Depuis l'arrivée New-York de sa jumelle, Reece n'avait toujours pas eu l'occasion de se rendre chez elle, de découvrir son nouveau cocon. Malheureusement, suite à une incartade fâcheuse qui concernait l'un de ses protégés, dans le groupe de parole, un ancien drogué qui avait du mal à lâcher le milieu, notre quadragénaire avait reçu quelques coups, dont l'un au visage. Il avait été si violent qu'une trace en était restée, un magnifique oeil au beurre noir, bien visible et qui prenait son temps à disparaître. D'ailleurs, lorsque sa soeur lui avait envoyé le message pour l'inviter chez elle, il avait eu le réflexe d'accepter, avant de se rendre compte qu'il n'aimerait guère qu'elle s'inquiète. Aussi avait-il décidé de garder ses tourments pour lui et avait-il entrepris de déplacer l'échéance; Malheureusement, il ne se doutait pas que Lynn, qu'il connaissait pourtant si bien, n'allait pas attendre plus d'une journée avant de venir le chercher, sur son lieu de prédilection, à savoir sa paroisse. Quelle ne fut sa surprise de voir arriver la demoiselle, par la grande porte, sourire aux lèvres et joie certaine dans le regard! Il n'avait pas officié à la messe, se voyant mal offrir la paix avec le visage marqué par la violence.

La voyant s'approcher, un énorme sourire s'afficha sur son visage, par réflexe et sincérité, avant de se souvenir de son petit problème. Il opta d'abord pour la fuite, se hâtant d'un pas magistral vers la sacristie, mais, paniqué, notre abbé maladroit se prit le pied dans un banc, s'étalant de toute sa longueur. Le bâtiment étant vide à cette heure-là, le fracas fut immense. Au revoir la discrétion. Il eut à peine le temps de se relever que sa soeur était arrivée à sa hauteur. "Salut Lynou" déclara-t-il simplement, un petit sourire gêné sur les lèvres, et passant sa main avec agitation afin de dépoussiérer ses vêtements.

Je m'installe peu à peu, je prends mes marques. Je mentirais si je disais que tout était facile, mais ça n'est pas la première fois que je dois réapprendre les choses, reprendre des habitudes, dans un nouvel environnement. Et c'est quand même plus simple à New-York qu'au coeur de l'Afrique !

J'ai trouvé un appart qui me convient, je me fais à mon nouveau job, et surtout, surtout, je suis proche de mes frères et soeur. Et ça, ça n'a pas de prix. Alors c'est le sourire aux lèvres que je sors de chez moi chaque jour, pour aller bosser ou pour flâner et faire quelques photos, comme si elles me permettaient de davantage appréhender les lieux.

Je suis quand même un peu contrariée, parce que Reece m'a fait faux bond. Et ça... Ca n'est pas très logique. Ni vraiment acceptable dans ma petite tête de mule. Il a commencé par dire oui, quand je lui ai proposé de venir chez moi, découvrir mon nouveau nid douillet - et le terme n'est pas surfait, après les chaleurs africaines, j'ai l'impression d'avoir atterri en Alaska moi ici, et mon appart' regorge de plaids, chaufferettes et autres générateurs de chaleur en vente libre ! - et j'en étais ravie. Mais quand il a fait machine arrière sans vraiment d'explication, juste en reportant l'occasion. Et ça, ça ne risquait évidemment pas de se passer comme ça !

J'aurais compris, s'il m'avait trouvé d'autres arguments, mais manifestement, ceux qu'il avançait n'étaient pas très convaincants... et son silence ensuite encore moins. Alors il n'en a pas fallu vraiment plus pour que je prenne mes affaires et sorte de chez moi, moins souriante que je l'aurais souhaité, pour prendre la direction de son église.

Je souris pourtant franchement en entrant dans la maison de Dieu où il officie, mais fronce les sourcils, de loin, en apercevant une tâche violacée sur son visage, et davantage encore quand il prend la fuite. Allons bon... D'un pas pressé, je suis le mouvement, juste pour le voir se prendre les pieds dans un banc et s'étaler de tout son long. Et moi je suis venue m'agenouiller à côté de lui, comme il relève la tête vers moi avant même de se relever complètement.

