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MessageSujet: Topics   Topics EmptyJeu 28 Aoû 2008 - 0:42



Dernière édition par Fiona - Admin le Mer 9 Sep 2009 - 17:20, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 28 Aoû 2008 - 0:42

SYWHAÎD

Fiche

Hiver 2008-2009
Quête


Dernière édition par Fiona - Admin le Sam 3 Jan 2009 - 11:47, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:24

Fiche Perso a écrit:
FICHE D'IDENTITE

Nom :
Queiros Lopes Prewett
Prénom : Ricardo
Age : 26 ans (né le 26 octobre 1975)
Nationalité : Portugaise
Lieu de naissance : Porto au portugal
Lieu de résidence : , Ecosse ; une résidence secondaire à Plymouth, Devon, Angleterre
Famille : sang-pur
Père : Fabian Prewett, décédé en 1980. Il n'a appris l'identité de son père que tout récemment.
Mère : Salomé Madalena Angelina Queiros Lopes, décédée en juillet 1994.
Frères, soeurs : aucun
Autres personnes importantes : Son grand-père au Portugal, qu'il appelle affectueusement Avô. Son épouse, Eileen MacKrown Queiros Lopes Prewett et leur enfant à venir.

FICHE SORCIER

Âge auquel vous avez arrêté l'école : 18 ans, après les ASPICs
Ancienne maison : Serpentard

FICHE SIGNALETIQUE

Description physique :
De ses origines méditerranéennes, Ricky a pris le teint mat, les cheveux noir corbeau qu'il porte souvent mi-longs, les yeux sombres. Son père, britannique, ne lui aura pas légué grand chose, même en ce qui concerne la génétique. Plutôt grand, relativement carré d'épaule, Ricky n'a pourtant rien d'une armoire à glace : sa musculature reste plutôt sèche et à le voir, on ne croirait pas qu'il puisse décupler autant de force et de violence lorsqu'il perd contrôle. Ce qui reste plutôt rare, car son visage reste la plupart du temps impassible, masque froid peut-être inspiré par son ancien directeur de maison, et qui évite aussi qu'on ne l'aborde trop. Peu loquace, il ne réserve sourires et discussions au coin du feu qu'à son épouse, seule confidente depuis le décès de sa mère et la dispute qui a éloigné de lui son seul ami, Sean. Peu regardant quant au look vestimentaire, il porte le plus souvent un jean, délavé et troué, et une chemise ouverte sur un pendentif qui ne le quitte jamais, renfermant une feuille de sycomore miniature et une poudre jaune dont il est le seul à sentir le parfum à travers le verre : curry.

Description mentale :
Digne représentant de la maison serpentard, Ricardo ne laisse que rarement entrevoir ses émotions, auquel cas ce sont des accès de colère et de violence qui éloignent de lui ceux qui ont un jour osé l'approcher. Fier comme Artaban, il accepte mal de laisser son orgueil de côté, même lorsqu'il a manifestement tort et fait parfois preuve d'une certaine mauvaise foi dans ces cas-là. Pourtant, sa ligne de conduite est loin du "prêt à tout pour atteindre son but", car malgré les apparences, il obéit tout de même à une certaine morale, héritage de sa mère, et, sans qu'il le sache jusqu'à récemment, de son père sans doute. Ce qui crée aussi certains cas de conscience lorsqu'il réagit mal à une atteinte à son amour-propre, bien que personne ne le lui fasse avouer, sauf peut-être Eileen...

Particularité : Un odorat surdéveloppé.

POUR LA PETITE HISTOIRE
On était en 1995, et, à l'époque, comme tous les mois d'août, Ricardo revenait, pour la dixième année consécutive, dans l'enceinte de Poudlard. Et comme à chaque fois, ses pas le menaient droit à la salle des trophées. Ca arrivait un peu trop souvent à son goût, mais il fallait croire qu'il ne pouvait s'en empêcher. Le dernier trophée qu'elle avait remporté trônait encore et toujours dans la vitrine, comme s'il devait ainsi le narguer éternellement. Et comme à chaque fois, son poing s'abattait sur la vitre qui volait en éclat, avant qu'il ne répare les dégats. Reparo, c'était sans doute le sort qu'il utilisait le plus souvent ces derniers temps. Un mouchoir blanc sorti de sa poche enveloppa son poing entaillé, et le son de ses pas rageurs résonnait dans les couloirs et vers l'infirmerie.

C'était la fin de l'été, et une fois de plus, il avait fallu qu'il se réhabitue à la froideur de l'hiver britannique. Pourtant il n'avait jamais réussi jusque-là à quitter réellement Poudlard, pas même pour retourner définitivement au Portugal où il passait pourtant tous ses étés. Après tout, qu'était venue chercher sa mère, il y avait de ça dix ans, à cette époque, en s'installant dans le Devon, loin de toute sa famille ? Et qu'avait-il cherché, lui, ici, alors que plus rien, si ce n'était une petite maison de campagne du côté de Plymouth, son héritage, ne le retenait en Angleterre. Plus rien ? C'était faux, et il le savait, même s'il refusait de l'admettre à l'époque. Aujourd'hui il en était parfaitement conscient, et heureux.

Les souvenirs restaient vivaces, malgré les années. Cette année-là, comme les précédentes, il était entré dans l'infirmerie, son antre sur les deux années précendentes, un pâle sourire étirant ses lèvres fines. Tout était tel qu'il l'avait laissé en partant. Et il serait nécessaire d'aérer un peu d'ailleurs... Passant sa main valide dans ses cheveux sombres pour écarter de ses yeux noirs quelques mèches dorées et indisciplinées, il avait fait le tour de la pièce principale du regard, puis s'était dirigé droit vers une des fenêtres, qu'il avait ouvert en grand. Elle donnait sur le parc, et il était resté quelques instants à observer la forêt, au loin, et les arbres aux feuilles teintées d'ocre et de pourpre, qui la composaient. Deux ans auparavant, il avait entendu d'ici la clameur du terrain de Quidditch comme son équipe se faisait battre à plate couture par les gryffondors. Finalement, ça n'avait pas été une si mauvaise chose que ce cognard le mette hors course. Il n'avait pas eu à affronter la foule qui se serait sans doute empressée de le ridiculiser, lui, et toute son équipe, ni à la féliciter. Le pire match de toute sa vie, et il le devait à sa petite amie de l'époque. Sa femme à l'heure actuelle. Il aurait pourtant dû savoir qu'elle ne lui ferait pas de cadeau, malgré leur relation, sinon elle ne lui aurait pas demandé à maintes reprises de renoncer, de laisser sa place au suppléant. Et puis quoi encore ? Pour être la risée de tous, pour ne pas avoir voulu jouer contre sa copine ? Ses mains s'étaient crispées sur l'encadrement de la fenêtre, à rendre ses phalanges blanches. D'un mouvement brusque, il s'en était éloigné. La fierté avait sans doute toujours été son plus grand défaut.

Il avait regagné son bureau attenant, et ouvert l'armoire, pour en sortit un bocal empli d'essence de tentacules de murlap où il avait plongé son poing blessé. Un rituel à cette époque. Même après deux années, il lui en voulait encore. Ca avait anéanti ses espoirs d'entrer dans une grande équipe. Une "passoire" pareille, personne n'en aurait voulu... Elle par contre, elle avait fait son bout de chemin. Un classeur sur son bureau regroupait tout un tas de coupures du Daily Prophet et d'autres magazines de presse spécialisée où on parlait de son équipe, de ses victoires, d'elle... Il n'avait plus touché à celui-ci depuis, mais un autre l'accompagnait, avec leurs victoires, à tous les deux, à présent. D'un geste brusque, il aviat envoyé balader ce classeur qui lui était réservé. Il avait traversé la pièce et s'était écrasé contre l'étagère, faisant basculer une fiole dont il avait arrêté la chute d'un mouvement de baguette. La fiole avait retrouvé sa place et les portes s'étaient refermées d'elles-mêmes, puis le classeur avait repris sa place sur le bureau, tandis qu'il avaot sorti, délicatement, le poing du bocal d'essence de murlap et l'essuyait doucement. Ca aussi, c'était devenu comme un rituel...

Depuis ce fameux match, il n'avait plus quitté l'infirmerie que pour retourner au Portugal, tous les étés. L'année après leurs ASPICs, il avait proposé à Mme Pomfrey de la seconder dans les tâches quotidiennes de l'infirmerie. Il fallait avouer qu'il était habitué à soigner les membres de son équipe des petits ou gros bobos qu'ils avaient reçus après un entraînement ou un match, et que rares étaient les potions et remèdes que contenait l'armoire qu'il ne connaissait pas. Et cet été-là, il avait reçu un hibou précisant qu'il serait titulaire à présent, Mme Pomfrey ayant décidé de se retirer. Ca n'était pas si mal, en définitive. Ca n'avait rien de la carrière flamboyante dont il rêvait quelques années auparavant, mais c'était plutôt une bonne place... Ik n'avait pas tant eu à se plaindre, finalement. Bon, sa belle gueule avait attiré un certain nombre de premières années pas vraiment malades, à qui il avait dû expliquer gentiment - ou pas - que leur place était ailleurs, en cours notamment. Encore maintenant, un bref éclat de rire ponctuait le souvenir d'une seconde année qui avait voulu ainsi passer une après-midi alitée pour rien, et qui était devenue blême à l'annonce des effets secondaires de la potion qu'il allait lui administrer pour calmer les hauts-le-coeur dont elle était soi-disant victime. L'idée de perdre, même temporairement, l'avantage de son joli visage l'avait instantanément guérie... Etonnant...

Cette année-là comme toute sles autres, il avait décidé de sortir, avant que l'entrée ne grouille de monde. Il avait passé la soirée dans le parc, comme il l'avait fait ces deux dernières années... Comme il l'avait fait bien d'autres soirs par la suite. Et l'un deux l'avait vu retrouver Eileen. Ils étaient différents, comme chien et chat avaient dit certains. Pourtant, ils étaient toujours ensemble. Malgré les heurts et les séparations, ils finissaient toujours par se retrouver. Un mince sourire étira ses lèvres. Trois ans auparavant, elle avait accepté de l'épouser. Enfin... Elle avait donné sa décision dans l'urgence, en situation de crise. Pourtant, elle n'en avait pas démordu. Et aujourd'hui, elle attendait un enfant. Elle était radieuse et il ne l'avait jamais trouvée aussi belle, aussi épanouïe. Pourtant sa carrière allait devoir rester un peu de côté. Lui-même allait devoir aménager son temps, entre les cours et les entraînements... Ca aussi, c'était à elle qu'il le devait : la réalisation de son rêve. Il était le gardien de l'équipe de Quidditch, parce qu'elle n'en avait jamais démordu, et parce que, comme à chaque fois, finalement, il avait fini par lui céder. Que lui devait-il encore ? La connaissance de son identité complète ? S'en rendait-elle seulement compte, parfois, de tout ce dont il ne saurait jamais la remercier assez ? D'être là auprès de lui, simplement... C'était sans doute le plus beau cadeau qu'elle lui ait jamais fait. Et même s'il n'était pas forcément le plus à même de le lui démontrer, il espérait bien qu'elle s'en rendait compte, elle aussi...


Résultats aux ASPICs :
Arithmancie : Acceptable
Astronomie : Piètre
Botanique : Optimal
Défense Contre les Forces du Mal : Effort exceptionnel
Etude des Moldus : Effort exceptionnel
Etude des Runes : Acceptable
Histoire : Piètre
Métamorphose : Acceptable
Potions : Optimal
Soins aux Créatures Magiques : Acceptable
Sortilèges et Enchantements : Effort exceptionnel

Relations déjà établies :
Sean, ancien serpentard et seul véritable ami qu'il eût à l'époque, avec qui il s'est définitivement brouillé peu après sa séparation d'avec Eileen.
Severus Rogue, son ancien mentor en quelque sorte, décédé. Il faut croire que Ricky a le chic pour perdre ses proches prématurément...

CV :
Après les ASPICs, Ricardo est resté à Poudlard pendant deux ans en tant qu'assistant de Mme Pomfrey, qu'il aidait à l'infirmerie. Puis on lui proposa un poste en remplacement du professeur Chourave, qu'il accepta au cours de sa troisième année post-scolarité, celle où il se réconcilia avec Eileen. L'été suivant, il abandonna un temps l'enseignement pour réintégrer le poste de gardien de l'équipe d'Ecosse, poussé par sa chère et tendre qui fit son possible pour réparer le mal causé lors de leur dernier match en tant qu'élèves, et reprit le flambeau de professeur de potions à Ascadia il y a trois ans seulement, après son mariage. Le cumul des deux postes ne lui laisse que peu de temps libre, et il songe, parfois, à abandonner l'un des deux. Choix cornélien, du reste, car les deux activités lui tiennent particulièrement à coeur.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:26

1995 / Chapitre 1/ Retrouvailles

Eileen a écrit:
Un soir de Novembre, les premières neiges de l’année tombent.

Il s’en était passé, des choses depuis la rentrée… Entre les entraînements, trois fois par semaine, de l’équipe d’Ecosse et les cours, Eileen n’avait pas eu un instant à elle. Tout juste avait-elle eu le temps, le soir, de faire un petit tour dans le parc. Mais ce soir, elle était décidée à y rester. Pourquoi ? C’était étrange. Mais… Il lui avait semblé apercevoir une silhouette qui lui était familière la veille, l’avant-veille et tous les jours d’avant depuis la rentrée. Mais sans doute avait-elle rêvé… Elle l’avait vu, pourtant, dans les couloirs de l’école, mais, jamais elle n’avait eu le temps de s’arrêter pour lui parler. Et il fallait avouer que lui non plus ne l’avait jamais retenue non plus… Pourtant, chaque fois elle avait ralenti l’allure attendant quelque chose de sa part ou de la part de Ricardo.

Ricardo, le seul garçon, homme, qu’elle eut jamais aimé. Depuis la fin de leur relation, depuis qu’elle avait quitté Poudlard, elle n’avait jamais retrouvé quelqu’un. Tout juste avait-elle une histoire d’un soir de temps à autre pour se détendre, mais jamais plus. Non… Elle n’avait jamais eu ne serait-ce que deux nuits le même homme dans sa couche. Cela faisait-il d’elle une fille facile ? Non. Elle essayait. Vraiment… Elle voulait y croire, croire qu’elle pourrait tourner la page. Alors elle essayait. Elle voyait le gars un soir, ils passaient la nuit ensemble. Souvent, le lendemain soir, ils se revoyaient mais… Au bout de dix ou quinze minutes, elle le foutait dehors avec interdiction de la recontacter. La jeune métisse secoua la tête. Etait-elle une cause perdue ? Pourquoi ne se jetait-elle pas un sort d’oubli ? Elle avait essayé… Mais… Le sort avait marché… Mais pas suffisamment longtemps… Le temps de la journée, entre le lever et le dîner, elle l’avait entièrement oublié, pour une fois. Mais, sitôt qu’elle s’était retrouvée dans les bras d’un homme, la réalité lui avait sauté aux yeux et elle avait repoussé cet homme.

