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 12. Cause we are so young ♫ ft. Anatolie I. De Combe

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MessageSujet: 12. Cause we are so young ♫ ft. Anatolie I. De Combe   12. Cause we are so young ♫ ft. Anatolie I. De Combe EmptyMer 28 Jan 2015 - 17:34

« Hey Ana’ ! La fête foraine, ça te tente ? »

J’avais déjà passé la journée d’hier là-bas, mais ça n’empêchait rien. Déjà parce que je m’y étais très bien amusée, et donc que j’avais bien envie d’en profiter encore, et puis parce que je détestais rester sur un échec. Et que ma prestation d’hier, que ce soit au tir ou au grappin, n’avait vraiment pas été glorieuse. Quoi qu’au grappin au moins, j’avais attrapé cette drôle de peluche tigre que j’avais envoyée à Themis. Mais bref, c’était trop peu glorieux pour que je reste là-dessus. Sans doute que mon côté perfectionniste me poussait à parfaire mon œuvre… En tout cas, je refusais de ne pas retenter le coup, et puis ce serait l’occasion de passer une journée en compagnie de ma meilleure amie.

C’était d’ailleurs assez étrange, notre relation, à Anatolie et moi. Parce que par bien des côtés, nous étions on ne peut plus différentes. Les contraires s’attirent, dit-on, et pour nous deux, c’était sans doute on ne peut plus vrai. Je n’étais pas vraiment timide, mais clairement moins expansive que Rosa ou Ana’, et j’étais beaucoup plus rêveuse qu’elles deux. La Dyonisos était un peu mon ouverture sur le monde, et j’écoutais toujours ses ragots avec attention et délectation. Je n’étais pas toujours certaine que tout soit vrai, mais ça m’importait peu, j’aimais l’entendre parler et rire, même si c’était sur le dos des autres, et je riais facilement avec elle. Et puis nous partagions aussi quelque chose de beaucoup plus fort : nous avions toutes les deux un jumeau, et nous l’avions perdu. Elle, cependant, c’était définitif, et je savais à quel point la disparition de Viviane la faisait souffrir. Et c’était pour ça qu’elle me poussait à aller vers mon frère, et je crois qu’elle avait tout à fait raison, même si ça restait quelque chose de difficile pour moi.

Parce que les années avaient passé et qu’un fossé s’était creusé entre nous. Mais la mort ne faisait pas vraiment de cadeau, nous le savions toutes les deux, Ana’ et moi. Et si je savais que j’avais toujours mon don pour atténuer la douleur comme c’était le cas pour Maman, je savais aussi que je regretterai amèrement si je ne tentais rien tant qu’il m’était encore possible de retrouver celui qui avait autrefois été ma moitié. C’étaient des efforts dont je ne parlais qu’à mon amie, mais ça n’avait rien d’étonnant, j’étais assez secrète sur mes sentiments et les événements qui les engendraient. Rosa’ savait d’autres choses, mais pour ce qui concernait mon propre jumeau, bizarrement, je n’arrivais pas à lui en parler. Pourtant, elle avait Flo’ et sans doute qu’elle aurait pu tout à fait comprendre, mais… je ne sais pas l’expliquer, c’était quelque chose que je partageais avec Ana’, et elle uniquement. Alors sans grande surprise, alors que nous nous dirigions vers la fête, je repris la parole et abordai ce sujet avec mon amie.

« Tu vas être fière de moi, Ana’ ! Hier, je suis venue à la fête avec Rosa. Tu vas voir, c’est super sympa. Mais surtout… On a croisé Nath’ sur la route et je lui ai proposé de venir avec nous. J’étais vraiment pas certaine qu’il accepterait, mais il l’a fait. Et ça a été un très bon moment. »

Je souriais. J’avais vraiment cru qu’il refuserait, parce que cette distance entre nous m’avait semblé impossible à combler. Pourtant il était venu, et avait partagé sa bonne humeur avec nous. J’avais ri, joué comme une gamine, avec mon frère. C’était quelque chose qui ne m’était plus arrivé depuis des années.

« Je crois que c’est plus facile de le retrouver quand on est loin de la famille, alors je vais continuer à faire des efforts tant qu’on est ici, à BeauxBâtons. Je sais que dès qu’on sera à Landernau, nos grands-parents lui remettront le grappin dessus… et je serai de nouveau le vilain petit canard qu’il ne faut pas approcher. »

Techniquement, que mes grands-parents ne m’admirent pas, je m’en fichais. Mais je détestais cette façon qu’ils avaient d’éloigner mon frère de moi. Et je dois bien avouer que j’étais toute aussi fautive, parce qu’au lieu de m’accrocher à lui et de les combattre, j’avais laissé faire, je l’avais laissé s’éloigner.

***

« D'accord, mais apprête-toi à mordre la poussière au stand de tir, je passais mes étés à chasser avec mon père et Viviane »

Ca, je n'en avais absolument aucun doute. On avait vu ce que ça avait donné la veille avec mon frère et ma cousine. J'avais tenté à trois reprises. Trois fiascos. Je n'étais pas vraiment pressée de renouveler mon échec. Mais je ne pouvais pas refuser ça à mon amie alors que je la traînais ici. Enfin... elle n'opposait pas beaucoup de résistance, certes. Mais tout de même.

