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 45. La course au fantôme ♫ ft. Wade && Evangeline

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MessageSujet: 45. La course au fantôme ♫ ft. Wade && Evangeline   45. La course au fantôme ♫ ft. Wade && Evangeline EmptyMer 28 Jan 2015 - 21:48

Je crois pas que participer au bal ait été l'idée du siècle. J'ai galéré avec Pascal. J'ai pas arrêté de regarder Wade, tout en m'efforçant de pas le faire, ce qui fait qu'évidemment, Rosa s'en est rendu compte et m'a posé des questions auxquelles j'ai répondu comme j'ai pu - à savoir avec beaucoup de « je sais pas » et « de toute façon quelle importance, y a aucune chance, ça va faire comme Cygnus et V, laisse tomber… » et « je suis sûre qu'il a déjà quelqu'un d'autre en vue… » - ce qui n'a pas vraiment plu à ma cousine, bizarrement. Je passe les autres détails sympathiques avec le gâteau à l'effigie du caméléon, bref, à mon sens, un fiasco. Flo s'est bien amusé, lui, a priori, et d'autres aussi. Tant mieux pour eux. Je n'aurais, juste, jamais dû y mettre les pieds. Résultat, j'ai quasiment pas dormi, et aujourd'hui, je suis tellement au radar que je me suis fait avoir. Juste comme il faut pas.

Comme d'habitude, Brontë était dans ma poche. Je ne portais pas mon uniforme, on était samedi, et j'avais opté pour une tenue beaucoup moins formelle, un simple jean sur des bottes fourrées blanche et un sweat à capuche rose avec une poche sur le ventre où se trouvait ma ratoune. Je pensais être tranquille, j'avais délaissé les murs fermés de l'académie pour les jardins, un peu sur mes gardes pour le coup, et j'avais fini par m'asseoir sur un banc pas très loin de la volière. Pas de trace de la Licorne Noire ici, a priori, et même si j'ai gardé ma baguette a portée de la main, des fois que des inferis investissent aussi cette partie du parc, j'ai commencé à discuter avec ma petite compagne poilue, la laissant courir sur mon pull. Et c'est là que ça a dégénéré. Ce fantôme, je n'étais pas capable de dire si les autres pouvaient le voir, de toutes les manières, ça faisait un moment que je ne savais plus trop bien ce qui était réel, visible, ou non. Tout ce que je pouvais affirmer, c'est qu'il n'avait rien trouvé de mieux que d'attraper ma puce et de s'éloigner avec elle au pas de course - enfin façon de parler. Je l'ai poursuivi aussitôt, courant à sa suite pour récupérer ma rate, quand je suis tombée sur Evangelyne, qui me dévisageait, un peu surprise de me voir dans un tel état.

Et peut-être effectivement que ma réaction était disproportionnée, mais j'étais réellement paniquée. Déjà, que ma camarade sache pour Brontë, je n'étais pas très sûre d'être vraiment pour, mais je n'avais plus trop le choix. Mais pour peu que d'autres personnes tombent sur nous, je risquais gros. Ma ratoune n'était toujours pas autorisée dans l'enceinte de BeauxBâtons, aux dernières nouvelles, et si le fantôme se pavanait devant un membre de l'encadrement… Je crois que je n'avais pas vraiment envie d'imaginer ce que ce serait si je devais la renvoyer chez mon père. Je sais bien qu'il s'en occuperait bien, c'est pas le souci. C'est juste que je me suis habituée à sa présence, qu'elle me réconforte, et que j'aurais beaucoup de mal à me passer du contact de sa fourrure dans ma poche, je crois. Résultat, je me suis littéralement accrochée à Eva, en suivant tout du long le fantôme du regard pour ne pas le perdre non plus.