Elle avait pleuré longuement, ce soir là… Toute la nuit. Elle avait bien cru ne jamais pouvoir s’arrêter. Et pourtant. Elle avait fini par s’endormir au matin, alors que, moins de deux heures plus tard, elle devait être sur son balai pour un match. Le seul qu’elle et son équipe ait perdu depuis deux ans. Heureusement, il n’avait pas grande importance… C’était un match de poule et les Ecossais s’étaient largement qualifiés avec les autres matches de la poule.

Eileen soupira. Elle frissonnait, aussi. La nuit était froide. Elle regrettait ne n’avoir pas pris un châle. Son châle qu’il lui avait offert un noël quelques années plus tôt. Leur dernier noël ensemble. Pourquoi n’avait-elle pas changé ses plans pour le match ? Cette question, elle se la posait encore, deux ans après. Non, vraiment, elle avait trop froid. Elle sortit sa baguette et l’agita en un sort informulé. Le châle apparut alors dans sa main. Elle le posa sur ses épaules. Il semblait toujours aussi neuf, comme si elle ne l’avait jamais porté, alors que, pourtant, elle le portait tous les jours. Mais elle en prenait soin comme s’il s’était agit d’une relique. Elle y tenait tant…

Les pas d’Eileen laissait une trace dans la fine couche de neige. La neige était précoce, cette année. C’était le moins que l’on pouvait en dire. La métisse secoua la tête, faisant voler ses longs cheveux ondulés. Elle aimait la neige. Elle avait toujours aimé ça. Elle tendit les mains pour recueillir les flocons tout en s’avançant vers la lisière de la foret. Elle y venait tous les soirs, après le couvre-feu. Elle avait toujours aimé la nuit. Elle levait souvent le nez pour observer les étoiles. Mais là, lorsqu’elle offrit son visage au ciel, tout ce qu’elle vit c’était les flocons qui en descendait. La lune, les étoiles étaient invisibles ce soir là. Mais peu importait, en fait…

Eileen se rapprochait de la foret. Elle sentait son odeur, son appel. Combien de fois, durant sa scolarité, y avait-elle pénétré pour braver l’interdit… Mais pas pour cette seule raison, en fait… Ce qu’elle voulait, principalement, c’était savoir jusqu’où elle pouvait aller, s’il la rejoindrait ou pas. Toujours il l’avait rejointe. Mais là, depuis qu’elle était revenue… Elle sentait sa présence, parfois, derrière elle. Mais jamais ils ne s’étaient parlés. Lui en voulait-il encore ? Elle s’arrêta soudain et se laissa glisser au pied d’un arbre. Loin de lever les yeux vers le ciel, elle les posa sur ses pieds. Quelques larmes glissèrent de ses yeux bruns et brillèrent avant de tomber au sol, se transformant en petites perles de glace.

Un craquement retentit soudainement pas très loin. Elle releva la tête.

« Tu te souviens comme nous aimions nous retrouver ici le soir après le couvre-feu ? » commença-t-elle.

« Nos capes d’invisibilité nous ont vraiment aidé, il faut l’avouer… »
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:27

Ricardo a écrit:
Novembre…

Les dernières semaines d'automne étaient pourtant déjà bien ancrées dans l'hiver. Il avait commencé à neiger, et le parc se couvrait d'un fin manteau blanc. La saison de Quidditch égrenait déjà ses matchs, et plusieurs fois, il avait vu avec rancoeur "la grande équipe d'Ecosse" s'entraîner sur le terrain. Son équipe. Parce qu'en plus de venir enseigner le vol sous son nez, elle osait faire venir s'entraîner son équipe dans l'enceinte de l'Ecole !

Pourtant, elle ne pouvait pas ignorer qu'il était toujours là, vu qu'elle l'avait déjà croisé. Il avait même récupéré un de ses élèves après une chute (heureusement sans gravité) et leurs regards s'étaients croisés un instant. Qu'avait-elle lu dans le sien ? Il l'ignorait, incapable de se souvenir quelle réaction la situation avait induite chez lui. Tout ce dont il était sûr, c'est que son visage à elle semblait attendre quelque chose de sa part, et qu'il n'était pas prêt à le lui donner. Il s'était détourné, et avait emmené l'élève malchanceux jusqu'à l'infirmerie sans un mot.

Depuis lors, il était revenu quelques fois à l'orée de la forêt interdite, là où ils se retrouvaient avant. Et ce soir encore, ses pas l'y menaient. Ca ou la salle des trophées où son poing venait régulièrement fracasser la vitrine, il n'y perdait pas vraiment au change, malgré la morsure du froid sur son visage.
Une fois ou deux, il s'était dissimulé dans l'ombre des arbres comme elle était, elle aussi, revenue sur les lieux de leurs rencontres secrètes. Pas question de lui parler, de dévoiler sa présence. Et pour lui dire quoi d'ailleurs ?

Après leur dernier match, il n'avait jamais évoqué la cuisante défaite qu'elle lui avait infligée. Parfois, le silence est plus perçant que les mots. Elle était venue lui apporter ses notes, afin qu'il garde le niveau pour les ASPICs à venir tandis qu'il séjournait à l'infirmerie, et elle avait tenté presque aussi souvent d'aborder le sujet, en vain. Et puis ses tentatives, et ses visites, se sont faites de plus en plus rares, et à la fin de l'année, ils s'étaient tellement éloignés - où était-ce lui seulement qui avait bâti ce mur entre eux ? - qu'elle ne lui avait pas annoncé qu'elle était prise dans l'équipe écossaise, pas plus qu'il ne lui avait avoué qu'il resterait à Poudlard finalement.

Ricardo fit quelques pas vers les arbres sans doute centenaires pour la plupart. Elle était sûrement incapable de dire de quelle essence était celui contre lequel il était appuyé quand ils avaient échangé leur tout premier baiser, mais pour lui, qui avait toujours été sensibles aux parfums, quels qu'ils soient, c'était une évidence. A ce titre, d'ailleurs, il était capable de deviner quels ingrédients composaient une potion rien qu'en en humant l'odeur. D'autant que des sycomores, il n'y en avait pas tant à l'entrée de la forêt, celui-là était un des rares orphelins excentrés… Instinctivement, il s'était appuyé contre l'arbre en question, et un pâle sourire avait étiré ses lèvres.

Et puis ses poings s'étaient crispés. A quoi bon laisser tous ses souvenirs revenir à la surface ? Il s'apprêtait à tourner les talons, mais arrêta net son geste lorsqu'il distingua la silhouette de son ex-petite amie qui traversait le parc. Aucun doute possible, elle approchait de la forêt interdite. Il était vrai que c'était elle qui avait commencé à venir ici. Maintenant qu'il y repensait, avec le recul, il était certain qu'elle avait cherché à le tester. Ca n'aurait pas changé grand chose s'il l'avait compris à l'époque, il serait venu quand même, pour lui prouver que le courage des griffondors n'était pas si exceptionnel que ça.

Elle s'était arrêtée un instant, et de sa baguette, avait appelé à elle le châle qu'il lui avait lui-même offert il y avait quelques temps. C'est vrai qu'elle était frileuse... Il ne pouvait cependant pas le lui reprocher, l'étant également, mais ça l'avait toujours intrigué, cette contradiction notoire entre sa passion pour les premiers flocons et sa hantise du froid. A présent, elle tendait les mains pour y recueillir quelques cristaux de neige, qui disparurent aussitôt. Bien malgré lui, il ne put s'empêcher de sourire : elle avait toujours fait ça, depuis qu'il la connaissait.

Et puis, le châle étroitement serré sur ses épaules, elle s'était approchée, et avait pénétré le sous-bois. L'instant suivant, elle glissait au sol, et quelques larmes roulaient sur ses joues. Ricardo ferma les yeux. Leur séparation avait tellement été emplie de non-dits qu'il ne l'avait jamais vue ainsi. Partagé entre l'envie de la serrer dans ses bras et son orgueil qui lui interdisait de revenir vers celle qui avait détruit ses espoirs, il tourna les talons, prêt à quitter la forêt. Une branche craqua sous les pas qu'il avait voulu discrets, et il s'immobilisa instantanément.

- Tu te souviens comme nous aimions nous retrouver ici le soir après le couvre-feu ?… Nos capes d’invisibilité nous ont vraiment aidé, il faut l’avouer…

Etaient-ce là des propos adressés à la nuit tombante ou avait-elle réalisé sa présence ? Rouvrant les yeux, il se maudit de sa bêtise quand il se trouva face à ses propres traces de pas, que la neige tombante n'effaçait pas encore. L'infirmier inspira profondément. Aurait-il seulement pu oublier toutes ces années de sa vie ? S'il était encore ici, c'était sans doute la preuve que non...

- Tu vas attraper froid si tu ne te couvres pas plus, fit-il finalement, détâchant sa cape pour la lui déposer. Ce serait dommage que la super poursuiveuse écossaise soit malade pour le prochain match. Les qualifications sont passées, tu n'as plus tellement le droit à l'erreur…

Trois phrases et il en avouait déjà trop : il s'inquiétait encore pour elle, il savait qu'elle avait perdu un match de poule, le seul de sa carrière… Sans un mot de plus, refusant de croiser son regard, et fourrant les mains sans ses poches pour les protéger du gel, il tourna aussitôt les talons, en direction du château…
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:28

Eileen a écrit:
La jeune femme se releva et s'approcha de celui qui lui tendait sa cape. Lui aussi, allait avoir froid. Elle esquissa un petit sourire nostalgique en attrapant celle-ci. Il avait éludé sa question. Lui en voulait-il encore? C'était fort probable. cela se voyait à sa manière de pincer légèrement les lèvres et de femrer son regard. Elle le vit se détourner d'elle au moment où elle posait la cape sur ses épaules. Il commençait déjà à vouloir repartir. Non... Elle ne le voulait pas. Elle ne voulait pas qu'il la laisse, déjà... Elle fit alors la seule chose qu'elle avait toujours voulu faire depuis ce match mais qu'elle s'était refusée à faire. Elle se précipita vers lui et l'attrapa par le bras pour le retenir.

"Ne pars pas.."dit-elle tout doucement.

Il semblait que ces mots, qui lui brûlaient pourtant la gorge depuis tout ce temps avaient du mal à sortir. Eileen posa sur Ricardo un regard brûlant d'émotion. Il lui avait tant manqué... Non, vraiment, elle ne voulait pas qu'il parte. Lorsqu'il parla d'elle en tant que super poursuveuse, elle baissa la tête, de honte, peut-être. Elle n'avait pas envie de parler de ça maintenant. Pas avec lui, en tout cas. Sa main nue tenait toujours le bras du jeune homme lorsqu'elle reprit la parole.

"Tu m'as manqué, tu sais... Je me demandais si, un jour, nos pas se croiseraient à nouveau..."

Le visage qu'elle releva vers Ricoardo avait perdu toute son assurance. Elle ressemblait, en cet instant, à la petite fille qu'il avait un jour croisée dans les couloirs en pleurs parce qu'elle avait appris la mort de son grand-père.

"Je n'ai pas voulu tout ça, tu le sais..."
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:29

Ricardo a écrit:
Il n'avait fait que quelques pas vers le château quand la main d'Eileen vint le stopper, elle avait été prompte à réagir... Il aurait préféré qu'elle n'en fasse rien cependant, et une fois encore, ferma les yeux quand elle éleva doucement la voix.

- Ne pars pas... Tu m'as manqué, tu sais... Je me demandais si, un jour, nos pas se croiseraient à nouveau...

Elle avait baissé la tête, et il n'avait pas daigner tourner le visage vers elle. Ou peut-être craignait-il de ne pouvoir rester de marbre s'il croisait ses yeux emplis de tendresse ? Sa voix vacillait, elle était loin de la jeune femme pleine d'assurance qu'elle semblait toujours être pour les autres. Lui, il avait connu l'autre Eileen, celle qui restait fragile, et c'était une des choses qui l'avaient touché : elle savait taire ses faiblesses et se montrer courageuse, même lorsqu'il lui en coûtait. Parfois seulement, elle laisser entrevoir ce qui pouvait vraiment l'émouvoir, à ceux en qui elle avaient entière confiance seulement. Il fut un temps où il était de ceux-là, et le regard qu'elle lui lança l'instant d'après - qu'il feignit de ne pas voir, ayant rouvert les yeux pour les garder fixés sur le château - semblait vouloir dire qu'il en était toujours ainsi. Il aurait pu craquer, et céder à l'envie de la prendre dans ses bras en cet instant, si elle n'avait ajouté :

- Je n'ai pas voulu tout ça, tu le sais...

Instantanément, l'infirmier se raidit, et son regard tomba sur elle comme une lame de glace.

- C'est pourtant toi qui l'as choisi, siffla-t-il avant de se détourner et de reprendre sa route, d'un pas plus vif cette fois-ci.

Elle ne l'avait pas voulu ? Elle avait pourtant fait ce qu'il fallait pour ! Elle savait que la tactique qu'elle avait mise au point les confronterait un jour. Elle savait aussi qu'elle anéantirait ainsi tous ses espoirs. Et elle savait qu'il perdrait la face en refusant de jouer, et donc qu'il jouerait, quoi qu'il advienne, et même si elle lui avait demandé un nombre incalculable de fois de renoncer. Tout au fond de lui, une petite voix essayait de se faire entendre, qui arguait que lui aussi, avait sa part de responsabilité dans l'affaire, mais il ne l'écoutait guère...
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:30

Eileen a écrit:
"C'est moi qui l'ai choisi? Par Merlin Ricky, on était gosse!"s'écria la jeune femme lorsqu'il se détacha d'elle pour reprendre sa marche.

Elle se renfrogna elle même et se détourna vers la foret en ajoutant d'une voix à la fois vexée et à la fois pleine de défis:

"Tu as toujours l'orgueil des Serpentards, en tout cas... J'ai voulu t'éviter ça, tu t'en souviens? Et si tu m'avais parlé, ensuite, tu aurais su que, quand j'ai intégré l'équipe d'Ecosse, ils recherchaient un gardien..."

Elle se tut et reporta son regard vers le jeuen homme avant d'ajouter:

"La place est toujours libre, tu sais... Il me suffirait d'un mot... Non... Il TE suffirait d'un mot."

