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 17. Course aux livres ♫ ft. people

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MessageSujet: 17. Course aux livres ♫ ft. people   17. Course aux livres ♫ ft. people EmptyMer 28 Jan 2015 - 17:43

Ce qui me chagrinait le plus dans les options que j'avais choisies, ce n'était pas le volume horaire hebdomadaire, ça, j'avais l'habitude. C'était ça. La liste de livres à acheter. Ce qui impliquait de se rendre dans un magasin à tous les coups bondé pour slalomer entre les autres élèves et récupérer chaque item de cette liste longue comme le bras. Je détestais ça. Et je me maudissais de ne pas m'en être occupée plus tôt... Mais... disons que j'avais eu autre chose en tête. Et que maintenant, je n'avais plus le choix. Alors tant qu'à être dans la foule, j'avais pris le parti de tenter de m'organiser un peu. Fleury & Bott's avait ses rayonnages, et un classement propre à l'enseigne et sans doute unique, certes, mais ça n'empêchait qu'avec un minimum d'organisation, je pourrai sans doute éviter de faire comme cette mère de famille que je voyais pour la troisième fois repasser devant moi les bras chargés et traînant ses enfants derrière elle comme une cane suivie de ses canetons.

« Je suis sûr que tu sais pas ce que c'est un tyro... sémio...phi... liste ! »
« Ouais bah sans ton super magazine à la noix tu saurais pas non plus ! »

« Un collectionneur d'étiquettes de boîte de CAMEMBERT... » pensais-je à part moi, me demandant par quel drôle de circonstance le magazine d'un enfant de douze ans utilisait un mot aussi bizarre qu'inusité que celui-là. Et moi ? Et bien... Ca avait été un concours avec Nath', bien des années auparavant, que de retenir le maximum de nom de collections plus ou moins idiotes. Je ne sais plus très bien ce que j'avais gagné en en retenant tout juste un de plus que lui, mais c'était resté, et même si je n'étais moi-même pas collectionneuse, je retrouvais encore ces termes enfouis dans les recoins de mon esprit.

Bref... j'avais pris le parti de faire un premier tour du magasin pour repérer les rayons un à un et un plan sommaire des lieux avait pris place au dos de ma liste à présent. J'y avais ajouté les ouvrages que je recherchais, un à un, dans leurs rayons respectifs. Ne me restait plus qu'à suivre mon plan, comme un jeu de piste, et à attraper les livres nécessaires, un à un. Sauf que ça commençait mal. Sortilèges pour sorciers confirmés, de Charles Desrosiers, volume 3. Déjà épuisé. Et... là, deux sorciers se battant presque ouvertement pour le dernier volume restant. Indécise un instant, et pas vraiment encline à faire le TAMPON entre eux, je les observais, légèrement en retrait. Je crois bien que je les avais déjà aperçus à BeauxBâtons, mais en tous les cas, l'homme avait attrapé le dernier, la femme le lui avait dérobé en utilisant une chocgrenouille comme subterfuge, et il l'avait récupéré en lui lançant un sort de stupéfaction. Et quelques instants plus tard, elle lançait un accio pour le lui reprendre avant de s'éloigner de plusieurs rayons pour mettre, sans doute, le plus de distance possible entre elle et lui.

Je résolus de la suivre, attrapant rapidement au passage l'ouvrage d'anglais devant le rayon duquel je m'arrêtai pour l'observer. Je fourrai dans le panier que je tenais aussi fermement que possible de ma main gauche le livre, songeuse. Et maintenant ? J'hésitai. Je n'avais pas vraiment d'autre choix que de lui reprendre le grimoire de sortilèges sans me faire repérer si je voulais un jour pouvoir retrouver ma LIBERTÉ et sortir de l'enfer qu'était aujourd'hui la boutique. Mais je détestais l'idée de devoir voler le bien de quelqu'un d'autre.

