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 06. Cause I'm a painter ♫ ft. K. Zeppelin Gordon-Baylee

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MessageSujet: 06. Cause I'm a painter ♫ ft. K. Zeppelin Gordon-Baylee   06. Cause I'm a painter ♫ ft. K. Zeppelin Gordon-Baylee EmptyMer 28 Jan 2015 - 17:24

J'aime l'orage. J'aime la pluie. Mon côté breton, sans doute. Alors malgré les regards interloqués de mes camarades, j'étais sortie marcher dans les jardins, sans vraiment chercher à me couvrir. Il faisait lourd, de toute façon, et je ne ressentais pas le besoin de porter plus que mon uniforme. Les cheveux collés au visage, j'étais passée par le jardin pourpre, où d'ordinaire se retrouvent les couples de l'Académie, avant de pousser au nord et rejoindre le cimetière blanc. La bataille des gradins avait fait son lot de victimes qui reposaient éternellement sous ces pierres blanches et je passais entre elles, songeuse.

Je ne suis pas quelqu'un de pugnace, loin de là. Je n'aime pas les conflits, et fais tout pour les éviter. Mais je crois que je serai prête à faire une exception s'il m'était donné de punir ceux qui avaient fait tant de mal à la communauté sorcière. L'organisation secrète, voilà sans doute quelque chose qui me ferait sortir de ma neutralité presque légendaire, et je rêvais parfois de leur rendre la monnaie de leur pièce. Je ne sais pas si j'en serais capable, seulement, et je lâchai un soupir en bifurquant vers la droite. L'orage commençait à se rapprocher, si j'en jugeais par le peu de secondes entre l'éclair et le coup de tonnerre, et il n'était pas très prudent de rester dehors dans ces conditions. Mourir foudroyée ne faisait pas vraiment partie de mes plans.

J'étais donc rentrée, trempée jusqu'aux os mais le sourire aux lèvres, et j'étais passée par les salles de bains et ma chambre. Une bonne douche chaude et des vêtements secs, pour éviter d'attraper la crève, il n'y avait que ça de vrai. Et puis des images de ce que je venais de voir s'incrustaient dans mon esprit, mâtinées de visions nocturnes. C'était le signe : mon côté créatif demandait à s'extérioriser. Et je refusais rarement de le laisser s'exprimer. Alors je n'avais pas pris le temps de sécher mes cheveux, préférant les laisser sécher naturellement, d'une part, et gagner la salle d'art au plus vite, d'autre part. Je n'avais pas cours avant la fin de l'après-midi, ce qui me laissait pas mal de temps pour commencer la toile qui se formait dans mon esprit.

Une colline à la pente douce, un paysage de nuit. Des éclairs zébrant le ciel et le blanc des tombes tranchant l'obscurité. Et ça et là, quelques buissons de fleurs, en camaïeu de bleus. Quelques fleurs blanches, ça et là, aussi... Le fusain que je tenais dans mes mains courait sur la toile, plaçant les différents éléments. Une belle rose sur son buisson, au premier plan, à gauche. J'observai le résultat, circonspecte. Il manquait quelque chose, mais je ne parvenais pas à dire quoi...

***

Je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer. A vrai dire, j'étais tellement dans ma peinture, dans mes couleurs et dans l'image qui se formait dans ma tête, que j'avais à peine conscience de ce qui se passait autour de moi. C'était toujours comme ça, quand je commençais à créer par quelque biais que ce soit. Même lorsqu'il s'agissait d'écriture alors que j'étais pourtant persuadée de n'être vraiment pas très douée pour ça. Et que la seule personne qui avait jamais tenté de me pousser dans ce sens m'évitait ouvertement depuis un moment. J'hésitais encore à lui écrire un mot, parce que je savais bien que j'étais incapable de l'affronter en face à face, pour lui demander ce qu'il se passait, ce que j'avais pu lui faire, ou dire ou écrire de mal... J'avais forcément fait quelque chose... même si j'étais incapable de déterminer quoi. Et je le regrettais sincèrement. D'ailleurs, depuis lors, j'avais à peine osé prendre la plume comme si je n'avais plus le droit d'écrire puisque mon seul lecteur s'éloignait de moi. Heureusement, j'avais mes autres moyens d'expression. La musique, la photographie... et là, la peinture. On dit "bon à tout, propre à rien" et il se peut ce soit mon cas, quelque part... Je refusais à tel point d'échouer dans quoi que ce soit que finalement, je tentais un peu tout... Mais est-ce qu'il y avait vraiment un domaine dans lequel je pouvais considérer que j'étais vraiment moi, que c'était ce qui me définissait ? J'aurais dit l'art si j'avais eu un domaine particulier dans lequel me définir, mais... il y avait tellement de choses que j'aimais...