« Il m'a pris Brontë ! C'est… ma ratoune… S'il te plaît Evangelyne, aide-moi… »

J'étais au bord des larmes, et j'ai aussitôt repris ma course vers le kiosque à colombes où le fantôme, après m'avoir narguée un coup, avait décidé de se rendre. Et j'avais beau tenter de récupérer ma puce qui jetais parfois de petits cris affolés, je n'arrivais même pas à l'effleurer. Je devais avoir l'air profondément ridicule, en réalité, à courir dans le vide, et quand une voix résonna pour s'enquérir de ce qu'il se passait, je me figeai.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »

Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui ? Je ne ressemblais à rien, échevelée à force de courir dans tous les sens, paniquée comme je l'étais… et je ne savais même pas si je devais lui expliquer ce que j'étais en train de faire, au final, je ne lui avais pas parlé de Brontë la première fois où nous nous étions revus dans les jardins. Je ne savais pas si je voulais lui faire suffisamment confiance pour ça, une partie de moi le souhaitait, oui, mais à l'entendre éclater de rire, je crois que je commençais sérieusement à douter. Et pour le coup, sans pour autant avoir oublié le petit plaisantin qui jouait avec ma ratoune, je m'étais arrêtée de courir pour dévisager Wade… qui avait cessé de rire et nous regardait, Evangelyne et moi, en souriant. C'aurait pu sembler naturel, finalement, sauf qu'il empestait l'alcool et que je dois bien avouer que c'était quelque chose qui ne jouait pas vraiment en sa faveur. Personnellement, je n'avais jamais touché à ça, pas même une goutte, et je n'étais pas très sûre de vouloir tenter au vu du résultat actuel en face de moi. Et… Pour tout avouer, je crois que ça me décevait un peu aussi. Ce n'était certainement pas les restes de la veille - enfin je crois - il aurait dessaoulé depuis n'est-ce pas ? Alors il avait peut-être de bonnes raisons, enfin je suppose… mais je ne pouvais pas m'empêcher de réaliser qu'au fond, nous ne nous connaissions pas, et de me demander ce que je pourrai bien encore découvrir le concernant qui ne soit pas tout à fait en accord avec l'image - clairement idéalisée - que je me faisais de lui.

N'empêchait qu'il avait posé une question qui attendait donc une réponse, quand bien même il n'arriverait peut-être pas à enregistrer ladite réponse qu'on lui apporterait. Et après avoir lutté intérieurement pour savoir ce que je pouvais répondre, j'avais fini par opter pour la vérité, encore un peu essoufflée et clairement pas rassurée, en cherchant de nouveau le fantôme du regard.

« Il m'a pris Brontë. Brontë, c'est ma ratoune… Elle n'est pas autorisée ici, alors n'en parle à personne, je t'en prie… Il faut que je la récupère avant que quelqu'un d'autre ne nous surprenne… ou qu'il ne l'emmène je sais pas où… »

Et sur ces mots, je tentai de nouveau d'attraper ma puce, que le spectre maintenant désespérément hors de ma portée…

***

Evangelyne. Pas vraiment la personne à laquelle j'aurais, de but en blanc, confié mes petits malheur, on ne se connaissait pas si bien que ça, mais c'était au moins une fille qui ne m'en envoyait pas plein la tronche comme Sophie et ses copines. Et je dois bien avouer que là, perdue à cause de ce qui m'arrivait, je ne réfléchissais pas vraiment. alors je lui avais demandé de l'aide, clairement, un peu trop paniquée sans doute. J'ignorais que nous partagions le même statut de hors-la-loi jusque-là, mais il fallait bien avouer que c'était quelque chose que ni l'une ni l'autre n'avions intérêt à crier sur les toits. Cela étant, j'étais plutôt soulagée de voir que ma camarade Hypnos ne me repoussait pas et s'apprêtait même à m'aider.

« On va t'aider Micaëla, ça va aller t'en fait pas, tu vas récupérer Brontë, je sais ce que c'est, Alastor m'attend dans ma chambre… »

Je crois qu'elle n'aurait rien pu dire de mieux pour me permettre de lui accorder ma confiance. Nous partagions donc le même secret. Et pour le coup, j'avais bien envie de rencontrer Alastor.

Problème. Nous n'étions plus seules. Et comment dire… Que ce soit lui qui apparaisse, là, maintenant, ça ne m'arrangeait vraiment pas. Je n'avais l'air de rien, j'étais complètement folle d'inquiétude, Brontë lâchant parfois de petits cris paniqués pour ne pas me rassurer davantage et… il faut bien avouer qu'il n'avait pas vraiment l'air dans un bon état non plus. Résultat, nous nous regardions sans trop ajouter quoi que ce soit, jusqu'à ce qu'Evangelyne brise le silence pour lancer un sort simple auquel je n'avais pourtant pas pensé.

