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 14. Good enough is good enough ♫ ft. Cygnus de Sainte-Croix

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MessageSujet: 14. Good enough is good enough ♫ ft. Cygnus de Sainte-Croix   14. Good enough is good enough ♫ ft. Cygnus de Sainte-Croix EmptyMer 28 Jan 2015 - 17:37

De simples correspondants, voilà ce que nous étions. Pourtant, après en avoir parlé brièvement à Rosa et Ana, il fallait bien que je me rende à l'évidence. Ce n'était pas ce que je voulais, ce que je ressentais, c'était bien plus que ça. Mettre des mots sur mes sentiments n'a jamais été mon fort, mais je ne pouvais clairement pas dire le contraire, affirmer haut et fort que je n'avais pour lui que des sentiments purement amicaux. C'était faux. Je le savais, depuis l'amortensia en fait. Depuis que ces bonbons ensorcelés m'avaient faits ressentir ce que c'était qu'être amoureux. Pour une fougère, certes, et de façon heureusement passagère, mais ça avait été on ne peut plus réel pour moi. Et c'était un point de comparaison indéniable, qui me prouvait que j'espérais plus de lui.

Mais le lui dire ? Oh la... non. Trois fois non. J'avais tellement peur de perdre le lien que nous avions forgé, au fil de nos lettres, que je refusais de courir le risque. Bien sûr, j'espérais secrètement qu'il comprendrait et prendrait les devants, mais je ne sais même pas, à vrai dire, ce que je serai capable de faire si tel était le cas. J'ignorais tout de ces choses là, petite créature pure et innocente que j'étais. Et j'enviais un peu ma cousine pour ça, même si ses histoires à elle n'étaient pas vraiment roses. Au moins ne naviguait-elle plus à l'aveuglette, elle.

Toujours était-il que je devais me rendre à Londres pour l'inauguration de la stèle commémorative et que je lui avais envoyé une énième lettre pour l'en informer. Je prendrai un portoloin pour King's Cross, lui avais-je précisé. A 11h, en ce mardi matin, j'avais saisi l'objet incongru dont j'étais incapable de déterminer la nature exacte qui avait été ensorcelé pour me faire parvenir à destination. Et voilà que je sortais de ce bureau d'apparence ordinaire, à la vue des non-sorciers qui ne se doutaient pas le moins du monde de ce qui se tramait ici.

Du regard, je cherchais mon correspondant parmi les visages inconnus, et quand mes yeux tombèrent sur lui, un sourire illumina mon visage aussitôt. Je m'approchai, pas très certaine de la conduite à tenir, mon sac de voyage dans une main, mon précieux violon dont je n'étais pas parvenue à me séparer dans l'autre.

« Hey ! »

Hum... Très loquace et spirituel Mi', peut mieux faire.

« Tu m'attends depuis longtemps ? »

Mouais, banalités d'usage... Mieux valait sans doute ça qu'un silence embarrassant, même si ça n'était vraiment pas glorieux.

« J'ai pris un hôtel du côté de Baker Street, je sais qu'il y a trois kilomètres, mais on peut peut-être y aller à pied ? J'ai envie de marcher... Enfin sauf si tu es pressé... »

Un peu nerveuse, je me mordillais la lèvre inférieure, pas très certaine de la décision qu'il prendrait, et inquiète de l'impression que je pouvais faire sur lui.

***

Extraordinaire ? Jamais je n'aurais pu me qualifier ainsi, mais nous étions d'accord au moins sur une chose : cette correspondance n'était pas comparable aux autres. Pour moi, c'était une évidence. Je n'avais rien de groupies fanatiques qui suivent à la lettre le moindre déplacement de leur idole, cela dit, mais j'étais néanmoins ravie de ne pas avoir complètement perdu le contact grâce à ces lettres. On se rend compte qu'on tenait à certaines choses, ou certaines personnes, une fois qu'on les a perdues, pour moi, c'était un peu ça : ne plus avoir l'occasion de voir Cygnus m'avait fait comprendre que je tenais au moins un peu à lui, sans être pour autant complètement capable de mettre des mots sur ce que je ressentais. J'avais tenté de m'expliquer auprès de ma cousine, et je ne suis pas certaine d'avoir été très claire. Mais je n'avais pas voulu garder ça secret, pas envers elle en tout cas, et à présent, ça n'était plus le cas.

