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 26. Le bal du clos du lys ♫ ft. people

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MessageSujet: 26. Le bal du clos du lys ♫ ft. people   26. Le bal du clos du lys ♫ ft. people EmptyMer 28 Jan 2015 - 18:08

Je ne voulais pas y aller, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce que je n'étais pas étudiante, et que je pensais donc ne pas y avoir ma place. Ensuite, parce que je n'avais pas de cavalier et que, donc, il était prévisible que je passe une fois de plus pour une marginale. Certes, ce n'était pas comme si ça n'arrivait jamais, mais ce n'était pas quelque chose qui me plaisait malgré tout. Et puis parce que le thème impliquait manifestement qu'il fallait que je me découvre, et je n'aimais définitivement pas ça. Les robes charleston, c'était bien joli (sur les autres), mais c'était court et décolleté, et ce n'était, clairement, pas le genre de vêtements que je portais habituellement. Sauf que beaucoup d'autres élèves de l'académie iraient malgré tout à cette soirée, et qu'en y allant pas, j'avais toutes les chances de passer effectivement pour une asociale. Et puis tout le monde ne l'entendait pas de cette oreille.

« Hors de question que tu fasses ton ermite dans ton dortoir, Mi. D'autant que maintenant, tu as officiellement un cavalier. »

J'aurais dû m'en douter. J'adorais Flo', mais il avait la fâcheuse tendance de toujours vouloir me sociabiliser plus que je ne cherchais réellement à le faire. Et quand il avait affirmé, donc, qu'il serait mon cavalier, je n'avais guère pu protester davantage. Rosa' était déjà accompagnée, ce qui ne m'étonnait que peu. C'était manifestement beaucoup plus facile pour elle de trouver quelqu'un pour l'inviter à ce bal que pour moi, et je doutais fort que son statut de préfère y soit pour quoi que ce soit : elle a toujours été bien moins réservée que moi. En découlait que Flo' n'invitait pas sa jumelle, et que, pour la peine, il se faisait un malin plaisir de m'imposer cette sortie.

« Tu me laisserais y aller seul ?
- Comme si tu ne pouvais pas trouver d'autre cavalière.... »

Je souriais néanmoins. Il savait bien que je ne pouvais pas le lui refuser, même si, j'en étais sûre, il avait largement le choix, plutôt que de s'encombrer de son empotée de cousine. Il n'empêchait que le rendez-vous était pris, et que, une fois de plus, je passai par le supplice de la tenue à trouver. Je crois que je n'ai jamais autant arpenté les rues de Vaulx-sur-les-Pins, que ce soit du côté moldu ou du côté sorcier. J'ai cherché, en vain, quelque chose qui me semblerait convenable, avant de me rabattre sur une robe jaune, pleine de franges et désespérément trop courte à mon goût, qui serait, à défaut de confortable pour moi, au moins dans le ton. Et une fois de plus, une fois maquillée et un bandeau de strass posé sur mon front, je m'inspectai, dubitative, devant le miroir de ma chambre, très incertaine quant à cette tenue bien trop osée à mon goût.

L'alarme que j'avais pris soin de faire sonner pour éviter de faire attendre mon cousin me rappela à l'ordre, et je chaussai en vitesse des souliers à bout rond et à bride, argentés, dont les talons hauts accentuaient mes airs de grande gigue.

« Je t'abandonne, Brontë, sois sage pour ce soir, je rentrerai vite ! »

Emprisonnée dans un sort qui la cantonnai à la zone sous mon lit, dissimulée par un autre sortilège aux yeux de tous, ma ratoune n'avait guère le choix à vrai dire. Pour ma part, j'attrapai en vitesse une petite sacoche assortie avant de dévaler les marches et de rejoindre Flo', que le costume blanc du début du vingtième rendait plus séduisant encore que d'ordinaire.

« Je t'ai fait attendre ?
- Un peu, mais ça valait la peine, tu es superbe, cousine.... »

Je sentis mes joues s'empourprer instantanément, et détournai le regard comme il passait un bras derrière mon dos pour m'inviter à avancer.

