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 01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche

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MessageSujet: 01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche   01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche EmptyMar 20 Mar 2012 - 18:05

infos relativement
importantes pour le personnage
dénomination patronymique Ϟ Delibes
appellation courante et empruntée Ϟ Micaëla Thaïs
datation & localisation de naissance Ϟ   22 mai 2039 à Landernau
temporalité courante Ϟ   18 ans
situation sanguine généalogique Ϟ   Sang-mêlé
Ecurie adéquatement tienne Ϟ   Ancienne Hébé
Classification estudiantine Ϟ   Zoomagie
actualité du statut magique Ϟ   1ère année d'université
 villégiature magique et tolérable Ϟ   BeauxBâtons
baguettométrie basique  Ϟ Bois de lierre poli, crin de sombral, 31 cm. Plutôt rigide, elle est plutôt indiquée pour les sortilèges. Elle est assez travaillée, torsadée sur toute la longueur, et une tête de cheval forme sa base
patronus courant Ϟ   Abraxan
épouvantard détestable Ϟ   Les lieux clos et l'enfermement

beauxbatons style
les dieux sont déchus.  
Ϟ Quel évènement magique a été mis en place à la rentrée 2057 ?  Le tournoi des trois sorciers (again)

Ϟ Qu'est-ce qui permet de réguler la magie ?  Les médaillons

Ϟ Qui est à la tête de la coalition ?  Thadeus Pritchard && Nicholas Jacobson

  Ϟ Qu'est-ce qui est apparu au dessus de Big Ben, à Beauxbâtons et à Poudlard ?  Un compte-à-rebours magique...

Ϟ Qui a volé l'orange du marchand ?  C'est pas moi

Ϟ Quel avenir a été réservé à l'élite ? Retour case départ (et c'est pas plus mal) mais la malédiction reste

Ϟ Que s'est-il  passé au marché noir ? Le directeur et ses sbires ont arrêté les frondeurs

Ϟ Quel mal frappe actuellement l'académie ?    Une épidémie inconnue
Micaëla Delibes
« La musique est la vapeur de l'art »
« Tu vois je crois que je ne suis pas tout à fait comme les autres de mon écurie. Je ne crois pas être une artiste géniale, même si j'ai un côté créateur que je laisse souvent s'exprimer parce que je ne sais pas faire autrement, et je ne suis pas très farceuse non plus. Je sais bien qu'on a tous des manières d'être différentes, et que je suis quand même d'un naturel plutôt enjoué, mais... Parfois je me demande pourquoi je suis ici, mais je ne suis pas sûre que j'aurais plus ma place dans une autre écurie. Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne couche pas... alors Dyonisos non plus, je crois que ça n'irait pas. Je ne suis ni maniaque ni paresseuse, donc il me semble que Hestia et Hypnos ne me conviendraient pas non plus... En fait, je n'en sais rien, je ne sais pas vraiment comment il faut être, ici ou ailleurs. J'ai l'impression de n'avoir ma place nulle part, mais je crois que ce n'est pas seulement à l'école. Il faut dire que je suis un peu tout le temps dans mon monde, coupée de tout. Rêveuse, oui, mais pas seulement, parce que ce dont je rêve, c'est de ma musique, de mes toiles, de mes photos. Et de Maman. Et je ne suis pas sûre de vouloir changer. Si je n'avais pas mes rêves, je crois que je ne pourrais plus créer. Et ça, je sais que je ne le supporterais pas. Et que je ne serais plus là, non plus. »
La Méditation de Thaïs






enjouée Ϟ artiste Ϟ calme Ϟ pudique Ϟ secrète Ϟ passionnée Ϟ déterminée Ϟ perfectionniste Ϟ pacifique  Ϟ altruiste Ϟ rêveuse Ϟ exigeante Ϟ calme Ϟ mélancolique Ϟ envieuse Ϟ de plus en plus pessimiste Ϟ
Music was my first love...
...and it would be my last
On dit de moi que j'aime la musique, et que je fais tout pour éviter les conflits. C'est sans doute assez vrai. Je suis quelqu'un de doux, qui recherche le calme, et qui pourtant peut faire preuve d'énormément de volonté et de détermination. Quelqu'un d'un peu rêveur, plutôt souriant et enjoué, pas vraiment timide, mais qui ne parle pas forcément beaucoup, en tout cas pas trop de moi-même. Je crois que je suis un peu trop fleur bleue pour mon propre bien-être, je rêve de romans à l'eau de rose, et en même temps, je sais que les choses ne se passent que rarement comme dans les livres.