« Accio Rate ! »

Et ça avait fonctionné. Elle avait récupéré Brontë, et un profond soulagement s'était peint sur mon visage… jusqu'à ce que bruit sourd commence à retentir, attirant notre attention à tous les trois et que tout un tas des congénères de ma ratoune n'arrivent vers nous. Ca, ça n'était pas bon, mais alors pas bon du tout. Sous la surprise, l'Hypnos avait lâché ma puce que le fantôme s'était empressé d'attraper de nouveau et je réprimais un juron. Un coup pour rien, et nous étions, clairement, dans de beaux draps par-dessus le marché.

« Oh mon dieu mais qu'est ce que j'ai fait… »

Je songeai à part moi qu'elle avait tenté quelque chose, et qu'en soi, ça n'était déjà pas mal, même si à présent, nous ne gérions plus très bien la situation - comme si je la gérais avant, ah ah… - et quand la brune grimpa sur une table et me tendit la main pour que je m'y réfugie aussi, je ne me fis pas prier. Ce qui n'aida en rien à mon malaise, puisque je me retrouvais à proximité directe de la sirène - dont j'ignorais la nature - certes, mais aussi d'un Wade empestant l'alcool, et face à qui je ne savais plus du tout comment me comporter. Et quand il leva à son tour sa baguette, je me mordis la lèvre, inquiète du résultat. Est-ce que la bonne intention - parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait, n'est-ce pas ? - de l'anglais allait se retourner contre eux, comme celle d'Evangelyne ? Pour l'heure en tous les cas, le monceau de fromage qu'il avait fait apparaître attirait bel et bien les rates vers lui, et nous libérait par la même occasion. Je lui jetais un regard plein de gratitude, souriant même légèrement devant son air satisfait - après tout, il venait clairement de nous sauver la mise - et reportais alors mon attention sur le fantôme.

« Toi, tu m'agaces ! Vraiment ! »

Je redoutais d'envoyer un nouvel accio, même si le nom de ma ratoune limiterait peut-être l'arrivée d'une foule de ses consoeurs poilues, et ne voyais pas vraiment quel sort pouvait fonctionner autrement sur un fantôme dénué d'enveloppe corporelle par définition. Par contre… Je n'aimais pas l'idée de faire ça comme ça, sans réelle préparation, alors que je n'étais, clairement, plus à l'aise avec mon don depuis plusieurs semaines maintenante, et encore moins devant eux, mais… Appeler quelqu'un à l'aide. Quelqu'un d'autre, de plus sérieux, qui aurait la possibilité de faire pression sur le fantôme farceur qu'on avait face à nous. Et le fantôme auquel j'avais le plus coutume de m'adresser n'était autre que celui de ma mère, évidemment. Alors sans crier gare, je m'étais assise sur la table entre Eva et Wade, et j'avais fermé les yeux, essayant de retrouver une certaine sérénité pour pouvoir l'appeler. C'était celle qu'il m'était le plus facile de contacter, d'accord, mais sans avoir vraiment le calme habituel non plus, ni plus de matériel que ça, à part le pendentif que je portais autour du cou et qui lui appartenait auparavant, je n'étais vraiment pas sûre d'y arriver. Faire le vide, ne plus penser qu'à elle, quand bien même l'autre idiot joue avec Brontë non loin de nous. Garder les yeux clos, malgré les interrogations formulées ou non de mes deux camarades. Je ne sais pas combien de temps il va me falloir, tout ce que je sais, c'est que je ne dois absolument pas me déconcentrer, et attendre le moment, cet instant étrange où ma perception change légèrement, et où j'ai l'impression qu'il n'y a plus rien au monde d'autre qu'elle et moi.

