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 49. La chasse à l'artefact ♫ ft. l'Elite

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49. La chasse à l'artefact ♫ ft. l'Elite Empty
MessageSujet: 49. La chasse à l'artefact ♫ ft. l'Elite   49. La chasse à l'artefact ♫ ft. l'Elite EmptyMer 28 Jan 2015 - 21:58

Un couloir sombre, humide et froid. Une odeur de moisi. Et surtout... difficile de sortir de là facilement. Autant dire que je n'étais pas vraiment à l'aise. Mais en même temps... Je ne me voyais tellement pas rester les bras croisés alors que d'autres partaient à la recherche de cet artefact. J'y plaçais peut-être trop d'espoirs et peut-être que j'étais encore en train de rêver tout ça. Mais dans le doute... je faisais avec, malgré ma claustrophobie qui menaçait de ressortir à chaque instant et de me laisser tétanisée dans un coin s'ils continuaient à avancer sans moi. Parce que j'avais du mal à faire confiance à tout ce petit monde. Maxence ne risquait pas de vouloir me venir en aide, vu comment notre dernière discussion s'était terminée, à cause de moi d'ailleurs. Je ne connaissais que très peu Jeanne, et quant à Zeppelin, je ne pouvais m'empêcher de rester encore méfiante... Peut-être qu'au moins M. Tamarac ne me laisserait pas comme ça, si jamais j'en venais à paniquer ?

Le fait que la magie blanche ne fonctionne pas n'était pas vraiment pour me rassurer non plus. Je n'étais pas forcément très à l'aise avec les matières pratiques de façon générale, il suffisait de me voir galérer en métamorphose, ou sur la partie pratique des potions. Je m'en sortais mieux sur des sortilèges disons inoffensifs, ou de défense éventuellement. La magie blanche, globalement. Pourtant je m'en étais sortie pendant l'attaque de BeauxBâtons, le désir de protéger les miens prenant le dessus. Restait à espérait que ça marcherait ici aussi...

« Je peux me tromper, mais je crois qu'on est censé avancer. Après vous. »

J'ai hoché la tête, simplement, pas très sûre de comprendre les sarcasmes de Zepp. Trop perdue pour relever ce point de détail, finalement. De toute façon, tout ça n'était peut-être même pas réel... Alors j'étais peut-être inconsciente, mais j'ai attrapé l'autre torche, et j'ai avancé, espérant que les autres suivraient, jetant quand même un regard derrière moi pour m'en assurer.

« T'as la deuxième torche, ferme la marche, Zeppelin. »

C'était ce qu'il y avait de plus logique, non ? Je n'en étais même pas sûre, au fond...

***

« C'est si gentiment demandé... »

J'étais si sèche que ça ? Je ne m'en suis pas réellement rendue compte, trop tendue sans doute pour garder un air plus avenant, peut-être un peu trop sur la défensive aussi avec l'Hadès. Et pour le coup, une vague de culpabilité s'empara de moi : je m'arrêtais peut-être un peu trop à l'épisode de la chasse au trésor, au fond. Après tout, ça s'était plutôt bien passé quand on s'était retrouvées dans l'atelier... Un peu perdue, mais pas vraiment rassurée non plus, je résolus de ne rien ajouter, et de continuer à avancer. Il faudrait sans doute que je règle ça plus tard, avec moi-même d'une part, et avec elle ensuite. Mais pour l'heure... l'artefact.

On était arrivés à une salle de classe contrastant drastiquement avec les couloirs lugubres dans lesquels nous avancions jusque-là, dans laquelle nous avions tous pénétré, après que j'ai laissé la torche que je tenais jusque-là dans une torchère à l'entrée. A vrai dire, j'en étais plutôt heureuse, même si je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si je n'étais pas en train de rêver, parce que ça me donnait un peu de répit, même si, techniquement, je n'avais pas de sortie à l'air libre à proximité. La lumière, le parfum délicat, ça atténuait un peu la crise que je sentais pointer le bout de son nez. Et j'imaginais bien que je n'étais pas la seule soulagée d'arriver ici, quoi qui puisse nous y attendre. J'imaginais bien que Maxence n'était pas à l'aise lui non plus, et j'aurais bien voulu pouvoir lui dire quelque chose, mais je ne me sentais pas de courir le risque de me faire envoyer bouler. Je crois que je n'en aurais pas eu la force à cet instant. Alors autant rester concentrée sur ce qui se passait, écouter ce professeur qui sortait de nulle part, que j'étais certaine de n'avoir jamais vu ailleurs, et pour cause, un physique pareil, je ne l'aurais clairement pas oublié...