"Salut Lynou !
- Salut toi. C'est pas trop le jour on dirait..."

Les mains sur les genoux, je me redresse à mon tour quand il retrouve une contenance, dépoussiérant ses vêtements.

"Si j'ai bien vu les horaires, c'est pas l'heure d'un office alors... T'as le temps pour un café ? J'ai l'impression que t'as des choses à me raconter..."

Et je tapote ma propre pommette sur ses mots, en miroir à la sienne, arborant un magnifique hématome... Il n'y a pourtant pas vraiment de jugement dans ma voix, et il le sait. Je suis pas un enfant de choeur, et je sais qu'il l'a pas toujours été non plus. Je vais pas lui faire la morale. Je veux juste comprendre. Et peut-être un peu protéger ma moitié d'âme aussi, faut avouer...

Au sol, Reece tenta de se cacher derrière le banc, mais Lynn ne serait pas dupe. Elle l'avait vu, et pas seulement de loin. Le quadragénaire entendit les pas de la jolie blonde résonnait dans l'église, tandis que ses pieds heurtaient le sol avec rigueur et rapidité. Et la voici qui apparaissait à sa hauteur, ses formes se dessinant derrière lui. Résigné, il finit par se relever pour la saluer doucement, avec cet air qui lui était habituel, tendre et poli, d'un ton délicat. Il observa sa jumelle un long moment. "Je suis heureux de te voir." répondit-il simplement à la remarque qu'elle venait de formuler. Ce n'était pas le jour... Décidément: non.
"Un café? Euh... Oui, bien sûr." déclara-t-il simplement, bien que ce serait davantage un thé pour notre homme. Il n'aimait pas trop le café, et surtout, s'il en prenait à cette heure-ci, il pouvait être sûr et certain qu'il ne dormirait cette nuit. Il fit la mine la plus innocente qu'il pouvait mimer. "Tu parles de ça?" demanda-t-il en indiquant son oeil au beurre noir. Lynn devinait très bien lorsqu'ils mentaient... Après tout, ils se connaissaient par coeur, et ce depuis qu'ils n'étaient que des foetus dans le ventre de leur mère. C'était un lien inéluctable et très puissant, de ceux qu'il est impossible à briser ou à remettre en doute. "Tu sais que je suis très maladroit!" s'exclama-t-il ensuite pour se justifier. "Il n'y a vraiment rien à savoir de plus là-dessus." indiqua-t-il en hochant la tête, avant de faire quelques pas pour diriger la demoiselle hors de l'église. "Tu veux venir chez moi petite-soeur?" demanda-t-il simplement, usant de malice pour la taquiner sur le fait qu'elle était née après lui, même s'ils avaient tous deux une date de naissance identique. Niveau boissons chaudes, ils avaient ce qu'il faut au presbytère et Lynn n'avait jamais été du genre à faire la fine bouche. De plus, il savait qu'il n'y avait personne à cette heure-ci, normalement. Reece jeta un oeil sur sa montre, il avait une bonne heure à accorder à sa soeur.

"Je suis heureux de te voir.
- Ah ?"

Je manifeste mon étonnement, bien que mon visage reste souriant.

"C'est pour ça que tu te caches derrière le mobilier ?"

"Ca" valant autant pour le doute quant à la joie de me revoir, que pour cet oeil au beurre noir, qui ne lui ressemble plus depuis quelques années. Je ne peux pas dire "qui ne lui ressemble pas", il y a eu des périodes peu glorieuses où ça n'aurait pas été très surprenant. Mais on imagine mal un prêtre s'élancer dans une bagarre de bar, n'est-ce pas ?

Je suggère qu'on s'éloigne de son lieu de culte, cependant, afin de converser plus tranquillement. Après tout, il n'a pas l'air d'avoir d'obligation particulière à l'instant - et si c'est le cas, il ne manquera sans doute pas de me le dire.