La salle de réception était déjà à moitié pleine quand nous y pénétrâmes, mais j'avais beau chercher, je ne voyais pas trace de ma cousine. Je repérai Zeppelin près du buffet, et cette fille aux cheveux rouges auprès d'elle dont je ne me rappelais pas le nom. Mais à vrai dire, j'avais tellement coutume de m'abîmer dans mes songes qu'oublier des visages ou des voix n'était pas vraiment très surprenant.

La musique retentit déjà, invitant nombre d'élèves et d'étudiants à la danse, et après un coup d'oeil à mon cavalier, je la rejoins. Il n'y a que comme ça que je peux oublier mon malaise. Danser. Rire. M'amuser. Même toute seule, perdue au milieu de ces visages inconnus. Me laisser porter par la musique, enivrante.

Là-bas, Flo' a posé les yeux sur une fille, à l'air embarrassé. Je suis déjà partie, à des lieues de là, les yeux mi-clos et un étrange sourire sur les lèvres. La musique me porte, et plus rien d'autre n'a réellement d'importance. Mon cousin s'approche de Noélie et ne détache plus ses yeux d'elle. Il hésite un peu, mais lui propose quand même.

« Je peux t'offrir un verre ? »

Offrir est un bien grand terme, vu que le buffet est juste derrière, mais il a proposé quand même, et même s'il se sent légèrement idiot pour la peine, il reste près d'elle, attendant sa réponse...

***

Quand l'annonce du bal avait été faite, elle s'était dit que c'était sans doute réservé aux étudiants et au personnel de l'université, que, donc, elle n'y avait pas sa place. Mais à mesure que les jours passaient, elle avait commencé à entendre des élèves, puis d'autres membres du corps enseignant en parler. Certains avaient été officiellement invités, d'autres rêvaient de l'être, histoire de ne pas s'y présenter sans cavalier. En tout état de cause, l’évènement concernait autant l'université que l'académie, et si elle rechignait un peu à y prendre part, elle s'était résolue à faire, au moins, acte de présence, un petit moment.

Il avait fallu trouver une tenue adéquate avec le thème des années 20, mais en fouillant bien dans sa garde-robe, elle était persuadée de pouvoir trouver quelque chose qui ferait illusion, et elle ne s'en était pas plus soucié que ça. Ce qui lui avait posé souci, en revanche, n'avait rien à voir, à l'origine, avec le bal. Depuis le décès de son frère, elle avait bien vu l'état dans lequel se trouvait Eden. Elle l'avait vue se mettre en danger sciemment, pour protéger les élèves, certes, mais plus qu'il n'était nécessaire de le faire, assurément. Elle la voyait quotidiennement, endeuillée, et si la tristesse était toute légitime après la récente disparition d'un proche, la jeune femme n'en restait pas moins un professeur, et donc, un exemple à suivre pour les élèves. Alors doucement, mais fermement, elle avait fini par lui faire accepter l'idée d'être suivie par ses soins.

Pour autant, jamais au cours de leurs entrevues Lëtalia n'avait poussé la blonde à la confidence. Elle lui laissait le temps de s'installer, et discutait, généralement, de tout et de rien, des élèves, principalement. Ca n'empêchait pas qu'elle était attentive aux réactions de la jeune femme, et qu'elle ressentait toujours cette profonde douleur qui emprisonnait tout son être.Et tant qu'elle ne se serait pas effacée, elle serait à ses côtés. C'était son rôle, après tout. Et ça éloignait ses pensées de ses propres pertes.

Ce jour-là, le sujet de conversation avait tourné, comme pour la plupart des occupants de l'académie, autour du bal du Clos des Lys.

« Vous devriez y faire une apparition, Eden. Montrer l'exemple aux élèves. »

Elle était persuadée que sans son intervention, sa collègue n'aurait pas mis les pieds au Manoir. Elle avait d'ailleurs perçu son hésitation, lorsqu'elle avait dû lui répondre. Mais sans se départir de son air doux, elle avait ajouté.