La voix de la métisse oscillait entre la colère et la tristesse. C'était d'ailleurs d'une voix triste qu'elle avait terminé sa phrase. Quand elle l'avait recroisé, dans l'école, elle avait compris pourquoi elle n'avait jamais pu avoir quelqu'un d'autre dans sa vie après lui. L'aimait-elle toujours? Oh oui. Elle savait qu'elle ne l'oublierai jamais. Mais qu'en était-il de Ricardo?

"Tu sais, en fait non... Tu ne peux pas savoir... Si l'un de mes partenaires ne m'avait pas passé le souaffle à ce moment-là, j'aurais stoppé la course du cognard. Mais ça, tu t'en moques..."

Elle secoua la tête et, sur ces paroles commença à son tour à remonter vers le chateau en passant devant Ricardo. Cette intention qu'elle avait eue, elle n'en avait jamais fait part à personne. Depuis deux ans, le souvenir de ce match la hantait. Elle aurait tant voulu pouvoir revenir en arrière et empêcher ça d'arriver... Elle avait eu tellement peur pour lui en le voyant tomber du balai qu'elle en avait laché le souaffle pour le rattraper et l'avait délicatement posé au sol. Mme Bibine avait alors décrêté un arrêt de jeu pour qu'il puisse être emmené à l'infirmerie et Eileen avait dû se forcer pour continuer le match qu'elle avait gagné en son honneur. Le savait-il seulement?

"Tu sais. Quand le cognard t'a touché, mon coeur s'est brisé. Et le match, si je l'ai joué ensuite, c'était pour toi. Pas pour Gryffondor...

Mme Bibine a voulu stopper le match, après que je t'ai posé au sol. C'est Rogue qui l'en a empêchée..."


*Moi, j'aurais tout accepté pour que tu ailles bien...*
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:31

Ricardo a écrit:
- C'est moi qui l'ai choisi ? Par Merlin Ricky, on était gosse !

Ricardo s'arrêta net. Ce surnom-là aurait sans doute ajouté à son trouble en d'autres circonstances, mais là, il l'agaçait plus qu'autre chose.

- Gosse ? répéta-t-il d'un ton peu engageant. Si nous étions gosses il y a deux ans comme tu dis, crois-tu que nous soyons bien différents à présent ?

- Tu as toujours l'orgueil des Serpentards, en tout cas...

L'infirmier se retourna d'un bloc dardant ses yeux sombres sur l'ancienne gryffondor. Si elle y avait prêté attention, elle aurait senti son souffle se saccader comme la fureur se répandait peu à peu dans chaque parcelle de son corps. Il tâchait visiblement de se contrôler, faute de quoi il était certain de laisser son poing dans le premier obstacle venu, et il se trouvait qu'en cet instant, c'était elle. Peut-être était-ce justement ce qui l'aidait à se contenir, l'idée - si galante ! - qu'il ne convenait pas de frapper une femme...

- On a tous des qualités et des défauts, Eileen, fit-il d'un ton des plus secs. Il me semblait pourtant que tu connaissais les miens...

- J'ai voulu t'éviter ça, tu t'en souviens ? Et si tu m'avais parlé, ensuite, tu aurais su que, quand j'ai intégré l'équipe d'Ecosse, ils recherchaient un gardien...

Ce n'est qu'alors qu'il haussa le ton à son tour, incapable de se contenir plus longtemps. Ils recherchaient aussi un gardien, hein ? La belle affaire ! Après ses exploits, lors de ce dernier match, quelle équipe aurait été assez insensée pour le sélectionner ?

- Parce que tu crois réellement qu'après la superbe démonstration de mes "talents" sur ce dernier match, une équipe, aussi minable fut-elle, aurait voulu de moi ? Tu sais très bien que c'était perdu d'avance !

Un instant, le silence plana, et puis il reprit, du même ton froid qu'il avait utilisé précédemment.

- Quant à m'avoir prévenu... Tu parlais de mon orgueil à l'instant, tu savais donc très bien que je n'aurais jamais accepté de perdre ainsi la face. Refuser de jouer pour ne pas se trouver face à sa copine, tu sais aussi bien que moi que ça n'aurait rien changé au résultat final !

Elle s'était finalement tournée de nouveau vers lui, et, bien qu'il ait baissé d'un ton, elle continuait sur sa lancée. Ricardo ne bougeait pas d'un pouce, les poings serrés, le regard plus sombre que jamais, fixé sur elle.

- La place est toujours libre, tu sais... Il me suffirait d'un mot... Non... Il TE suffirait d'un mot.

Un rire peu engageant, aussi faux que ce qu'il pensait de ses propos s'échappa de sa gorge. Une veine y était apparente, autre stygmate de sa colère, et il poursuivit d'un froid, sans pour autant hausser le volume, qui ne rendait que plus cinglant ce qu'il répondait.

- Il ne me suffirait de rien du tout, Eileen. Pas après deux années sans être monté sur un balai.

Il attendait une réaction, peut-être aussi violente de sa part, mais ce qu'elle avait ajouté par la suite était plutôt emprunt de tristesse, et il sentit bien malgré lui son coeur se serrer. Stupide organe qui refusait de le laisser donner libre cours à sa frustration...

- Tu sais, en fait non... Tu ne peux pas savoir... Si l'un de mes partenaires ne m'avait pas passé le souaffle à ce moment-là, j'aurais stoppé la course du cognard. Mais ça, tu t'en moques...

Un instant de doute, il resta inerte, laissant la jeune femme passer à ses côtés et remonter vers le château sans réagir. Ce n'est que lorsqu'elle reprit la parole qu'il se retourna pour lui faire de nouveau face, bien qu'elle poursuivît sa route.

- Tu sais. Quand le cognard t'a touché, mon coeur s'est brisé. Et le match, si je l'ai joué ensuite, c'était pour toi. Pas pour Gryffondor... Mme Bibine a voulu stopper le match, après que je t'ai posé au sol. C'est Rogue qui l'en a empêchée...

- C'était le dernier match de l'année, et on n'arrête pas un match parce qu'il y a des blessés. Les autres avaient le droit de continuer à jouer... Non, ils devaient continuer. Tu as joué pour moi dis-tu ? Touchante attention...

Sa voix semblait plus lasse que colérique à présent. Si le match avait été arrêté à cause de lui, ça aurait été pire, parce que tous auraient perdu leur chance d'être remarqué. On n'aurait parlé que de cette blessure qui avait causé l'arrêt du match. Et maintenant qu'elle lui laissait supposer que ç'aurait pu être elle, la blessée, il se demandait ce qu'il aurait fait à sa place. Est-ce qu'il aurait voulu arrêter ? Non, sans doute que non. Lui aussi aurait continué à jouer, par fierté personnelle, bien sûr, et pour qu'elle puisse être fière de lui aussi... Sa dernière phrase avait sonné tellement faux, non pas parce qu'il se moquait d'elle, mais justement parce qu'il tâchait de le faire sans y parvenir, trop de doutes encombrant son esprit à présent. Il soupira, puis passa une main dans ses cheveux. Un geste qu'elle ne lui connaissait que trop bien, c'était toujours ainsi qu'il se donnait une contenance.

- On devrait poursuivre cette conversation à l'intérieur. Tu vas attraper froid, et moi aussi...
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:32

Eileen a écrit:
" Gosse ? Si nous étions gosses il y a deux ans comme tu dis, crois-tu que nous soyons bien différents à présent ?"

Ce qu'il pouvait être agassant, quand il s'y mettait... Mais ça, elle le savait déjà... Elle se campa, les poings sur les hanches pour lui répondre.

"Toi je ne sais pas, mais moi, j'ai changé, pendant ces deux ans. Une chose cependant n'a pas changé en moi."

Sa voix se brisa, la forçant à se taire. Non. Elle ne pouvait pas continuer. Pas maintenant. C'était trop tôt encore. Il n'était pas prêt à savoir, pas prêt à lui pardonner. Pour preuve en était la suite de sa réponse...

"On a tous des qualités et des défauts, Eileen. Il me semblait pourtant que tu connaissais les miens..."

Elle secoua la tête et leva les yeux au ciel à cette réponse. Quand il parlait ainsi, avec ce genre de mots, oui, il prouvait que, par bien des côtés il était encore un gosse. Mais ça, elle savait pertinemment qu'il valait mieux ne pas le lui faire remarquer. Elle avait de l'expérience, avec lui pour ce genre de choses... Enfin.

"Tes qualités et tes défauts, je les ai toujours acceptés. Je n'ai jamais cherché à te faire changer, je t'aim... Je t'ai aimé tel que tu étais."

A cet instant, Eileen ne put que remercier le ciel couvert et la neige qui tombait de cacher la teinte rosée que venait de prendre son visage. Elle venai, plus ou moins de révéler ce qu'elle s'était, une fraction de secondes plus tôt, interdit de dire. Mais maintenant, le mal était fait... Elle craignait de le voir repartir en courant, mais il enchaina en se mettant à hurler à son tour. Il fallait avouer que c'était elle qui avait commencé... Mais là, elle n'e navait plus la force...

" Parce que tu crois réellement qu'après la superbe démonstration de mes "talents" sur ce dernier match, une équipe, aussi minable fut-elle, aurait voulu de moi ? Tu sais très bien que c'était perdu d'avance !"

"Mon équipe t'aurait accepté, parce que j'avais confiance en toi. Tu ne pouvais rien faire face à ce cognard... Rien..."fit-elle d'une voix emplie d'une lascitude extrême.

Cette dispute lui en coûtait, c'était le moins que l'on pouvait en dire. Elle n'avait toujours eu qu'une envie depuis ce match, le revoir pour parler. Et, même si elle savait que ça serait dur, elle avait espéré que ça se passerait mieux que cela. Mais... Il ne fallait pas s'attendre à autre chose, sans doute... Il était encore trop tôt... Il reprit ensuite la parole, d'une voix plus faible mais d'un ton qui aurait pu lui glacer le sang si elle n'en avait eu l'habitude.

"Quant à m'avoir prévenu... Tu parlais de mon orgueil à l'instant, tu savais donc très bien que je n'aurais jamais accepté de perdre ainsi la face. Refuser de jouer pour ne pas se trouver face à sa copine, tu sais aussi bien que moi que ça n'aurait rien changé au résultat final !"

Elle baissa, une fois de plus le nez vers le sol, comme une enfant honteuse avant de souffler:

"Ca ne nous aurait peut-être pas séparés"

Cette phrase semblait pour elle, plus dure à dire que bien d'autres. Oui, si elle pouvait revenir en arrière, elle ferait tout pour l'empêcher de participer à ce match, quitte, en utilisant sa cape d'invisibilité à le stupéfixer. Son orgueil aurait tout autant été touché, mais, ne sachant pas d'où ça venait, il ne lui en aurait pas autant voulu... Mais non. La jeune femme, les yeux brillants de larmes toujours baissé vers le sol chassa cette pensée de sa tête. Elle aurait fait n'importe quoi, oui, mais pas ça. Elle aurait préféré avoir le temps de recevoir le cognard à sa place à lui... Il continua alors, comme s'il n'avait rien entendu, tandis qu'ils remontaient toujours vers le chateau à pas lents pour la jeune femme.

"Il ne me suffirait de rien du tout, Eileen. Pas après deux années sans être monté sur un balai."

Eileen resta un long moment silencieuse avant de finir par lacher:

"Si tu m'étais ta colère après moi de côté, je pourrais t'aider..."

Suite à cette phrase, elle eut l'impression que le silence avait décidé de s'installer entre eux, les laissant marcher côte à côte en silence jusqu'au chateau. Pourtant, il finit par reprendre la parole alors qu'ils étaient à mi-chemin.

"C'était le dernier match de l'année, et on n'arrête pas un match parce qu'il y a des blessés. Les autres avaient le droit de continuer à jouer... Non, ils devaient continuer. Tu as joué pour moi dis-tu ? Touchante attention..."

Toujours ce match, comme s'il les hantait. Il fallait avouer que c'était elle qui avait mis le sujet sur le tapis. Mais elle avait tellement envie de dépasser cela... Elle secoua la tête. Ses larmes n'avaient pas quitté ses yeux et semblaient, presque vouloir se geler sur place, l'obligeant à garder les yeux presque fermés pour ne pas montrer à Ricardo qu'elle n'avait qu'une envie, celle de fondre en larmes.

"Oui, j'ai joué pour toi. Par amour pour toi. N'aurais-tu pas fait la même chose?" demanda-t-elle alors en regardant à l'opposée.

Elle ne voulait pas croiser son regard. Pas maintenant. C'était trop... Trop tôt, ou trop tard... Elle ne voulait pas lui montrer toutes ses larmes figées dans le froid qu'elle ne pouvait laisser couler parce qu'il était là et la repoussait encore en paroles, dans sa façon de lui parler, elle ne voulait pas lui montrer qu'elle avait mal, mais qu'elle ne lui en voulait pas parce que, sans doute, elle aurait réagi de la même manière à sa place. Ce cognard, pourtant, ce n'était pas elle qui l'avait lancé... Enfin, il brisa le silence, la sortant de ses sombres pensées.

"On devrait poursuivre cette conversation à l'intérieur. Tu vas attraper froid, et moi aussi..."

Elle haussa les épaules et fit quelques pas vers le chateau, avant de lacher d'une voix désabusée:

"Tu as sans doute quelqu'un qui t'attend, moi je n'ai personne. Personne ne se soucit de mon état de santé... Mais si tu le veux, rentrons."
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:34

Ricardo a écrit:
"Toi je ne sais pas, mais moi, j'ai changé, pendant ces deux ans. Une chose cependant n'a pas changé en moi."

1 à 0. Balle au centre. Là, elle précisait qu'elle avait plus mûri que lui pendant ces deux ans, et quelque part, il devait s'avouer que ça n'était pas forcément totalement faux. Ricardo serra les dents et plus encore quand elle ajouta :

"Tes qualités et tes défauts, je les ai toujours acceptés. Je n'ai jamais cherché à te faire changer, je t'aim... Je t'ai aimé tel que tu étais."

Que devait-il répondre à ça ? Force lui était d'avouer qu'elle disait vrai... Peut-être plus qu'il ne le craignait - ou ne l'espérait ? Le silence pesa un moment, d'autant qu'il ne pouvait pas vraiment ignorer l'origine de l'aspect brillant de ses yeux. Là encore, elle marquait un point : elle au moins ne se mentait pas à elle-même, et bien qu'il en soit conscient, il refusait de l'avouer haut et fort. Stupide orgueil, en fait, mais il avait beau essayer de changer, il revenait au galop. Ca avait été le cas par le passé, il avait tâché de laisser sa fierté de côté pour elle... Mais il n'avait pas pu s'en empêcher bien longtemps, et au premier défi proposé, il avait repris les "bonnes" habitudes...