« T'as pas le choix Mi', c'est elle ou toi... tu te vois commencer l'année avec un livre manquant ? » La réponse était non. Alors je me creusai les méninges pour trouver une idée... et discrètement, l'air de rien, je lançais un sort sur une pile d'ouvrages proches d'elle, et un sort de confusion sur la jeune femme, de sorte d'une qu'elle en perde l'opus qu'elle tenait dans les mains – quitte à m'en assurer magiquement encore, d'un coup de baguette – et qu'avec ce qui lui était tombé dessus, elle ne le confonde avec un autre qui n'avait rien à voir en voulant le récupérer. Innocemment, j'attrapais les deux ouvrages qui m'intéressaient : son exemplaire du livre de Sortilèges et un de ceux de Potions qui venaient de tomber : Enseignement avancé par Scot Fowble.

***

Je ne m'étais pas attendue le moins du monde à ce qu'il allait m'arriver ensuite. Je n'étais pas très fière de moi, loin de là, je m'en voulais d'avoir joué ce tour à l'autre fille de BeauxBâtons. Je savais bien que tout comme moi, elle aurait besoin de cet ouvrage, que nous étions la veille de la rentrée, et donc aussi acculée l'une que l'autre. Et même si sur l'instant, il m'avait semblé que c'était un mal nécessaire, à présent, j'en étais mortifiée. Comment avais-je pu faire une chose pareille ? C'était honteux, tout simplement honteux. Et l'esprit d'un ancien libraire qui m'avait vue faire et me sermonnait depuis quelques minutes n'était pas pour m'apaiser. « Je sais... c'était mal. Ca n'était absolument pas honorable... Mais je peux pas revenir en arrière... » Et je n'étais pas certaine de vouloir retourner voir la fille pour lui rendre le livre en question. J'avais surtout envie de pleurer, et les larmes me montaient d'ailleurs aux yeux, que je tentais tant bien que mal de refouler.

Jusqu'à ça.

Je ne l'avais pas vue arriver, ni entendue s'adresser à moi, tant les remontrances de l'esprit et ma culpabilité m'accaparaient. Et l'instant d'après, ma jupe en lin se trouvait à mes chevilles, dévoilant mon boxer blanc 'magnifiquement' orné d'un PANDA... Je n'avais absolument pas envie que tout le monde voie ça, j'étais bien trop pudique pour prendre ça de façon comique. Choquée, je n'osais même pas bouger tout d'abord, ballottée par la fille qui passa derrière moi en m'invectivant.

« Next time, you'll listen to me, bitch. »

Non seulement je me faisais insulter – mais à la limite, ça, j'y étais habituée – mais en plus je venais de me faire humilier devant la foule qui se trouvait chez Fleury & Bott's à cet instant. Les larmes, je n'étais plus capable de les retenir et elles roulaient sur mes joues rougies par la honte. Je me rhabillai en vitesse, aidée par ma cousine dont je bénis la présence à cet instant.

« Je m’occupe d’elle… »

Je n'avais même pas le courage de regarder ce qu'elle partait faire à l'autre fille, l'entendre parler en italien donnait le ton, mais les larmes emplissaient mes yeux et roulaient sur mes joues rougies par la honte. Je ne voulais plus être là, je voulais partir, me terrer dans un trou de souris, ne plus sentir les regards goguenards des autres clients sur moi. Mais entre les portes d'accès et moi se trouvait encore une foule compacte de sorciers et il fallait bien d'une que je passe par la caisse, et de deux, que d'une manière ou d'une autre, je termine cette satanée liste. Je ne vis que l'échelle non loin comme échappatoire et y grimpait rapidement, sans songer qu'on pût sans doute ainsi encore une fois regarder sous mes jupes. Mais de toute façon, tout le monde avait déjà vu ce qu'il y avait à y voir, n'est-ce pas ? Là, juchée sur l'échelle comme la vigie d'un bateau de PIRATES, je n'osai plus bouger et pleurai encore et encore, humiliée comme jamais, refusant de quitter mon perchoir malgré les demandes qui fusaient d'en bas. J'aurais donné cher pour pouvoir avoir le génie des MILLE ET UNE NUITS à ma disposition et annuler ce qu'il venait de se passer. Ou pour qu'il me fît sortir d'ici d'un claquement de doigts avec tous les livres dont j'avais besoin. Tout pour ne plus être là, à pleurer en haut de mon échelle en faisant fi des cris en bas.

