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 Nicholas Carnegie # Nick Irvine

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Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
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MessageSujet: Nicholas Carnegie # Nick Irvine   Nicholas Carnegie # Nick Irvine EmptyMer 7 Aoû 2019 - 14:49

- NICHOLAS  CARNEGIE -

ft. Cole SPROUSE


Nom(s) : Carnegie, le nom de son père, le clan ancestral qu'il doit représenter et faire perdurer. Censément. Plus facile à dire qu'à faire quand on a son espérance de vie. Et les réseaux le connaissent davantage sous le nom Irvine, l'héritage maternel. Deux lignées des anciens clans écossais dont il est censé arborer fièrement les couleurs. Pourtant c'est l'accent londonien qui s'échappe de ses lèvres et lui donnent un peu plus cet air snob qu'il sert à tout le monde. ❇ Prénom(s) : Nicholas Wallace. La victoire, comme son père. Et le guerrier mythique de l'Ecosse. Des noms trop longs, trop pédants, trop lourds à porter, qu'il n'assume pas vraiment. Il n'y a que dans le cadre officiel - et familial mais y a-t-il une réelle différence ? - qu'on utilise encore son prénom complet. ❇ Surnom(s): Nick, plus court, plus simple, plus rock'n'roll aussi. Et il répond davantage à ce diminutif qu'au prénom présent sur ses papiers d'identité. ❇ Âge : 26 ans. La moitié de son espérance de vie. Il a souvent l'impression que c'est déjà le début de la fin. ❇ Date et lieu de naissance : 2 mai 1993 à Aberdeen, en Écosse. Toute sa vie a été partagée entre Londres, la mondaine autant que celle de la nuit, et les landes gelées du nord de l'Ecosse. Il y trouve autant de réconfort que de sujets de haine viscérale. ❇ Nationalité et origines : Ecossais pur souche, autant qu'il le sache, de ce qu'on lui a toujours répété. Londonien de coeur, d'adoption. La capitale britannique lui manque, cruellement. Sa fraîcheur lui manque. Sa grisaille rassurante lui manque. Son ambiance, son phlegme lui manquent. Il étouffe à la Nouvelle-Orléans, à peine son pied s'est posé sur le tarmac. Mais il sait bien qu'il n'est pas prêt de revoir les pays de la rose et du chardon, on le lui a bien fait comprendre.  ❇ Situation matrimoniale : Célibataire. Libre comme l'air et volage... c'est bien tout ce qu'on attend de lui, n'est-ce pas ? Pourtant, au fond, il rêve de rencontrer la personne qui le sortira de la solitude qu'il ne trompe que dans la multitude. ❇ Orientation sexuelle Bisexuel pas tout à fait refoulé, mais clairement pas assumé, plus enclin à apprécier le corps des hommes, dans le plus grand secret cependant, qui dissimule ses penchants inavoués aux bras de jolies blondes de bonne famille, de brune sulfureuses et pétillantes, de rousses flamboyantes et tumultueuses ou de croqueuses de diamant sans âge... qui ne l'accompagnent jamais bien longtemps. ❇ Situation économique : Noblesse oblige, il a grandi dans l'opulence, son quotidien rythmé par ses caprices... à défaut d'obtenir l'affection et l'attention des siens. ❇ Métier : La finance, c'est ce vers quoi on l'a dirigé. Parce qu'il était bon en maths et parce qu'il fallait bien qu'il hérite de l'empire un jour, de toute façon. Diriger l'enteprise familiale, c'est la voie qu'on lui a tracée. Navire auquel il est enchaîné contre son gré. Ses rêves sont tout autres, mais les rêves sont pour les enfants, n'est-ce pas ? Et il y a longtemps qu'il a passé l'âge. ❇ Date d'arrivée à la Nouvelle-Orléans  : Eté 2019. ❇ Lieux de résidence : Londres, sa ville chérie, tellement regrettée. Aberdeen, les terres de son enfance, au souvenir mitigé. Et maintenant La Nouvelle Orléans, abhorrée avant même de la découvrir. ❇ Groupe : Zydeco. La vie est trop courte, la sienne trop programmée par les autres, trop vouée à une fin prématurée aussi. Alors il profite de chaque instant qu'il peut grappiller, pour enfin se sentir vivant, avoir cette illusion de liberté à laquelle il aspire tellement et qu'il lui semble pourtant tellement hors de portée. ❇ Signes distinctifs : Carpe diem en fines lettres sombres, sur l'abdomen, à la lisière de la ceinture, là où personne ne peut le voir... Sauf ses conquêtes nocturnes. Et cet anneau, héritage familial qu'il ne quitte jamais, à l'index gauche et avec lequel il joue souvent. ❇ Crédits profils : Avatar et icons by Sergie ; tartans by scotland.com