Etait-ce donc ça qu'il voulait ? Tout gâcher par orgueil, indéfiniment ? Non, ça n'était pas ça, du tout. Mais que pouvait-il faire d'autre à présent ? C'était sans doute trop tard. Deux ans de non-dits, c'était bien trop long pour que quoi que ce soit puisse être rattrapé...

Ce qu'elle ajouta par la suite le tira de ses pensées, et il tourna la tête vers elle. Il était légèrement en retrait, et ne la distinguait que de trois quarts dos, mais il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle souffrait de chaque parole qu'elle prononçait encore.

- Mon équipe t'aurait accepté, parce que j'avais confiance en toi. Tu ne pouvais rien faire face à ce cognard... Rien...

Là encore, Ricardo garda le silence, un moment, le temps de faire le point sur cette assertion.

- Non, finit-il par répondre, d'un ton qui relevait plus de la constatation qu'autre chose. J'ai laissé passé trop de buts bien avant de recevoir le cognard. Cette excuse-là n'aurait pas été suffisante.

Elle baissa le nez vers le sol et il se demanda un instant ce à quoi c'était dû. A ses propos à lui, ou à ce qu'elle pensait de ses propres paroles ? Ce qu'elle murmura ne lui arriva que par morceaux, mais il crut pouvoir en compléter le sens, qui confirmait son lapsus précédent. L'infirmier s'arrêta laissant la jeune femme prendre un peu d'avance. Et lui, que ressentait-il exactement ? Il ne comprit pas vraiment ce à quoi elle faisait référence quand elle proposa de l'aider et le silence qui s'en suivit était autant dû à l'attente de l'une d'une éventuelle réponse, qu'aux réflexions de l'autre quant au sujet exact de cette remarque. Finalement, elle reprit la parole, ses mots le frappant encore une fois de plein fouet. C'était comme si elle avait lu dans ses pensées précédentes, tant c'en était proche.

- Oui, j'ai joué pour toi. Par amour pour toi. N'aurais-tu pas fait la même chose ?

Il l'avait pensé à l'instant. Sans doute, oui, qu'il aurait fait la même chose. Mais comment l'avouer maintenant ? Elle ne voulait pas croiser son regard, manifestement, tant elle le gardait fixé dans la direction opposée, pourtant il ne la lâchait pas du sien, avançant de nouveau, plus vite cette fois-ci, pour revenir à sa hauteur. C'est alors qu'elle parla d'une voix désabusée qui lui pinça le coeur.

- Tu as sans doute quelqu'un qui t'attend, moi je n'ai personne. Personne ne se soucit de mon état de santé... Mais si tu le veux, rentrons.

Il attrapa son bras par réflexe, et comme elle se retournait, il resta un instant à la fixer, incapable de dire un mot. Mais qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Il n'aurait pas pu être encore si en colère contre elle s'il avait tourné la page et refait sa vie avec quelqu'un d'autre ! Et pourquoi ne le lui disait-il pas tout simplement ? Là encore, il resta sans réponse. Ils étaient à présent devant la porte du Hall, et il s'écarta d'elle, détournant le regard et franchissant les quelques pas restant pour la lui ouvrir. D'un geste de la main, il l'invita à entrer.

- Il y a mon bureau dans l'infirmerie au troisième étage...

Et comme si ça voulait tout dire, il la laissa faire quelques pas vers l'escalier et la suivit jusqu'à l'infirmerie, où il lui ouvrit de nouveau le chemin.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:35

Eileen a écrit:
Le trajet fut bien silencieux, presque jusqu'à la Grande porte du chateau, lorsqu'il finit par parler une simple phrase qui pourtant voulait tout dire. Ce jour-là, il n'avait pas été réellement concentré. Pour qu'elle raison? Avait-il voulu la laisser gagner inconsciemment? Ou bien avait-il eu peur de gagner? Elle ne le savait. Quoi qu'il en soit, s'il n'avait été assomé par ce cognard, Serpentard aurait gagné ce match. Elle se savait. Il n'avait pas été une passoire. Il avait tout de même repoussé les trois quarts de ses tirs avant de se faire assomer. C'est d'ailleurs pour cette raison, qu'il avait été visé tout de même, alors qu'elle avait dit aux batteurs juste avant le match:

>>> "Je sais que vous voulez gagner. C'est ce que je veux aussi, mais... Vous n'êtes pas sans savoir les liens qui m'unissent au capitaine de Serpentard. Ne... Ne lui faites pas de mal..."

>>> "Bien cap'. On ne s'en prendra à lui que s'il est trop bon..."

Et elle n'avait pas eu le temps de réagir, Mme Bibine ayant sifflé l'entrée en piste des deux équipes. Elle avait espéré qu'ils n'en feraient rien et n'avait vu le geste que trop tard, alors qu'on lui faisait une passe. Quand le cognard l'avait percuté, alors qu'elle prenait le souaffle en mains, elle avait poussé un cri silencieux, comme si elle était muette. Comme dans un cauchemar, elle l'avait vu tomber de son balai et avait lâché la balle pour aller secourir celui qu'elle aimait...

Eileen secoua la tête. A quoi cela servait de se remémorer cela, maintenant? En temps normal, elle aurait plaisanté à ce sujet. Elle l'avait déjà fait, lorsqu'il se traitait de passoire, à l'époque...

>>>"Tu pensais trop à moi pendant le match?"

Elle avait, alors un air si rayonnant quand elle disait cela qu'il ne lui en voulait jamais. Mais là, ce soir, les choses étaient différentes. Tout avait changé. Elle avait été la cause de tout cela. La jeune femme était persuadée qu'il lui en voudrait toujours. Jamais il ne pourrait pardonner. Il ne pardonnait jamais les trahisons. Et... N'était-ce pas une forme de trahison qu'elle avait eue envers lui?

Ainsi plongée dans ses réflexions, elle ne s'était pas aperçue qu'il avait laissé de la distance entre eux, marchant quelques pas derrière elle. Il fallait dire, aussi, que regardant à l'opposée, il n'était pas dans son champ de vision. Elle ne s'en rendit compte, en fait, qu'après la dernière phrase qu'elle prononça lorsqu'il vint l'attraper par le bras. La jeune femme se retourna alors vers lui, lui offrant un visage dont les larmes non encore gelées, par ce simple contact venaient de se libérer, inondant ses joues froides. Elle semblait attendre quelque chose, mais il ne répondit rien, ne fit pas un geste vers elle. Alors, sans se dégager, elle reprit le chemin du chateau, Ricardo la tenant toujours par le bras. Ce ne fut qu'à la porte qu'il reprit la parole, pour lui lancer une invitation.

" Il y a mon bureau dans l'infirmerie au quatrième étage..."

Cette simple phrase qu'il prononça suffit à lui rappeler tant de choses. La voix brisée par le chagrin et les souvenirs, elle finit par lui répondre:

"Je te suis..."

*Où tu iras, je te suivrai...*

Quand il lui ouvrit la porte, elle esquissa un petit sourire entre tristesse et amusement et pénétra dans le hall. Elle prit la direction de l'étage, comme il le lui avait indiqué et se laissa guider jusqu'à l'infirmerie.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:37

1995 / Chapitre 2/ Discussion au coin du feu

Eileen a écrit:
La porte de l'infirmerie s'ouvrit doucement, et Ricardo laissa Eileen passer, lui indiquant d'un signe de la tête les portes à l'autre bout de la salle. Après avoir refermé derrière elle, il la guida vers son bureau, petite pièce au mobilier succinct, composé d'une armoire, d'une table et d'une chaise uniquement. L'attirail de potion qu'il avait ajouté les années précédentes avait été supprimé - il s'en chargeait plutôt dans sa chambre à présent, conjurant ce dont il avait besoin au moment voulu - et la pièce avait retrouvé sa taille initiale - comme avant que Mme Pomfrey ne l'agrandisse d'un coup de baguette magique - c'est à dire qu'elle était minuscule.

A peine entré, l'infirmier conjura un siège supplémentaire, un fauteuil à accoudoirs tapissés, pour qu'Eileen s'y installe, puis il ferma la porte derrière eux. Il avait gardé le silence le temps qu'ils montent les escaliers et hésitait à présent à le briser. Les larmes qu'elle avait versées étaient venues par sa faute, et bien qu'elle ait esquissé un sourire par la suite, elles restaient gravées dans sa mémoire.

En s'installant face à elle sur la chaise de bois qu'il occupait régulièrement, il fit apparaître un feu dans le petit âtre derrière lui, et une théière en métal ouvragée, dont s'échappait un délicat parfum de menthe, ainsi que deux verres droits, engoncés dans deux supports d'inox travaillés sur la table. La théière servit toute seule le thé à la menthe - la boisson préférée d'Eileen du temps où ils étaient ensemble - et une tasse s'approcha de la jeune femme, la laissant libre de l'accepter ou non. Outre ces boissons, sur le bureau, trônaient un classeur pourpre sans aucune mention indiquant son contenu et un bocal d'essence de tentacules de murlap qui semblait devoir servir régulièrement.

Mais Ricardo ne croisait pas le regard de l'ancienne gryffondor. Et comment pourrait-il la regarder en face de toute manière ? Il posa les coudes sur la table et croisa les doigts, appuyant son front sur ses mains jointes. De longues minutes s'écoulèrent dans un silence pesant, pendant lesquelles le professeur de vol aurait cent fois pu sortir si elle l'avait souhaité, et le jeune homme ne bougeait pas. A présent qu'il repensait à tout ce qui s'était passé en tenant compte de ce qu'elle venait de lui dire dans le parc, il ne pouvait plus faire abstraction de la petite voix qui lui hurlait depuis le début qu'elle n'était pas la seule à blâmer. Et être de mauvaise foi et faire souffrir des personnes dont on n'a cure, ça n'était pas si terrible, mais lorsqu'il s'agissait de la personne qu'on aimait, la seule en qui on ait jamais eu confiance, c'était plus difficile à supporter.

Toutes les excuses du monde n'auraient jamais pu effacer ces deux années, il le savait, mais que pouvait-il dire d'autre ? Fixant encore le bois de la table, il murmura simplement :

- Je suis désolé...

Et puis, réalisant à quel point c'était inutile et inconvenant dès lors qu'il ne prenait pas la peine de la regarder dans les yeux, il posa les avant-bras sur la table, les doigts toujours croisés, et redressa la tête pour plonger son regard sombre dans celui d'Eileen.

- Je suis désolé, Eileen. C'est plus facile de se convaincre qu'on est le seul à souffrir et de se complaire dans sa frustration que d'admettre qu'on a pu avoir tort...

Ces mots-là, il ne les aurait jamais prononcé à qui que ce soit d'autre. Mais face à celle qui avait partagé chaque événement de sa vie pendant tant d'années, ils étaient venus presque naturellement. Presque. Mettre sa fierté de côté cinq minutes lui en coûtait toujours, mais c'était bien parce que c'était elle qu'il arrivait à le faire...
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:38

Eileen a écrit:
Eileen avait suivi silencieusement Ricardo dans l'escalier, comptant inconsciemment les marches et les étages. Fort heureusement pour eux, les escaliers ne leur jouèrent pas de tour. Sans doute avaient-ils compris que ce n'était pas réellement le moment... Pourtant, Merlin savait ce qu'ils avaient pu leur en jouer des tours, les menant un jour à l'aile ouest... Fort heureusement, il ne s'y trouvaient alors ni Miss Teigne, ni Rusard et ils avaient pu redescendre l'escalier et attendre qu'il bouge à nouveau. C'était le bon temps... Ils se tenaient alors encore par la main, se faisaient des petits bisous dans le cou, éclataient de rire pour un rien... Cette époque lui manquait réellement. Plus qu'elle n'aurait su l'avouer, à dire vrai.

Elle revint à la réalité en foulant du pied le troisième étage et retint une petite remarque, qui, en cet instant aurait fait tâche entre eux. Elle aurait pu, certes, détendre l'atmosphère, mais elle préférait n'en rien faire.

*Tiens... Il n'avait pas dit le quatrième?* se contenta-t-elle de remarquer mentalement.

Oui... C'était mieux en le gardant pour elle. Lorsque les choses se seraient tassées, si elles se tassaient un jour, elle pourrait en faire la remarque. Elle le laissa prendre un peu d'avance pour l'observer de dos. Il était vraiment toujours aussi beau. Elle avait eu la chance de rencontrer son idéal dans l'enfance. Chance ou malchance puisqu'elle ne parvenait pas à tourner la page... Elle le rattrapa au moment où la porte s'ouvrait et où il l'invitait à passer devant lui. Comme si sa main obéissait à sa volonté propre, elle caressa celle que Ricardo avait posée sur la poignée de la porte, provoquant en la jeune femme un délicieux frisson. Il avait toujours suffi de si peu pour qu'il la fasse frissoner de bien être... Ce que les autres n'étaient jamais parvenus à faire...

La jeune femme s'avança donc dans l'infirmerie, entre les lits disposés des deux côtés. Elle s'arrêta tout à coup devant le 3e lit sur la gauche en partant du fond. Elle revoyait encore Ricardo alité à cause du cognard. Sa main effleura doucement le pied du lit comme elle l'avait tant de fois fait alors qu'il était là à dormir. Non, ses visites en s'étaient pas espacées après le match. C'est jsute que, comme il ne voulait plus la voir, elle venait aux heures où il dormait. Mme Pomfrey l'avait accepté, bien qu'elle ne l'eut pas réellement compris. Mais, lorsqu'elle avait vu les larmes d'Eileen lorsque celle-ci lui en avait fait la requète, elle n'avait pu s'y opposer, tant sa détresse était forte. et quelle n'avait pas été sa surprise lorsqu'un soir elle avait trouvé ce lit vide... Elle avait eu peur et s'était précipité vers les appartements de l'infirmière.

>>> "Où est passé Ricardo? Il n'est plus dans son lit! Lui est-il arrivé quelque chose de grave?" avait-elle demandé à celle-ci après qu'elle lui eu ouvert, sa longue chemise de nuit rapidement dissimulée sous une robe de chambre.

>>> "Tu n'es pas au courant? Oh! Désolée ma belle... Viens..."avait-elle répondu en la faisant entrer et s'asseoir sur le lit défait.

Eileen, au comble de l'inquiétude s'était alors assise et avait attendu la réponse de Mme Pomfrey. Elle avait eu tellement peur qu'il ne soit arrivé quelque chose de grave que, quand elle lui avait dit que Ricardo était retourné dans son dortoir, un sanglot nerveux s'était emparé d'elle. Il semblait ne plus vouloir se terminer, aussi l'infirmière avait-elle donné à la septième année un léger somnifère en la forçant à passer la nuit à l'infirmerie.