J'aime les voyages, l'imaginaire, et je peux en effet passer des heures dans ma bulle à rêver de tout et n'importe quoi... Ma sensibilité parfois un peu trop à fleur de peau m'a souvent amené les larmes aux yeux, et mon côté fleur bleue me cantonne bien souvent à la déception : le romantisme n'est pas tout à fait la caractéristique principale du monde actuel. Mon regard exprime toute ma douceur et ma joie de vivre, ou mes frayeurs, aussi, parfois, et bien que je tente de masquer mes émotions, il m'est bien difficile de garder un masque neutre et de ne rien transmettre.

Je suis quelqu'un de naturellement ouvert et sociable, souriante et avenante. Je cherche toujours à voir le bon côté des choses et malgré mon passif, je ne m'estime pas malheureuse. Je n'ai pas de mal à aller vers les autres, mêmes s'ils ne sont pas comme moi et je fais preuve d'une certaine empathie, celle qui permet une compréhension particulière de la situation d'autrui : Je suis une oreille attentive, aimable et à l'écoute de ceux que j'aime. Toujours disponible pour les autres, j'ai bien du mal à refuser de rendre service, parfois à mon propre détriment. Pourtant, je suis dotée d'une bonne intuition, j'ai tendance à savoir quand on cherche à m'avoir ou à profiter de moi, mais, trop gentille, je passe généralement sous silence ces avertissements, à moins de me mettre particulièrement en danger.

Dès que j'entreprends quelque chose, c'est avec passion et une volonté de fer - ou presque - et je n'abandonne pas facilement une tâche même vouée à l'échec, pas à moins d'avoir tout essayé pour arriver à mon objectif. Plus exigeante envers moi-même qu'envers les autres et de loin, je me pardonne difficilement mes erreurs, et peux devenir assez difficile à vivre lorsque je me trouve en situation d'échec, car j'ai bien du mal à me pardonner mes propres défaillances. Paradoxalement, je suis peut-être un peu puérile sur les bords dans le sens où j'ai tendance à m'éparpiller lorsqu'un sujet ne me passionne pas. Mais lorsque le sujet me plaît, je suis d'une application et d'une assiduité à toutes épreuves. Passionnée.

On dirait sans doute que je suis assez extravertie, du fait de mon côté souriant, et créatif. Je ne m'exhibe pas dans le plus simple appareil devant tout le monde, loin de là, car je reste très pudique, mais je n'ai pas peur de danser, jouer, chanter ou rire devant les autres. Pourtant, si mes émotions se lisent sur mon visage, à mon grand dam, il m'est difficile de les expliquer par des mots, d'en parler ouvertement. Je garde mes secrets, mes douleurs pour moi la plupart du temps.

Je réagis souvent au quart de tour devant une situation qui me semble révoltante. La cruauté pure, la maltraitance, la méchanceté gratuite m’insupportent, et s’il est rare de me voir sortir de mes gonds, il est probable que des situations de ce type parviennent à me sortir de ma neutralité presque légendaire. Qu’on maltraite un animal ou, pire, un être humain, sorcier ou non, et je sors les griffes, presque littéralement. Je suis cependant quelqu'un de raisonné et de pacifiste, je préfère la discussion à l'agression. Et en désespoir de cause, je n'attaque pas ouvertement, mais je m'interpose, et je défends.

D’une nature assez libre, je n’aime pas qu’on me bride, et je fais parfois preuves de velléités rebelles, mais ma douceur naturelle et ma propension à tout faire pour éviter les conflits me poussent à ne pas trop m’élever contre l’autorité. J'ai donc plutôt tendance à m’enfermer dans ma bulle, laissant libre cours à mon imagination à défaut de pouvoir m’exprimer ouvertement.

J'aime l'art, assurément. L'esthétique d'une toile, les courbes d'une statue, le grain et l'ambiance d'une photo... Mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est le violon et le chant. La musique. Me laisser porter par la mélodie et entamer une mélopée intuitive, y ajouter des mots, des rimes qui viennent du fond de mon coeur naturellement, et tirer des sons gracieux de mon violon, y laisser transparaître enfin mes émotions et mes états d'âmes, me dévoiler, finalement, un peu... C'est une partie de moi dont on ne peut me défaire, que je ne renierai pour rien au monde, qui me tuerait, sans doute, si on me l'ôtait.

potion anecdotine avancée Ϟ ♪ Je suis bourrée de tics plus ou moins flagrants. Je fredonne presque sans cesse des mélopées qui me viennent en tête sans explication, je tape du pied ou bat la mesure avec mes doigts, je joue très souvent avec les mèches rebelles de mes cheveux, je me mords la lèvre quand je suis nerveuse ou je me tords les doigts. Un vrai livre ouvert sur mes émotions. Même si je ne les explique pas.

