vite à l'ordre quand un contact se fit sur sa main plongée dans le paquet de pop-corn. « Une dernière », s'était-elle dit, et à cet instant, elle songea qu'il eût mieux valu s'abstenir. Son regard se releva pour se planter dans celui de l'avocat, à peu de choses près comme lorsqu'il lui avait répondu quelque chose comme « heureux de pouvoir finir la soirée avec toi », tout à l'heure, pour jouer le jeu devant le couple qui les observait. A cet instant-là, son coeur avait manqué un battement, bien qu'elle lui eût simplement souri, comme si ça avait été tout naturel qu'il lui tînt ce genre de propos, comme si ça avait été tout naturel qu'elle en soit ravie. La pénombre avait alors dissimulé le rose qui lui montait aux joues et le film lui avait servi d'échappatoire. Maintenant au contraire, les lumières se rallumaient et ses prunelles sombres ne parvenaient pas à se détacher de la palette d'ocre et de vert des siennes. Il avait relevé la main, instinctivement, et s'était excusé. Elle avait eu la même réaction, de moindre ampleur cependant, ses doigts ayant fini par se poser sur le bord du paquet.

- Vas-y... fit-elle finalement, après sans doute quelques secondes de silence de trop, en écartant finalement sa main, un léger sourire sur les lèvres.

La salle commençait à se vider, et, en définitive, il ne lui venait plus à l'idée de grignoter encore du pop-corn, même s'ils étaient loin d'avoir fini le paquet qui trônait entre eux. Elle détourna finalement le regard comme le couple se levait enfin à son tour pour regagner la sortie, et les observa s'éloigner. Elle se leva alors après une nouvelle seconde d'hésitation pour enfiler son manteau. Tout comme à la patinoire, elle retira les cheveux pris dans son col d'un geste gracieux de la main, puis esquissa un nouveau sourire embarrassé. Il n'y avait vraiment plus grand monde à présent, un ou deux puristes attendant la toute fin du générique pour s'éclipser seulement, et elle ne parvenait pas à se décider à partir. Sortie d'ici, elle terminerait sa soirée d'anniversaire comme elle l'avait prévue, seule devant un verre avant de fuir les beaufs qui viendraient à coup sûr l'accoster et regagner l'appartement. Un soupir passa ses lèvres : la perspective lui semblait bien moins alléchante à présent, et elle avait bien du mal à vider les lieux.

Lieux qu'ils quittèrent finalement ensemble, côte à côte, au cas où les indiscrets ne les épient jusqu'au bout. Le paquet de pop-corn en main - elle refusait de le laisser jeter - elle avait avancé de quelques mètres, jusqu'à un clochard installé un peu plus loin et le lui avait tendu. Ca n'était pas du grand luxe, mais ça lui ferait toujours un petit quelque chose dans le ventre ce soir... Ca et les dix dollars qu'elle y glissa en prime. Ils étaient à quelque distance du cinéma, à présent, il n'y avait plus vraiment de risque, plus de raison pour qu'il vînt à son secours.

- Merci Kyle, commença-t-elle en rajustant sa sacoche, grâce à vous, je commence une nouvelle année sur un souvenir un peu agréable...

Elle avait tenté un sourire, pour dédramatiser ses propos pourtant peu enthousiastes, mais était déjà prête à s'enfuir. Vite. Pourquoi lui avait-elle dit ça ? Elle avait perdu la tête, assurément. Il fallait qu'elle s'en aille, avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne comprenne, avant qu'il ne pose des questions. A peine un geste de la main pour prendre congé et elle avait tourné les talons, priant tout autant pour qu'il la rattrape que pour qu'il ne la retienne pas.