Eileen secoua la tête et revint au présent. Elle reprit sa marche vers le bureau de Ricardo. Lorsqu'il l'ouvrit, elle ne put dissimuler sa surprise. De même qu'elle n'avait pas le moins du monde dissimulé son trouble quelques minutes auparavant. Le bureau avait sacrément rétréci depuis la dernière fois qu'elle y était venue. Mais ce n'était pas là l'important. Elle en observa le mobilier, si froid, si impersonnel jusqu'à ce qu'il ne fasse apparaitre un fauteuil pour elle. Elle profita de ce qu'il était occupé pour faire le tour de la pièce lorsqu'elle tomba en arret devant un classeur pourpre. Aucune indication de ce qu'il contenait. Pouvait-elle scéder à la curiosité? Elle était un ancienne Gryffondor, après tout... Et ce classeur semblait l'appeler.

Alors que Ricardo avait le dos tourné, elle l'ouvrit et tomba sur des coupure de journaux sorciers sur elle et sur l'équipe d'Ecosse. elle leva un regard brûlant sur le dos de Ricardo et se hâta de refermer l'objet. Si le jeune homme posait son regard dessus, il pourrait tout de suite voir qu'il avait bougé. Eileen revint alors rapidement s'asseoir sur le fauteuil et s'absorba dans la contemplation du feu. Ce ne fut qu'en entendant le verre crisser sur la table qu'elle tendit une main légèrement tremblante pour le prendre.

*Il s'en est souvenu...* songea-t-elle nostalgique.

Cette soirée recelait réellement bien des surprises... D'abord les retrouvailles au parc, leur dispute, le classeur, le thé à la menthe... Chacun semblait vouloir éviter le regard de l'autre dans un premier temps, Eileen regardant le feu, Ricardo regardant lui seul savait quoi. Oui, vraiment, cette soirée recelait encore bien des surprise. Elle n'osait rompre le silence. Elle avait pourtant tant de choses à lui dire... Elle aurait pu, certes, sortir. Mais elle n'en avait aucune envie. Elle avait envie de rester là, près de lui, de le tenir dans ses bras. Elle finit par retourner la tête vers lui et par prendre la parole, au même moment que lui.

"Je suis désolée..."

Elle aurait sans aucun doute éclaté de rire s'il n'avait alors relevé vers elle un visage si sérieux. Elle le regarda, interloquée, toutes les émotions qu'elle avait ressenties jusque là parfaitement visible sur son visage. Lui qui la connaissait si bien ne pouvait que lire chacune de ces sensations qu'elle avait épruvées jusqu'alors. Il reprit la parole, s'excusant de nouveau:

"Je suis désolé, Eileen. C'est plus facile de se convaincre qu'on est le seul à souffrir et de se complaire dans sa frustration que d'admettre qu'on a pu avoir tort..."

Elle tendit alors la main par dessus la table et la posa sur celle de l'infirmier. De nouveau, un frisson la parcourut toute entière. Ce fut d'une voix grave et pourtant d'une douceur inouïe qu'elle répondit:

"Tu n'es pas plus fautif que moi, Ricky. Notre seul tort, à l'un comme à l'autre est de n'avoir pas su rompre ce silence plus tôt..."
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:39

Ricardo a écrit:
- Je suis désolée...

Ricardo n’avait pas entendu ces mots, plongé dans ses propres réflexions et concentré sur l’effort que lui demandait ce qu’il cherchait à dire. Peut-être se serait-il arrêté dans son élan s’il les avait notés, peut-être l’aurait-il engagée à poursuivre avant de se décider à parler. Mais il n’en était rien, et quand la jeune femme répondit doucement, posant une main sur les siennes, il resta un long moment interdit, à la fixer. Est-ce que ça pouvait réellement être aussi simple que ça ? Est-ce que de simples excuses pouvaient vraiment réparer deux années si lourdes ?

- Tu n'es pas plus fautif que moi, Ricky. Notre seul tort, à l'un comme à l'autre est de n'avoir pas su rompre ce silence plus tôt...

L’infirmier baissa le regard sur la main de la jeune femme qui enveloppait à présent la sienne. C’était étrange de se retrouver de nouveau dans une situation qui autrefois leur avait paru parfaitement naturelle, et qui aujourd’hui, plus encore avec la conversation qu’ils entretenaient, semblait des plus farfelues. Ils venaient de se hurler dessus, et voilà qu’elle posait simplement sa paume sur les siennes, comme si rien n’était arrivé. Il avait bien vu qu’elle s’était arrêtée au lit qu’il avait occupé de longues journées – combien exactement, il ne s’en souvenait plus – et avait passé ses doigts sur la rambarde de métal à son pied. Comment avait-elle pu garder un tel élément de détail en mémoire ? Comme lui-même se souvenait de son goût avéré pour certaines choses anodines, sans doute… et pourtant tout ça lui semblait tellement saugrenu. Même la façon dont elle disait les choses, rajoutait un poids à ce qu’il avait fait et lui laissait un goût amer dans la bouche : elle partageait les torts, alors qu’il avait toujours tout rejeté sur elle, et que c’était lui qui avait instauré ce silence entre eux.

- Eileen…

Une de ses mains quitta la table et passa dans ses cheveux. Geste récurrent manifestant généralement son embarras ou une attente particulière. En l’occurrence, il ne savait plus tellement comment réagir. Pour elle tout semblait si simple… Pourquoi devait-ce être tellement compliqué pour lui ? Pourquoi ne pouvait-il tout simplement pas faire abstraction du passé pour se consacrer à cet instant, et profiter d’être de nouveau face à elle ? Son regard s’enfuit encore à sa droite, et tomba sur le classeur qu’elle avait manifestement touché. Feuilleté sans doute. Ricardo resta un instant songeur, se demandant ce qu’il devait craindre de ce qu’elle y avait découvert, et s’il devait estimer cela comme une violation de sa vie privée. Cette pensée l’interpella un instant. Depuis quand estimait-il que ce qu’elle voyait de lui ne la regardait pas ? Il fut un temps où elle savait absolument tout, et où ça ne le dérangeait pas le moins du monde… Il en savait pourtant pertinemment la réponse, aussi douloureuse soit-elle…

« Elle est venue hier. Encore… »
« Ca va, Sean… »
« Tu n’iras pas lui parler ? »
« J’ai dit : ça va ! »


Sean avait levé les mains comme pour s’innocenter, mais Ricardo savait ce qu’il pensait à ce moment-là. Que c’était idiot de la laisser dans l’expectative, alors qu’il avait été le premier à la défendre quelques années auparavant. « Tu sais ce que les autres vont dire, n’est-ce pas ? », avait-il ajouté la dernière fois. « Que ça y est, le Serpy a fini de jouer avec la Gryff. Et qu’il a perdu. » Il l’avait repoussé. C’était pourtant son meilleur ami, mais il n’avait pas voulu l’écouter. Et il avait raison pourtant. Leur séparation faisait l’objet de nombre de conversations parmi les élèves de dernière année, d’autant que personne n’en connaissait les détails, donc tout le monde les inventait. Et pour cause, il n’y avait jamais vraiment eu de séparation. Il avait juste cessé de lui parler, sans explication, sans dispute, rien. Il avait senti plusieurs fois son regard brûlant de l’envie qu’il lui adresse ne serait-ce qu’un mot qui aurait pu leur permettre d’en discuter, mais jamais il n’avait lancé la conversation sur ce terrain. D’ailleurs, ses réponses étaient laconiques, et au fur et à mesure, il avait fini par garder le silence presque systématiquement, refusant de lui adresser un regard, si ce n’est glacial. Si bien qu’au final, elle n’était plus venue.

C’était de là que tout avait commencé, lui semblait-il. Il avait monté brique par brique ce mur d’indifférence et de silence entre eux, et en avait déposé la dernière en quittant l’infirmerie sans l’en avertir. Après ça, elle ne lui avait plus reparlé. Pas même pour ce poste de gardien qu’elle lui proposait aujourd’hui. Pas même sur le quai pour quitter Poudlard, à la fin de cette dernière année. Et il n’avait pas cédé. Il ne lui avait même pas dit au revoir, et c’était peut-être ce qu’il lui avait fait de plus cruel. Pour elle, comme pour lui. Le jour du départ avait été une véritable de torture pour sa résolution de ne plus lui adresser la parole. Parce que monter dans le train à la locomotive rouge, et arpenter les plaines britanniques jusqu’au quai 9 ¾ de la gare de King’s Cross, ça rappelait toujours le trajet inverse, le tout premier, celui qui les avait pour la première fois amenés à Poudlard, pour la première soirée au château et la cérémonie de répartition. Parce que sans le savoir, il avait pour la première fois croisé le regard de celle qui hanterait ses pensées des années durant pour la première fois dans un wagon du Poudlard Express, et que monter de nouveau dans ce train ranimait toute une foule de souvenirs oubliés. Parce que tous ses petits riens, toutes ces premières fois que ce départ rappelait - première chocogrenouille avalée, première robe de sorcier passée, premier contact avec un enfant anglais aussi - insignifiantes alors, étaient inextricablement liées à ce qu’il se passait à présent – parce que rien n’arrive jamais par hasard, et que tout finit toujours par trouver son sens – mettaient du sel sur une blessure encore à vif. Sans s’en rendre d’abord compte, il avait été droit au wagon qu’il avait occupé à son premier voyage. Il l’avait trouvé vide, et avait décidé de s’installer contre la fenêtre, ce qu’il regretta dès l’instant où la porte s’ouvrit. Un instant leur regards s’étaient croisés. Un instant encore, il avait failli se lever et la prendre dans ses bras. Peut-être l’aurait-il fait si elle avait été seule et avait ne serait-ce qu’esquisser un geste vers lui. Mais certains de ses amis l’accompagnaient, et il s’était détourné aussitôt, fixant la vitre sans vraiment voir le paysage sur lequel elle s’ouvrait. Elle avait claqué la porte, ou c’était un des autres, il n’avait même pas regardé. Il n’avait même pas tourné la tête de tout le trajet, et avait fermé le rideau afin qu’on ne le voie pas de l’extérieur. Il était en colère contre elle à ce moment-là, certes. Mais il savait aussi ce qu’il avait perdu. Et des larmes avaient coulé. Ca ne pleure pas un homme dit-on. Non, pas devant autrui. Mais ça ne veut pas dire qu’un homme ne ressent rien.

Le regard de Ricardo se fixa de nouveau sur le classeur… Depuis combien de temps était-il resté ainsi, les yeux dans le vague ? Il retourna lentement son visage vers Eileen. Sa main était toujours posée sur la sienne. D’un mouvement du visage, il désigna le classeur, et demanda à l’ancienne Gryffondor si elle l’avait lu. Question rhétorique étant donné sa position, mais son ton ne dénotait aucune agressivité. C’était une manière comme une autre de reprendre la conversation qu’il avait laissé en suspens juste avant. Non. Qu’il avait stoppée net il y a deux ans.

- Il y a des choses qu’on ne peut pas s’empêcher de faire, même si c’est mauvais pour soi, puéril, ou tout simplement inutile…

Ca désignait le classeur, qu’il avait tenu à jour sans trop bien savoir à quoi ça le mènerait, mais il se rendit compte en prononçant ces mots que ça désignait bien plus que cette simple collection d’articles. Tout ce qu’il avait fait, ces deux dernières années, pouvait être ainsi résumé. Son refus de remonter sur un balai notamment, pouvait être rangé dans la catégorie des réactions puériles…

- Et tu dis que tu aimes un idiot pareil ?

Elle le connaissait suffisamment pour déceler le sens réel de cette phrase. C’était lâche, sans doute, de se cacher derrière des sous-entendus pour éviter d’avouer les choses clairement. Lui faire répondre à une question où il sous-entendait ce qu'elle avait tout à l'heure voulu taire, c'était même détestable. Mais lui dire qu’il l’aimait, qu’il l’avait toujours aimée, malgré tout, même s’il avait agi comme un imbécile, alors même qu’elle s’était reprise à ce sujet, c’était prendre le risque de la voir refuser ses sentiments. Il lui avait tellement de mal aussi, que ça n’en serait guère surprenant, mais il n'était pas prêt à l'entendre...
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:40

Eileen a écrit:
Chacun d'eux semblait s'être absorbé dans ses pensées. Seul le crépitement des flammes venait interrompre le silence qui régnait sur la pièce. Il ne s'agissait pourtant pas d'un silence aussi lourd que celui du parc. Non... Là, c'était un silence où ils se rappelaient de leurs moments passés ensemble, les meilleurs, comme les moins bon. Un petit sourire passa sur les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle pensa à la fois où elle l'avait défié d'entrer dans la foret. Il y était, au départ, allé à reculon et elle avait décidé de passer devant. Il lui avait alors semblé entrevoir une ombre menaçante devant elle. Alors en 2e année, elle avait eu la peur de sa vie et poussé un hurlement du tonnère. Ricardo était alors apparu derrière elle et la fillette s'était blottie dans les bras du garçon auprès duquel elle s'était sentie en sécurité.

"Eileen..." l'entendit-elle dire.

Elle releva un instant la tête vers lui, mais il s'était aussi vite replongé dans ses pensées. L'explication n'était, visiblement, pas pour tout de suite. Elle l'observa un instant, sa main toujours sur celle de l'infirmier puis baissa le regard sur cette main. Cette main qu'elle avait attrapé ce jour-là et n'avait plsu lâché ensuite. Après qu'il l'eut rejointe, elle avait déposé un baiser sur sa joue en rougissant et en bredouillant. La petite Gryffy risque-tout n'était alors qu'une façade... Mais il était le seul à savoir. A savoir qui elle était réellement. A savoir que derrière l'apparence forte qu'elle donnait à voir à tous se cachait en fait une petite fille fragile qui avait désespéremment besoin qu'on l'aime. Et ça, il l'avait compris. Et, aidée de lui, elle avait su évoluer pour donner le meilleur d'elle-même. Jusqu'à...

>>> "Eileen!"
>>> "Sean? Que fais-tu là? Tu m'évites toujours..."
>>> "Je crois que... enfin... Il a décidé de tourner la page. Je crois..."
>>> "Qu'est-ce que tu veux dire par là?"lui avait-elle demandé en se mettant à trembler.
>>> "Il ne veut plus te voir..."