Caractère

charmeur ✖ intelligent ✖ baratineur ✖ créatif ✖ susceptible ✖ (hyper)sensible ✖ colérique ✖ arrogant ✖ snob ✖ extraverti en apparence ✖ fragile émotionnellement et physiquement ✖ fier ✖ agile ✖ têtu ✖ plus débrouillard qu'il n'y paraît ✖ rancunier ✖ perfectionniste

Mes anecdotes


1. Le mensonge. Il est réellement né à Aberdeen, comme l'indique son certificat de naissance, mais contrairement à ce que raconte la légende familiale, ce n'est pas le manoir ancestral qui a entendu ses premiers cris, mais bel et bien the Aberdeen Maternity Hospital. Et tout comme il existe une différence de taille entre ce qu'on raconte et ce qui est, il n'est pas réellement le fils de Lorna Irvine et Nicholas Carnegie, mais le deuxième jumeau né d'une fille-mère paumée du nom de Moira McKie, qu'on a gentiment aidée à quitter le pays et dont il ignore complètement l'existence. Il ne sait rien de tout ça, et pourtant, il a toujours eu ce sentiment collant de ne pas être à sa place, de faire tâche. Même avant qu'on ne détecte la maladie.

2. La maladie. Il avait déjà quatre ans quand on a poussé les analyses pour expliquer ses éternelles affections bronchiques et sa faible corpulence. Nicholas est atteint de la mucoviscidose, autrement appelée fibrose kystique, et son espérance de vie n'a rien d'enviable. Sans doute qu'il ne fait pas partie des cas les plus graves, parce qu'il ne s'en sort pas trop mal, après avoir passé le quart de siècle. Mais il sait qu'il est faible, et il sent bien que sa respiration peine davantage ces dernières années. La greffe est envisagée, mais encore faut-il trouver le donneur, et malgré la fortune familiale, il n'est pas le seul à patienter, il le sait. En attendant, il s'en tient au traitement habituel, et à une assistance respiratoire dans les mauvais jours.

3. L'absence. Outre cette impression de ne pas réellement être à sa place dans sa propre famille, il a toujours ressenti un manque, un vide, comme si une part de lui lui avait été arrachée depuis toujours. Son absence. Il l'ignore, ne l'explique pas, pourtant. Et pourtant, étrangement, son ami imaginaire lorsqu'il était enfant se prénommait Jeff. Il était celui qui faisait les bêtises, celui qu'il grondait lui-même, comme si ça pouvait permettre qu'il ne se fasse pas disputer. Les sanctions tombaient quand même. Et Jeff n'existait pas, il fallait qu'il arrête avec ces sornettes. Jeff, pourtant, est toujours avec lui. C'est le nom qu'il a fait graver dans cette chevalière, héritée de son grand-père, seul bien familial qu'il chérit ou presque. Mais, ça, personne ne le sait.