A cet instant, pourtant, mes pensées ne vagabondaient pas trop vers tout ça, simplement vers ma toile et l'impression que je voulais en faire ressortir. Je ne me rendis même pas compte que la porte s'ouvrit. Je ne la remarquai que lorsqu'elle se cacha sous la table pour m'adresser un signe sans équivoque. Et quand la porte s'ouvrit encore, je tournai la tête, interloquée. C'était rare qu'on vienne dans l'atelier sans y être manifestement là pour créer. Et d'ordinaire, je connaissais à défaut des noms, au moins les visages qui y paraissaient. Là, c'était deux personnes de suite qui ne venaient jamais là d'ordinaire. Une qui se cachait et l'autre...

« …. Dis, Micaëla, tu n’aurais pas vu Zeppelin par hasard ? Une blonde ? Habillée en noir ? »
« Non... Ca ne me dit rien... Mais si je la vois, je lui dirai que tu la cherches. »

A vrai dire, j'étais incapable de mettre un nom sur le visage de cette fille, tout comme je l'étais un instant plutôt concernant la blonde sous la table. Et même si la fille sembla un moment suspicieuse, elle finit par partir avec son lully... Et quand la porte se referma, je restai un instant adossée à elle, à observer Zeppelin.

« C'est bon... tu peux sortir, elle est partie. »

Je lui laissais le temps de s'extirper de dessous la table avant de me rapprocher, et de lui adresser un sourire.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?... Enfin te sens pas obligée, c'est juste une question. Je suis un peu curieuse, c'est tout... »

Parce que soyons honnêtes : je n'imaginais pas qu'une fille comme Zeppelin pouvait vraiment avoir peur d'une fille comme... l'autre là... Et comme pour lui indiquer que si elle ne souhaitait pas m'expliquer quoi que ce soit, ce n'était pas bien important, j'attrapai de nouveau palette et pinceau pour poursuivre ma peinture, en jetant cependant parfois quelque regard dans sa direction.

***

Je n'aurais pas aimé être à sa place. Sous cette table, on devait se sentir oppressé... Déjà que je n'aimais pas fermer la porte de l'atelier... Mais si elle pensait que j'allais la vendre, c'était bien parce qu'elle ne me connaissait pas. Je n'avais pas à me mêler de ce qui ne me regardait pas, mais je n'avais pas la moindre raison de lui porter préjudice. Alors quand Zeppelin se décida à sortir de sous la table, maintenant que j'avais refermé la porte, je remarquai son sourire, même s'il était faible, et le lui rendis. Et puis j'ouvris la fenêtre, malgré le temps peu clément, peu désireuse de rester enfermée. Il me fallait de l'air. Et comme j'avais demandé à la demoiselle ce qu'il s'était passé, j'avais repris mes pinceaux. La toile ne serait peut-être pas finie ce soir, mais je voulais l'avancer au maximum. Et si Zeppelin était un orage sur pattes, alors il était légitime qu'elle assiste à la peinture de l'un des siens, finalements.

« Disons simplement que certaines personnes n’apprécient pas mon humour. »

Je souris à sa réponse, hochant la tête d'un air entendu. Souvent, les gens ne se comprennent pas. Ne comprennent pas les autres. Ou n'en prennent pas la peine. Je suis bien placée pour le savoir. Et si ma pudeur m'empêchait de dévoiler mon corps, il en était heureusement autrement de mes toiles, dont j'étais même plutôt fière sans en faire un orgueil démesuré cependant. Alors quand l'autre blonde vint observer mon travail, je la regardai un instant avant de reprendre ma tâche.

« C’est bizarre.. Le prends pas mal, hein, mais je t’aurais plus imaginée en train de peindre quelque chose comme… Un coucher de soleil ou un paysage lumineux… Mais c’est joli. »

Un sourire mélancolique de ma part ponctua ses propos.