Le regard qu’il avait posé sur elle lorsqu’elle avait quitté le sans-abri pour se tourner de nouveau vers lui la hantait, sans qu’elle parvînt à définir précisément pourquoi. Il y avait cette palette de couleurs qu’il ne lui semblait pas avoir jamais vue ailleurs que dans les prunelles de l’avocat, certes… mais il n’y avait pas que ça. Il y avait une expression qu’elle avait dû déjà surprendre quelque part, mais qu’elle ne parvenait plus à situer, sans doute parce qu’elle rappelait des souvenirs qu’elle tâchait d’enfouir au plus profond d’elle-même, de peur que son masque ne s’effritât. Car si elle avait pu retrouver les souvenirs qui y étaient liés, elle eût compris que ce qu’il y avait là dans les yeux de l’avocat, c’était ce qu’il y avait aussi eu dans son propre regard devant les toiles de Carolina. C’était ce qu’il y avait eu dans son propre regard lorsqu’elle écoutait jouer Marco. C’était ce qu’il y avait eu dans son propre regard lorsqu’elle assistait à une représentation de Sofia. C’était ce qu’il y avait eu aussi dans les yeux de sa cadette, lorsqu’elle venait la voir sur scène, et qu’elle venait la féliciter en coulisses. Et c’était ce qu’il y avait eu dès les premiers soirs, dans ceux de Giuseppe. De l’admiration, oui. Cet engouement inexplicable qui nous liait à un autre, en extase devant ce que cet autre était ou pouvait faire, et dont on se savait incapable. Et il valait mieux qu’elle ne l’eût pas compris encore, en réalité, elle qui n’aspirait qu’à être une jeune femme comme les autres ici, à se fondre dans la masse, pour qu’on oublie, peut-être enfin, ce qu’elle pouvait faire. Et ce qu’elle avait fait.

D'autant que si elle avait compris ce qu'il y avait dans son regard, elle n'aurait sans doute pas compris pourquoi. Donner quelque chose qu'elle ne mangeait pas à quelqu'un qui avait faim, c'était naturel pour elle. Ca l'avait toujours été. Elle avait même été surprise parfois, du refus qu'elle avait dû essuyer, d'un clochard préférant de l'argent - pour manger ou pour boire ? - au sandwich qu'elle lui tendait. Mais ça ne l'empêchait pas de continuer. Parce que ça lui semblait normal. Bien plus que cette idée qu'avaient les restaurants de tout jeter, et de chasser les nécessiteux qui fouillaient dans leurs poubelles. Bien plus que ce qu'elle avait parfois entendu dans le métro : « Lui je lui donne des sous parce qu’au moins il joue bien ». Parce que les autres, ils n'avaient pas faim ? S'ils n'avaient juste rien joué du tout, vous ne leur auriez rien donné non plus ? Elle s'était un peu embrouillée, une fois, avec un couple qui tenait des propos de ce genre... Bref, pour elle, c'était dans l'ordre des choses. Si elle s'était trouvée à leur place, elle aurait aimé que quelqu'un en fasse de même pour elle. Alors tant qu'elle le pouvait, elle aidait. Ca valait ce que ça valait, ça ne changerait pas la face du monde, mais c'était toujours ça. Si elle avait pu, elle aurait sans doute fait davantage, d'ailleurs, auprès d'organismes et d'associations caritatives divers et variés. Ca n'était pas les occasions qui manquaient. Mais elle n'avait pas pu se résoudre à souscrire à quelque chose de ce genre qui impliquait de donner ses coordonnées, postales et bancaires, qui impliquait une traçabilité à laquelle elle se refusait. Elle avait trop peur qu'on la retrouve pour ça et limitait au maximum tout ce qui impliquait la constitution d'un dossier. Elle ignorait encore que ça n'était pourtant pas suffisant pour qu'elle passe totalement inaperçue.

Elle était partie d’un pas vif, fourrant les mains dans ses poches, ses talons claquant sur le bitume. Et pourtant, ni leur clac-clac-clac sonore, ni le brouhaha de la rue ne parvint à couvrir les deux petits mots qui la firent s’arrêter net.

- Atten… Aspetti.

Elle ferma les yeux à son tour, ignorant que dans son dos, Kyle faisait de même et elle resta immobile elle aussi, pendant ce qui lui parut une éternité et qui pourtant ne dura que quelques secondes. Aspetti… C’était aussi étrange que la première fois de l’entendre utiliser (ou essayer à ce moment-là, d’utiliser) sa langue natale. Et perturbant. Parce qu’ici, elle ne l’entendait que chez Mama Regina, napolitaine d'origine elle aussi. Et on ne pouvait pas vraiment avouer que ça sonnait de la même manière, dans la bouche de l’avocat, que dans celle d’une vieille patronne d’un petit restaurant italien près de chez elle qui avait tout de la cantine familiale. Elle aimait discuter avec elle, pouvoir converser dans sa langue, parler de ce qu’elles avaient connu, là-bas en Italie, chacune à leur époque, comparant leurs souvenirs et commentant ce qui avait évolué. Mais ça n’avait simplement rien à voir. Ce tout petit mot avait agi comme une décharge électrique et subitement stoppé son élan. Il résonnait encore et toujours à ses oreilles.