« Accompagnez-moi, voulez-vous ? Ca nous évitera d'y aller seules... »

La blonde avait fini par accepter, sans doute un peu à contrecœur, mais le rendez-vous était pris malgré tout. Et le soir en question, Lëtalia s'était préparée avec le soin qu'elle apportait toujours à ses tenues. A défaut de franges, elle avait agrémenté une robe pailletée au col rond, pas tout à fait d'époque, mais qui pouvait passer pour d'une frise de dentelle noire, qu'elle portait sur des bas résilles. Les cheveux attachés en un chignon quelque peu déstructuré, elle s'était maquillée sans excès, et enfilait des boucles d'oreilles pendantes noires parsemées de strass. Les chaussures typiques de l'époque et le petit sac à main à longue chaîne noirs complétaient l'ensemble, et après un dernier coup d'oeil dans le miroir et une touche de parfum discret, elle avait été frapper à la porte de sa collègue. Toujours ponctuelle, elle était même légèrement en avance, et patienta donc quelques instants, le temps qu'Eden la rejoigne et qu'elles gagnent, à leur tour, le manoir.

***

Lëtalia voyait bien qu'Eden ne participat à ses séances de suivi que par obligation. N'en restait pas moins qu'elle venait, et même s'il y avait du chemin à parcourir, c'était un premier pas. Elle avait dû mettre en avant le risque de mettre les élèves en danger, cela dit, pour emporter l'adhésion de la blonde, visiblement à contre-coeur. C'était pourtant un fait qu'elle savait vrai au demeurant, car en s'exposant davantage qu'il n'était nécessaire, on avait toutes les chances d'emmener d'autres personnes avec soi. Elle savait d'autant plus qu'elle était passée par une phase où plus rien ne comptait à ses yeux, elle-même. Une phase douloureuse dont elle n'avait sorti la tête hors de l'eau que parce que son frère était revenu veiller sur elle. Mais Eden, qui avait-elle, à présent, pour la motiver à rester en vie ? La solitude, dans ces moments, est bien mauvaise conseillère, et elle tâchait, à défaut d'être une amie, d'endosser le rôle de la thérapeute qu'elle se devait d'être.

Elles avaient combattu aux côtés l'une de l'autre pourtant. Ca aurait pu les rapprocher. Aurait pu. Mais manifestement pas assez. Car depuis le début de ces séances, l'animagus n'avait rien confié à la psychomage. Ou tout au moins rien de concret, mais pour Lët', son comportement, simplement, révélait déjà plus que sa 'patiente' ne souhaitait sans doute en révéler. Elles parlaient de tout et de rien, parfois. Le plus souvent, elles ne parlaient pas. Mais ça n'empêchait pas la brune de ressentir la peine de la professeur de métamorphose. Et si la première fois qu'elle y avait songé, elle avait repoussé l'idée d'imposer à Eden le bal du Clos des Lys, cette fois, elle avait résolu de l'y inciter. Quitter sa routine, espérait-elle, pourrait l'amener à revoir son regard désespéré sur la vie en général. Ou au moins apporter une petite étincelle d'amusement dans son quotidien pour le moins morne.

« Non. »

Elle s'y était attendue. Et au départ, sentant que l'animagus n'en avait pas terminé, elle s'était contentée de garder le silence et de l'observer.

« Non, je n’irai pas. Hors de question. »

Un refus aussi catégorique soulevait quelques interrogations dans l'esprit de la psychomage, confirmait d'autres soupçons aussi. Elle comprenait bien que la jeune femme pouvait avoir du mal avec tout ce qui pouvait lui rappeler, de près ou de loin, son frère disparu. Elle ne comprenait que trop ce rejet. Elle-même avait refusé de toucher aux albums-photos d'Alexander pendant des mois, des années, même. Mais ça n'était pas une solution. Elle n'aimait pas l'expression traiter le mal par le mal, dans le sens où elle ne considérait pas qu'il s'agissait d'un mal supplémentaire, d'un mal nécessaire. Elle songeait cependant qu'elle ne pourrait pas éternellement éviter le milieu hospitalier, et qu'il valait mieux qu'elle renoue le contact en douceur, dans une ambiance festive comme celle-ci, par exemple, plutôt que contrainte et forcée après une blessure, par exemple. Qui risquait d'arriver rapidement si l'animagus continuait à se mettre autant en danger, d'ailleurs.