"Un café? Euh... Oui, bien sûr."

Je souris. Peu importe la boisson chaude, mais discuter autour d'une tasse fumante avec mon jumeau me manque. Et au vu de sa tronche à cet instant, m'est avis qu'il a quelques petites choses à me raconter. Ce que je suggère, d'ailleurs, mais quand je vois son air faussement innocent, j'imagine sans peine la suite.

""Tu parles de ça? Tu sais que je suis très maladroit! Il n'y a vraiment rien à savoir de plus là-dessus."

Mais prends-moi vraiment pour un jambon, tiens ! Je le suis pourtant docilement vers la sortie.

"Tu veux venir chez moi petite-soeur?
- Petite ? Où ça ? Qui ça ?"

Au vu de ma taille effective, je peux difficilement la ramener, en réalité, mais ça ne m'empêche pas de le faire quand même. Et de passer sous silence le fait qu'il soit né quelques minutes avant moi.

"J'en serais ravie !" finis-je cependant par répondre en souriant, prête à le suivre jusqu'à son domicile, quel qu'il soit. "Comme ça tu pourras me raconter ce qui t'es réellement arrivé. Et non, je ne croirais pas à l'excuse du coin de porte ou de la chute dans les escaliers ou quoi que ce soit du genre. Je sais que je suis blonde, mais quand même..."

Je le suis donc jusqu'à chez lui, accepte la boisson offerte sans vraiment faire cas de son goût : je suis pas venue pour la qualité des breuvages, mais pour discuter avec lui. Et je le regarde avec insistance, attendant qu'il se décide à expliquer davantage ce qu'il s'est réellement passé.
Alors "grand frère" ?

"Je ne me cache pas." rétorqua Reece, bien loin d'être crédible, surtout face à celle qui le connaissait par coeur, sa moitié. De toute façon, il savait que quoi qu'il puisse dire, les haricots étaient cuits, elle ne le lâcherait plus. Il avait beau tenter de détourner la conversation et d'amoindrir les faits, Lynn ne serait jamais dupe. Pas lorsqu'il s'agissait de sa santé et de son intégrité physique. Après une légère hésitation, il accepta le café proposée par la demoiselle, l'invitant à prendre le chemin du presbytère. "Et oui, petite! C'est toi! Tu sais bien que je suis né le premier. Et d'ailleurs, je vais te rappeler que tu dois obéissance et respect envers ton aîné!" s'exclama-t-il, rien que pour la taquiner, riant de bon coeur, heureux qu'elle laisse de côté l'histoire de l'hématome présent sur son visage, comme il en avait toujours eu l'habitude depuis leur enfance commune.

Malheureusement, ce repos fut de courte durée, car, comme on pouvait s'y attendre, Lynn n'attendit pas longtemps avant de revenir à la charge. "Et pourquoi pas, le coin de la porte?" demanda-t-il, posant ses mains sur les hanches, avant de prendre la direction de son lieu de vie, qu'il partageait avec d'autres. Ils marchèrent quelques minutes à peine, la maison en question étant à proximité de l'église. Arrivé sur place, dans la pièce commune, comprenant une sorte de salon et la cuisine ouverte, il prépara rapidement un café, lui-même prenant un thé. La caféine le rendait nerveux, il était davantage enclin à vivre sous théine.
Il tendit la boisson à sa soeur et l'attrapa par la main. "On va aller dans ma chambre, comme ça, on ne dérangera personne..." Et surtout, personne ne les écouterait. Il voulait d'un moment complice avec sa soeur, sa moitié, un moment rien que pour eux, dans la quiétude d'un lieu isolé du monde. "Et voilà mon antre..." indiqua-t-il. C'était petit, mais charmant. Surtout très vide. Une commode, une bibliothèque, un lit, une table avec deux vieilles chaises de bois. Rien de plus que ce qui était nécessaire. Rien aux murs, mis à part un crucifix au-dessus de la porte. Par contre, sur la table, des papiers et quelques livres ordonnés en tas.
"Bon..." souffla-t-il, voyant le regard de sa soeur, qui le mordrait s'il tentait encore de se défiler une nouvelle fois. "Je me suis fait casser la gueule, ça te va?" avoua-t-il finalement, haussant les épaules.