♪ J'aime les choses simples, les petites joies de la vie, les fleurs, la chaleur des petits villages. La neige des pics montagneux qui ont pour moi quelque chose d'exotique. Il m'arrive de danser seule sous les premiers flocons, le sourire aux lèvres, comme une enfant. Et le bruit de la mer, qui m'apaise.

♪ J'aime observer les astres à la nuit tombée, quitte à rogner sur mon sommeil. Comme nombre de choses inutiles pour beaucoup, je connais la plupart des constellations du ciel du nord.

♪ J'aime la couleur. Les couleurs. Toutes me plaisent, hormis le noir, mais celle qui a sans doute ma préférence reste le rose. J'aime cette couleur douce et les fleurs qui s'y rapportent. Et puis ça va sans doute avec mon côté un peu (beaucoup) fleur bleue.
En revanche, j'ai du mal avec la couleur noire, donc, la seule qui ne se retrouve pas dans ma garde-robe, et j'ai 'étonnamment' du mal avec tout ce qui se rapporte au deuil et aux enterrements. Ils font pourtant partie de mon monde.

♪ On ne m'a connu aucun petit ami, et pour cause, je n'en ai jamais eu. Pas d'escapade nocturne, pas même de baiser volé. Ajouté à ma pudeur naturelle, on imagine aisément pourquoi certains me qualifient de frigide. J'idéalise sans doute trop les premières fois, et peut-être que je serai déçue lorsque ça arrivera. Qui sait ?

♪ Je réagis particulièrement au temps qu’il fait et aux phases de la lune. Fille de la Bretagne, ce n'est pas le soleil qui me rend radieuse, mais bel et bien la pluie. Quant à la reine de la nuit... Je suis euphorique et pleine d’énergie lors des pleines lunes, et semble plus apathique à la lune nouvelle.

♪ Je tiens comme à la prunelle de mes yeux à mon violon. Ce n'est pas forcément un modèle rarissime, malgré le nom de mes grands-parents, nous n'avons pas vraiment les moyens de nous offrir des instruments de luxe, mais ca reste un très bon instrument, et surtout, il appartenait à mon père. Il me l'a offert quand j'ai commencé à jouer, petite, et j'en prends le plus grand soin.

♪ J'ai une affection toute particulière pour les équidés. Les chevaux ordinaires tout comme les Abraxans, les Licornes ou les Sombrals. Comme tout ce qui me passionne, j'y ai consacré un nombre d'heures assez incalculable, tant en ce qui concerne les soins que la monte. Je suis d'ailleurs très bonne cavalière, et passe beaucoup de temps auprès des chevaux ailés de l'école. Je les connais par coeur et il m'arrive de leur parler, même si je sais bien qu'ils ne m'apporteront jamais de réponse. Pas par des mots tout du moins. Mais je crois dur comme fer qu'ils sont doués de compréhension.

♪ J'ai du mal à supporter les lieux clos, que je trouve oppressants, et tous les endroits confinés. Et « du mal » est un euphémisme. Quelques minutes dans une pièce exiguë et verrouillée, ou parmi une foule dense et je perds tout contrôle. Alors j'évite les endroits bondés en général, du mieux que je peux.

♪ Je suis une déception pour les Du Pin de La Guérivière. Je ne prône pas la pureté du sang sorcier, ni le sang bleu noble, et je suis une artiste. La préférence pour mon jumeau a toujours été notable, et s'accentue avec le temps, ce qui détériore nos relations déjà assez conflictuelles.