« Non. Vous m’en demandez trop. »

Ce n'était pas le but que de la mettre mal à l'aise, mais sa réticence cachait autre chose, quelque chose qu'elle n'identifiait pas encore et qui confirmait son avis sur la question : il fallait qu'elle y assiste. Qu'elle affronte la situation plutôt que d'essayer de la fuir. C'était, cette fois au moins, quelque chose de relativement anodin. Il y aurait d'autres épreuves à passer pour qu'elle guérisse complètement, et de bien plus éprouvantes. Et même si elle sentait bien qu'il y avait plus que ce qu'elle décelait, elle serait là pour la soutenir.

« J’espère que vous ne le regretterez pas, Lëtalia… »

La brune l'espérait aussi. Et malgré le regard noir de sa 'patiente', elle n'avait pas renoncé, proposant même de l'y accompagner. Un moyen comme un autre de s'assurer de sa présence, aussi. Sans quoi elle-même n'y aurait sans doute pas mis les pieds, d'ailleurs. Mais si tous les membres du personnel déclinaient, elle doutait aussi que la soirée ne se passe sans heurt. Elle attendit donc sa collègue devant sa porte, appréciant l'effort vestimentaire de celle-ci en l'embrassant un instant du regard : pour la première fois, elle ne portait pas du noir. La robe était sombre, certes. Ses cheveux avaient été foncés, certes. Mais il n'en restait pas moins que ça différait de son austérité habituelle, et elle considérait ça comme un point positif.

« Voulez-vous boire quelque chose, Eden ? »

Elle approchait justement du buffet, prête à servir un verre à la professeur, si elle le désirait. S'occuper les mains était souvent salvateur lorsqu'on était ainsi mal à l'aise en société.

***

Je ne me rendais pas vraiment compte de ce qu'il se passait autour de nous, des manigances des uns, des discussions des autres. Des heurts et des tensions. Tout était hors de ma portée, alors pourtant que j'étais aux premières loges. Je ne me rendais plus compte de rien, portée par la musique, jusqu'à ce que j'ai besoin d'un rafraîchissement et regagne le bar où je retrouvais mon cousin.

« Tu ne danses plus ? Tu avais pourtant l'air dans ton élément...
- Même si elles se débrouillent sur la terre ferme, même les sirènes ont besoin de retrouver la mer par moments... et moi de me rafraîchir un peu. »

Je lui lançai un sourire entendu, signe comme il s'en doutait sans le moindre que je ne me prenais pas du tout au sérieux malgré cette phrase. Je n'ai jamais considéré que j'étais plus jolie qu'une autre, loin de là, même si je ne me détestais pas non plus. Un verre de jus de fruits à la main, j'observai un moment la foule, un peu trop oppressante à mon goût. Et puis je remarquai les fréquents coups d'oeil de mon cousin en direction d'une fille qui, elle, ne l'avais manifestement pas remarqué. Et vu son air de chien battu, il en était passablement peiné. Je décidai donc de nous donner une pause à tous les deux, loin du monde, du bruit, et des jolies filles qui ne voient pas leurs prétendants.

« Allez prendre l'air, ça te dit ?
- I thought you'd never asked. »

J'éclatais de rire, et lui attrapai le bras. Cette phrase, nous l'avions entendue dans diverses séries que nous regardions, plus jeunes, pendant nos vacances ensemble. C'était devenu une sorte de blague entre nous que d'y faire référence, un moyen de détendre l'atmosphère. Comme quoi mon Floriant en avait autant besoin que moi..

L'air frais nous saisit à peine eûmes-nous mis le nez dehors et je frottai les paumes de mes mains sur mes bras. J'aurais sans doute dû prévoir une veste pour la fin de la soirée... Heureusement que la primevère n'était pas à l'autre bout de Vaulx-sur-les-Pins.

« Tu as froid ? »

Je secouai la tête, persuadée que mon cousin en arriverait à me poser sa veste sur les épaules si je lui répondais par l'affirmative, au risque de se geler lui-même sur place, mais j'eus beau prétendre que tout allait bien, je sentis bientôt le poids du vêtement sur mes épaules.