Combien de temps me fallut-il pour me décider à regarder où j'étais exactement ? Je n'en sais rien, toujours était-il qu'à un moment où les larmes s'étaient un peu calmées, je repérais les ouvrages de grec et de latin de Shell dont j'avais besoin, que je fourrai dans mon panier, serré contre mon cœur. Et je n'avais toujours, alors, aucune envie de redescendre et de me trouver encore au milieu de cette cohue sans pitié.

***

Je traitais la fille de tout à l'heure de tous les noms d'oiseaux possibles, de vieille chouette à CHAMEAU en passant par rat d'égout mal dégrossi... mentalement. Parce que c'était le genre de chose que j'étais incapable de dire en face, même si j'avais mal. Pas physiquement, mais mentalement. J'étais quelqu'un de très pudique, et ce qu'elle venait de faire, c'était pire que toutes les insultes pour moi. Et là, perchée en haut de mon échelle, je me fichais de tout. Des autres, des livres, de ceux qui se moquaient de moi en bas, de savoir si j'arriverai à finir ma liste de courses. Je voulais partir. Me terrer dans un trou de souris et qu'on m'y oublie pour l'éternité. Mais évidemment, c'était tout bonnement impossible. Et heureusement pour moi, la voix de ma cousine m'attira en bas.

« Descends, Puce. Ces couillonnes ne connaissent rien au savoir vivre… »

On était au moins d'accord sur ça, et mine de rien, ça me faisait un bien fou de l'entendre. De savoir que je n'étais pas complètement seule parmi ces fous furieux. Et ces débiles profondes. Je mourrai d'envie de leur envoyer un sort de jambe en coton, j'étais vraiment à un POIL près de le faire, juste pour le plaisir de les voir s'effondrer sur leur FESSIER rebondi pour s'être moquées de moi. Mais je m'en serai voulu la seconde suivante, je crois, et j'abandonnai l'idée à peine m'eût-elle effleuré l'esprit. En descendant, je pris le temps d'attraper l'ouvrage de littérature... en deux exemplaires. Le côté langues et lettres, c'était bon pour moi, mais pour Rosa ? Je n'en savais rien, mais comme il s'agissait d'une matière obligatoire, elle pouvait en avoir besoin.

« Je t’offre une glace à la fin de notre périple pour te remonter le moral. Ok ? »

J'esquissai un pâle sourire, les yeux encore embués, et secouai doucement la tête parce que ça ne changerait rien, je n'étais plus une petite fille à qui une glace faisait tout oublier et je savais que je me souviendrai de cet épisode encore longtemps après la rentrée. Et même si je n'étais pas complètement pour puisque je m'étais retenue, le sort que ma cousine avait réservé aux glousseuses ne me fit pas vraiment de peine.

« Ca va, Mi’ ? Je sais que ce que j’ai fait ne se fait pas, mais… Elles n’avaient qu’à pas se moquer de toi… »

Je hocha simplement la tête. Je ne l'en blâmai pas, tant j'y avais moi-même pensé. Et relativement silencieuse, reniflant une dernière fois, je lui remis le livre que j'avais pris pour elle avant d'inspecter ma liste, en jetant des coups d'oeil à la sienne quand... Rosa subit le même sort que moi. Mais c'était devenu une mode ou quoi ? Je cherchai du regard le coupable quand le type qui s'était disputé avant pour le livre de Sortilèges accusait le garçon entre lui et nous. Et je ne savais pas quoi en penser... mais je ne doutais pas que ma cousine se défendrait bien mieux que moi même si.

« Non mais vous avez quel âge ? Faut vraiment pas être très malin pour faire un truc de ce genre... »

Ne me demandez pas pourquoi, mais ça a toujours été plus facile pour moi de réagir pour les autres que pour moi. Alors là, j'avais effectivement ouvert la bouche, pour prendre la défense de ma cousine. Mon attention fut pourtant détournée par la fille qui m'avait joué le même tour.