Et je n'avais pas besoin de sous-titres pour comprendre pourquoi elle avait détourné le regard. Parler de sa jumelle disparue restait quelque chose de difficile, douloureux, et je le comprenais parfaitement. Parce que même si pour moi, ce n'était pas aussi irrévocable, je gardais toujours de nombreux doutes quant à une éventuelle amélioration de la relation avec mon jumeau. Pendant longtemps, il faut bien l'avouer, je n'y avais pas mis du mien non plus, préférant m'isoler dans mes rêveries que me heurter au conflit inévitable qui m'opposerait à mes grands-parents. Maintenant, et parce le drame d'Ana me touchait plus que je ne souhaitais l'avouer, surtout pour ne pas l'accabler davantage, j'essayais d'aller à l'encontre de ma nature, et de renouer un peu le lien qui s'était brisé entre nous.

Et la journée d'hier me permettait de retrouver un peu d'optimisme à ce sujet. Alors évidemment, je lui en avais parlé, parce qu'elle était la première à vouloir nous voir plus proches, à m'inciter à y aller franco, même, alors que je préférais y aller en douceur, parce qu'elle était mon amie, et parce qu'elle était sans doute, avec mes cousins, la personne la plus à même de me comprendre.

« Alors, comme ça s'est passé ? Il a dit oui, tout de suite ou après un temps d'hésitation ? C'était tendu, bizarre ? Ou il était en mode "nous sommes frères et soeurs jumeaux, je t'aime, je t'adore, et ce depuis toujours et à jamais" ? Il a été mauvais joueur, ou il t'a laissé gagné ? Il c'est caché en public ? Enfin, non. C'est pas possible, y a trop de monde ici, il aurait pas pu jouer. Ou alors, il n'a pas joué et c'est caché derrière une affreuse peluche que vous avez gagné sous prétexte qu'elle était trop lourde ? »

Une vraie pipelette, mais je n'en attendais pas moins d'elle. Et pour une fois que c'était moi qui allais raconter les derniers potins à l'autre ! Reprenons les choses dans l'ordre, donc.

« Je crois pas me souvenir qu'il ait hésité, il a accepté tout de suite. Il a dit que ça lui faisait une bonne esquive pour éviter je ne sais pas trop quelle fille, et je ne saurais pas trop dire si c'était vrai ou pas. En tout cas, il est resté... bah comme il est avec les autres, souriant, un peu fanfaron. Et ça m'a fait plaisir, vraiment, qu'il se joigne à nous. Je n'y croyais vraiment pas en lui posant la question. Mais non, c'était pas la grande déclaration d'amour, mais je crois pas qu'on soit déjà prêt à ça l'un comme l'autre. Déjà, on a passé l'après-midi ensemble, je trouve que c'est un bon point, non ? Ah et... non il ne m'a pas laissée gagner, de toute façon, Rosa était là aussi et au début, elle a tout fait pour nous empêcher d'attraper les canards. Oui parce qu'on a commencé par la pêche aux canards ! »

J'éclatais de rire, je nous revoyais avec nos cannes, et le regard furibond du forain quand nous avons commencé à nous éclabousser.

« La peluche énorme, c'est Rosa qui l'a gagnée aux grappins. Moi je me suis contentée d'un tigre que j'ai balancé au concert de Themis. Au tir, je suis une quiche, les armes à feu et moi, on n'est pas très copines. Mais si tu y tiens, je viens avec toi, bien sûr. Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas ? »

Evidemment, la mention de mes grands-parents ne plaisait pas à Ana', c'était assez habituel, cette grimace, dès que j'évoquais leur antipathie à mon égard. La seule chose dont ils étaient fiers, c'était de mon don, parce que c'était l'héritage de nos ancêtres, mais je suis certaine qu'ils auraient préféré que mon frère ou ma soeur en hérite plutôt que moi.

« S'il te plaît, raconte ! Et je promets de t'offrir l'énorme peluche rose qui se trouve au stand du grappin. Je veux seulement quelques détails. »

Ce visage était tout simplement irrésistible, et je sais très bien qu'elle le savait pertinemment. Et de toutes les manières, je n'avais pas prévu de garder quoi que ce soit secret pour elle. Alors j'éclatais de rire, une fois de plus, devant son air implorant, et me décidai à lui répondre.

« Je vais parler, je me rends ! Mmmh... Quoi te dire d'autre ? Lui aussi, c'est un tueur au tir : il a tout dégommé. Oh ! Et tu sais quoi ? Son lot, le T-shirt avec I love licornes, il me l'a offert. J'ai un peu honte, mais c'est devenu ma chemise de nuit fétiche. En une nuit, oui, oui, je suis ridicule, je sais. Moi j'ai honteusement gagné le lot minimum, un briquet plein de strass qui ne risque pas de me servir, mais lui, il fume un peu, alors je le lui ai laissé. Il m'en reste un d'ailleurs, et je me suis dit que tu en aurais peut-être l'utilité, toi... »

Je lui tendis donc mon gain de la veille, et observai les stands autour de nous.

« Par quoi on commence alors ? Moi je veux retenter le grappin, et après le tir qui a l'air de te faire envie, on pourrait faire quelques tours d'un manège quelconque. Ah et obligé, on passe par la case barbe à papa, sinon c'est pas une vraie sortie à la fête foraine ! »

Je n'avais pas encore abordé le point dont j'étais le moins fière : le moment où Rosa et moi avions lâchement abandonné Nath pour rejoindre le concert de Themis. Je m'en voulais encore, mais je ne voyais pas bien quoi faire pour me racheter, et je craignais fort que ça ait compromis le bénéfice de cet après-midi passée avec mon jumeau.
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