« Aide-moi, Maman… »

Je ne sais pas si j'ai pensé ces mots ou si je les ai prononcés à voix haute (ou basse d'ailleurs). Wade est au courant, et peut-être qu'Evangelyne aussi, ce n'est pas un secret dans l'école, que je suis orpheline de mère depuis mes douze ans. Mais je ne pense même plus à l'étonnement que ça peut générer, je ne me suis même plus vraiment rendu compte de ce que je viens de dire - ou penser, donc. Tout ce que je dois faire, c'est rester concentrée, et je m'y efforce, tant bien que mal…

***

Des rats par dizaines, centaines peut-être. Un énorme morceau de fromage. Et une tentative ratée pour récupérer Brontë, qui a de nouveau fini dans les bras du fantôme farceur. A mes côtés, Wade et Eva restaient silencieux et, encore trop inquiète, je n'avais absolument pas remarqué le malaise de ma camarade. Et comme je m'étais installée, finalement, pour appeler ma mère un peu en désespoir de cause, je n'avais absolument pas vu non plus la brune attraper le bras de l'anglais. A vrai dire, peut-être qu'il valait mieux que je ne le vois pas. Ma concentration déjà limitée aurait, clairement, été fichue pour le coup.

Déjà qu'avec les dérèglements magiques, je n'étais vraiment certaine de rien. Depuis que les troubles avaient commencé à apparaître, que j'avais commencé à ne plus savoir ce qui était réel ou non, et à ne plus guère supporter la présence des fantômes de trop près, j'avais complètement abandonné l'idée de contacter volontairement un esprit. De toutes les manières, je m'étais toujours convaincue qu'il valait mieux éviter de le faire à moins que ce ne soit nécessaire, mais là, c'était d'autant plus risqué. Sauf qu'à présent, je ne voyais guère d'autre solution, et donc, je tentais le coup. Et je flippais, littéralement, parce que je n'avais aucune idée de la manière dont ça allait se passer, de l'impact que ça allait pouvoir avoir, sur moi autant que sur elle. Ni de ce que mes deux camarades allaient en penser, d'ailleurs...

Ma mère. Ca faisait des mois que je ne lui avais pas parlé, puisque même avant les troubles, j'avais résolu depuis quelques temps maintenant de ne plus la solliciter à tout bout de champ, qu'il fallait, malgré tout, que je fasse mon deuil, réellement. Pendant quelques minutes, j'étais restée immobile, le souffle volontairement ralenti, les mains refermées sur son pendentif et les yeux clos, jusqu'à ce que je ressente le froid caractéristique de sa présence.

« Yak lak ghönik... ? »

Quelque part derrière moi, j'ai entendu le son de la voix d'Evangelyne, bien que ses mots furent incompréhensibles, mais je crois qu'à cet instant-là, c'était complètement relégué au second plan. Parce que d'une, j'étais émue, comme à chaque fois que je la revoyais, mais, surtout, je sentais d'ores et déjà que je ne pourrai pas tenir longtemps. Et quand j'ai rouvert les yeux pour les poser sur elle, j'ai su qu'elle s'en rendait compte.

« Sa mère ?
- Bah elle demande de l'aide à sa mère... »

Un son plutôt indistinct, un autre monde. Les voix de Wade et d'Eva provenaient d'un brouillard diffus, tout ce que je voyais, c'étaient les deux esprits devant moi. Ma mère a secoué la tête, visiblement inquiète.

« Tu n'aurais pas dû.
- Je sais, mais je ne voyais plus quoi faire d'autre... »

D'un signe de tête, j'ai désigné l'autre fantôme qui détenait ma ratoune. Elle s'est donc retournée pour suivre la direction que j'avais indiquée avant de reposer le regard sur moi, interrogatrice.

« Elle s'appelle Brontë. Elle est avec moi...
- Les rats sont interdits à BeauxBâtons...
- Je sais... »

Maman a juste soupiré et secoué la tête, et puis elle est partie voir notre farceur. Moi, j'ai fermé les yeux, le souffle de plus en plus court comme si un étau me comprimait la poitrine, avec l'impression qu'une main de fer enserrait mon coeur. Deux larmes roulèrent sur mes joues, que j'étais parfaitement incapable de retenir. Une chose était certaine, je ne risquais pas de recommencer de sitôt. Il fallait que je tienne cependant, au moins encore un peu.