♪ J'aurais voulu être rousse, comme ma cadette, ressembler davantage à ma mère. Et si, elle, m'envie pour des raisons qui lui sont propres, c'est là un point que nous avons en commun, cette petite pointe de jalousie lorsque nous nous comparons à l'autre.
beauxbatons
entre l'olympe et le styx
avis sur le tounroi des trois sorciers Ϟ Ca m'effraie un peu. On ne peut pas dire que la dernière fois ait laissé un très bon souvenir. Et en même temps, je crois que je suis assez... excitée à l'idée de le voir se dérouler. C'est un peu perturbant.

avis sur la coalition européenne magique  Ϟ Après ce qu'on a vécu, je peux que trouver que c'est une amélioration. Et pour ce qui me concerne, ne plus être estampillée "Elite" est un soulagement, même si je sais bien que les gens n'oublient pas tellement. Je ne me fais aucune illusion cependant quant au fait que la cohabitation reste assez difficile et que lorsque l'ennemi commun aura disparu, les beaux accords en question risquent fort d'être remis en cause...

avis sur le compte à rebours Ϟ Il me terrorise.


dénomination magique actuelle  Ϟ Cookie - Eva
temporalité avancée des lignes de la main   Ϟ Mamie
masque de repos sorcier  Ϟ Mischa Barton
chocogrenouille de luxe  Ϟ Tous ?
ticket de magicobus  Ϟ kader et les 1001 bombes il paraîtrait
allez, viens !
regarde tout c'qu'on peut faire
en cours de validation

cartographie magique  Ϟ Grâce à Amadeus il y a... un moment maintenant xD
boule de cristal  Ϟ :globul:
accompagnement des esprits effrayés  Ϟ Faut voir..;
daily prophet  Ϟ Fin ? Faim ? Cookie ? 01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche 3394888959





Dernière édition par Fiona - Admin le Mer 28 Jan 2015 - 21:36, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: 01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche   01. Micaëla Thaïs Delibes ♫ Fiche EmptyMar 20 Mar 2012 - 18:07

I believe in magic and ghosts and spirits... but I don't believe in fairytales anymore...
Le fou, l'amoureux et le poète sont farcis d'imagination

In the game of thrones, you win or you die...
Game of Thrones opening theme
...and I can see dead people

L'histoire de ma famille n'est pas forcément très différente de celle des autres, je crois. Il y a des moments heureux, et d'autres plus tristes. Il y a des disputes, des rancoeurs, des joies et des peines. De l'amour aussi, beaucoup. Et du mépris et de l'incompréhension, également. Rien de bien différent des autres familles, en somme.

Je ne remonterai pas des siècles en arrière, à part pour indiquer la fierté de mes grands-parents : leur ascendance druidique. Combien de fois les ai-je entendu vanter la pureté de leur sang, noble autant que sorcier, et les illustres druides qui étaient nos ancêtres, il y a bien longtemps ? Je n'ai jamais compté, mais c'était leur refrain favori. Ca, et les médisances sur la famille de Papa. Parce qu'il n'était pas bien né, lui. Il ne descendait pas d'illustres sorciers, lui, et pour cause, il est moldu. Et si le monde sorcier le fascine aujourd'hui, il n'en connaissait rien jusqu'à ce qu'il rencontre Maman. Lui, il avait voué sa vie à la musique, mais c'est un domaine difficile, où se faire une place n'est pas chose aisée. Quand ils se sont mariés, il ne roulait pas vraiment sur l'or, et les heurts avec mes grands-parents se multipliaient, dès que le sujet de l'argent tombait sur le tapis... C'est à dire à chaque fois qu'ils se voyaient. Des disputes, il y en a eues des tas. Le ton est monté, à chaque fois. La porte a claqué des centaines, des milliers de fois peut-être. Je crois qu'ils ont toujours espéré que Maman se lasse de son bohémien de mari, ou quelque chose du genre. Ca n'est jamais arrivé.

Nous sommes nés un beau matin de mai. Et je crois que c'est notre naissance qui a fait comprendre à nos aïeux que ça ne changerait jamais, que Maman ne trouverait pas de bon parti sorcier qui la ferait revenir à la raison. Notre naissance. Parce que je ne suis pas arrivée seule, nous étions deux à nous partager la place dans le votre de notre mère. Et nous avons tous deux hérité de la blondeur de Papa. Nathanaël, en tant qu'héritier mâle, a dès lors eu toute l'attention de nos grands-parents. J'étais une fille, aucune chance pour que je perpétue le nom des Du Pin. Je ne sais pas s'ils ont eu dès le départ cette idée d'inciter mon frère à changer de nom, ni s'ils se sont rendu compte de ce que leur matraquage allait engendrer. Tout ce que je sais, c'est que la différence qu'ils faisaient entre nous a creusé un fossé, plus difficile à combler d'année en année, avec mon jumeau.