« Tout n'est jamais tout blanc ni tout noir, et les apparences sont souvent trompeuses, tu sais. »

J'observai un instant, le pinceau en l'air, la toile que j'avais pourtant commencé bien avant l'arrivée de la jeune femme, puis celle-ci, les sourcils légèrement froncés cependant. C'était une impression étrange, comme si, alors que nous ne nous connaissions pas, j'avais peint cela pour elle.

« Il manque peut-être un loup, au milieu, sous la lumière des éclairs... Enfin... Je sais pas... »

Une fois encore, le silence s'installa, car je ne le brisai pas tout de suite. Oui. Un loup. Il avait tout à fait sa place sous les éclairs. C'était là qu'il devait être, comme c'était là que Zeppelin devait être, à cet instant, près de moi. Je ne pouvais pas l'expliquer, jamais, surtout pas à qui ne pouvait pas comprendre, même si, souvent, je continuais d'affirmer la vérité telle que je la connaissais, même quand on refusait de me croire.

« Cette toile est pour toi. Je ne peux pas vraiment l'expliquer mais... je le sais. »

J'observai mon interlocutrice songeuse. Pour avoir un don hors du commun, je savais ce qu'il en était de certaines autres habilités hors du commun. Je ne les connaissais pas toutes, mais les lycans étaient monnaie courante dans nos folklores autant que dans nos cours. Et que ma toile me crie qu'elle lui appartenait, alors qu'elle me parlait de loup, c'était un détail dont je ne pouvais pas abstraction. Je sentais certaines choses, et je crois que cette scène, contrairement à ce que j'avais imaginé, n'était pas celle du passé, celle de ma sortie sous la pluie, mais celle, au contraire, de la prochaine pleine lune. Et le loup...

« Quand elle sera terminée, elle sera à toi. »

Je n'osais pas dire les mots qui me brûlaient pourtant les lèvres. On n'acceptait pas facilement le don des autres, mais s'accepter soi-même n'était pas forcément plus facile et si elle n'en parlait pas, ce qui était concevable puisque nous ne connaissions pas et que j'ignorais la relation qu'elle pouvait avoir avec ce don que j'entrevoyais, avec pourtant toujours le doute - et si je me trompais ? -, ça n'était pas à moi de le faire.

« Il y a parfois de drôles de coïncidences... Que tu viennes te réfugier ici, pendant que je peins et que tu mettes le doigt sur ce qu'il me manquait... Combien de chances y avait-il pour que ça se réalise ? »

C'était la vie, et ses aléas. Que je sois là pour assister à la mort de ma mère en était un autre, et qui m'avait bien davantage perturbé. Et me perturbait encore. Et malgré tout, je continuais tant bien que mal de croire en l'avenir, malgré les événements de l'année dernière. Mon monde d'artiste avait du bon en cela qu'il me permettait de m'évader. Et Zeppelin, quelle échappatoire pouvait-elle avoir ?

***

Nous n'étions pas d'accord. Je n'avais pas besoin qu'elle me le dise, je le sentais, dans son attitude, dans sa façon d'être, dans son silence, même. Mais si tout était soit noir, soit blanc, je crois que je ne sais vraiment pas où je serai censée me situer. Les nuances de gris me convenaient clairement mieux, j'étais persuadée que tout le monde pouvait avoir une parcelle de bonté, qu'elle soit infime ou gigantesque, tout comme nous avons tous nos propres démons, notre noirceur. Si ce n'était pas le cas... Je crois que je n'avais pas vraiment envie de savoir ce qu'il en était, j'aurais trop peur de la réponse, en quelque sorte. Après tout, il suffisait de regarder mes toiles pour y trouver un certain sentiment de torture... La précédente, ça avait été ce sombral sous le couvert des arbres dénudés de la forêt interdite poudlardienne, le sol d'un blanc immaculé, couvert de neige. Et même si je ne le savais pas encore, la suivante serait un palomino mort, une nymphe éplorée et une forêt en flammes. Qu'est-ce que ça pouvait révéler à mon sujet, hein ?

Je lui faisais don de ma toile, donc, parce que c'était elle. Parce que c'était pour elle. A elle maintenant. Je l'avais observée, mais je n'aurais sans doute pas dû, parce que d'une ce n'était pas très poli, mais aussi parce qu'on devait sans doute souvent lui donner ce regard quand on découvrait - ou supposait - qu'elle était louve. Alors j'avais repris ma peinture, et elle, elle avait commencé à faire le tour de la pièce. Et finalement, j'ai dû encore dire quelque chose qu'il ne fallait pas parce qu'elle était revenue et... Irrépressiblement, comme elle retirait son t-shirt, je rougis. Moi j'étais incapable de faire ça aussi naturellement, même devant une fille, et quelque part, j'étais admirative.