A ce moment-là, il était encore à l'infirmerie. C'était de cette conversation qu'elle avait décidé de ne plus venir que lorsqu'il dormirait. ce qu'elle avait mis en pratique... Deux larmes coulèrent de ses yeux à ce douloureux souvenir et sa main se resserra sur celle de Ricardo. Sean lui avait dit ce jour-là ce qui lui avait toujours fait le plus peur. Qu'il ne veuille plus entendre parler d'elle. Eileen avait été heureuse que l'année de Quidditch soit terminée. Elle n'aurait plus pu y jouer, de toute façon... Plus à Poudlard, en tout cas. Elle s'était enfermée dans un autre monde, était devenue une ombre d'elle-même. Elle avait eu, suite à cela, une période où elle semblait toujours à deux doigts d'en finir avec la vie. Mais ça, il ne le savait pas. Et c'était pour ne pas qu'il sache dans quel sombre univers elle avait plongé qu'elle n'avait jamais rien fait.

A chaque fois qu'elle le croisait dans les couloirs, après ça, elle le regardait de loin mais, dès qu'elle s'approchait, elle détournait le regard. Elle ne pouvait supporter de croiser le regard de Ricardo. Elle savait que, si elle avait le malheur de le faire, toutes les barrières qu'elle s'était construites s'effondreraient tel un château de cartes. Alors elle s'était mise à l'éviter. Même si elle n'avait qu'une envie, le voir. Mais elle ne pouvait se résoudre à briser ce mur de silence qu'il avait lui-même construit. Etait alors arrivé le dernier repas de l'année. L'annonce des vainqueurs de la coupe des quatre maisons et du tournoi de Quidditch. Gryffondor et Serpentard avaient eu le même nombre de points. Premiers aexecos. C'était une première dans l'histoire de Poudlard. Pour le tournois, c'était Gryffondor qui avait gagné haut la main. Eileen en avait eu presque honte, alors qu'autour d'elle, c'était la grande joie. Tout le monde la félicitait. Elle pourtant, ne faisait que regarder vers la table des Serpentards. Pour une fois, elle voulait croiser son regard pour qu'il voit à quel point elle était désolée. Elle-même avait déjà reçu sa lettre pour intégrer l'équipe d'Ecosse. Son avenir était tout tracé. Mais celui de Ricardo?

Mais elle n'avait pas croisé son regard, ce soir-là. Et le lendemain, c'était le retour en train. Entourrée de tous ces joyeux lurons de Gryffondor qui avaient fait la fête toute la nuit, elle était montée dans le train, et ses pas l'avaient menée vers ce wagon, wagon qu'elle avait occupé avec lui à partir du moment où ils avaient commencé à sortir ensemble. Elle avait cru qu'il ne serait pas là. Elle n'avait pas regardé en ouvrant la porte du compartiment. Et il était là, contre la vitre. Elle était restée un instant sur le pas de la porte, les joyeux lurons derrière elle s'étaient tus. Le silence s'était installé le temps d'un croisement de regards et il avait détourné la tête. L'un des amis d'Eileen la tira alors en arrière et claqua la porte.

>>> "Il n'en vaut pas la peine, s'il te lâche par simple orgueil... Tu mérites mieux que ça..."

Et il l'avait entrainé à sa suite, la horde derrière et ils s'étaient tous installés ailleurs. C'était la dernière fois qu'elle avait vu Ricardo avant son retour à Poudlard en tant que prof. La jeune femme cligna des paupières. Celles-ci la brûlaient de trop de larmes contenues. Elle avait pleuré presque tous les soirs depuis son départ de Poudlard et leur séparation. Cela, personne ne le savait. Elle avait précieusement gardé toutes leurs photos et celles-ci emplissaient les murs de son petit appartement dupleix d'Edimbourg. Ricardo reprit alors la parole, le regaard posé sur le classeur. Il lui demanda si elle l'avait lu. La jeune femme haussa les épaules.

"Il m'a attirée comme un aimant. Je l'ai juste feuilleté. J'ai vu les articles, mais non, je n'ai rien lu..."

"Il y a des choses qu’on ne peut pas s’empêcher de faire, même si c’est mauvais pour soi, puéril, ou tout simplement inutile…"

Elle esquissa un petit sourire triste et se contenta de répondre:

"Je sais. On ne peut pas s'empêcher de se faire du mal à soi-même..."

Elle secoua tristement la tête, sa main toujours sur celle de Ricardo. Elle desserra quelque peu son emprise mais garda le regard posé sur leurs deux mains l'une sur l'autre. Cela faisait bizarre. Deux ans que ce n'était plus arrivé.

" Et tu dis que tu aimes un idiot pareil ?"

Un petit rire s'échappa de sa gorge. Il était doux, presque timide. De nouveau, la pression sur la main de Ricardo se rafermit un instant avant que la jeune femme ne le lâche et ne se lève pour s'approcher de la cheminée à côté de laquelle elle s'agenouilla. Elle n'osait pas le regarder pour prononcer cette phrase qui lui brûlait la gorge. Comment allait-il réagir?

"Et bien... Les idiots n'ont-ils pas le droit d'être aimé comme les autres?"demanda-t-elle en éludant la question avant de retourner la tête vers lui.

Elle affichait, cette fois, le petit air décidé qu'elle prenait toujours avant de pénétrer sur un stade de Quidditch pour un match.

"Oui, je t'aime toujours."fit-elle simplement avant de rapidement se détourner pour replonger son regard dans l'âtre.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:41

Ricardo a écrit:
Pendant quelques instants, il n’avait rien trouvé à répondre quand elle avait expliqué quelle avait simplement feuilleté le classeur, ni quand elle avait précisé avec philosophie qu’on ne pouvait s’empêcher de se faire du mal à soi-même, et à vrai dire, il n’en avait guère envie. Il craignait que ce qu’il pourrait ajouter brise ces quelques instants de calme et d’intimité qu’ils arrivaient à s’octroyer. Il ne détachait pas son regard de la jeune femme, comme si le moindre mouvement, la moindre parole pouvait détruire ce qu’ils essayaient - peut-être en vain - de reconstruire.

Quand elle rit - après la question qu’il avait eue tant de mal à poser, et qui était d’ailleurs formulée de façon maladroite - puis se leva, il resta un moment interdit, sans encore oser faire un geste, puis, les coudes toujours sur la table, il passa ses deux mains derrière sa nuque, posant la tête contre le bois du bureau. Etait-il à ce point ridicule ? Il avait pourtant senti sa main serrer un peu plus la sienne avant qu’elle ne se lève, mais quelle signification pouvait-il y donner ? Tout ça était inutile. Il aurait mieux fait de ne rien dire, ça lui aurait évité bien des désagréments. Trop de temps avait passé pour que quoi que ce soit puisse réellement être rebâti, ça ne servait à rien de se faire des illusions.

Quelque part, au fin fond de sa mémoire, il revit le visage de sa mère qui n’avait d’abord pas compris le pourquoi de sa froideur à son retour de Londres. Surtout quand elle lui avait demandé si Eileen passerait quelques temps à la maison cet été, qu’elle puisse prévoir d’être là, et non au Portugal. En bonne sorcière, elle avait fini par aller chercher d’elle-même les informations que son fils préférait lui taire.

« Mamã ! Pare ! »
« Ricardo, si tu ne m’expliques pas ce qui se passe, je trouverai les réponses par moi-même ! »
« J’aurais dû commencer l’apprentissage de l’occlumencie il y a bien longtemps… »
« Tu devrais surtout essayer de lui reparler avant la rentrée. Plus tu attends, et plus ce sera difficile. Il se pourrait bien même que ça devienne impossible… »


Il lui avait jeté un regard noir et avait claqué la porte. Elle n’avait rien dit, ni à cet instant, ni pendant les jours qui avaient suivi, jusqu’à son départ pour le Portugal. A l’époque, il ignorait que si elle avait parlé avec autant de cœur, c’était qu’elle avait vécu quelque chose d’identique, il y avait maintenant bien longtemps. Elle avait fini par le lui avouer le jour de son départ pour le Portugal. Son dernier voyage, dont elle ne devait jamais revenir.

« Perdre celui qu’on aime par fierté, c’est la pire chose qui soit. Ton père et moi nous étions disputés, et séparés, quelques années avant sa mort. Je n’ai jamais eu l’occasion de lui dire à quel point je l’aimais, ni même qu’il avait un merveilleux fils. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Parle-lui. »

Elle lui avait souri, d’un air engageant. Il n’avait rien dit, mais l’avait embrassée, et elle était partie. Il n’avait que rarement entendu parler de son père. Pour que sa mère le mentionne, il fallait qu’elle juge qu’il s’agissait là de quelque chose d’important, de particulièrement important même. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était britannique, d’où le fait qu’elle se soit installée dans la région avant son entrée à Poudlard, et qu’il était mort quelques années après sa naissance. Il n’avait jamais su son nom, et il n’avait pas vraiment posé beaucoup de questions non plus. Quand il s’agissait de les éluder, sa mère était une championne…

- Et bien... Les idiots n'ont-ils pas le droit d'être aimé comme les autres?

La voix de l’ancienne griffondor, une fois encore, le ramena à la réalité. Le front encore plaqué contre le bois, il rouvrit les yeux qu’il avait fermés et se redressa lentement, reposant ses bras sur la table. Elle le regardait, et dans ses yeux pétillait le même éclat que quand, le souaffle en main, elle devait marquer un but particulièrement délicat, ou quand elle entrait tout juste sur le terrain, prête à en découdre, comme si elle le mettait au défi de répondre quoi que ce soit. En l’occurrence, il était trop estomaqué pour rétorquer ne serait-ce qu’un mot insignifiant. La question, sortie de son contexte, pouvait sembler anodine, et même complètement saugrenue, mais dans la situation présente, elle suggérait tant qu’il préférait taire toutes les hypothèses qui se formaient dans son esprit.

- Oui, je t'aime toujours.

Elle s’empressa de détourner son regard noir sur le feu, et il resta un moment figé. Une main sur son bureau, l’autre appuyée sur le dossier de sa chaise, il aurait pu sembler décontracté, s’il n’y avait eu autant de tension autour de lui. Un instant, il se demanda s’il avait bien entendu, bien compris ce qu’elle venait de dire.

Ca lui rappelait précisément la première fois qu’elle avait prononcé ces mots…

« Enfin Ricky, pourquoi tu ne postules pas ? Le capitaine est parti, on a besoin d’un bon gardien, et je suis persuadé que tu es fait pour ça ! »
« Je suis d’accord avec Sean, tu voles très bien, et à chaque fois que je t’entends commenter quelque chose, je me demande pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. »
« Tu vas pas t’y mettre aussi, Caril… »
« Et pourquoi pas ? Tu sais que j’ai raison, de toute façon ! »


Ricardo s’était arrêté, un sourcil haussé, comme à chaque fois qu’il semblait perplexe. Il avait passé une main dans ses cheveux, plus courts à l’époque, et avait observé tour à tour Sean et Eileen, avant de soupirer.

« Ok, je testerai en passant les sélections. Mais faites pas cette tête-là, je suis pas encore dans l’équipe enfin ! »

Pour ses deux amis, manifestement, ça ne faisait aucun doute. Le plus difficile dans le cheminement jusqu’à l’objectif Ricky au poste de gardien de l’équipe de Serpentard, c’était de le décider à passer les sélections. Et, en effet, il avait été choisi : malgré leurs efforts, les joueurs n’avaient pas réussi à marquer ne serait-ce qu’un petit but.

« Ca sera autre chose en match. Les joueurs n’étaient pas vraiment à fond. Surtout toi Sean, je sais que tu vaux mieux que ça comme buteur. »

Vrai ou faux ? Ricardo n’en avait jamais démordu : il n’était pas spécialement le meilleur pour le poste. Mais à partir du moment où il y était arrivé, non seulement il l’occupait avec brio, mais il ne compta bientôt plus le lâcher, et rapidement encore.
Ce soir-là, ils avaient eu un entraînement des plus éprouvants, surtout par sa faute. Eileen l’attendait déjà dans la forêt, et comme d’habitude, elle s’était appuyée sur « leur arbre ». Il l’avait rejointe, et ils avaient avancé à travers les broussailles, un peu plus loin que la dernière fois. Et puis le sujet de leur discussion avait dévié sur l’entraînement, et l’adolescente l’avait raillé sur son refus d’origine d’occuper le poste de gardien. Il n’avait pu qu’admettre qu’il appréciait et il l’avait remerciée de ses efforts. Appuyé contre un arbre qu’il savait être un autre sycomore à l’odeur, il l’avait embrassée, et lorsque leurs lèvres s’étaient détachées, elle avait murmuré quelque chose, le regard baissé, puis s’était finalement décidée à croiser ses yeux, et avait répété, plus haut.

« Je t’aime Ricky. »

Il avait souri, avait passé une main dans ses cheveux, pour attirer son visage à lui, et avant que ses lèvres ne rencontrent à nouveau les siennes, il avait murmuré à son tour, juste assez fort pour qu’elle l’entende.

« Moi aussi je t’aime, Caril. »

Etrange comme deux enfants de cet âge parvenaient plus aisément à des choses qu’on croiraient plus naturelles pour des adultes… L’infirmier quitta finalement son siège pour s’agenouiller près de la jeune femme qu’était devenue la petite fille perdue qu’il avait aperçue dans le train et le hall de Poudlard la première année. Ses doigts ramenèrent une mèche de ses cheveux d’ébène derrière son oreille, puis s’attardèrent sur sa nuque. S’il n’avait encore prononcé un mot, ses yeux avaient repris la douceur qu’elle leur avait toujours connu, et il approchait doucement son visage du sien.
Etrange aussi, ce besoin de renouveler une scène du passé, comme pour s’assurer qu’il avait bien existé, et qu’il ne s’enfuirait pas. Qu’il ne disparaîtrait plus, comme il avait bien failli le faire… Sa peau frôlait la sienne, et il murmura :

« Moi aussi je t’aime, Caril. »
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:43

Eileen a écrit:
Eileen eut l'impression que les secondes s'étiraient en une éternité, tandis que Ricardo se replongeait dans son passé et qu'elle était là, tremblante comme une feuille près de l'âtre, à attendre qu'il lui réponde. elle n'en revenait même pas d'avoir réussi à livrer ces mots qu'elle avait gardé pour elle depuis deux ans. En fait, non... Elle les avait gardé pour son journal, depuis deux ans... Un journal qu'elle avait commencé à l'âge de 7 ans. Le jour de son anniversaire. Cadeau de son Grand-pa. Mais là n'était pas le plus important... Ces trois petits mots: 'je t'aime', seul Ricardo en avait été le destinataire. Jamais personne d'autre. Jamais une seule fois dans sa vie elle n'avait pensé à aimer un autre homme. Ses amants d'un soir, c'était toujours le visage de Ricardo qu'elle voyait. Jamais ils n'avaient droit à la plus petite des attention. Elle était la femme d'un seul homme et le serait toujours, quoi qu'il puisse en penser. La seule façon, pour elle, de l'oublier, elle en était à présent sûre, serait que l'un d'eux ne meurt. Mais ça, elle refusait même d'envisager cette simple possibilité. Elle préférait finir vieille fille accariatre plutôt que de voir celui qu'elle aimait mourir avant elle.