Pourtant, petits, nous étions inséparables. Je veillais sur lui, l'aidais à la place de Maman pour lacer ses chaussures ou vérifiais qu'il sortait bien avec son blouson, tandis qu'il me défendait, me protégeait des garçons un peu trop turbulents. Déjà à l'époque, j'étais dans la lune, j'attachais de l'importance à des choses qui pouvaient sembler insignifiantes, et passais complètement à côté de détails que tout le monde relevait. Je n'étais pas toujours très attentive au monde qui m'entourait. Ou en tout cas, à ce que tout le monde voyait du monde qui nous entourait. Nous aurions pu rester ainsi, je crois, mon frère et moi, s'il n'avait pas été aussi embrigadé par les Du Pin, et si moi, je n'avais pas révélé mon don. Parce que la découverte de ma différence n'a fait qu'accroître le gouffre qui allait nous séparer pour de nombreuses années.

Car aujourd'hui encore, il y a bien des choses que je ne fais pas comme les autres, que je ne fais assurément pas comme lui. Qui font qu'on me regarde parfois de travers, bizarrement, avec condescendance. Je ne suis jamais vraiment entrée dans le moule, je crois. Et je crois que comme ma mère, c'est mon don qui en est en partie responsable. Car je suis née médium. Un don bien étrange que celui-là, dont je ne tire pas une fierté démesurée, mais que je ne renie pas pour autant, bien au contraire. C'est quelque chose que je partageais avec ma mère et qui nous a toujours rapprochées. Mais ça n'a pas toujours été facile à vivre.

Imaginez. Imaginez que vous êtes encore une petite fille à l'âge de jouer à la poupée et qu'il vous faut vous taire, parce que lorsque vous racontez à vos amis au jardin d'enfants que cette vieille dame, là-bas, vous a raconté sa jolie mais triste histoire concernant les jeux de ce parc, on vous rit au nez, ou vous traite de menteuse, parce qu'il n'y a personne sur ce banc. Les enfants son cruels, parfois, et l'homme a peur de ce qu'il ne connaît pas, de ce qu'il ne comprends pas. Alors il le rejette. Moi je n'étais pas comme il fallait. Je savais ce que je voyais, et ce que je ressentais. Je savais que c'était la vérité, mais j'ai vite compris que les autres ne pouvaient pas appréhender ces choses. Trop vite, sans doute, pour l'enfant que j'étais encore. Et souvent douloureusement. Même mon frère ne me croyait pas. Et si même lui ne me faisait pas confiance, qui pourrait le faire ? Il a commencé à s'éloigner, et je n'ai jamais su comment faire pour me rapprocher de lui de nouveau.

Alors j'ai gardé ça pour moi. J'ai continué à être la petite Mi' souriante que j'ai toujours été, et on a oublié mes "mensonges". Je ne disais plus rien de ce que je savais, même quand c'était lourd à porter. C'était quelque chose que je ne pouvais pas partager, avec personne. Tout au moins le croyais-je au début.

Ce jour-là, je dessinais tranquillement dans ma chambre quand j'ai eu cet étrange pressentiment. Cette certitude inexplicable que quelque chose de triste allait se produire. J'avais alors quitté la pièce pour trouver ma mère qui peignait dans son atelier.

"Maman... Tante Isalyn... Elle..."

J'hésitais. Je ne voulais pas qu'elle aussi me prenne pour une menteuse. Mais elle avait simplement posé sa palette et son pinceau pour venir s'agenouiller près de moi, posant sur moi ce regard bienveillant qu'elle avait toujours eu pour nous trois.

"Qu'y a-t-il Mi' ? Dis-moi ce qui te tracasse."

Les doigts noués sur le bas de ma robe, je me mordillais nerveusement la lèvre.

"Le bébé..."

Je n'osais pas en dire plus. Je n'en comprenais moi-même pas plus à vrai dire. Et le regard de ma mère avait changé. Mais pas comme je le craignais : ce n'était en rien comparable aux autres enfants, ou à leurs mères courroucées. C'était de la tristesse qui emplissait ses yeux clairs, je le voyais bien.

"Oui, je sais ma Puce. Je l'ai prévenue. Mais je crois malheureusement que c'est inévitable."

J'étais restée interdite, la bouche entrouverte, à dévisager ma mère pendant plusieurs minutes. Et puis j'avais pris la parole sans plus m'arrêter, pas même pour respirer.

"Toi aussi ? Toi aussi tu sens ça ? Toi aussi tu vois des gens que les autres, ils ne voient pas ? Pourquoi ? Ils disent que je mens, alors j'en parle plus. Mais je sais bien qu'ils sont là... Et Tante Isalyn... C'est trop triste... Elle va être tellement triste..."