4. Les caprices. On a toujours tout cédé à Nicholas, en terme de caprices, les nourrices craignant sans doute que ses éventuelles plaintes ne leur fasse perdre leur job. Ou peut-être cherchaient-elles à compenser leurs manquements ? Il pouvait bien manger ce qu'il voulait - ou plutôt refuser de manger tout ce qui ne lui plaisait pas - on se coupait toujours en quatre pour lui préparer des plats qui lui conviennent. Il pouvait réclamer tout et n'importe quoi, le lendemain ou le surlendemain s'il n'était pas possible de lui accorder immédiatement, l'objet de ses désirs se trouvait dans ses mains. Mais personne n'a jamais compris que tout ce qu'il demandait, en réalité, c'était l'attention, l'affection de ses parents. Sa mère a mal vécu sa grossesse, et il a toujours eu l'impression qu'elle lui en voulait presque d'être né. Ou peut-être qu'elle lui en veut d'être né malade. Quant à son père... Son père ne sait que lui intimer de bien se tenir, et le montrer en exemple ou menacer du pire s'il déçoit en société.

5. La terreur. Il a une peur bleue de son paternel. Pourtant, Nicholas Carnegie sr n'a jamais levé la main sur lui, jamais eu un mot plus haut que l'autre, non. Non mais les menaces dans ces histoires qu'il lui racontait au pied du lit l'ont terrorisé depuis l'enfance, et il a beau être adulte à présent, il garde comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête la crainte de le décevoir une fois de trop et les répercussions que ça pourrait avoir. Plus lourde encore que la maladie. Et puis c'est lui qui paie ses médicaments, et il ne sait pas s'il survivrait bien longtemps, s'il n'avait plus les moyens offerts par la position familiale.

6. La fureur de vivre. Et en même temps, il a terriblement besoin de vivre. D'expérimenter. De se planter, même, s'il faut. Il joue avec le feu, fume alors qu'il ne devrait pas, cherche l'adrénaline où il peut, pour avoir enfin l'impression d'être vivant. Et pas ce condamné à mort qui s'avance lentement vers l'échafaud tant que la greffe n'est pas à portée. Il sort, boit, baise à tout va, tant que ça reste dans le secret des nuits londoniennes et que personne ne le sait. Il a appris à conduire une moto dès qu'il a pu, pour aller vite, toujours plus vite. Tant qu'il n'est pas encore cloué à un lit d'hôpital. C'est passé comme un énième caprice, et il a pu garder son engin un temps, mais ça aussi, il a dû le laisser derrière lui, et ça le tue.

7. La bonne éducation. Il fallait qu'il soit le fils modèle, au moins en façade. Alors en société, c'est ce qu'il avait l'air d'être. La politesse, les bonnes manières, l'étiquette, il connaît tout ça par coeur. Et il l'envoie bien se faire foutre aujourd'hui, quand son père ne regarde pas trop. Mais de l'éducation d'un fils de bonne famille comme il est, il garde quelques petits apprentissages avec plaisir. Le piano dont il a très vite appris à jouer avec virtuosité. La danse parce qu'il fallait bien occuper les filles des associés et autres amis de la famille. La culture littéraire et artistique, pour pouvoir converser avec n'importe qui sans trop paraître stupide et faire honte à la famille. Et puis il fallait bien emmener ces demoiselles au théâtre, à l'opéra ou au musée, n'est-ce pas ? Il ne l'avouera pas, mais tout ça, ça lui plaît réellement.

8. La mode. Autant que les défilés de mode. Il a un côté fashion victim qu'il fait passer pour une obligation familiale. Mais en réalité, son look est toujours, toujours, parfaitement étudié. Même lorsqu'il sort le soir et revêt un style rock'n'roll, rien n'est laissé au hasard. Jamais.

9. Le jeu. Il est intelligent, on le lui a dit et répété. Il le sait. Ce qu'on sait un peu moins, c'est qu'il n'est pas doué qu'avec les oeuvres de Shakespeare ou de Van Gogh. Il a une réelle appétance pour les chiffres, bien qu'il ne l'ait pas forcément mise à profit de la meilleure façon qui soit. L'adrénaline, avons-nous dit. Vivre dangereusement, jouer avec le feu. Et pourquoi pas jouer tout court, au casino par exemple ? Ca n'était pas la première fois qu'on le sortait d'un établissement après avoir remarqué son manège. Nick compte les cartes. Au black jack, au poker. Ca passe pour de la triche. N'empêche qu'il a pu s'acheter sa bécane comme ça, il y a quelques années, et qu'il envisage très sérieusement de recommencer, ici dans sa nouvelle prison.