Que de lettres non envoyées ne lui avait-elle pas écrite, pendant ces deux années de séparation. La première, elle l'avait écrite le lendemain de sa nuit à l'infirmerie, lorsque lui l'avait quittée. Cette lettre, qu'elle avait ensuite brûlée par peur que quelqu'un ne tombe dessus et ne l'envoie au Serpentard, elle s'en souvenait encore, comme si elle l'avait écrite seulement aujourd'hui...



Citation:
>>> Ricardo, Mon Amour, Mon Coeur
>>> Je sais que ces mots doivent te sembler dérisoires aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas si longtemps encore... Je sais que tu ne veux plus entendre parler de moi... Sean me l'a dit. Il ne m'a jamais réellement porté dans son coeur, tu sais... Mais parce que je comptais pour toi, il avait fini par m'accepter à vos côtés. c'est par lui que j'ai su que... Que tu ne voulais plus entendre parler de moi. Alors, j'ai décidé de ne plus me montrer à toi, tout en restant là dans l'ombre. C'était ce que j'avais de mieux à faire, n'est-ce pas?
>>> Tu t'en moques, je le sais bien. Et je suis sûre que tu ne comprends même pas pourquoi j'écris cette lettre aujourd'hui, alors que nous sommes encore à Poudlard et qu'il me suffirait de te stupéfixer dans un coin pour pouvoir te parler sans que tu ne puisses te sauver... Mais tu sais aussi bien que moi que je ne pourrais jamais employer sur toi ce genre de méthode.
>>> Non... ce que je veux te dire, me Amore, c'est que. Ce que je ressens pour toi aujourd'hui, je sais que je le ressentirai toute ma vie. Jamais je ne pourrai aimer quelqu'un aussi fort que je t'ai aimé, toi... Même si toi, tu tournes la page et que tu refais ta vie, je veux que tu saches, tu seras le seul homme qui occupera mon coeur...
>>> Caril

Elle n'avait jamais bien compris l'origine de ce surnom. Une question d'odeur, si elle se souvenait bien... Mais cela avait-il vraiment de l'importance? Oui... Ce soir, ça en avait. Elle avait envie qu'il l'appelle ainsi. Mais il semblait figé, entre la table et le dossier du fauteuil. Et elle, le regard perdu dans les flammes du feu de cheminée n'osait pas bouger, de peur de briser ce moment. Elle venait de lui dire qu'elle l'aimait toujours, après tout... Elle avait peur, en faisant un mouvement, que ce ne soit le moment pour elle de déjà repartir. Elle entendit tout à coup un froissement de tissu provenant du siège sur lequel il était assis. La jeune femme se raidit, persuadée d'entendre la porte s'ouvrir. Elle ne voulait pas partir... Ses lèvres se pincèrent et ses yeux se fermèrent de détermination. Non, elle ne voulait pas partir de cette pièce, qui, bien que semblant froide et impersonnelle était chaleureuse pour elle. Sans doute uniquement pour elle, car elle résonnait de sa présence, de son charisme. Dans le moindre meuble, dans la moindre brique de la cheminée, elle pouvait sentir la présence de celui qui s'approchait d'elle.

Elle le sentit tout à coup près d'elle. Son souffle sur sa nuque, sa main qu'il passait dans ses cheveux. Vraiment? Eileen frémit. Ricardo put sentir sous sa main le fourmillement des nerfs de la jeune femme qui remontait de la chute de ses reins à son cerveau et refaisait sans cesse le mouvement. A ce moment-là, seulement, elle sembla se décrisper, sous cette caresse qui ne la frôlait qu'à peine. Alors elle rouvrit les yeux et tourna lentement la tête vers lui, vers ses yeux dans lesquels elle se noya une fois de plus, se demandant comment elle avait fait pour vivre si longtemps loin d'eux. Enfin, la phrase tant redoutée et attendue finit par franchir les lèvres de l'infirmier.

" Moi aussi je t’aime, Caril."

La même, exactement que ce soir-là dans la foret, lorsqu'elle lui avait dit qu'elle l'aimait, après l'un de ses premiers entrainements. Elle avait été tellement fière de lui lorsqu'il avait été sélectionné...

La jeune femme posa sur lui un regard apaisé, enfin. Pour la première fois depuis deux ans, elle semblait enfin heureuse d'être là où elle se trouvait. Un de ses mains quitta l'appui du sol pour venir passer dans les cheveux de Ricardo jusqu'à atteindre sa nuque, qu'elle quitta cependant rapidement pour, doucement, venir caresser son visage et passer sur ses lèvres, avec une lenteur et une douceur infinies.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:44

Eileen a écrit:
Le regard d’Eileen, débordant d’amour, ses mains caressant doucement son visage, sa peau – au parfum si particulier qu’il en avait été surpris dès la toute première fois où il l’avait croisée – tout près de lui… Tout cela, il l’avait cru perdu depuis longtemps, et pour un stupide match de Quidditch et sa fierté maladive ! Et pourtant, elle était là, près de lui, silencieuse, comme elle attendait qu’il parcourre l’écart qui les séparaient encore. Ses doigts effleuraient toujours sa nuque, comme il levait l’autre main pour envelopper celle qu’elle posait sur ses lèvres. Et il y déposa sur le plat, au-dessus, un premier baiser, qui emplit ses narines du parfum épicé de sa peau. Et puis il l’attira vers le bas, cette main intruse, et embrassa finalement celle qu’il avait toujours aimée.

Il y avait certainement des événements de ces deux années qu’il ne lui avouerait jamais, comme ses larmes dans le wagon lors du départ du Poudlard Express, comme le nombre incalculable de fois où il avait brisé la vitrine de la salle des trophées, ou comme ce qu’il avait fait à Sean, quand celui-ci l’avait ouvertement injuriée après le match, une fois qu’il avait pu rejoindre les dortoirs. C’était pourtant son meilleur ami, et il était pourtant censé la haïr, elle. Et pourtant, entendre par la bouche de quelqu’un d’autre, autant d’horreurs sur celle avec qui il avait partagé toutes ces années, ça l’avait mis hors de lui. Dans ces cas-là, c’était ses poings qu’il utilisait plutôt que sa baguette, et parfois, c’était mieux ainsi. Sean s’en était tiré avec le nez et la mâchoire brisés, et Mme Pomfrey avait réparé ça en deux temps, trois mouvements. D’autant que lui-même, réalisant ce qu’il venait de faire, avait prodigué les premiers soins. Sean lui en voulait toujours, sans doute. Depuis ce jour-là, il ne lui avait plus adressé la parole. Un jour, il faudrait qu’il arrête d’éloigner de lui ceux qu’il aimait, il était un peu trop bon à ça ces derniers temps…

Et puis il y en avait d’autres, qu’il devrait lui raconter, tôt ou tard. Notamment la mort de sa mère, peu après la fin de leur dernière année scolaire. Oui, il faudrait qu’il lui en parle, avant qu’elle ne lui demande de ses nouvelles…
Il y en avait sans doute beaucoup d’autres, mais pour l’heure, peu importait… Plus tard tout ça, pour le moment, seul comptait sa présence à ses côtés, leurs corps enlacés, la douce chaleur du feu tout près, et le goût de ses lèvres si parfumées…

Lorsqu’ils se séparèrent enfin – ou déjà ? – il garda son front posé contre le sien et sortit de sous sa robe de sorcier une chaîne d’argent qui retenait un disque de verre qui renfermait une feuille miniaturisée du sycomore, et un peu de poudre de curry, le mélange d’épices auquel la peau d’Eileen lui avait fait penser. Ca datait de leur sixième année, et à l’époque, il n’aurait jamais cru qu’ils seraient un jour séparés…

Topics Medaille

« Mais pourquoi tu m’appelles Caril au fait ? Tu ne m’as jamais vraiment dit ce que ça signifiait ! »

Ricardo sourit. Ca faisait un moment qu’il l’appelait ainsi, et il s’était plusieurs fois demandé si elle finirait par l'interroger sur le sens de ce surnom. Pour lui, c’était venu naturellement, tant ses baisers lui faisaient penser à ce mélange d’épices, mais il le disait en portugais, et doutait qu’elle comprît ce que cela signifiait. Et cette question le confirmait.

« Ca signifie curry en portugais… Attends, fais pas cette tête ! »

Elle se détournait, l’air furieux, et il l’avait attrapée par la taille pour l’attirer vers lui, l’enlaçant de ses bras pour murmurer à son oreille.

« Si tu ne me laisses pas t’expliquer, comment tu veux comprendre ? Je t’ai déjà dit que ton parfum était épicé, n’est-ce pas ? Et bien c’est ce qui s’en rapproche le plus… C’est très subtil, personne n’a déjà dû te faire cette remarque, mais pour moi, c’est ce qui te caractérise le plus… »

Il avait gardé une main autour de sa taille et dégagé sa nuque des cheveux sombres qui la masquaient pour y déposer un baiser, puis, de sa main libérée, avait sorti deux chaînes d’argent, dont les pendentifs étaient en fait deux disques de verre qui renfermaient une feuille miniaturisée du sycomore, et un peu de poudre de curry.

« Une feuille de notre arbre, et ton épice… »

Ces mots, il les prononçait de nouveau aujourd’hui, comme le jour où il avait pour la première fois dévoilé ce bijou étrange. On pouvait le trouver laid, bizarre… Pour lui, c’était plus qu’un simple pendentif : c’était le symbole de leur couple, et il n’aurait jamais pu s’en séparer. D’ailleurs, il le portait toujours…
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:45

Eileen a écrit:
La main de Ricardo vint bientôt recouvrir la sienne. Elle crut un instant que, malgré ses aveux et la douceur du moment, il allait la repousser et elle se crispa. La jeune femme fut cependant rapidement rassurée lorsqu'il lui fit un baise-main d'une douceur inouïe. Les battements de son coeur s'accélérèrent, autant que la première fois qu'ils s'étaient embrassés, au pied du sycomore, dans la foret. Ils étaient encore des enfants. En deuxième année. Ce qui aurait pu passer pour un simple petit flirt, un petit amour d'enfance s'était en fait révélé comme le seul, le vrai, le grand amour de l'un comme de l'autre puisque, malgré ces deux ans de séparations, ils finissaient par se retrouver enfin.

Bientôt, Ricardo abaissa sa main et se pencha vers elle. Eileen releva vers lui un visage emplis d'attente, jusqu'à ce que leurs lèvres se joignent enfin. Seulement alors, elle sembla se détendre complètement. Doucement, elle libéra ses mains de l'emprise du Portugais pour entourer son cou et glisser les doigts dans ses cheveux si soyeux qu'elle avait toujours aimé toucher, à tel point qu'il lui arrivait, par moments, de l'appeler Sioda. Ce surnom, qu'elle lui avait un jour donné en réponse à son Caril lui était revenu soudainement en tête. Elle l'avait refoulé dans un coin de sa mémoire pendant ses deux ans, alors qu'elle portait souvent des vêtements en soie.

Les lèvres de la jeune femme, puis sa langue, se mêlèrent bientôt à celles de celui qui lui faisait face, alors que leurs coeurs battaient à l'unisson sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Mais le moment magique sembla bientôt prendre fin et leurs lèvres se séparèrent. Leurs fronts, cependant, restèrent collés l'un à l'autre. Ainsi posés, les bras d'Eileen entourant le cou de son aimé, ils restèrent posés un long moment à se regarder.

"Tu m'as tellement manqué, Sioda... Si tu savais à quel point..."lui dit elle avant de se serrer un peu plus contre lui.

Elle décolla son front de celui de l'infirmier et posa sa tête sur son épaule, sa respiration chatouillant le cou du jeune homme. Elle n'avait pas envie de bouger. Elle se sentait si bien... Apaisée pour la première fois depuis longtemps. Une de ses mains finit par quitter sa place et s'approcher de son propre cou. Sous son petit pull, elle portait une chaine en argent avec un petit pendentif qu'elle n'avait jamais enlevé en deux ans. Elle le considérait comme son porte-bonheur sur le terrain. Le seul matche qu'elle avait perdu en deux ans, d'ailleurs, c'était celui où elle avait cru le perdre. Le collier s'était, en effet, détaché et avant glissé dans ses draps. Fort heureusement, le soir, elle l'avait retrouvé, à son plus grand soulagement. Elle sortit le pendentif à la feuille de cycomore et aux graines de curry et le laissa trouver sa place sur son pull.

"Il ne m'a jamais quittée... Tu as touujours été là, sur mon coeur..."fit-elle simplement.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:46

Ricardo a écrit:
- Tu m'as tellement manqué, Sioda... Si tu savais à quel point...

Ricardo ferma les yeux un instant. Elle était là, tout contre lui, elle employait le surnom qu’elle lui avait autrefois donné, uniquement dans l’intimité. C’était des choses qu’il n’avait plus crues possibles depuis qu’il avait décidé qu’il ne céderait pas. Céder à quoi d’ailleurs ? Il ne lui avait jamais laissé l’occasion de s’expliquer. A présent, il réalisait que si son avenir était bouché, c’était entièrement de sa faute à lui… Il laissa échapper un soupir, et, quand elle posa la tête sur son épaule, il resserra un peu l’étreinte de ses bras autour d’elle, comme s’il craignait qu’elle ne s’évanouisse brusquement. Si c’était un rêve, alors il ne voulait pas s’en éveiller. Elle avait à son tour sorti « leur » pendentif, et expliquait qu’elle ne l’avait jamais ôté.

- Il ne m'a jamais quittée... Tu as toujours été là, sur mon coeur...

Il n’y avait rien à répondre, il déposa simplement un baiser sur son front, puis posa la tête contre la sienne, blottie au creux de son cou. Elle avait dit tout à l’heure qu’ils n’étaient plus des enfants, pourtant, là, serré contre elle, il n’y avait plus rien d’autre qui comptait, que cette étreinte et la douceur de cette soirée, comme lorsqu’ils se retrouvaient, enfant, au cœur de la forêt. Ses yeux tombèrent sur sa propre main, et sur les cicatrices qui y restaient apparentes des nombreuses coupures dues à la vitre de la salle des trophées, et il esquissa un sourire amer. Ca aussi, ça avait été idiot et puéril, mais il n’avait jamais pu s’en empêcher. Et par association d’idées, il leva le regard sur le bocal empli d’essence de tentacules de murlap sur le bureau. Il se pourrait bien qu’il ait fini son office, au moins temporairement. Peut-être que la fille de Poufsouffle qui passait plus de temps ici que dans son propre dortoir en aurait besoin, mais sans doute pas aussi régulièrement que son poing ces deux dernières années…
Et puis tout sourire retomba. Sa mère aurait été ravie d’apprendre qu’ils s’étaient réconciliés, si elle était encore de ce monde… Il avait passé pour être sans cœur à son enterrement, tant il était resté impassible. Mais tous ignoraient les pensées qui tourbillonnaient dans son esprit à ce moment-là. Sauf son grand-père, le seul qui l’acceptât encore sous son toit depuis. Il n’avait jamais accédé à sa dernière requête, il ne lui avait même rien dit, le jour de son départ. Et c’était la dernière fois qu’il l’avait vue. Il n’avait même pas voulu savoir ce qui s’était réellement passé, ça n’avait pas d’importance. Tout ce qui comptait, c’était qu’il n’avait pas pu lui dire qu’il l’aimait, malgré tout.