« Hm, excuse-moi? »

Je devais sans doute avoir encore les yeux humides, et les joues rouges. Mais sans rien dire, attendant que mon interlocutrice prît la parole, je l'observais. Elle n'avait pas l'air très à l'aise, et je me surpris à penser que c'était bien fait pour elle.

« Je voulais te demander pardon. Je ne sais pas ce qui m'a pris, et tu étais au mauvais endroit au mauvais moment. C'est peut-être l'atmosphère un peu lourde qui m'a poussée à perdre le contrôle, je n'en sais rien. En tout cas ça n'excuse pas mes actes. Excuse-moi d'avoir baissé ta jupe, et je te comprendrai, et ne t'en voudrai pas, si tu ne me pardonnes pas, je l'aurai bien mérité. »

Que vouliez-vous que je réponde à ça ? Je séchai un peu plus les larmes qui perlaient encore le long de mes cils et hochai la tête.

« Ce qui est fait est fait, n'est-ce pas ?... Bon courage pour... ça... »

D'un geste vague, je désignai la boutique. Je ne pense pas qu'il fût nécessaire d'ajouter quoi que ce fût, et de toute façon, vu la vitesse à laquelle la fille déguerpit, je n'étais même pas sûre qu'elle m'eût entendue. Alors, lorsque ma cousine en eut fini avec son propre bourreau, je l'entraînai par le bras, en suivant mon plan, vers les ouvrages scientifiques où nous pourrions nous procurer les ouvrages de soins aux créatures et de botanique pour nous deux, de médecine pour elle, et un peu plus loin, d'astronomie pour moi. Dans notre sillage, je lançai un sort sur une étagère pour bloquer le passage à d'autres sorciers, sans doute aussi peu chanceux que nous.

***

On en était là. Il nous manquait plusieurs ouvrages, à moi plus qu'à Rosa, nous nous dirigions vers les sciences et nous avions convenu qu'elle s'occuperait de la botanique tandis que j'attraperai ceux de soins, aux créatures magiques et aux humains pour elle et moi. Je pensais que tout irait bien, à cet instant, qu'on tenait le bon bout, enfin elle plus que moi, mais bref. Qu'on était proche de la fin et que plus rien de fâcheux ne pourrait nous arriver. Et je fredonnai l'air de la TRUITE de Schubert en me hissant sur la pointe des pieds pour attraper le livre de magie médicale de ma cousine.

« Un tout petit peu plus... J'y suis presque… »

A cet instant, je bénissais ma taille plutôt grande pour une fille, qui me permit d'obtenir l'ouvrage sans avoir recours à une échelle qui se trouvait à l'autre bout des rayonnages. Il n'en eût pas été de même pour Rosa si la situation avait été inversée. Malheureusement pour moi, une chocogrenouille me tomba dessus alors que j'étais en équilibre précaire, les doigts tout juste refermés sur le livre, et, surprise, je poussai un cri, laissant tomber mon bien, ainsi qu'un livre sur les VOLCANS sans doute posé là au hasard, que j'emportai dans ma chute. Ce que j'avais encore moins prévu, c'était de faire involontairement un croche-pied à Rosa en tombant. Résultat ? Nous étions toutes les deux au sol, étalées entre les livres comme deux morceaux de POISSON PANÉ dans une poêle chaude. Et d'ailleurs l'ambiance de la boutique ne dépareillait pas vraiment avec la chaleur d'un feu de cuisson à vrai dire, et je repoussai une mèche de cheveux trempée de sueur qui me collait au visage, prise d'un fou rire plus nerveux qu'autre chose.

« Ca va, Rosa’ ? Rien de cassé ?… »

Je me relevai, ramassai nos ouvrages et vérifiai qu'il ne nous manquait rien de plus avant d'attraper les livres de Soins aux Créatures non loin.

« Il te reste quoi ?... »

Je regardai sa liste. Plus que les transports magiques. Qui me manquaient aussi, mais pas seulement.

« Va chercher les transports magiques, je vais prendre mes options. Je te retrouve vers la sortie, t'auras fini toi. »

Je comptais bien m'assurer qu'elle arrive sans encombre à la caisse. Moi ? Je finirai après, il m'en restait trop pour espérer gagner le lot mis en jeu par la boutique de toute façon.