Les larmes m'étaient montées aux yeux et perlaient sur mes joues. Elle m'avait alors serrée contre elle, fredonnant une berceuse que j'aimais particulièrement pour m'apaiser. Et quand j'avais fini par me calmer, elle m'avait tout expliqué de ce don qui nous unissait, qu'elle possédait tout comme sa grand-mère avant elle et le père de celle-ci avant elle. Grand-père n'en avait pas hérité, lui, mais c'était quelque chose qui se transmettait dans la famille, qui coulait dans nos veines, comme le sang noble des Du Pin et l'essence magique qui remontait à de lointains ancêtres druides. Et c'est la seule chose, je crois qui a jamais fait naître une lueur de fierté dans le regard de mes grands-parents maternels à mon égard.

Et qui a rapidement induit la jalousie de ma soeur. Ce que je partageais avec Maman, elle ne le comprenait pas. De deux ans notre cadette, on l'a souvent comparée à Maman, parce qu'elle partage beaucoup de traits physiques avec elle, contrairement à nous. Le comble, c'est sans doute que pour ma part, j'ai toujours envié sa rousseur, l'héritage de nos ancêtres, comme dit grand-mère. Et puis nos caractères sont différents, assurément. Tous les trois, nous sommes trois astres distincts. Si je suis indubitablement la plus lunaire, rêveuse et parfois mélancolique, artiste et calme. Mon frère est solaire, sûr de lui, rayonnant, charismatique avec des tendances rebelles par moments. Quant à Ophelia, c'est une étoile filante. Vive et sportive, elle a toujours eu un esprit libre, contestataire même.

Du reste, mon enfance n'a pas toujours été triste, bien au contraire. J'avais ma famille, et même si je n'étais pas très proche de mon frère ni de ma soeur, je ne me sentais pas seule. Je crois qu'il y a toujours eu une sorte de rivalité entre nous, et comme j'étais une enfant plutôt docile, la comparaison n'était pas forcément toujours facile pour lui. Il ne l'a jamais dit, mais je crois que c'est un peu ça, le fond du problème entre nous : on a trop été comparés l'un à l'autre, dans un sens comme dans l'autre. Et si nos parents s'efforçaient de ne pas faire de différence, il en allait autrement de nos grands-parents maternels, qui ont toujours fondé plus d'espoirs en lui, espérant qu'il choisirait un jour de porter, et de faire perdurer, le nom des Du Pin. Moi je n'étais qu'une petite fille vouée à prendre le nom d'un autre, un peu trop ouverte aux autres pour leur besoin de supériorité, et surtout, j'étais une artiste. La tare la plus impardonnable, sans le moindre doute. La digne fille de mon père, avec tout ce qu'on peut imaginer de péjoratif que ça puisse évoquer.

Parce que j'ai toujours été fascinée par les toiles que ma mère peignait, avant même de montrer moi-même les premiers signes de mon art, même si elle avait toujours dit ne pas être une grande créatrice. Moi j'ai toujours trouvé qu'elles transmettaient une émotion particulière, et j'avais toujours le sourire lorsque je la voyais poser les couleurs sur la toile. Mais peut-être ne suis-je pas très objective, tout comme j'ai toujours aimé entendre mon père jouer du violon et qu'il a toujours été à mes yeux le joueur le plus doué au monde. Et j'ai vite voulu faire comme lui. Je crois que j'avais à peine quatre ans quand il a accepté pour la première fois de me laisser son instrument entre les doigts. Les premiers essais n'étaient pas exceptionnels, mais j'ai rapidement trouvé comment faire vibrer les cordes, et j'ai joué, quelques notes seulement, à l'instinct. Dès lors, je suis tombée en disgrâce auprès des Du Pin. Et je me suis rapprochée davantage de la famille Delibes, dont j'ai toujours, de toutes les manières, été plus proche que de mes propres frère et sœur.