Et si lui ne se souvenait pas de mon visage, moi, je me souvenais parfaitement du sien. Mais il faut dire qu'il était autrement plus populaire, remarquable, parmi les académiciens. Tout le monde ou presque savait qui était Cygnus de Sainte-Croix, je n'avais pas échappé à la règle. Et on ne pouvait décemment pas lui reprocher d'être repoussant : c'était tout bonnement tout le contraire. Je ne faisais pas partie de sa cour, mais ça ne m'empêchait pas de le voir, parfois, entre deux cours. Comme tout le monde en somme.

Sauf que maintenant, c'était devenu impossible, et que ça me manquait. Rosa avait eu un drôle de sourire, un peu goguenard, quand je lui avais raconté, et j'imagine que je devais avoir des airs de soupirantes romantiques digne des romans à l'eau de rose. Je n'y peux rien, j'ai toujours eu un peu tendance à idéaliser ce que pouvait devenir une relation amoureuse. Sans doute parce que je n'ai jamais connu ça auparavant. Résultat, je dois avoir l'air un peu idiote, à présent, à ses côtés, et c'est, avec la crainte de faire une bourde monumentale, ce qui teinte ainsi mes joues à cet instant.

« Bonjour Micaela, Bienvenue à Londres ! »

Je le remercie d'un signe de tête. Londres est tellement grande que ne pas m'y perdre m'ôte un poids conséquent des épaules.

« Non non cela fait quelques minutes que je suis là et puis de toute façon, j’avais énormément de temps pour venir donc bon. Tu as fait bon voyage tout de même ? »
« Oui, très. J'ai eu le temps d'observer les paysages un peu partout, je crois que certains vont peupler mes toiles d'ici peu. »

Est-ce que je lui ai parlé de ma peinture ? Je n'en sais rien. Je n'arrive plus réellement à m'en souvenir. Mes réponses ont toutes été écrites sous l'impulsion, sans vraiment y réfléchir. Si j'avais relu mes lettres, je crois que je ne les aurais jamais envoyées. Tout ce que je sais, c'est que mes projets picturaux devront attendre mon retour. Autant je n'ai pas pu me résoudre à abandonner mon violon que je tiens fermement dans ma main droite, autant je ne pouvais pas emmener toiles, pinceaux et chevalets à moins d'un sort de réduction... mais je n'étais pas là pour ça, et j'avais simplement gardé un carnet à croquis dans mon sac. Je pourrai toujours commencer quelques esquisses, les couleurs viendraient après.

« Oui faisons ça, allons jusqu’à ton hôtel, j’espère que tu auras une belle vue d’ailleurs de là-bas vers Big Ben. »

Je souris, tout aussi nerveuse sans le savoir qu'il peut être stressé. Je vois bien qu'il évite mon regard, sans savoir pourquoi, et ça m'inquiète. Ai-je fait, ou dit, quelque chose qu'il ne fallait pas ? Si mes lettres lui avaient déplu, il ne serait pas là, n'est-ce pas ? En réalité, j'ignorais que je pouvais avoir réellement du charme pour les autres. Je ne me dépréciais pas spécialement, je m'aimais telle que j'étais, ça n'était pas le souci, mais il était clair que j'étais plus douée pour converser avec les morts qu'avec les vivants. Et ma réserve naturelle me poussait à éviter de parler de moi.

« Ce serait magnifique. Mais je me contenterai de ce qu'on me proposera, cela dit. Je crois qu'il y a un parc pas loin, ça sera déjà bien. »

Nous étions sortis de la gare, mon sac dans une main, mon violon dans l'autre, Cygnus à mes côtés, et nous dirigions tranquillement vers mon hôtel, et j'observais les rues, les immeubles, les passants, avec un regard sans doute un peu trop émerveillé, cherchant ce qui deviendrait sans doute une toile prochainement.

« L'inauguration a lieu demain... tu comptes y aller aussi ? C'est un peu mon seul impératif, avec la traditionnelle course aux fournitures avant mon départ... »

Autrement dit, j'avais tout le temps jusqu'à ce soir et en début de journée demain. Mais énoncer ça à voix haute ? J'en étais tout simplement incapable...