« Je m'en vais Mimi, ça te fait trop de mal... C'est trop dangereux. »

Elle avait déposé Brontë sur mes genoux. J'ignore parfaitement ce qu'elle avait pu dire à l'autre fantôme, qui avait l'air tout penaud derrière elle. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a déposé un baiser sur mon front, avant de s'éloigner, en emmenant l'autre avec elle. Brontë, terrorisée, avait regagné la poche de mon sweat. Et moi tout ce que j'avais pu faire, c'était hocher doucement la tête, parce qu'elle avait raison, c'était dangereux, je m'en doutais, mais maintenant, j'en avais la confirmation. Et c'était épuisant et douloureux aussi. Elle avait à peine disparu, la température remontant instantanément de quelques degrés autour de nous, que je me recroquevillais sur moi-même, en appui sur un bras tremblant, absolument incapable de me relever, en proie au vertige et à une intense nausée.

« Ca va toi ? »

Je ne sais pas à qui il s'adresse - en l'occurrence pas à moi, mais passons -, mais je n'ai de toutes les façons pas la force de répondre pour l'instant. L'information qu'Evangelyne a utilisé un drôle de langage tout à l'heure se fraie aussi un chemin dans mon cerveau, mais je l'interrogerai plus tard, peut-être. Pour l'instant, j'essaie juste de ne pas tomber littéralement de notre promontoire, d'arrêter les larmes qui roulent sur mes joues et de retrouver un souffle correct... mais ça n'est pas très concluant...

***

Je ne savais rien, finalement, de ce qui perturbait Evangelyne, de sa nature et de l'impact que les dérèglement magiques dont je subissais aussi les effets pouvaient avoir sur elle. Si j'avais su, je crois qu'à cet instant, j'aurais dit à Wade de l'emmener à la rivière, comme si, moi, j'allais pouvoir réellement m'en sortir toute seule. Sincèrement, ce n'était pas vraiment le cas, mais je n'aurais pas compris pourquoi on se serait occupé de moi plus que d'elle, qui n'était pas vraiment plus en forme. A ma décharge à cet instant, j'ignorais tout cela, et la partie lecture de certaines pensées de mon pouvoir m'échappait déjà pas mal avant, alors autant dire qu'à présent, c'était comme si ça n'avait jamais existé. Et quand l'Hypnos s'était accroupie près de moi pour me prendre dans ses bras, contrairement à mes habitudes où j'avais plutôt tendance à me raidir au contact des gens que je ne connaissais pas particulièrement bien, je laissais faire.

« Repose-toi... »

Je ne pouvais décemment pas affirmer que je n'en avais pas besoin, loin de là. Je crois que j'ai rarement été aussi mal, et c'est une certitude que je n'ai jamais été ainsi à cause de mon don... même quand je me suis effondrée à l'inauguration pour cause de trop grande concentration d'esprit, je crois que je ne me suis pas sentie aussi faible. Et ça n'avait, surtout, pas été aussi douloureux.

« Tu vas réussir à marcher ? »

Sincèrement, j'en doutais, et si je ne me voyais pas lui mentir, j'hésitais à lui répondre franchement, d'autant que... Il était là. J'allais finir par me décider à lui confirmer que non, je n'en étais pas capable quand elle reprit d'elle-même la parole, s'adressant à l'étudiant cette fois, et je sentis mes joues, jusque-là blafardes au possible se teinter d'un rouge cramoisi instantanément.

« Tu devrais peut être la porter, on irait se poser dans une de nos salles communes...
- Ou... Oui oui, bien sûr, tu as raison... »