Et pourtant, physiquement, nous n'avons pas grand chose en commun. Ils ont hérité des cheveux bruns de leurs parents, et des yeux bleus de grand-père. Moi j'ai la blondeur et les yeux verts de ma grand-mère. Mais c'était, presque, comme si nous étions plus réellement frère et sœur que je ne le suis avec les miens. Nathanaël ne m'adresse quasiment pas la parole, quant à Ophelia, je crois que nous aurons toujours cette sorte de jalousie latente entre nous. Mais les Blanchard... C'est autre chose. Et particulièrement avec les deux derniers. Lysandrine, c'était la grande sœur espiègle, celle qui trouvait toujours une nouvelle idée pour nous divertir. Et depuis qu'elle est en dernier cycle, elle s'est mis en tête de devoir nous chaperonner tous je crois. Elle veille sur nous, sur nos résultats, vient régulièrement prendre des nouvelles. Et je souris chaque fois qu'elle me demande où en sont les amours, que je ne connais pas. Adam a toujours été protecteur envers nous tous, sans distinction, et même si nous le voyons moins à présent, de par son travail, nous avons tous gardé une correspondance avec lui, pas forcément très fréquente, mais régulière. C'est d'ailleurs notre excuse pour nous retrouver le plus souvent possible, avec Evangelyne : lui écrire. Elle a toujours été comme une petite sœur supplémentaire pour moi, et que nous n'ayons qu'une petite année d'écart ne fait que renforcer nos liens. Nous avons toujours été assez complémentaires. Quand je joue, elle écrit. Quand je peins, elle compose des bouquets pour mes natures mortes. Quand je fais de la photo, elle crée des costumes. Et Lysandrine nous sert bien souvent de modèle, avec ses airs de petite poupée. Et nous pouvons passer des heures à chantonner ensemble, mêlant nos voix, jouant sur les harmoniques sans vraiment y réfléchir.

Quant à Floriant... C'est triste à dire, mais il a davantage du frère jumeau à mes yeux que le mien, réellement. Tous les trois, Nath', Flo' et moi, nous sommes nés le même mois de la même année. Les grossesses de Tante Isalyn et de Maman ont été un moment particulier, qu'elles se plaisaient à nous décrire joyeusement. Elles ont tellement partagé, à ce moment-là, que ça a joué sur nos relations, je crois. Floriant, c'est mon confident, et mon âme sœur, presque. Il joue du piano depuis toujours ou presque, comme je suis presque née avec mon violon. Il m'a appris à laisser courir mes doigts sur les touches, et même si je ne suis pas aussi à l'aise que je ne le suis sur les cordes, nos morceaux à quatre mains resteront toujours pour moi des souvenirs mémorables. J'ai toujours eu un peu peur qu'Evangelyne soit jalouse, comme Ophelia l'est de nous, mais ça n'a jamais vraiment été le cas. Sans doute parce que nous sommes bien trop proches, tous les trois. Et je crois qu'on peut dire que la salle de musique est notre terrain de jeu favori, depuis que nous avons intégré l'Académie.

Ca a été un moment magique, réellement, même si Nath' se montrait déjà distant. Nous avons dû passer la déception de ne pas être dans la même écurie, Flo' et moi, et mon frère n'a rien révélé de ce qu'il pensait de son affiliation. Séparés. Je n'y avais pas songé, et je n'aurais pas cru le dire si rapidement, pourtant il m'est vite apparu qu'être loin de mon jumeau bousculait l'ordre établi. Malgré nos relations plutôt froides, nous avions toujours été ensemble, et que ce ne soit plus le cas m'a perturbé. Et comme je n'étais pas non plus avec mon cousin auquel j'aurais pu me confier, les premiers temps m'ont semblé difficiles. Jusqu'à ce que je prenne mes marques, et ne découvre les deux endroits les plus merveilleux à mes yeux. La salle de musique, donc, où je retrouvais souvent mes cousins, et le champ des Abraxans. Bien avant d'apprendre à les monter, je savais déjà tout sur eux, tant je passais de temps près de leurs boxes ou dans leur enclos. A force, j'ai appris à m'en occuper, jusqu'au jour où j'ai enfin pu monter sur le dos de l'un d'eux. Ca a été comme une communion, un moment de plénitude, de bien-être total. Et dès lors, j'avais ménagé quelques plages dans mon emploi du temps pour venir auprès d'eux, et monter Thanos, un jeune mâle dont je m'occupais systématiquement.

Les choses auraient pu rester aussi idylliques, tout semblait parfait à ce moment-là. Je redoublais d'efforts dans les matières qui m'intéressaient le moins, excellait dès lors qu'un professeur savait susciter mon intérêt, et attiser mon désir de perfection. J'étais toujours aussi douce et docile que j'avais toujours semblé l'être. Et je m'imaginais, parfois, la remise des diplômes, bien des années plus tard, avec les sourires de mes parents et leurs félicitations... Mais tout ne se passe pas toujours comme on le voudrait.