10. La punition. Parce qu'il s'est fait choper une fois de trop. Il a été trop gourmand. Son père a étouffé l'affaire, évidemment. Mais la punition a fini par tomber, il fallait bien que ça arrive. Il l'a envoyé au bout du monde. Dans ce trou poisseux qu'est la Nouvelle-Orléans, suffocant. Malgré sa condition et le coût des soins médicaux ici, pire encore qu'à Londres. C'est son nouveau bagne, il en est persuadé. Ce qu'il ne sait pas, c'est que son père adoptif a retrouvé la trace de son jumeau. Et que ça n'est pas pour des retrouvailles chaleureuses et larmoyantes...

11. L'oeil de l'objectif. Son grand-père paternel faisait des photos de charme. Ca fait partie des secrets honteux de la famille, qu'on cache sous le tapis. On cache toujours tout sous le tapis, il n'a jamais compris comment le monticule pouvait continuer à rester invisible. C'est grâce à lui qu'il a découvert ce monde, au-delà des expositions aseptisées auxquelles il était tenu d'assister. C'est lui qui lui a offert son premier appareil, il n'y a pas loin de vingt ans. Avec la musique, c'est une passion qui lui reste. S'il avait eu le choix, il aurait sans doute souhaité devenir photographe ou rockstar. Mais même les encouragements de son ancienne voisine et première conquête n'ont pas pu aller à l'encontre de la pression familiale.

12. Le futur tout tracé. C'est dans la finance qu'on l'a dirigé, c'est ce qu'il doit être. Il est doué avec les chiffres, après tout. Et l'empire familial a besoin de bons gestionnaires à sa tête. Nick devra prendre la relève et faire prospérer l'empire. Tout le monde sait qu'il en est capable. Mais lui n'en a rien à faire. Et il ne sait même pas pour combien de temps il pourrait bien le faire, quand bien même il accepterait...

13. La voisine. Elle était au pair chez les voisins. Elle était plus âgée. Elle avait cet accent latin charmant quand elle lui parlait. Et surtout, elle lui parlait. Elle parlait même à Jeff. Elle lui a fait découvrir le goût d'un vrai chocolat chaud, l'odeur du café, la musique rock qu'il s'est mis à adorer. Il aimait ses cheveux rouges et sa bonne humeur, et s'est trouvé malheureux comme les pierres quand elle a dû repartir en Italie. Elle lui a promis qu'elle reviendrait et elle a fait, alors qu'il avait arrêté d'espérer. Nerina a été sa première fois maladroite et malhabile, mais elle n'a jamais cessé de le rassurer. Elle l'a entendu parler de ce type qu'il enviait tellement et lui a ouvert les yeux sur son attirance. Elle n'a toujours été qu'écoute et tolérance, et elle lui manque, encore aujourd'hui.

14. Le crush. C'était le fils d'un bon ami de son père, prisonnier derrière des barreaux dorés comme lui. Ou en tout cas le croyait-il. Jusqu'au jour où il l'a vu, sur scène, dans un de ces bars-salles de concert qui émaillent les rues londoniennes. Il est resté tout le show à boire ses mots, s'enivrer des mélodies. Et il est rentré chez lui avec la sensation désagréable d'avoir tout foiré, et l'envie irrépressible d'être à sa place autant que de le faire sien. Il ne s'explique pas vraiment pourquoi il n'est jamais venu vers Nathan Keynes, quand bien même il a suivi ses dates de concert, assidu. Peut-être qu'il craignait que la réalité ne soit décevante, peut-être que le fantasme prenait trop de place. Il écoute encore sa musique, piratée lors de plusieurs représentations, même s'il ignore où il est parti après le divorce de ses parents, il y a déjà nombre d'années à présent.