« J'ai décidé de réorganiser sa salle de classe. Maya veut s’installer derrière Amadeus, mais ce dernier n’en démord pas : ce sera lui qui sera derrière Maya. Comment remédier à ce problème ?
- Il faut les mettre dos à dos »

Comme tout le monde, peut-être, j'avais tourné la tête vers M. Tamarac, qui venait de prendre la parole. Je n'étais plus très fan des devinettes depuis la chasse au trésor, et celle que le professeur-top modèle nous posait me rappelait un peu trop vivement mes déboires au kiosque à colombes, si bien que mon regard s'était posé sur Zeppelin, à ce moment-là. Elle arpentait la pièce, ses doigts courant sur les murs immaculés, et je m'étais rapprochée un peu d'elle, sans trop savoir quoi lui dire pourtant, ne serait-ce que parce que je ne savais pas bien moi-même où je voulais en venir. Présenter des excuses, oui, mais pourquoi exactement ? Pour avoir été un peu trop directive quelques minutes auparavant ? Ou pour être restée bloquée sur l'épisode de la chasse au trésor ? Pour avoir, finalement, porté un jugement assez hâtif sur l'autre blonde ? Je ne voyais pas comment justifier ces derniers points, et je n'étais même pas sûre de ce que je devais en penser, alors je résolus de n'évoquer pour l'heure que ce qui me semblait parfaitement justifié.

« Pardon si j'ai été un peu sèche, Zepp... Je suis... pas très sereine, là... »

Ici dans ces sous-sols aussi bien qu'en face d'elle, d'ailleurs... Ce qui devait être assez évident, d'ailleurs, mais en même temps, lequel d'entre nous pouvait affirmer qu'il l'était ? Certainement pas Maxence, et maintenant que j'observais le visage de l'Hadès, je crois bien qu'elle non plus. Jeanne cachait peut-être mieux son jeu, ou peut-être était-ce que je ne la connaissais pas assez, mais même le professeur de potions n'était clairement pas très confiant... N'empêchait qu'il avait sans doute raison, ça faisait sens.

« Je fais ça de temps en temps, en potions »

Je ne comprenais pas bien pourquoi il avait pris la peine de se justifier, mais hochai simplement la tête, aussi bien comme si je confirmais ce qu'il venait de dire que pour abonder dans le sens de Jeanne.

« Oui, oui bien sûr. C'est logique, ce doit être ça la réponse. »

Ne restait plus qu'à attendre le verdict, et même si je pensais bien que c'était la bonne réponse, je ne pouvais pas m'empêcher de rester un tantinet inquiète de la suite. On ne pouvait pas échouer dès à présent, pas maintenant, pas alors qu'on venait à peine de commencer. Il fallait qu'on avance, qu'on réussisse, même. Pour l'Académie, pour le monde magique, et pour tous ceux qui souffraient de la situation actuelle...

***

C'est la bonne réponse, nous en étions tous intimement persuadés, je crois. Et quelque part, j'espérais que c'était bon signe, que nous l'ayons trouvée rapidement. Vain espoir, à en juger par l'air assez peu ravi qu'arborait cet étrange professeur que nous ne connaissions pas.

Et voilà que la pièce où nous sommes se métamorphose du tout au tout. Fini la blancheur immaculée des murs étincelants jusque-là, les lieux s'assombrissent et s'enveloppent dans une brume épaisse. Je n'ai pas besoin de vision pour savoir que les choses s'enveniment et qu'on n'est pas au bout de nos (mauvaises) surprises, mais j'ignore encore lesquelles. Tout ce que je vois, pour l'heure, c'est que les murs se rapprochent, infranchissables et oppressants, et que j'éprouve dès lors la plus grande peine à respirer correctement.