Je voulais protester, je ne voulais pas qu'il me prenne ainsi en pitié, mais même ça, je n'en avais guère la force. Et de toutes les façons, ils ne m'en ont pas vraiment laissé le temps non plus, ni l'un, ni l'autre. Eva m'aidait à me relever, tant bien que mal et Wade... Je crois que j'ai retenu ma respiration sans trop m'en rendre tout d'abord compte quand j'ai senti ses mains dans mon dos et sous mes jambes. Et s'il était écarlate pour sa part - même si je mettais effectivement ça sur le compte de l'alcool - je n'étais guère mieux, à vrai dire, terriblement embarrassée autant de cette position plus que vulnérable que d'être dans ses bras à lui... Embarrassée et en même temps... Avais-je rêvé ou est-ce qu'il venait vraiment de me serrer davantage contre lui ? Pour ma part, j'avais un bras derrière son dos, l'autre main posée sur son torse, ne sachant pas trop quoi en faire d'autre à vrai dire, et j'ai fermé les yeux, incapable de soutenir leurs regards, à l'un comme à l'autre, encore moins d'expliquer quoi que ce soit de ce qui venait de se passer et de ce que je ressentais - aussi bien physiquement que sentimentalement d'ailleurs. Pour la peine, je commençais à être persuadée que, cette fois, tout ça n'était que le fruit de mon imagination, même si ça avait l'air réel. Ce n'était pas la première fois que le réel et l'imaginaire me semblaient confus, depuis le début du mois, c'était même de plus en plus fréquent, alors une fois de plus... Et puis sincèrement, moi dans les bras de Wade ? Ca ne pouvait pas être réel, bien évidemment. Etait-ce parce que j'étais persuadée que c'était encore un rêve même s'il avait l'air terriblement vrai que je posais la tête contre son épaule ? Sans doute. Je crois que je serai restée plus 'distante' si tant était que ce soit réellement possible ainsi dans ses bras, sinon.

« On devrait rentrer à l'Académie avant que ça ne dégénère... »

Dans tous les sens du terme. Le temps. La Licorne Noire qui pouvait nous tomber dessus à tout moment. Nos états à Eva et moi qui pouvaient empirer n'importe comment. Je n'arrivais pas à déterminer quoi, mais je sentais quelque chose de néfaste approcher, il allait encore se passer quelque chose, mais j'étais incapable de déterminer quoi.

« Il va se passer quelque chose... »

Comme d'habitude, je ne pouvais pas garder ça pour moi. Je n'arrivais pas à avoir d'image précise de ce qui se préparait, c'était juste une impression. Mais une très mauvaise impression, qui ne présageait rien de bon...

***

Je sens que ça ne va pas, pas seulement mon état, mais autre chose de bien plus extérieur, et global. Je n'arrive pas à bien savoir ce qu'il va se passer, je n'ai plus de rêve distinct depuis un moment, mais je le sens, cette impression de danger, je suis sûre qu'elle est fondée et pourtant, je ne sais pas l'expliquer. Si ça se trouve, je me fais complètement des idées, une fois de plus, et il n'y a rien d'imminent. Rien de plus que l'ordinaire. Pourtant cette journée n'est pas ordinaire. Rien que parce que je me retrouve dans les bras de Wade déjà, et que je ne peux clairement pas nier que ça me plait. Ok, il sent un peu beaucoup l'alcool, mais j'essaie d'en faire abstraction, et c'est étonnamment plus facile que je l'aurais cru. Et puis j'ai vu Maman, et ça n'est pas comme si je me permettais ça souvent. D'autant que ces dernières semaines, j'ai fait mon possible pour ne pas solliciter mon don erratique. L'exception qui confirme la règle, donc, mais voilà, je l'ai fait et résultat, je suis là, épuisée, pas vraiment capable d'aligner trois pas, et persuadée qu'un péril nous attend, quel qu'il soit. Et je peux pas m'empêcher d'apprécier ça, quand l'anglais me serre un peu plus contre lui, et qu'il dépose un baiser sur mon front. Je sens mes joues s'empourprer, mais je ne dis rien, de toute façon, je crois qu'il n'y a rien à dire. Et de toute façon, c'est Evangeline qui brise le silence.

« Le mieux c'est d'aller chez les Hébé... »

Je suis un peu mal à l'aise à l'idée de faire entrer Wade chez moi, mais je ne vois pas très bien comment protester et de toute façon, je n'en ai pas la force. Et c'est comme si mon coeur se serrait à un instant, comme l'Hypnos s'arrête derrière nous. Je n'ai pas vu ce qu'il s'est passé, je ne sais pas ce qu'il lui arrive, je n'entends même pas les voix des autres, puisqu'on a continué à avancer, mais je sais que ça ne va pas. Et à vrai dire, je n'ai même pas besoin de me prononcer sur le sujet que mon porteur fait demi-tour.