***

Je m'étais donc dirigée vers mes options : les runes et la divination, deux rayonnages assez proches l'un de l'autre, juste après celui d'astronomie. Je n'en pouvais plus de cette chaleur, je rêvais d'en avoir fini et de sortir de là, et je n'étais pas la seule, manifestement. Un groupe de filles un peu plus loin se comparait à des LARDONS dans une poêle à frire. Lardons, poisson panés, on avait décidément tous des références culinaires à cet instant. Et il faut croire que la loi des séries avait tendance aussi à s'appliquer, car moi aussi, j'en vins à perdre l'équilibre. Là devant moi, il y avait la fille qui m'avait traitée de BITCH avant de me déshabiller intentionnellement et comme je glissai sur je ne sais trop quoi, je me rattrapai à... non pas sa jupe, mais le pantalon du type devant elle... Ni plus ni moins.

Et je me relevai, mortifiée quand je réalisai ce que je venais de faire.

« Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée... »

Un disque rayé, certes, mais j'étais réellement navrée de ce que je venais malencontreusement de faire. Et je ne réalisai pas le côté... disons cocasse de la situation, puisqu'il venait juste de se rhabiller. Le type avec le pantalon aux chevilles, je crois que j'avais les nerfs un peu trop à fleur de peau, parce que je partis dans un nouveau fou-rire que j'eus toutes les peines du monde à ré-freiner.

« Pardon... c'est nerveux... c'est... »

J'aurais pu reconnaître le jeune homme si j'avais prêté un peu plus d'attention aux soirées mondaines de mes grands-parents. Ce n'était pas le cas, et j'étais beaucoup moins visible que lui comme fille de la haute. Cela étant, j'avais des moyens suffisant, d'autant plus depuis la mort de Maman. Alors pour me dédouaner, je sortis quelques gallions que je tendis au jeune homme, hésitant à l'aider à se rhabiller mais me ravisant, trop gênée pour ça.

« Pour m'excuser... »

Je songeai que c'était de quoi augmenter singulièrement son POUVOIR D'ACHAT. Si ça avait été l'autre fille, j'aurais pu lui dire que c'était la monnaie de sa pièce, mais ça ne me ressemblait assurément pas. J'aurais pu passer simplement mon chemin, mais là encore, ça n'était, juste, pas moi. Alors j'avais fait ce qu'il me semblait naturel de faire. Et sans y réfléchir, je lui laissai les pièces dans la main et me dirigeai vers le rayon de divination, où je récupérai l'ouvrage qui me manquait, avant de me tourner vers les ouvrages d'étude des runes.

***

Je venais de m'emparer de mon livre sur les runes, ravie d'en avoir enfin fini aves mes nombreuses options. Mais alors que je me dirigeai vers le rayon de métamorphose, je crois que je ne me serais jamais attendue à entendre par deux fois des cris, appelant au voleur. Des cris venant, si je reconnaissais bien les voix, des deux personnes que je venais de quitter. J'avais d'abord cru à une SIMULATION, un leurre, quelque chose pour me détourner de mon but et m'attirer... et bien vers le registre HORTICULTURE, puisque par là, je décelai un ouvrage intitulé « les roses par tous les temps ». Du reste, j'aurais pu être intéressée par ça, en effet, j'aimais assez ces fleurs pour ça, mais... ce n'était pas pour ça que j'étais là. Je m'étais tout de même retournée, pour vérifier qu'on ne m'accusait pas de ce que je n'avais pas commis, et, pas vraiment rassurée, mais pas désireuse d'avoir vraiment le fin mot de l'histoire, je poursuivis ma route.

J'étais tombée alors, par hasard, sur une boîte de chocogrenouille au détour du rayon. Et je scrutai les environs, pour savoir si le propriétaire était dans les parages, mais ne trouvant personne, je haussai finalement les épaules et ouvris la boîte. Le chocolat sauta alors, bien plus loin que je ne le pensais et retomba vers l'homme à qui j'avais ôté son pantalon. « Profites-en... » songeais-je alors, avant de poursuivre ma route et de rester interloquée devant un homme arpentant les rayonnages chargé de livres... et d'un pot d'HERBE À CHAT. Je réalisai alors que l'animalerie n'était pas loin, et résolus d'y faire un tour un peu plus tard.