"Je ne me cache pas."

Ouais, ouais, c'est ça. Tu me la feras pas à moi, tu le sais ça ? Je te connais par coeur, Reece, comme si je t'avais fait, même. Je sais très bien quand tu me pipeautes, et là, c'est tellement grillé ! Tout comme tu sais parfaitement comment me faire réagir. Ca va je suis pas si petite que ça rooooh !

"Et oui, petite ! C'est toi ! Tu sais bien que je suis né le premier. Et d'ailleurs, je vais te rappeler que tu dois obéissance et respect envers ton aîné !
- Obéi-quoi ? Je connais pas ce mot."

Ce qui n'est pas complètement faux, je n'ai pas vraiment été une petite fille modèle. Et oui oh ça va, on sait que t'es sorti le premier !

"T'es arrivé en premier, je te l'accorde. Mais il fallait bien qu'il y ait un brouillon avant de pouvoir créer un chef d'oeuvre, forcément..."

A taquin, taquin et demi... Mais si tu crois que ça va me détourner de mon objectif - à savoir comprendre ce qu'il t'est arrivé - tu te fourres le doigt dans l'oeil, frérot...

"Et pourquoi pas, le coin de la porte?"

Je lève les yeux au ciel, mais ne renchérit pas tout de suite. Tu perds rien pour attendre, mais on verra ça quand on sera installés - et que tu pourras pas prendre la suite dans la rue, tiens, par exemple.

Une fois sur place, j'observe la sobriété des lieux - comme on pourrait s'y attendre pour les logements de prêtres, à vrai dire - tandis qu'il prépare nos boissons, puis le suit jusqu'à sa chambre. Austère. Mais là encore, on s'en serait douté pour le logement d'un prêtre.

"On va aller dans ma chambre, comme ça, on ne dérangera personne... Et voilà mon antre..."

Austère, donc. Vide de chez vide. J'ai tellement envie d'aller fouiller mes affaires et de trouver... je sais pas moi, un vieux vinyle de Clapton à coller sur un mur, une plante verte à faire tomber de son étagère. J'en sais rien, des trucs pour égayer tout ça. Je sais bien qu'on parle d'un prêtre, pour qui les considérations matérielles se doivent de passer au second voir millième plan, mais tout de même... Enfin ça n'a plus la moindre espèce d'importance. Pas quand il accepte enfin de me donner une vraie réponse.

"Bon... Je me suis fait casser la gueule, ça te va ?
- Ca me semble plus crédible, déjà. Et on peut savoir qui a l'outrecuidance de s'en prendre à un prêtre ?"

Non parce que quand même quoi... Tout le monde se permettrait pas ce genre de choses, si ? Ca me choque qu'on s'en prenne à un prêtre, mais je suis pas très impartiale parce qu'en l'occurrence, dans le cas présent, c'est qu'on s'en est pris à mon frère. Et c'est pas vraiment comme si j'acceptais très bien ce genre de choses...

Les deux jumeaux se taquinaient sans cesse, et ce depuis l'enfance. Et même lorsqu'il était entré dans les ordres, Reece n'était pas devenu plus sage à ce sujet. Au contraire, plus il vieillissait, plus il aimait la taquiner, l'embêter gentiment. C'était un privilège de frère, en quelques sortes. Et elle n'attendait pas son reste. Peut-être même qu'elle était pire à son encontre. Mais jamais, o grand jamais, ils ne se manquaient de respect ou ne se blessaient par leurs paroles.
"Un brouillon?" fit-il semblant de s'offusquer. "C'est vrai que tu es un chef d'oeuvre, mais quand même... un brouillon...Tu exagères. Je me trouvais plutôt beau gosse, moi...." répéta-t-il, toujours sur un ton amusé. Entre eux, c'était signe d'amour. Et bien sûr, il ne pensait pas ce qu'il disait... Enfin pas trop. Dans sa jeunesse, avant de deveir prêtre, il aimait se faire beau, à présent, c'était accessoire, même s'il ne se négligeait pas pour autant. Un esprit sain dans un corps sain.