« Tu restes là le troll on en a pas fini avec toi !
- Sérieusement les filles ? »

Le troll ? Je dévisage la fille qui vient de parler, toujours dans les bras de Wade, pas vraiment ravie d'être incapable de tenir debout toute seule. Est-ce qu'elles ont toutes que ça à faire que de nous descendre ? Pour quoi au juste ? J'ai bien compris que la brune avait une particularité, même si j'ignore encore laquelle, mais je reste persuadé que ça vaut pas ce genre de comportement. Un peu comme mon don d'ailleurs... Pour le coup, je me sens un peu plus proche de ma camarade et clairement pas du tout de ces filles. Et la réaction du britannique me fait plaisir, quelque part, même si au fond, je n'en doutais pas vraiment. Après tout, il avait accepté ma différence sans broncher, n'est-ce pas ? Ce type d'intolérance ne devait pas vraiment faire partie de son mode de fonctionnement et ça m'arrangeait bien.

« En tout cas nous on en a fini avec vous et franchement, vous devriez avoir honte d'être aussi stupides... »

Je suis on ne peut plus d'accord, mais je doute que ça en reste là. Elles sont en surnombre, il y a toutes les chances pour qu'elles en profitent. Alors je suis pas très surprise de les voir nous suivre et tenter de nous encercler alors qu'on commence à s'éloigner tous les trois.

« Repose-moi... Ca va aller... »

Il va bien falloir en tout cas, parce que si on veut pouvoir se défendre, il va avoir besoin de ses bras... Et j'ai à peine touché le sol que je me place devant Evangeline, pas certaine de pouvoir beaucoup la protéger, mais avec la volonté de le faire quand même, attrapant ma baguette, au cas où...

***

Moi je me fichais éperduement qu’Evangeline ait été au bal avec Amadeus. Mieux même, je trouvais ça bien. Le brun, je ne le voyais s’exprimer qu’avec son violon. Pas que je m’immisce beaucoup dans sa vie non plus, cela dit, mais voilà, qu’il ait un contact avec d’autres gens, c’était plutôt positif, non ? Et puis j’étais persuadée que l’Hypnos était une gentille fille. D’ailleurs, elle avait cherché à m’aider, là, et au final, elle n’avait pas rejeté mon don en bloc comme beaucoup d’autres. Et je me disais que ça avait quelque chose à voir avec cette langue incompréhensible pour moi qu’elle avait utilisée tout à l’heure. Bref, moi je ne comprenais pas pourquoi les autres avaient toujours besoin de s’en prendre à ceux qui étaient différents d’eux, qu’ils ne comprenaient pas. D’habitude c’était moi. Cette fois, c’était Eva. Mince à la fin, ils n’avaient pas autre chose à faire ?

« J’existe… et euh… oh je suis allée au bal avec Amadeus Debussy ce qui semble être une grosse erreur… »

Ca avait le don de me mettre hors de moi. Et voir la brune baisser la tête à cause de ça, ça m’insupportait. Je n’étais pas en état de remarquer vraiment le geste pour cacher son poignet, non, mais par contre, demander à Wade de me reposer et m’interposer, oui. Enfin ça n’était sans doute pas raisonnable, mais je n’allais clairement pas rester les bras croisés, c’était plus fort que moi.

« Ils n’ont rien à voir là-dedans !
- Je vais avoir quelque chose à voir là-dedans, en disant qu’elles sont des cas désespérés si elles ont pas mieux à faire que de t’en fiche plein la tronche pour ça ? C’est complètement débile. Vous pouvez pas, tous, arrêter un peu de juger les gens pour n’importe quoi, les gens qu’ils fréquentent ou ce que vous comprenez pas ? Vous feriez quoi à notre place, hein ?
- Mica tu devrais te reposer, elles n’en valent pas la peine.
- C’est vrai, mais je vais pas les laisser te faire du mal sans rien faire quand même… »