***

Je ne suis pas la fille la plus sportive du monde, du moins quand il ne s'agit pas de cheval, mais marcher reste une activité qui me plaît, ne serait-ce que parce que ça me permet aussi de découvrir des endroits que je ne connais pas, en laissant mes pas me guider. Et Londres restait encore un grand mystère à mes yeux. D'ordinaire, je ne venais par ici que pour Diagon Alley et les échoppes magiques dont j'étais coutumière, maintenant, après toutes ces années passées à BeauxBâtons, même si je les délaissai aussi parfois pour le Vaulx-sur-les-Pins sorcier, plus accessible à la petite française que j'étais. Alors pouvoir venir ici dans un autre cadre me permettait de découvrir la ville, au moins un peu, en attendant l'inauguration de la stèle. L'événement m'inquiétait un peu, au vu de mon malaise dans le cimetière blanc l'autre jour, et je redoutais les présences invisibles aux yeux des autres qui risquaient de me malmener demain soir. Mais il valait mieux ne pas y penser pour l'instant, et c'était donc avec un regard assez émerveillé que j'observais les alentours à mesure que nous avancions.

Parfois, je posais de nouveau le regard sur Cygnus à mes côtés, m'étonnant presque de chercher le sien, pourtant toujours résolument tourné vers autre chose. Je ne voulais pas chercher d'explication à cela, mais mille questions emplissaient pourtant mon esprit, redoutant d'avoir fait ou dit quelque chose de travers, jusqu'à ce qu'il me sourie lorsque j'évoquais mes toiles. Alors seulement mes prunelles trouvèrent les siennes, et je lui rendis son sourire.

« Tu peins ? Mais c’est génial ça. Dis donc tu me montreras un jour ce que tu fais. Parce que bon moi et l’art nous sommes très bons amis en même temps. L’art est aussi connu que moi je l’étais à Beauxbâtons. »

Je laissai échapper un rire, pas vraiment moqueur, simplement amusé. L'arrogance et une trop grande confiance en soi, c'était sans doute là les défauts majeurs de mon compagnon. Mais loin de me dégoûter ou de m'agacer, ils avaient plutôt tendance à me faire rire. Après tout, il pouvait bien avoir une haute estime de lui-même, il avait de quoi. Et ça ne faisait de mal à personne. Je résolus de répondre à sa demande, cependant. S'il y avait bien une seule chose qui contrevenait à ma pudeur pour le moins exacerbée, c'était l'art. La seule partie de moi que je me permettais d'exprimer et de dévoiler aux autres.

« Si tu veux. J'aurais su, j'en aurais emmené quelques-unes. Enfin l'art, c'est un peu toute ma vie. Que ce soit la peinture, la photo, la musique ou l'écriture... Je ne pourrai pas vivre sans. J'ai déjà eu du mal à ne pas emmener tout mon matériel juste pour ce week-end... Je n'ai pas pu me séparer de mon appareil photo ni de mon violon, encore moins de lui d'ailleurs. Et d'un carnet à croquis aussi... »

Je songeai que je pourrais toujours croquer un monument ou jouer un morceau, si ça l'intéressait vraiment, puisque mon violon était toujours résolument maintenu par ma main droite, et haussai mentalement les épaules, à défaut de pouvoir le faire réellement : on verrait ça le moment venu. Pour l'heure nous approchions d'un café ordinaire, et je m'arrêtai à la suite de mon interlocuteur.

« Tu veux boire quelque chose ? Avant qu’on aille plus loin peut être que j’en serai mieux sur toi et ce serait vraiment bien en plus tu vas voir ici le thé est plus que parfait. Un peu comme moi en fait. »

Une nouvelle fois, un rire cristallin s'échappa de ma gorge et je hochai la tête, vivement.

« Si le thé est si parfait alors ce sera avec plaisir ! »

Je ne suis pas une grande connaisseuse cela dit, alors je ne doutais pas un instant que tout ou presque allait me convenir. Et je suivis donc Cygnus jusqu'à une petite table proprette en terrasse, joliment entourée de quelques plantes, où je pris place, déposant ma valise et mon violon avec précaution à mes pieds, et scrutant la carte attentivement en attendant qu'on vienne prendre notre commande.
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