En attendant, moi, j'avais mon ouvrage de métamorphose à aller chercher, et c'est par là que je me dirigeai. Et je ne tardai pas à le trouver. Je ne savais pas encore que ce serait plus difficile pour l'histoire de la magie...

***

Un coup de folie, un ras-le-bol monumental ? Allez savoir. Après l'humiliation et les maladresses, la course folle parmi les rayonnages et les coups tordus d'un peu tout le monde, je n'en pouvais plus. J'étais fatiguée, je mourrai de faim et de soif, j'avais envie d'air pur, du bruit de la pluie loin du tumulte de la boutique, de l'odeur iodée de la mer loin de la poussière des étagères. Je voulais sortir, tout simplement. On s'était retrouvée à terre par deux fois avec Rosa', et elle nous avait récupéré les livres de transports magiques. Elle avait tout ce qu'il lui fallait. Bien. Moi, avec celui de métamorphose pour lequel j'avais fait un détour, il ne me manquait plus que l'histoire, et je hochai simplement la tête quand ma cousine m'indiqua se diriger vers les caisses. Je résolus de prendre mon temps pour récupérer ce qu'il me manquait, mais de veiller à ce que personne ne la coiffe au poteau, sans savoir alors que c'était malheureusement déjà le cas. Et en jetant de fréquents coups d'oeil en direction de la sortie pour surveiller les autres sorciers, je me rendis au rayon histoire, après avoir, et je ne m'explique toujours pas pourquoi, attrapé la liste de ma cousine au vol, dont elle n'aurait de toute façon plus besoin.

Pour en faire quoi ? Rien au départ. Je retournais au rayon où j'étais persuadée de trouver l'ouvrage que je cherchais. Je crois bien que je me l'étais parié à moi-même, que Rosa ne m'attendrait pas longtemps devant chez Mme Guipure et que sinon, je voulais bien manger sa liste. Sauf que tout l'étalage où L'Histoire magique de A à Z, volume 9 de Thomasina Ewens devait se trouver était désespérément vide. Tous les grimoires avaient tout simplement disparu. C'était le désert de Gobi cette étagère. La table avoisinante aussi. Et je m'en rendais tout simplement malade. J'observai la liste de ma cousine dans mes mains, pas très sûre de ce que j'allai faire avec. Mais trouver un moyen de la rendre plus comestible m'occupa les mains tandis que je réfléchissais à ce que je pourrai faire pour trouver mon dernier manuel manquant. J'avais tenté de lui insuffler un goût de PARMESAN, à défaut de lui donner une texture vraiment appétissante, et si le résultat n'était pas parfait, lorsque j'en découpai des morceaux pour les mettre purement et simplement dans ma bouche, c'était au moins moins indigeste qu'un parchemin classique. Et ça comblait, pour un laps de temps court, certes, mais c'était mieux que rien, la fringale qui m'assaillait..

Alors que je songeai qu'une bouteille d'eau n'eut pas été du luxe après mon en-cas pour le moins original, je me traitai de gourde, de blonde écervelée et de tout un tas d'autres noms charmants. D'une un aguamentis étancherait ma soif, et à défaut de valoir une bonne bouteille de VOLVIC, ça resterait un palliatif acceptable. De deux, Rosa m'avait montré l'exemple. Si un volume du grimoire d'histoire se trouvait quelque part dans la librairie, un accio me l'amènerait et je lançai gentiment mon sort, d'une voix mélodieuse, bien plus calme que celle de ma cousine auparavant. Je saurai presque de joie quand, s'extirpant d'une masse de livres divers et variés, un recueil d'histoire vint à moi, volant presque comme un PAPILLON pour atterrir, sous mes ordres, dans mon panier. A mon tour, j'avais complété ma liste. A mon tour, je pouvais sortir de cet enfer. Et ne pas avoir gagné la course m'importait peu : mes courses étaient faites, c'était le principal.
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17. Course aux livres ♫ ft. people

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