« Je veux sortir... »

J'étais pas très sereine, avais-je dit à Zeppelin tout à l'heure ? Moins encore à présent. Pourtant je comprends, quelque part au fond de moi, que c'est l'oeuvre d'un épouvantard. Je sais qu'il faut que je réagisse, mais en suis-je seulement capable ? Je réalise seulement que des larmes perlent déjà sur mes joues, comme j'ai la sensation particulièrement désagréable de suffoquer et que mes jambes ont toutes les peines du monde à me porter.

Bouger. Ne pas se laisser submerger. C'est plus facile à dire qu'à faire, j'ai fini par tomber au sol, plus capable de rester stable debout, et c'est d'une main tremblante que j'ai levé ma baguette, absolument pas assurée entre mes doigts. Je sais ce qu'il faut que je fasse, je connais la théorie par coeur. Mais vais-je seulement réussir à la mettre en pratique ? Il y a pourtant tout un tas de choses qui peuvent me faire rire très facilement... Mais vais-je seulement pouvoir imposer ces images à l'épouvantard en face de moi ?

« Ri... Riddi... Riddikulus... »

Les syllabes se bloquent dans ma gorge, et sans grande surprise, la pièce continue de se resserrer autour de moi. Non, non, non... Je n'ai pas le droit de flancher. Ce n'est pas réel. Et il y a beaucoup trop en jeu. Pour l'académie, pour le monde magique, pour ceux qu'on aime, tous autant que nous sommes... Je pleure et je tremble comme une feuille, et j'ai l'impression que mon coeur va exploser dans ma poitrine, pourtant ma prise s'affermit sur ma baguette. Nath... Wade... Rosa... Flo... Je ne peux pas rester là, il faut que je les revoie, que je sorte de là. Et il n'y a pas trente-six solutions pour ça.

« Riddikilus... Riddikilus. Riddikilus ! »

Il a fallu plusieurs tentatives. Il a fallu que Nath raconte des blagues vaseuses plusieurs fois, puisque c'est mon frère faisant le pitre qui m'est apparu, comme quand nous étions enfants. Il a toujours su faire rire tout le monde, moi en particulier. Et ça ne manque pas, comme à chaque fois ou presque. J'ai fini par rire, à la troisième blague pourrie sur les blondes qu'il prenait un malin plaisir à me sortir alors que je ne m'étais jamais sentie particulièrement visée malgré ma toison d'or. Et l'épouvantard a disparu, laissant place à... un triste spectacle, puisque mes camarades restaient terrorisés face aux leurs.

Il ne faut pas qu'on reste là, et moi, je ne peux pas rester à les regarder se débattre avec leurs peurs les plus profondes. Je ne cherche même pas à savoir ce qui terrifie qui, je m'avance vers les autres, un par un. Jeanne d'abord, sur l'épaule de laquelle je pose une main bienveillante ensuite, comme pour l'assurer de ma présence, alors même que je n'ai pas intégré ce qui la terrorisait pourtant. Puis Maxence que je me garde de touche cependant, et à qui j'ai toutes les peines du monde à esquisser plus qu'un demi-sourire, sans parvenir à prononcer le moindre mot de peur d'encore faire une bourde. Là-bas, Zeppelin et Monsieur Tamarac sont aussi aux prises avec leurs épouvantards, et après avoir lancé un regard en direction des deux Hestia, cherchant peut-être un peu leur soutien, je me suis approchée d'eux à mon tour, en commençant par l'autre blonde, puisque j'imaginais que le professeur pouvait s'en sortir plus facilement tout seul... Non ? En tous les cas, il était hors de question que je laisse qui que ce soit dans une situation difficile, sans bouger le petit doigt. Quand bien même je ne parvenais pas à faire pleinement confiance à cette personne...