Mon histoire

June 2019

God... Que sa bécane lui manque ! Il déteste tellement les taxis ! Noirs anglais ou jaunes américains, ça ne fait aucune différence. Il a à peine posé son postérieur sur la banquette arrière qu'il compte les secondes jusqu'au moment où il pourra en sortir. Il compte, compte et compte encore. Comme si la lente litanie des nombres s'égrénant dans sa tête pouvait atténuer la colère grondante qui l'habite en permanence. Il a compté très tôt et n'a plus jamais arrêté. Les pas en traversant la rue pour rejoindre Nerina - la seule qui s'y intéressait à l'époque, et accueillait ses décomptes sur ses doigts d'un grand sourire et d'applaudissements. Les marches pour monter à sa chambre dans le manoir familial ou à la fac, comme on compte celles qui mènent à l'échafaud. Même les carreaux sur le mur des chiottes face à lui les soirs de beuverie. Ou les allées et venues de son partenaire, ou les siennes dans l'intimité de sa conquête, quand il ou elle ne parvient pas à le faire déconnecter suffisamment du quotidien.

Ou encore les minutes jusqu'à l'arrivée des secours pour ce pauvre type que son chauffeur a percuté, il y a quelques années.

February 2016

Nick avait été horrifié de la réaction du père de Keynes lors de son coming out, et plus encore de celle du sien face à toute l'histoire. Mais il n'avait rien dit, bien sûr que non. Il n'avait pas avoué qu'il se rendait anonymement sur les lieux de concert du fils du diplomate depuis quelques années déjà, ni qu'il se tapait des mecs, lui aussi, dans l'obscurité de toilettes exigues. Qu'il rêvait d'avoir le courage de se relever comme lui un jour, malgré l'opprobre et le rejet des siens, et de jeter aux orties les directives paternelles pour vivre son rêve. Il n'avait rien dit, et supportait chaque jour un peu moins bien sa couardise.

Et puis ses poumons flanchaient, il se retrouvait à nouveau sous assistance, et il se convainquait qu'il n'avait pas le choix.

Ce jour-là, il avait rendez-vous avec son père, le taxi commandé par lui filait à travers les rues londoniennes, de peur d'être en retard au rendez-vous de Carnegie Sr... Et des répercussions que ça pouvait avoir, sans doute. Nick comptait, comme toujours, particulièrement quand l'ennui le gagnait.

Et puis l'impensable est venu trancher la morosité de son quotidien. Il n'a rien vu venir, à seulement entendu le crissement des pneus brisant net le ronron morne du moteur. Et le choc. Le chauffeur a pilé trop tard, juré, et il est sorti pour se trouver face au corps inerte d'un jeune homme brun guère plus âgé que lui-même. Nick a cru défaillir, il imaginait déjà le type six pieds sous terre. Mais son pouls restait présent, malgré son inconscience. Faible soulagement alors que les secours tardaient à arriver.

Il a fallu attendre les forces de l'ordre et les laisser enregistrer leurs déclarations. Aux dires du conducteur, tout était de la faute de ce pauvre gars, qui s'était soi-disant volontairement jeté sous ses roues. Nick en avait eu la nausée, et il s'était barré avant la fin de la déposition du chauffeur pour se rendre à l'hôpital et se renseigner sur l'état de santé de ce pauvre garçon. Neal Doherty allait s'en sortir mais sa jambe avait été fracturée en plusieurs endroits, la rééducation serait longue. Et coûteuse. Pas du genre qu'un graphiste freelance inconnu pourrait réellement se permettre. C'était ce qu'on avait fini par consentir à lui révéler quand il avait insisté en mettant en avant le mécénat paternel. Pour une fois que ça ne servirait pas que de poudre aux yeux pour dissimuler les autres investissements moins reluisants mais tellement plus lucratifs.

Sa première tentative avait été d'aller voir son père, de lui faire entendre qu'ils ne pouvaient pas laisser ce type qui n'avait rien demandé rester handicapé à cause du conducteur de son taxi. Mais son père n'avait rien voulu savoir. De ce qu'il en savait, ce jeune homme s'était volontairement jeté sous les roues du taxi. De ce qu'il en savait, il était connu des services psychiatriques pour des antécédents dépressifs, ça n'avait donc rien d'étonnant. Ça n'était pas de son ressort, et d'ailleurs, c'était au chauffeur qui n'avait pas su freiner de prendre ses responsabilités.