Aspetti. Et pourquoi s’était-elle arrêtée, répondant à son bon vouloir ? Pourquoi n’avait-elle tout simplement pas continué son chemin ? Après tout, c’était bien ce qu’elle avait prévu, en tournant les talons, en prenant la fuite, non ? Peut-être qu’au fond, ça n’était pas tout à fait ce qu’elle voulait… Peut-être qu’au fond, elle savait, comme une sorte d’intuition bizarre, qu’elle ne risquait rien de mal, ce soir, en acceptant une entorse à ses propres règles, et en passant la soirée – sa soirée d’anniversaire, tout de même – en compagnie d’un jeune homme charmant. Peut-être qu’au fond, elle n’avait plus envie d’être seule, et qu’elle pensait pouvoir faire confiance à cet homme-là, qui attendait sans doute une réaction de sa part, maintenant qu’elle s’était arrêtée. D’ailleurs, n’était-ce pas ce qu’elle avait dit dans la salle tout à l’heure ?

Elle se retourna doucement, et revint croiser son regard si particulier pour elle. Il ne semblait pas tout à fait à l’aise, et elle lui rendit son sourire embarrassé.

- Je l’ai bien dit ?

Le sourire de l’italienne s’agrandit comme elle baissait la tête un bref instant. Il y avait l’innocence d’un enfant dans cette remarque, comme lorsqu'il lui avait proposé d'aller chercher quelque chose à boire ou à manger. Elle releva finalement le regard, hochant la tête pour répondre à sa question.

- Perfettamente.

Elle ne savait pas si elle devait revenir vers lui ou rester où elle se trouvait… Dans le doute, abstiens-toi dit-on, et elle ne bougeait plus, ses mains quelque peu crispées dans les poches de son manteau de cuir. Elle savait qu’elle ne voulait plus partir, pas vraiment en tout cas. Mais elle n’avait aucune idée de ce qui allait arriver à présent, et ça l’effrayait un peu.

Nouveau silence qui lui parut de nouveau interminable – si toutefois on pouvait appeler ainsi le bruit des voitures qui passaient à côté et les conversations des passants qui faisaient peu de cas des deux drôles d’énergumènes, prostrés face à face en plein milieu du trottoir, qu’ils étaient – laps de temps pendant lequel elle eut bien du mal à détacher son regard de celui de Kyle. Jusqu’à ce qu’elle réalisât qu’elle le fixait depuis un peu trop longtemps et détournât les yeux, une main quittant ses poches pour venir ramener une mèche derrière son oreille. Un tic qui témoignait de sa nervosité pour qui la connaissait suffisamment. Le regard encore baissé, elle brisa finalement ce trop long silence.

- Et maintenant que vous m’avez empêchée de m’enfuir…

Et nouveau retour de ses yeux dans les siens – pourquoi diable fallait-il donc qu’elle revînt s’y accrocher ainsi, comme un papillon s’approche sans cesse de la lumière ?

- … Qu’est-ce qui se passe ensuite ?

Le temps semblait s’être arrêté, dans cette rue de New-York. Et pourtant les gens continuaient de passer autour d’eux, les voitures défilaient toujours sur la route… Mais il ne bougeait pas. Et pour l’instant, il ne disait rien. Et Ada ne bougeait pas non plus, son regard rivé au sien. Un instant - une minute, une seconde, pas même une fraction de seconde ? - elle se demanda si elle devait prendre la fuite, de nouveau, si ça n’avait pas été qu’une erreur de plus, de s’arrêter à sa demande, de lui demander ce qui allait se passer. Et puis il s’était avancé vers elle, un pas après l’autre, il avait franchi les quelques mètres qui les séparaient, pour s’arrêter à peine à un mètre d’elle, ses yeux mordorés toujours plongés dans les siens. Et puis le contact s’était rompu. Il avait détourné ses prunelles dorées, pour prendre la parole, pas vraiment hésitant, pas tout à fait assuré non plus, et elle avait elle-même détourné les yeux dans le sens opposé.

- Si je vous promets qu’il n’y aura plus jamais de méprise sur vos intentions, accepterez-vous de passer la soirée avec un américain égoïste et beaucoup trop ignorant de votre merveilleuse langue et qui aimerait changer cela ?