J’ai toujours été comme ça, et je suis pas prête de changer. Mais il faut bien avouer que je suis consciente de mon état, et du peu de vaillance dont je vais pouvoir faire preuve. Wade s’est interposé, lui aussi, et je suis… touchée qu’il se place devant nous, mais je ne suis pas sûre que malgré tout, nous puissions faire le poids. Et là… Peut-être que ça n’était pas plus mal que les choses changent, justement, d’un coup, parce que malgré notre bonne volonté, tous les trois, contre leur groupe, je ne suis pas sûre que nous nous en serions bien sortis. Mais le changement n’est pas toujours positif et là… Le vent, les portes qui claquent, les cris et les élèves courant en tous sens…

« Mais qu’est ce qui se passe ?
- La licorne noire, elle arrive !! »

Oh mon Dieu, il ne manquait plus que ça. Cette journée était définitivement néfaste. J’ai vu le regard d’Evangeline vers Wade, et me suis tournée vers lui à mon tour, toujours chancelante. Nos petites copines avaient déguerpi, évidemment, et à vrai dire, nous étions sans doute prêts à faire la même chose… Mais en moins efficace, manifestement.

« On doit partir vite, aller dans un dortoir et y rester bouclé…. Celui des Hypnos est le plus proche. »

Quand la brune m’a attrapé le bras, je n’ai, clairement, pas cherché à comprendre, je me suis laissée faire, et on a avancé vers son dortoir. Je ne suis pas très habituée au contact avec les autres, mais aujourd’hui… Il faut croire que c’est un jour assez particulier. Ou que les deux personnes autour de moi sont des êtres particuliers, aussi. Sans doute un peu des deux.

« On sera en sécurité ici… »

J’espère qu’elle a raison parce que tous les trois, nous ne sommes manifestement pas en état de combattre. J’ignore encore la particularité de sa nature, même si je me doute qu’elle aussi, est spéciale, et donc que le feu – seule arme efficace à ma connaissance contre les inferi envoyés par la licorne – est dangereux pour elle. Nous avons pénétré les quartiers des bleus et si en d’autres circonstance, j’aurais sans doute observé la décoration et l’architecture des lieux, cette fois, je me suis seulement affalée dans un des canapés, sans réaliser tout de suite que Wade faisait de même de l’autre côté du même meuble.

Ce dont j’étais consciente, par contre, c’est l’absence de courte durée d’Eva, et son retour avec son propre rat. Mon regard s’est aussitôt illuminé, et sans grande surprise, au bout de quelques secondes à peine, la petite tête de Brontë a émergé de mon pull pour venir voir à qui appartenait cette nouvelle odeur.

« Je l’ai depuis pas longtemps… Il est beau hein ?
- Il est magnifique… Et je crois qu’il est en train de se faire une copine… »

Brontë était en train de faire la connaissance d’Alastor, et je me disais que le courant passait plutôt bien entre eux deux. Ce qui était assez surprenant, parce que quand je l’avais récupérée, Brontë avait tout simplement été la peste du magasin, qu’ils avaient isolée parce qu’elle ne supportait ni les autres rats, ni les humains. A part moi. Et Alastor maintenant. Son museau remuait comme elle reniflait et s’approchait de l’autre ratoune, et elle cherchait son contact. C’était… Trop mignon, et moi, épuisée, je craquais complètement devant leurs deux bouilles adorables. Et pendant ce temps-là… J’ai cherché le regard de l’anglais, je crois, peut-être pour l’intégrer à la rencontre de nos deux animaux de compagnie qui n’avait pas l’air de ravir que moi… Pour le trouver profondément endormi, finalement. Et j’ai souri. Après tout ça, on en finissait à une scène peut-être mièvre diraient certains, mais à mon sens juste… adorable, je ne trouvais même pas d’autre mot. Cela dit, à voir Wade roupiller, je réalisais, maintenant que le stress retombait, que j’étais moi-même complètement épuisée.

« Eva… Ca te derange si je te les laisse un peu… je crois que… moi aussi j’ai besoin de me reposer un peu… »

A vrai dire, sans doute qu’Eva aussi. On pouvait peut-être laisser Brontë et Alastor tous les deux se balader et nous, disons faire une sieste sur le divan, non ? Mes paupières, en tous les cas, étaient particulièrement lourdes, et j’avais toutes les peines à garder mon attention posée sur l’Hypnos. Quelques instants après, je sombrais à mon tour dans les bras de Morphée…
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45. La course au fantôme ♫ ft. Wade && Evangeline

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