***

Elles n'étaient pas seules. Je ne les connais pas, ou pas plus que ça. Je ne crois pas avoir particulièrement d'affinités avec elles, mais je ne les laisserai pas seules. Ni Jeanne, qui avait fini par lancer son sort et chasser son épouvantard peu après que ma main s'est posée sur son épaule, ni Maxence, que je ne pouvais décemment pas toucher au risque de l'incommoder davantage, ni même Zeppelin, qui restaient terrorisée derrière le professeur Tamarac, là-bas, inerte au sol. L'Hestia s'était approchée de lui, à présent qu'elle avait repris ses esprits, et vérifiait son état. Il ne réagissait pas, avait sombré dans une profonde inconscience que je n'identifiais pas encore comme un coma, mais il respirait encore. Que faire alors ? Le ramener à l'infirmerie afin qu'il soit soigné d'urgence ? Ca semblait être la solution raisonnable et en même temps, ça signifiait abandonner l'artefact et risquer plus de dommages encore parmi tant d'autres, élèves et professeurs confondus. J'avais porté une main à mes lèvres en découvrant son corps étendu devant Zepp, et je retenais mes larmes. Ce n'était pas le moment de craquer... mais elle coulèrent malgré tout sur mes joues, en silence cependant. Il fallait continuer, coûte que coûte, et je haïssais déjà la décision que nous venions de prendre. Je crois que je n'étais pas la seule, et malgré mon ressentiment passé, je me suis approchée de l'Hadès et ai posé une main sur son épaule. Je ne sais pas quoi dire, je sais juste qu'on est tous secoués et qu'il faut qu'on se serre un minimum les coudes. Qu'on se soutienne, sous peine de perdre tous complètement pieds, sinon.

Et plus encore lorsque nous débouchâmes dans une nouvelle salle où des harpies nous poussèrent sans ménagement, nous forçant à prendre la place des accusés. De quel crime ? Tout comme les autres, je songeai au professeur de potions, abandonné derrière nous. Etait-ce pour ça que nous nous retrouvions tous entravés sur ces chaises, incapables du moindre mouvement. Incapable de sortir d'ici, donc. Panique, de nouveau. Je tâchais de rester silencieuse, le plus calme possible et pourtant, mes jambes tremblaient, mes poignets s'agitaient au creux des liens qui ne leur laissaient pourtant guère de marge de manoeuvre.

« Laissez-moi sortir d'ici, par pitié... »

A peine un murmure, je n'ai plus de force, et je ferme les yeux. Je ne supporte plus leurs regards, lourds, accusateurs. Je ne vois pas le juge se lever, j'entends seulement sa voix qui nous lance cette énigme.

« Je commence par un E, je me termine par un E. Je ne peux contenir qu’une seule lettre et pourtant, je ne suis pas la lettre E. Qui suis-je ?
- Une enveloppe ! »

Jeanne a hurlé, mais sa réponse a l'air sensée. Je n'en sais rien, je n'arrive pas à réfléchir, trop concentrée sur ma respiration que j'ai le sentiment de ne pas trouver.

***

« Non coupables ! »

Le coup de marteau qui a retenti m'a fait sursauter, mais j'ai rarement été autant soulagée que lorsqu'on est sortis du Magenmagott, libérés des chaises qui nous entravaient jusque-là. Respirer, c'était mon seul objectif pour l'instant, et c'est tremblant comme une feuille que j'ai suivi tout le monde, je ne savais encore trop où. Je savais que partir à la recherche de l'artefact ne serait pas de tout repos, mais plus ça allait et plus je me demandais si on parviendrait jamais à le trouver, et si... on n'allait pas y rester. Après tout, M. Tamarac gisait là-bas, inconscient, qu'est-ce qui prouvait qu'on n'allait pas finir dans le même état, tous autant que nous étions ?

La suite n'était toujours pas une partie de plaisir, sans grande surprise cela dit. Mon dernier passage à Gringott's m'avait laissé une assez mauvaise impression, et voilà que les entrailles de BeauxBâtons m'y renvoyaient. Je craignais particulièrement d'être de nouveau enfermée sans moyen de sortir, comme ça avait déjà été le cas fin août. Sans Jonatan, je ne sais vraiment pas comment j'aurais terminé, et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que les autres feraient, si je n'arrivais plus à me contrôler, si la panique m'emportait totalement et...

On les dérange. Les gobelins ont redressé le nez comme nous avancions dans le hall, et celui qui garde la porte des coffres nous lance un regard à glacer le sang. Comme si j'avais besoin d'être un peu plus terrorisée ! Je gardais le silence, les poings serrés, tâchant surtout de ne pas emmerder tout le monde avec mes angoisses. On n'était clairement pas là pour ça, et on n'avait pas le temps, de toute façon : il fallait qu'on en finisse vite si on voulait avoir une chance de ramener notre professeur là-haut encore vivant.