Nick en avait été horrifié. Mais pour une fois, il ne s'était pas contenté d'acquiescer. Est-ce qu'il serait capable de récolter assez pour aider ce pauvre gars à s'en sortir ? Il n'en était pas certain, mais il a essayé. Il a bien cru qu'il allait y arriver. Mais il a sans doute été trop gourmand, il aurait mieux fait d'encaisser le tour d'avant, il l'a compris trop tard. Sa chance a sans doute été son nom. On lui a demandé gentiment mais fermement de récupérer sa mise et de partir sans faire de vague, de ne plus remettre les pieds dans l'établissement. Il était loin du compte. Mais Doherty aurait au moins une partie de ses soins de prise en charge.

Lui... lui ne s'en était pas si bien sorti. Son père n'avait pas vraiment apprécié qu'il outrepasse sa volonté. Encore moins qu'il se fasse arrêter par la sécurité de l'établissement. Ne jamais se faire prendre, ne jamais ternir la réputation des Carnegie. On le lui avait suffisamment rabâché pourtant.

Ca passait qu'il se teste à déjouer la vigilance des casinos pour s'offrir son engin décadent, tant que l'entourloupe restait secrète. Il pouvait bien s'amuser avec qui il voulait dans les bars de Londres tant que personne ne relevait son nom. Il pouvait même s'accorder du temps libre avec ses photos inutiles comme son grand-père, tant qu'il obtenait son diplôme avec les honneurs. Mais rien ne devait entacher le nom de leur illustre lignée.

Nick avait cru que son père avait ignoré tout ça, et tombait de haut. Il savait tout. Toujours. Et la menace était claire : c'était le dernier rappel à l'ordre. Et si certains enfants se tournent vers leur mère en espérant les voir temporiser, lui savait qu'il n'y avait aucun espoir de son côté. Il ne verrait que la déception dans son regard, une fois de plus.

2019

Trois ans. Trois ans qu'il se tenait à carreau, de peur d'une sanction bien plus lourde que les réprimandes musclées, qu'un coup frappé au visage ou que les privations de privilèges. Trois ans qu'il s'ennuyait à mourir, que les décomptes se multipliaient sans cesse. Et il n'y avait même plus la musique de Keynes pour le faire vibrer un peu.

Il a fini par craquer. Par retourner au casino, laissant grimper le taux d'adrénaline dans son sang à chaque jeu de cartes servi. Il aurait dû se laisser prendre par la banque une fois ou deux, histoire de brouiller les pistes. Il aurait dû mais il ne l'a pas fait. Combien de fois s'est-il insulté lui-même après coup, de s'être aussi bêtement laissé emporter ? Ils sont venus le chercher à la table de jeu, sous le regard médusé de la jolie blonde - plus agréable à la conversation qu'il ne l'avait tout d'abord imaginée, passionnée de voyages, de mode et de maquillage, et belle comme un coeur - qui lui servait de faire-valoir ce soir-là et dont il aurait sans doute pris le numéro si la soirée avait tourné autrement. Il lui a fait un clin d'oeil comme si ça n'était qu'une formalité, qu'un simple malentendu, délaissant un butin dont il ne verrait jamais la couleur. Au fond, il savait qu'il signait presque son arrêt de mort, et ce n'est qu'une fois loin de toute clientèle qu'il a tenté de négocier sa porte de sortie, de façon véhémente ou larmoyante, en vain.

Il n'avait pas prévu que son père l'aurait devancé. Et que c'était sur son ordre qu'ils le gardaient dans cette pièce vide, le temps qu'il vienne le chercher. La sentence était déjà prête, et une fois face à son père, il n'a rien pu faire de plus qu'attendre son exécution. Comme un condamné à mort attendant le bûcher.