Elle est partie trop tôt. J'aurais tant eu besoin de pouvoir l'avoir près de moi, encore, de partager avec elle ce qui ressemblait parfois à un lourd fardeau sur nos épaules. La vie fait ce qu'elle veut, cependant, et c'était écrit autrement. Je me souviens encore parfaitement de cette journée. Une belle journée d'été pendant les vacances entre ma troisième et ma quatrième année à l'Académie. Je jouais du violon sur les petites marches descendant au jardin où ma mère étendait du linge. Parfois, elle me demandait un morceau en particulier, et je m'exécutais toujours avec le même plaisir, mes doigts courant gaiement sur les cordes.

Et puis nous l'avons senti toutes les deux et nos regards se sont croisés. Elle a cessé d'étendre son linge, et j'ai cessé de jouer. Le temps que je la rejoigne, elle tombait déjà au sol, foudroyée. Rupture d'anévrisme. On a beau savoir, le pire nous terrasse malgré tout. La douleur l'emporte. Et j'ai pleuré, le corps sans vie de ma mère dans mes bras. Et puis j'ai senti sa présence près de moi, et relevé mon visage ravagé de larmes pour croiser son regard. Et je lui ai souri tristement.

Je n'ai pas toujours aimé mon don, loin de là. Mais il m'a aidé à surmonter cette épreuve. Parce que quand le manque se fait trop cruellement ressentir, je peux encore la contacter, lui parler. Ses bras me manquent, mais je sais que j'ai de la chance. Et je lui ai promis de continuer à vivre, à sourire et à rire, à jouer et à peindre. Ca n'est pas toujours facile, et il y a des jours où j'ai bien trop besoin de ses conseils. Alors je mets en pratique ce qu'elle m'a enseigné. Je sais que les détails de mon rituel ne sont pas forcément indispensables, mais j'en ai besoin pour me préparer, me concentrer. Et je procède toujours de la même manière.

Le plus souvent, j'agis le soir, lorsqu'il fait déjà nuit. Parfois, je m'isole dans une pièce sombre, à défaut. J'allume une bougie blanche, parfumée à l'acacia. Il y a des choses pour lesquelles je suis plutôt à l'aise, et la botanique en fait partie je crois. Les langues aussi, et les soins quand il s'agit de s'occuper des créatures équines. Bref. L'acacia stimule l'habileté psychique et neutralise les ondes négatives, et pour un exercice de ce type, je sais que la moindre déconcentration présente un risque grave, alors je mets tous les atouts de mon côté. En revanche, les pentacles ou je ne sais quelle autre fioriture, je pense que ça ne sert à rien, et je ne m'encombre pas de tout ça. Je m'agenouille simplement devant la flamme, un pendentif lui ayant appartenu dans mes mains jointes sur mes genoux, et je ferme les yeux. Je crois que je serais bien incapable de dire combien de temps il me faut pour atteindre le moment où je sais qu'elle va venir, cet instant où ma perception change légèrement, où le monde disparaît un peu autour de moi. Il n'y a plus qu'elle et moi.

Ce n'est pas toujours, pourtant, des moments aussi agréables pendant lesquels se manifeste mon don. Je me suis vue annoncer à une fille la maladie grave de sa mère parce qu'elle insistait lourdement et que je ne parvenais pas à m'en défaire, puis me faire insulter parce qu'elle ne voulait pas le croire et que je n'avais pas le droit de raconter des choses aussi absurdes et méchantes. Et ça a été pire encore quand ce que j'avais dit s'est révélé exact... Et puis il y a les esprits qui viennent me voir sans que j'aie cherché à les contacter, et qui ne me laissent pas en paix tant que je n'ai pas accédé à leur demande. Ca n'arrive pas souvent, heureusement, mais comment expliquer à un garçon que sa petite amie est là pour lui dire au revoir alors qu'elle est morte quelques semaines auparavant ? Les quelques fois où j'ai dû m'essayer à cet exercice, je n'en suis pas très bien sortie, à vrai dire, et une main au travers de la figure, une réputation de tourmenteuse, c'est tout ce que j'ai le sentiment d'y gagner. Sauf quand ils me remercient, même si je n'arrive pas toujours au but recherché. Les esprits sont plus ouverts que les vivants : ils savent, eux.
vulnera samento - there never was a way to end this.



Dernière édition par Fiona - Admin le Lun 26 Jan 2015 - 18:30, édité 10 fois
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