« Un élève puni doit écrire sur un parchemin les chiffres de 0 à 100 cinq fois d’affilée. Combien de fois le chiffre 9 s’inscrire t-il sur son papier ? »

Encore une énigme. Arrêtez, j'en ai marre. A la base, je n'ai rien contre, au contraire, j'imaginerais tellement bien Nath petit jouant à poser tous ces casse-têtes. Mais j'en peux plus. L'enjeu est trop important et à chaque fois, on se retrouve dans des situations trop difficiles pour moi et...

Clac. Les grilles se sont refermées et je me suis retournée d'un bond presque, fixant les lourdes portes qui m'étaient désormais inaccessibles. Non... Pas encore... Par pitié... Les autres réfléchissaient à la réponse, mais j'entendais seulement un brouhaha indistinct dans mon dos, le regard rivé sur la sortie qui m'était interdite. Et de nouvelles larmes perlaient sur mes joues, comme je ne parvenais pas à reprendre mon souffle correctement.

« 110, il y en a 110 ! »

C'était Maxence qui avait répondu et entendre sa voix aussi peu assurée que la mienne sans doute me fit me retourner. Je n'en menais pas large, clairement, ça se voyait dans tout mon être.

« 110 ?... Non... Il y a 100... 9... Mais si tu comptes les 6... ça fait 200... »

A quel moment mon cerveau a compté ça, j'en sais absolument rien. J'ai l'impression d'avoir vu mon frère m'écrire les chiffres sur un bout de papier pour me prouver qu'il avait raison, et je voudrais tellement qu'il soit là, et Rosa, et Flo, et même Ophé... Je veux sortir. Je voudrais presque tout abandonner, partir en courant dès qu'on m'en laisserait l'occasion, mais j'en ai pas le courage. Ou est-ce justement une part de courage qui fait que je refuse d'abandonner ? Je sais pas. Tout ce que je sais, c'est que j'ai tellement de mal à respirer que j'hyperventile, et que ça ne présage vraiment rien de bon.

***

Je n'aime pas ça. Je n'aime pas ça du tout. Je ne le sens pas et même si ça peut tout à fait être une de ces nombreuses fausses impressions que je peux avoir, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il va encore nous tomber une tuile dessus. Après tout, avec tout ce qui est déjà arrivé, ça n'aurait rien de bien étonnant, n'est-ce pas ? Et puis Gringott's reste un mauvais souvenir pour moi et j'imagine mal que ça se passe bien, je pars avec un mauvais a priori de plus... Et il s'avère finalement qu'il était fondé, malheureusement. Quand on est monté dans le wagonnet, j'ai senti la tension monter d'un cran encore. C'était seulement moi ? Je n'en étais pas sûre, et je crois que je ne voulais pas accabler davantage Maxence, Jeanne et Zeppelin. On avait tous bien assez de doutes et d'angoisses pour que je ne rajoute pas les miennes, dont je n'étais de toutes les façons pas certaine. Mais quand la porte s'est de nouveau fermée derrière nous, j'ai senti les larmes revenir rouler sur mes joues.

« Non... Non, non, non, non, non ! Pas encore ! »

Arrêtez de m'enfermer partout, je supporte pas ! Et... il a dit quoi ? J'ai écarquillé les yeux et me suis retournée, juste à temps pour voir Jeanne se faire pétrifier par la créature. Alors j'ai empoigné ma baguette, comme les autres je crois. Je ne sais même pas comment on s'en est sortis, ce qu'on a fait exactement. Je sais juste que soudain, la créature était tombée, comme si les minutes (?) qu'avaient duré le combat avaient été rêvées, et que nous n'étions plus que tous les trois encore capable de se mouvoir. Et autour de nous les décor avait encore changé. Une plaine verdoyante, un étang accueillant, un soleil chaleureux. Tout semble idyllique, parfait, enfin rassurant et paisible.