« T'étais pas obligé, hein, je me serais habituée dans quelques minutes...
- Et tu aurais été malade dès le début de l'année. Mauvais plan cousine.. »

Je devais bien avouer qu'il avait raison. Je n'aurais vraiment pas aimé devoir loupé des jours de cours dès le début de l'année parce que j'avais bêtement choppé une grippe carabinée à cette fête. Nous restâmes un moment à discuter dehors, à regarder un peu tout et n'importe quoi – et particulièrement les étoiles pour ce qui me concernait – avant que la fraîcheur ne gagne Flo et que je ne le pousse presque littéralement vers l'intérieur. Au final, j'avais fini par lui révéler mon béguin passé pour Cygnus, ma déception aussi, quant à mon bref séjour à Londres. J'avais conclu en affirmant que je finirai vieille fille avec douze chats et des chevaux, et il avait ri avant de me soutenir mordicus qu'il parierait ce que je voudrais que je serai mariée avant lui. Et même si je n'en croyais pas un mot, quelque part, j'espérais qu'il eût raison.

Quand nous reparûmes dans la salle de réception, les choses n'avaient guère changé, et la musique m'appelait, encore et toujours. Mais je ne comptais pas laisser mon cousin tout seul dans son coin, et je décidai donc, au moins pour un temps de danser avec lui. Ca tombait bien, on était passé à quelques musiques un peu plus romantiques. Nul doute qu'il eût préféré être au bras de la fille du bar, mais puisqu'il avait manifestement fait chou blanc, autant que nous nous soutenions, n'est-ce pas ?

***

Elle avait bien senti la tension qui régnait entre l'animagus et elle. Elle n'imaginait pas vraiment qu'il pût en être autrement, cela dit, même si elle eût aimé que la professeur de métamorphose se détendît un peu. Elle comprenait son deuil, elle était passée par là, elle aussi. Mais elle refusait de lui laisser faire les mêmes erreurs qu'elle. Et peut-être que c'était ce qui faisait qu'elle s'accrochait tant à ce suivi thérapeutique qu'elle avait en quelque sorte imposé à sa collègue : rattraper en quelque sorte ses propres erreurs. Se focaliser sur la peine d'une autre, aussi, pour taire la sienne. Elle lui avait proposé un verre, songeant déjà qu'elle veillerait à ce que sa collègue ne perde pas non plus le contrôle d'elle-même, ce qui ne ferait que la retrancher davantage dans cette autoprotection exacerbée qu'elle maintenait autour d'elle dès le lendemain.

« Du Champagne, s’il vous plait. »

Elle hocha la tête, sentant bien que la décision pourtant n'était pas complètement volontaire, comme si Eden n'avait répondu que par politesse. Ou qu'elle aurait préféré autre chose. Mais à vrai dire, puisqu'elle aurait aimé être partout ailleurs qu'ici, ça ne l'étonnait guère.

« Bonsoir. »

Politesse, donc. Elle tendait une coupe de champagne, une autre dans sa propre main quand la blonde - brune pour la soirée d'ailleurs - reprit la parole.

« Vous m’avez trainée jusque là, maintenant, que désirez-vous faire?
- Je suis une piètre danseuse, et je doute que vous ayez envie de vous mêler à ces jeunes gens... » lui demanda-t-elle. « Mais peut-être pouvons-nous gagner cette alcôve ? »

D'un geste vague de la main, elle désigna l'endroit, un petit recoin orné de voiles où quelques chaises vides attendaient ceux qui auraient eu besoin d'un peu de repos. La remarque supplémentaire de l'animagus lui fit quitter l'endroit des yeux pour reposer ses prunelles de braise sur son homologue.

« Rassurez-moi… Nous ne sommes pas là pour faire du babysitting, tout de même ?
- Pas le moins du monde. Mais à défaut de s'amuser, faire acte de présence... »

Elle n'avait pas besoin de son empathie pour voir que la jeune femme songeait à de tristes souvenirs à cet instant, après avoir avalé un petit four. L'attitude et la façon dont elle but une longue gorgée de sa coupe en disait long. Lëtalia, pour sa part, se contenta d'une petite gorgée de son champagne et; lorsqu'elle remarqua elle aussi les autres adultes présents dans la pièce, elle les désigna d'un geste du menton et d'un regard appuyé.

« Souhaitez-vous que nous les rejoignions ? »

A vrai dire, pour elle, c'était égal. Elle était venue là surtout en tant que thérapeute, pour faire acte de présence, et, un peu, écouter la musique. Le reste, n'avait, à ses yeux, pas grande importance, même si elle ne pouvait pas s'empêcher, aussi, d'observer le comportement des élèves autour d'elles.
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