« Tu vois, ça ? Ma cicatrice ?
- Oui. »

Je ne pouvais pas vraiment la louper. Je ne pouvais pas non plus ne pas comprendre. Je n'avais pas mis les mots dessus, alors elle me le montrait. Plus de non-dits. Plus de sous-entendus. Plus de secret. Pour sa part tout du moins.

« C’est un loup garou qui m’a mordu, quand j'étais encore à Poudlard. »

Je la regardai se rhabiller gracieusement, notait qu'elle ne se tournait pas de nouveau vers moi. Avait-elle peur de quelque chose ? Venant de moi ? J'imaginai mal pouvoir inspirer un tel sentiment.

« Je ne crois pas aux coïncidences, Micaëla. »

Je l'observai encore, comme elle soulignait le cadre de certaines peintures. Je n'avais pas peur, pas vraiment. Des dons, finalement, on en avait toutes les deux. Différents. Plus sauvage pour elle, d'accord. Mais est-ce que ça faisait vraiment une différence ?

« Je ne crois pas à grand-chose, en réalité. Pour moi, tout est écrit. Il n’y a pas de place au hasard puisque tout est déjà tracé. Je sais, c’est assez naïf. Mais c’est comme ça que je le vois.
- Le futur est déjà écrit, c'est vrai... Ca n'empêche pas qu'on ait envie de tout faire pour le changer quand il est vraiment trop mauvais... »

Et parfois, j'arrivais à le voir, ce futur. Et à tenter de faire quelque chose pour l'empêcher. Jusque-là, je n'avais pas vraiment eu beaucoup de chance dans cette manoeuvre, cela dit. Est-ce qu'elle savait ça ? Est-ce qu'elle entendait sur moi les rumeurs qui couraient dans l'école ?

« De toute façon, après toutes ces années, il fallait bien qu’on se rencontre un jour, non ? Et je crois que c’était le lieu et le moment idéal…
- Je crois que oui. Mais ça n'est pas très difficile de tomber sur moi ici en même temps. »

Je lui adresse un sourire. L'atelier est une seconde demeure pour moi, comme les écuries ou la salle de musique. Ce sont des endroits parfaits pour me trouver. Quant au moment, je dois bien avouer qu'elle a sans doute raison. Quoi de mieux que maintenant, alors que je suis en train de peindre cette toile pour qu'elle vienne à moi, finalement ? Et puisqu'on en était aux révélations, je me décidai finalement à faire la mienne.

« Tu dois savoir comme un peu comme tout le monde ce qu'on dit sur moi, n'est-ce pas ? Les mensonges, les jeux cruels... »

Je baisse le regard, un sourire amer sur les lèvres, comme à chaque fois que je mets des mots sur les réactions des autres face à mon don.

« C'est... étrange. J'allais dire drôle, mais ça n'a pas grand chose de risible en fait. On croit bien à l'existence des loups-garous, des vampires, des vélanes... mais l'idée qu'il puisse y avoir des gens qui soient médiums, qui voient réellement les esprits, leur parlent et aient parfois un aperçu de l'avenir, on trouve ça inconcevable... »

Je hausse finalement les épaules et me décide à recroiser le regard clair de Zeppelin, pas très certaine de ce que je vais y trouver. Au fond, si elle me rejette comme les autres, je l'aurais bien cherché, à lui raconter ça alors qu'on se connaît à peine. Mais elle a été franche avec moi, alors je ne me vois pas ne pas l'être en retour. Et malgré tout ce qu'il peut m'apporter de mauvais au quotidien, je reste persuadé que mon don en est un, et non une malédiction. Contrairement à celui de la blonde face à moi, peut-être... quoi que j'ignore parfaitement la relation qu'elle peut avoir avec lui. Un peu plus tard, on regagnait chacune nos activités... normales. Je lui avais dit que je lui offrirai cette toile, cependant, et je savais que je m'y tiendrai. Une promesse était une promesse, et je ne comptais clairement pas déroger à celle-ci.
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