« S’il promettait »… une promesse… ça impliquait une certaine dose de confiance, ça, n’est-ce pas ? Alors il voulait qu’elle lui fasse confiance, vraiment ? Elle lui avait pourtant déjà dit que c’était le cas… mais l’avait-elle vraiment pensé ? Tout au moins suffisamment pour qu’on pût aller jusqu’à la promesse qu’il était en train de formuler ? Elle n’en était pas certaine. Et en même temps… elle ne savait pas l’expliquer, évidemment, mais au fond, elle pensait bien qu’elle y croirait, à cette promesse, quelle qu’elle fût. Et quand il reprit ses propres termes de leur précédente entrevue, elle releva finalement les yeux vers lui. Comment pouvait-il vouloir lui promettre une chose pareille, lui assurer qu'il n'y aurait aucune méprise, lui, alors qu’elle n’était pas elle-même certaine de ses propres intentions ?

Il avait lui aussi ramené ses prunelles vers les siennes, et comme à chaque fois, elle était comme hypnotisée par ce regard d’ocre et de bronze. Si elle accepterait de passer la soirée avec lui ? Son cœur fit une nouvelle fois un bond dans sa poitrine. S’il avait seulement su, s’il avait seulement pu se douter que, depuis qu’il avait fait irruption auprès d’elle au début de la file d’attente, c’était tout ce qu’elle avait attendu. Simplement pour ne pas être seule le soir de son anniversaire, entendons-nous bien. Uniquement pour ça.

Qu'est-ce qui allait se passer ensuite, donc ? Il dépeignait de lui un portrait bien trop négatif aux yeux de l'italienne qui esquissa un sourire et secoua la tête.

- Vous êtes bien dur avec vous-même, Kyle, vous n'êtes pas si égoïste puisque vous venez au secours des demoiselles en détresse. Quant à améliorer votre italien...

C'était étrange comme ses pensées tournaient en boucle. Elle avait pensé à Mama Regina un peu plus tôt, et la cantine italienne en question lui semblait toute indiquée pour ce qui concernait la conversation en italien, d'autant qu'il y avait toutes les chances pour que la patronne vienne s'incruster dans leur discussion (ou cours de langue improvisé) à un moment où à un autre. Quoi de mieux pour entendre et apprendre l'italien que l'immersion ? Bon, Mama Regina risquait fort de poser nombre de questions sur le jeune homme qui l'accompagnait auxquelles elle aurait sans doute bien du mal à répondre, mais, aussi étrange que cela pût lui sembler, elle se surprit à penser qu'elle serait ravie de présenter Kyle à cette femme qu'elle considérait un peu comme une seconde maman. Elle hésita un instant avant de finalement lui demander à peu près aussi rassurée que lui juste avant :

- Vous aimez la cuisine italienne ?

Elle l’emmena donc dans la petite cantine italienne à quelques rues de là, où elle fut accueillie à bras ouverts par une femme corpulente du nom de Regina mais que tout le monde appelait Mama. Kyle posa la question plus pour la forme : à l’évidence, Ada venait souvent ici. L’apéritif fut même offert par la maison. Champagne, puisque c’était son anniversaire, c’était la moindre des choses. Mama Regina avait ses protégés, et il était évident qu’elle donnerait jusqu’à son dernier sou pour eux. Ada puis Kyle prirent la tenancière a parti pour régler la note et Mama opina du chef face à l’avocat : quoi qu’en dît sa petite protégée, ça n’était pas aux femmes de payer l’addition. Elle n’arriverait donc jamais à lui rembourser sa dette ?

Sortis de chez Mama Regina, Ada se dirigea tout naturellement vers chez elle, quelques rues plus loin encore et lorsqu’ils atteignirent le seuil elle plongea une nouvelle fois dans l’or de ses yeux.

- Voilà…

Elle ne savait pas quoi dire, et elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait non plus, à vrai dire. Elle voulait de la tendresse, elle voulait ses bras autour de ses épaules, mais elle ne voulait pas d’attaches, ça faisait trop de mal lorsque tout s’arrêtait.

- Voilà, répéta-t-il à son tour, les mains dans les poches.

Il hésitait visiblement lui aussi, s’approcha pour lui faire un baiser sur la joue et elle tourna la tête pour lui offrir ses lèvres. Elle le voulait, lui, pour ce soir au moins.


Dernière édition par Adalgisa Mancini le Mar 20 Oct 2009 - 21:12, édité 1 fois
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Killian T. E. Calgarry
Killian T. E. Calgarry
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