« Tu es bien silencieux, Ricardo… C’est pourtant toi qui aurais dû prononcer le dernier discours en son honneur… »
« Avô… »
« Oh ! Ne te méprends pas mon garçon, je sais que c’est un moment difficile pour toi aussi. J’ai perdu ma fille, et tu as perdu ta mère. On est dans le même bateau… »


Il avait posé une main sur son épaule, et avait souri. La seule personne qui lui ait manifesté quelque compassion ce jour-là.

« On commet tous des erreurs à un moment ou à un autre. C’est difficile de les reconnaître… Et c’est souvent trop tard quand on cherche à les réparer… »

Est-ce que lui aussi, était rongé par le remords ? Qu’est-ce qu’il pouvait donc se reprocher ? Ricardo avait appris par la suite que durant toutes ces années, sans qu’il en sache rien, car il n’en montrait rien en sa présence, son grand-père avait reproché à sa mère d’avoir élevé un enfant seule. Elle l’avait maintes fois mis au défi de lui démontrer que son fils était moins bien élevé qu’un autre, et maintes fois, ils s’étaient quittés en claquant la porte.

« Je n’avais jamais voulu comprendre pourquoi elle avait tenu à garder l’enfant d’un homme qu’elle disait détester… Je n’ai compris que trop tard à quel point elle vous aimait, ton père et toi, et combien elle cherchait à ce que je sois fier d’elle. Pourtant je l’ai toujours été. Je n’ai simplement pas su lui montrer… »

Les yeux brillants de son grand-père à cet instant restaient gravés dans sa mémoire. Ce fut la seule fois où il le vit faire montre de quelque faiblesse que ce soit. La main droite de l’infirmier quitta Eileen pour passer sur son propre visage.

- Ma mère aurait pleuré de joie, je crois, si j’avais pu lui raconter cette soirée…

Sa voix semblait lasse, il n’en restait presque qu’un souffle. Prononcer ces mots, c’était infliger une autre blessure à l’ancienne gryffondor, il le savait. Mais elle avait le droit de savoir ce qui s’était passé. Tout au moins, ce que lui-même en savait. Il n’osa rien ajouter de plus, avant qu’elle ne réagisse à cet indice. C’était déjà assez difficile comme ça, de briser ces instants idylliques…
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:46

Eileen a écrit:
Eileen cligna des paupières lorsqu'il déposa un baiser sur son front. Lorsque le visage de Ricardo se posa contre le sien, elle sentit les cheveux du jeune homme venir chatouiller son nez et un sourire invisible à cet instant se dessina sur son visage. Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, malgré l'inconfort relatif de cette position. Mais il bougea et elle rouvrit les yeux, redressant par la même la tête pour chercher à comprendre ce qu'il se passait. C'est ainsi qu'elle vit le visage de celui qu'elle aimait se voiler, comme si un triste souvenir lui revenait en mémoire. Eileen fronça les sourcils. Que se passait-il donc? Elle se mit à genoux et posa ses deux mains sur les joues de Ricardo.

"Sioda? Que se passe-t-il?"demanda-t-elle d'une voix douce et basse.

Elle eut bientôt la réponse lorsqu'il répondit:

"Ma mère aurait pleuré de joie, je crois, si j’avais pu lui raconter cette soirée…"

Que... Qu'est-ce que cela voulait dire? C'était une mauvaise blague, ce n'était pas possible autrement.. Et pourtant... Le ton employé par l'infirmier était tout ce qu'il y avait de plus sincère et il n'avait jamais été du genre à mentir concernant sa mère. Lui était-il donc arrivé malheur? Dans le regard de la jeune femme, l'incompréhension céda la place à la plus vive des inquiétudes. Elle qui avait toujours aimé la mère de l'ancien Serpentard presque autant que la sienne ne supportait pas ce silence devenu lourd de menaces.

"Il lui est arrivé quelque chose?"demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Mais au fond d'elle-même, sans doute se rendait-elle compte que ce qu'elle disait était la vérité. Il lui suffisait de voir le visage de celui qu'elle aimait et d'écouter les propres battements de son coeur à cette phrase au passé qu'il avait prononcée.

"Quand? Comment? Où?"fut-elle seulement capable d'ajouter.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:47

Ricardo a écrit:
Le ton paniqué de la voix d'Eileen fit tourner la tête à l'infirmier. Il s’en était douté, cette nouvelle, aussi sous-entendue soit-elle, ne pouvait que lui faire du mal. Mais il ne pouvait pas la garder pour lui, parce qu’elle était la seule à qui il pût en parler, et parce qu’elle avait connu sa mère et devait savoir. Peut-être plus parce qu’il pourrait enfin en parler, en fait. Même à son grand-père, il n’avait rien dit, malgré les aveux que celui-ci lui avait faits. Non… Il avait tout gardé pour lui ces deux dernières années, et maintenant qu’il avait vendu la mèche, il se rendait compte à quel point c’était cruel et égoïste d’avoir voulu partager sa souffrance. Il ne pouvait plus reculer à présent, aussi, après un soupir à fendre l’âme, il reprit la parole.

- Je ne sais pas très bien ce qu’il s’est passé, en dehors du fait que, comme tous les ans, elle est repartie au Portugal pour l’été, juste après nos ASPICs. Il semblerait que ce soit arrivé durant l’exercice de ses fonctions… Tu te souviens qu’elle faisait le lien entre Gringott’s et la banque des sorciers de Porto ? Je n’en sais pas vraiment plus… Peut-être que si j’avais posé des questions, on m’aurait répondu, mais à ce moment-là, je n’avais pas vraiment envie de savoir… Tout ce que je savais, c’est que je n’avais pas pu lui dire au revoir…

Il y avait tant d’autres choses qu’il aurait voulu lui dire, et qu’il ne lui dirait plus jamais. Pour ça, son grand-père et lui étaient pareils… Il ferma les yeux, laissant une fois encore le silence envahir la pièce. Que pouvait-il ajouter d’autre ? Il ne savait vraiment guère plus des circonstances qui lui avaient ôté sa mère, et n’avait pas envie d’expliquer la réaction du reste de la famille non plus. « Ce fils indigne, qui n’a manifesté d’aucune once de chagrin à la disparition de sa mère », « Ah… Oui, comme son père, il l’a abandonnée… », « Je savais bien qu’on aurait pas dû l’inviter… ». Il avait fallu que son grand-père fasse taire les mauvaises langues dans la salle où ils s’étaient tous réunis, et leur précise tout de même qu’il s’agissait de son fils, et qu’à ce titre, il avait plus le droit que quiconque d’être présent. Ricardo, lui, n’avait pas desserré les dents. Ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient, ils n’imaginaient même pas tout ce qu’elle avait enduré. Ah ! Ils avaient le beau rôle maintenant, de jouer les moralisateurs face à son comportement, alors qu’aucun ne l’avait soutenue pendant toutes ces années, aucun ne lui avait même rendu visite depuis qu’elle s’était installée en Angleterre. Sauf celui qui avait toujours pesté contre son choix en privé, et qui prenait la défense de son héritier. Il l’avait même fait asseoir à côté de lui, au mépris des convenances, et si les regards qui convergeaient vers lui le fusillaient, personne n’avait osé remettre en cause le choix du père de famille.

Sans ajouter quoi que ce soit, Ricardo serra un peu plus Eileen contre lui, et enfouit son visage au creux de son cou, laissant les cheveux bruns de la jeune femme lui chatouiller la peau. Il avait besoin de s’immerger dans son parfum, de la sentir près de lui, d’avoir quelqu’un sur se reposer, pour une fois, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:48

Eileen a écrit:
"Je suis désolée..."

La voix d'Eileen se brisa et une larme coula sur sa joue. Elle resta ainsi un moment, à serrer Ricardo contre elle avant de pouvoir finalement reprendre:

"...de n'avoir pas été là."

Elle le laissa ensuite expliquer le peu de choses qu'il savait sur la mort de sa mère. Il n'y avait rien qu'elle put répondre. En fait si... Il n'y avait qu'une seule chose à dire. Pour se faire, elle s'écarta de l'homme en face d'elle et prit son visage dans ses mains afin de le lever délicatement vers lui. Elle prononça alors de sa voix douce:

"Elle ne t'a pas quitté pour autant... Elle est toujours là, dans ton coeur... Tu peux toujours lui parler, lui dire au revoir, lui dire que tu l'aimes..."

Elle lui sourit avant de le prendre à nouveau dans ses bras, en chantonnant un air doux et apaisant. Elle se souvenait que lorsque son grand-père était mort et qu'elle non plus n'avait pu lui dire au revoir, un rituel avait été organisé pendant les vacances d'été pour qu'elle puisse lui parler. Ce rituel, typique des origines de sa mère, elle l'avait appris et était capable de le réaliser à son tour. Le souffle de Ricardo lui chatouillait doucement la nuque, pourtant, ce fut avec sérieux qu'elle reprit:

"Si tu veux, je peux la contacter... Ca peut être long, mais tu pourrais ainsi lui parler..."
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MessageSujet: Re: Topics   Topics EmptyJeu 2 Oct 2008 - 16:50

Ricardo a écrit:
La voix douce d'Eileen résonnait à l'oreille de Ricardo, mais il ne bougea pas. Il voyait bien ce qu'elle devait sous-entendre par "ne pas avoir été là". Il était évident pour lui que la scène présente devait lui rappeler celle qu'ils avaient vécu il y avait une éternité...

Les mains dans les poches, il avançait dans un couloir, sans but précis, le nez parfois presque collé aux tableaux, qu'il trouvait la plupart du temps hideux, parfois dévisageant les élèves qu'il croisait, l'air quelque peu méprisant... Il cherchait quelque chose digne d'intérêt, et pour l'instant, restait sur sa faim. Il avait fini par s'arrêter à un portrait particulièrement mauvais à son sens, aux couleurs des griffondors, ceux que sa maison détestait, une moue dédaigneuse sur le visage. Le tableau ronflait, malgré l'heure bien avancée de la journée, et il allait sans doute le réveiller plus ou moins violemment quand c'est le monde autour de lui qui réagit violemment.

Une fille s'était précipitée sur lui et tombait à la renverse. Le choc l'avait poussé contre le tableau qui s'était éveillé avec un grognement, et il avait repris de justesse son équilibre, sortant pour ça les mains de ses poches pour s'appuyer contre le portrait qui râla un moment. Il s'en fichait éperdument, de ce que racontait la vieille croûte, c'était la fille à l'odeur bizarre qui venait de le percuter, et elle avait l'air paniquée. Décidément, elle n'avait pas grand chose à voir avec les "courageux" griffondors.

Mais il y avait une autre odeur que celle qu'il avait sentie dans le train, dans le hall, puis quelques instants dans la grande salle avant qu'elle aille s'asseoir. C'était une odeur plus âpre, et il réalisa bientôt qu'elle s'était blessée au poignet. Il haussa un sourcil, et finit par lui tendre la main, sans un mot, pour l'aider à se relever et l'accompagner à l'infirmerie. Elle lui avait expliqué que son grand-père était mort, et il était resté avec elle, jusqu'à ce qu'elle retourne à ses dortoirs. A cette époque, c'était lui qui l'avait soutenue ce jour-là, bien qu'il soit resté silencieux. Bien après, elle lui avait avoué à quel point ça lui avait fait du bien. A ce moment-là, il n'avait pourtant pensé qu'à lui, à son parfum qui l'intriguait.

Dans sa propre salle commune, il avait eu droit à un sermon des "grands" : on ne fricotait pas avec une griff quand on était un serpentard qui se respectait. Tout le monde savait ça ! Il avait gardé le silence, mais ses yeux glacés semblaient transpercer ceux qui osaient remettre en cause son comportement. Qu'est-ce que ça pouvait leur faire d'abord ? Il n'avait rien fait de si terrible, et quand bien même, ça ne regardait que lui. A court d'argument face au mur de silence qu'ils avaient devant eux, les préfets et les autres avaient abandonné, non sans lui rendre ses oeillades furibondes.

Il avait regagné son dortoir pour croiser le regard de Sean, l'irlandais avec qui il avait sympathisé depuis son arrivée. Celui-ci ne lui avait pas décroché un mot, mais ça n'enlevait rien à ce qu'il pensait, et Ricardo avait bien compris qu'il avait le même avis que les autres. Ce n'était qu'au bout de quelques jours que Sean avait fini par lui dire - après s'être assuré que la voie était libre - ce qu'il pensait. Ricardo lui avait répondu qu'il avait juste accompagné une blessée à l'infirmerie. Il avait bien gardé pour lui l'intérêt qu'il portait à son parfum, et ça avait eu l'air de rassurer son camarade de chambrée.

- Elle ne t'a pas quitté pour autant... Elle est toujours là, dans ton coeur... Tu peux toujours lui parler, lui dire au revoir, lui dire que tu l'aimes...

Il s'était redressé sur ces mots, et avait esquissé un pâle sourire, les mains à présent posées sur les hanches de la jeune femme, bien vite terni par ce qu'elle ajoutait.

- Si tu veux, je peux la contacter... Ca peut être long, mais tu pourrais ainsi lui parler...

Est-ce qu'il voulait vraiment qu'elle accomplisse cela ? Il n'en savait trop rien à vrai dire. Il avait su depuis longtemps que sa famille regorgeait de chamans, mais il n'avait pas un instant réfléchi à cette opportunité, d'autant plus du fait de leur séparation. Et maintenant ? Il resta un moment à fixer les yeux sombres d'Eileen, puis laissa échapper un soupir.

- Je ne sais pas, Caril... Je n'y ai jamais pensé à vrai dire... Je ne sais pas comment je réagirai si...

Il laissa sa phrase en suspens. Inutile d'en ajouter plus de toute façon. Sauf peut-être qu'il doutait également de sa réaction à "elle"... Une main passa encore dans ses cheveux, signe de son embarras. La proposition de la jeune femme le touchait, mais il ne savait plus trop quoi y répondre...
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