June 2019

Il a l'impression que la scène se rejoue. Un taxi, encore, et un pauvre type qui manque de passer sous les roues. Nick cesse de compter, livide, cherche le mec du regard. Pourvu qu'il n'ait rien, Goddammit, que l'histoire ne se répète pas ! Le blond est debout, et s'élance sur l'habitacle comme un forcené. Déversant une rage dont il est tout autant coutumier, mais qui brûle encore au fond de lui, prête à exploser, mais encore muselée. Et son regard courroucé croise le sien. Effaré. Terrorisé. Là devant lui, c'est son reflet dans le miroir qui lui jette sa colère au visage. Et puis le même effroi, la même incompréhension, dans ces yeux aussi clairs que les siens. Les mots meurent sur ses lèvres et le chauffeur redémarre en trombe. Et la route de Nick se poursuit comme initialement prévu vers... vers quoi déjà ? Il ne sait pas, il ne sait plus. Il ne reste que ce visage comme imprimé sur sa rétine, le numéro de cette rue qui danse devant ses yeux, et le cri désespéré qui vrille encore ses oreilles.

Joey.

Eastern Cookie / ECK


Ton âge : #teammamie #teammommy #teamdinosaure ❇ Ton arrivée ici : 08/07/2019 avec Nathan, 31/07/2019 avec Neal. Et je rempile =D ❇ Ton avis :  :hrt:  :hrt:  :hrt:  ❇ Inventé/prélien/scénario : scénario d'Angus once again ❇ Expression libre : : y a des jours où je serai un peu moins présente pour cause de mini-moi de moins de trois ans tout le temps malade  Crying or Very sad  mais je suis jamais bien loin quand même :hrt:
par Moses.
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Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


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MessageSujet: Re: Nicholas Carnegie # Nick Irvine   Nicholas Carnegie # Nick Irvine EmptyLun 12 Aoû 2019 - 3:17

Août 2019

Nick a les poumons en feu, il tousse à chaque pas ou presque, a renoncé à griller une cigarette et cherche le bar qui accueillera ce soir les billets troqués contre des verres de liquide ambré. Si tant est qu'il en trouve de plus potable que leur éternel bourbon. La tourbe des islays lui manque, et même l'humidité londonienne ne l'a jamais mis autant à mal que l'atmosphère lourde de New Orleans. God... qu'il déteste cette ville et ses emprunts dénaturés au français, ses épices partout, son atmosphère suffocante et sa musique, aussi. Évidemment qu'il n'est pas impartial, à cette heure-ci, il l'est encore moins que d'ordinaire.

347 pas depuis qu'il est sorti de cette baraque immense où tout semble murmurer sur son passage. Il est presque sûr que la gouvernante est là autant pour lui faire à bouffer - et qu'elle aille au diable avec son putain de gombo aux fruits de mer, mais qui peut avaler un truc pareil bordel ? - que pour fliquer ses moindres faits et gestes. Qu'on ne touche ni au parquet, ni aux gonds des portes pour être sûr de l'entendre bouger un orteil. C'est pas l'huile pour graisser la porte et la fenêtre de sa chambre qui a grevé son budget alloué pourtant, ni un étage à descendre le long de la façade qui allait lui faire peur. Il a fait le mur, pour la énième fois, agile comme un chat et s'efforçant de l'égaler en terme de discrétion.

361. Qu'il déteste ce pays, même, avec son accent insupportable et son alcool insipide ! Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un vrai scotch, ou même un bon gin, tiens... Il n'espère même pas trouver de la bonne musique, le brouhaha incessant lui vrille les tympans.

Comme le prénom jeté par son double, au coin de...

393. Tromper l'ennui. N'importe quoi pour tromper l'ennui. Sans trop faire saigner ses oreilles, si possible. Il a entendu parler de ces tours nocturnes évoquant les spectres du coin. Il hésite. Ça ne le branche pas plus que ça mais il n'a pas vraiment de meilleure idée pour l'heure. Quelques billets de moins dans son portefeuille, et il attend le début du tour, comptant les secondes.

Le décompte s'arrête quand le type - le guide - paraît devant le petit groupe formé pourtant. Le type est beau gosse, pas mal son genre, avec cet air bohème que son esprit imagine synonyme de liberté. Et puis son regard terne a brillé d'une nouvelle lueur d'intérêt dès que l'autre les a salués.

Britannique. Ce type-là vient du vieux pays, comme lui.
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Nicholas Carnegie # Nick Irvine

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