Il invita Lynn à le suivre au presbytère, afin de découvrir sa chambre, son univers. Elle n'eut aucune remarque, rien, regardant les alentours, sans étonnement. Il y avait ce qu'il fallait où il fallait. Pas de décorations superflues, peu d'objets qui traînaient, pour ne pas dire du tout, mise à part quelques icônes et statuettes, un crucifix au-dessus de la porte. Reece finit par lâcher le morceau, à propos de cet oeil au beurre noir, que sa soeur avait remarqué aussitôt. Il ne savait pas mentir, surtout à Lynn. Il s'assit à côté d'elle, sur le lit, poussant un large soupire.

"Quelqu'un d'énervé." répondit-il. Il était hors de question qu'il annonce à sa soeur jumelle la vérité, ainsi, d'un coup. Il ne pouvait pas lui dire qu'il recevait des menaces. Il ne voulait pas non plus lui raconter qu'il jouait les téméraires, à faire face à des types bien plus violents, costauds que lui, pour protéger certaines autres personnes. "C'était un accident... J'ai voulu protéger quelqu'un, je me suis pris un bon coup." déclara-t-il finalement. C'était une bonne simplification de la situation. Il baissa les yeux, regardant le sol un instant. "Tu viendras à l'office un jour?" lui demanda-t-il simplement, changeant de sujet,fuyant de nouveau les explications, l'invitant à se rendre à la messe.

Ce n'est jamais méchant. Oh ça non ! C'est même toujours purement affectif. On se taquine, on se chamaille, presque, mais on s'adore. Ca a toujours été, ça sera toujours, à jamais.

"Un brouillon? C'est vrai que tu es un chef d'oeuvre, mais quand même... un brouillon...Tu exagères. Je me trouvais plutôt beau gosse, moi...."

Je suis morte de rire, réellement morte de rire. Et j'ai toutes les peines du monde à ne pas complètement perdre mon sérieux.

"Je n'ai pas dit que ce n'était pas le cas, seulement que je te surpassais mon cher. Un brouillon n'est pas forcément raté. Juste moins abouti que le chef d'oeuvre."

Je lui tire carrément la langue. Oui. Très mature, je sais. Mais je ne sais pas si je serai réellement mature un jour. Ni conventionnelle. Et la chambre de mon frère ne me choque pas plus que ça non plus. A vrai dire, il n'y a pas grand chose qui me choque.

"Quelqu'un d'énervé.
- Mais encore ?
- C'était un accident... J'ai voulu protéger quelqu'un, je me suis pris un bon coup.
- Mon bon samaritain..."

Je suis venue le serrer contre moi, tendrement. C'est mon frère, ça sera toujours mon frère. Ma moitié d'âme. Et protéger les autres, je sais bien que c'est dans sa nature. Mais ça serait franchement bien que ça ne soit pas à son propre détriment quand même...

"Tu viendras à l'office un jour?"

T'es pas un peu en train de noyer le poisson, toi ? Si hein ? Tu crois vraiment que je te vois pas venir ? Je vois bien son regard fuyant, baissé vers le sol comme s'il cherchait à éviter les reproches. Mais ça ne viendra pas. Pas pour l'heure. Je comprends d'un côté, qu'il se soit interposé comme il l'indique, je pense que j'aurais fait la même chose - même si j'impressionne certainement moins que lui - à sa place, alors non, je ne vais pas lui reprocher quoi que ce soit. Quant à l'office...

"Avec plaisir. Dès que mes gardes me le permettent."

Parce que c'est toujours l'écueil pour moi : faire coïncider mes horaires décalés avec les plannings plus classiques des autres... Mais je vais bien trouver un dimanche pour venir, il n'est pas question qu'il en soit autrement de toute façon. Je ne peux juste pas m'engager sur une date précise pour le moment. Mais ça viendra, frangin, je te le promets.