Paisible ? Pourquoi suis-je attirée ainsi par l'onde ? Je suis incapable de l'expliquer, mais il en est sans doute de même pour mes camarades, car nous avançons d'un même pas, jusqu'à plonger sous l'eau finalement. Pour y croiser le regard d'une sirène. Mon esprit fait l'amalgame, pourtant ce n'est pas Evangelyne, qui ne l'est pas entièrement, de toutes les manières. J'écoute son énigme, une de plus, et craint le pire si nous nous trompons encore... Trois fois, sa question tourne dans ma tête, je crois que je la visualise écrite et que c'est là que ça me saute aux yeux. N...

« La lettre n... »

Est-ce que j'ai réussi à dire ça ? Je suis remontée à la surface après cette première tentative sans doute inaudible sous l'eau... au moins pour mes camarades.

« C'est la lettre n... »

J'en peux plus, je veux juste que tout s'arrête. On est dehors, je devrais être plus sereine. Mais est-ce que quelque part, je sais qu'on est, réellement, toujours sous terre ? Est-ce que ce sont les disparitions du professeur Tamarac et de Jeanne qui me font perdre le peu de moyens qui me restaient ? Je cherche du regard les autres, incapable de plus rien dire ou faire de plus.

***

Ils sont là, avec moi, et pourtant j'ai l'impression d'être complètement seule. Je vois le corps pétrifié de Jeanne et celui, inconscients du professeur, alors que la contrée censément idyllique qui nous entourait disparaît, et c’est sans vraiment m’en rendre compte que je suis les autres à travers les couloirs sombres et tortueux des souterrains. Je tremble toujours comme une feuille, je dois être livide et je ne sais même plus dire si j’ai encore des larmes qui perlent sur mes joues, tellement j’ai l’impression que ça n’a pas cessé depuis le premier enfermement. J’en ai marre. Seule, je serai sans doute roulée en boule dans un coin à attendre je ne sais trop quoi qui n’arriverait sans doute jamais. Réellement seule, je veux dire. Parce que j’ai beau me sentir isolée, je sais que Maxence et Zeppelin sont là, devant moi. Notre mésentente est regrettable, pour le coup ; j’aurais besoin de soutien, je crois, mais ne me vois pas le demander ni à celui qui me voue clairement une haine farouche depuis que j’ai tenté de lui donner un conseil – sans doute maladroit, certes, mais ce n’était pas si terrible, si ? – ni à celle qui, à raison, n’a pas trop apprécié ma distance, ma méfiance. Je m’en veux d’avoir été sèche avec elle, je voudrais lui présenter des excuses, même si au fond, je ne sais pas trop quoi lui dire, mais de toutes les manières, je ne me sens même pas la force de prendre la parole. Est-ce que j’ai l’air aussi dévastée que j’en ai l’impression ? Physiquement, pourtant, tous les trois, nous sommes intacts, c’est une aubaine, non ? Je me force à penser qu’on va récupérer l’Hestia et le Professeur au retour et qu’après un passage à l’infirmerie, il n’y paraîtra plus. Mais rester positive me semble une tâche incommensurable…

Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute admiré l’ouvrage de la porte qui se dressait à présent devant nous. Or, argent, rubis, elle est resplendissante… Pourtant je la vois sombre et néfaste, présage d’un autre drame. Les mots que nous finissons par y lire me laissent perplexe. "L'union fait la force". D’accord, mais cela signifie-t-il que la perte en cours de route de nos deux co-équipiers nous en interdit l’accès ? Est-ce pour cela qu’elle refuse obstinément de s’ouvrir, malgré nos tentatives désespérer pour en faire bouger les battants ?

L’autre groupe nous rejoint, finalement, et c’est avec un profond soulagement que je vois les visages de Rosa, Wade, Evangeline, Aurore et Artémis. Ils sont tous là, sains et saufs… ou presque. Mais la jambe de Rosa… j’ai porté les mains à mes lèvres, étouffant un cri en voyant son état, et je me suis précipitée vers elle, qui tenait le bras de l’écossais. Je n’ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit, et je ne sais même pas si je serai parvenue à le faire, d’ailleurs, que la porte se décidait à s’ouvrir, finalement, d’elle-même, nous révélant, peut-être, enfin, ce que nous étions venus chercher…
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