Revenir en haut Aller en bas

Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez
 

 52. Des ombres dans l'obscurité ♫ ft. Rosalina && Cornelya

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Fiona - Admin
Fiona - Admin
Directrice ♠
Nombre de messages : 797
Date d'inscription : 07/01/2008

https://fionaslab.forum-actif.net
Paspoort
A Amsterdam depuis: Toujours
Petites infos utiles:

52. Des ombres dans l'obscurité ♫ ft. Rosalina && Cornelya Empty
MessageSujet: 52. Des ombres dans l'obscurité ♫ ft. Rosalina && Cornelya   52. Des ombres dans l'obscurité ♫ ft. Rosalina && Cornelya EmptyMer 28 Jan 2015 - 22:04

L'Elite... Sincèrement, qui aurait pu penser, à la base, qu'on finirait par faire partie de ce groupuscule ? Je crois que j'en aurais eu la vision avant les dérèglements magiques, alors que je faisais confiance à mon don, je n'aurais pas même alors pu croire à un truc pareil. Et c'était pourtant bel et bien le cas. Mais... disons que bon nombre de facteurs entraient en ligne de compte, et le principal était évidemment le pinceau. C'était juste complètement impensable de le laisser détruire. Et puisque le seul à ne pas vouloir sa disparition était le ministre... J'ai beau ne pas partager ses opinions - bien loin de là, même - sur à peu près tout le reste, c'était le point primordial sur lequel nous étions d'accord. Alors tant pis. J'avoue que j'avais parfois bien du mal à me regarder dans le miroir, consciente de ce que je reniais pour protéger l'artefact, mais je ne voyais réellement aucune autre solution valable.

Je ne peux pas nier, cela dit, que ça avait aussi des avantages. Brontë était en sécurité - et avait découvert la compagnie d'Alastair - je pouvais continuer à aller et venir sans risque... Au-dessus des lois. Voilà ce que nous étions devenus, nous, les membres de l'Elite. Si je n'avais pas eu un minimum de valeurs morales, ça aurait sans doute pu donner n'importe quoi, puisque nous étions intouchables ou presque. Ca n'était, juste, pas moi. Je me sentais suffisamment mal de cette place que je n'estimais clairement pas mériter pour ne pas en rajouter. Les privilèges restaient appréciables, mais rien que le système de caste me sortait par les yeux, et j'étais tout à fait consciente que, n'eussé-je pas récupéré le pinceau avec les autres, je n'eus jamais intégré la tour d'ébène. Mon sang-mêlé, mes piètres capacités magiques concernant certaines matières pratiques, m'auraient clairement relégués à des groupes "inférieurs". Je détestais cette hiérarchie, mais j'étais parfaitement incapable de m'ériger contre l'ordre établi. Ce qui n'arrangeait pas vraiment l'estime que je pouvais avoir pour moi-même, déjà malmenée par... beaucoup de choses. Et mon incapacité à protéger les miens en premier lieu.

Rosa avait été blessée. Elle n'en disait rien, mais je ne suis pas complètement aveugle, je vois bien qu'elle continue à souffrir. Et son silence me tue. A quel moment nous sommes-nous à ce point perdues ? Par ailleurs, si j'avais fondé l'espoir de renouer un peu le contact avec mon jumeau et ma cadette, il s'envolait avec cette fameuse hiérarchie du sang. Et je ne pouvais m'empêcher de ressentir la distance qui se creusait chaque jour un peu plus entre Flo et moi. L'Elite était un passe-droit qu'ils ne possédaient pas, et ils se voyaient relégués à des rangs inférieurs, interdits de pratiquer la magie xxx ou de jouer du piano pour le cas de mon cousin. C'est sans doute une des choses qui me tuent le plus, avec les regards que je surprends parfois. Je voudrais tellement qu'il puisse comprendre, il a toujours été là pour moi, davantage que mes propres frère et soeur. Et pourtant, je sens bien que je perds mon confident de toujours. Mais comment lui expliquer ? Je l'ai trahi pour un objet magique, en quelque sorte, et je ne peux que comprendre qu'il m'en veuille... Mais ça me tue.

L'Elite aurait pu être un groupuscule soudé dans l'adversité, se serrant les coudes contre tout le reste de l'Académie puisqu'ils ne pouvaient pas comprendre et pourtant, ça n'est pas du tout comme ça que je le ressens. Je connais à peine Artémis et Aurore, et partage si peu avec Eva et Wade - à mon grand dam d'ailleurs. Le souvenir du baiser qu'il a déposé sur mes lèvres le soir du 31 décembre ne me quitte pas, mais je ne sais pas quoi en faire. Ca n'est pas comme si nous avions fait un autre pas l'un envers l'autre depuis... Et c'est tout autant de mon fait que du sien, à vrai dire, mais que pourrais-je bien lui dire ? Ou plus exactement... Comment réagirait-il si je parvenais à lui avouer à quel point il peut faire battre mon coeur ? Je crains tellement un potentiel rejet que je n'ai pas même pu me résoudre à lui adresser à nouveau la parole. Comme quoi les choses n'évoluent pas toujours dans le sens qu'on imagine. Quand il est arrivé ici, que nous nous étions retrouvés dans le parc par le plus grand des hasards, je m'étais prise à penser que nous pourrions réellement devenir amis... voire plus... Le nouvel an m'a même légèrement encouragé à espérer davantage et puis... et puis je suis lâche. Je n'ai pas le courage d'aller lui parler, pas même celui de lui offrir les paquets qui restent cachés dans ma commode. C'est ridicule... Je me suis creusé la tête des jours et des jours pour trouver un cadeau de Noël, puis une idée pour la St-Valentin. Et si j'ai été au bout de mes recherches, si les deux paquets en questions sont prêts, joliment emballés, je n'ai jamais pu me résoudre à les lui offrir. Je suis parfaitement ridicule...

Quant à ma cousine... Je me raccrochais comme je pouvais aux moments que nous passions ensemble, à la salle de musique. Son silence me brisait le coeur, mais je ne pouvais pas non plus la forcer à se confier si elle n'était pas prête à le faire. Je m'efforçais d'être présente, mais doutais que cela fût suffisant. Et quand trois coups, ce soir-là, retentirent à ma porte, je sus presque instinctivement que c'était elle. Qui d'autre, d'ailleurs ?

« Je vais à la salle de musique... Tu viens avec moi ?
- J'arrive. »

Brontë dans une main, accueillie par un miaulement appréciateur du petit Shaolyn, j'ai rejoint ma soeur de coeur, prenant avec elle la direction du salon Mozart. Un nom qui, d'ailleurs, m'allait à ravir pour notre antre, espérant pouvoir, quelques instants au moins, me plonger dans une des rares activités que je ne trouvais pas encore entâchée du sceau du Ministère et de notre fichue Elite, quand bien même j'étais chanceuse de pouvoir encore la pratiquer. Pourtant, avant que nous parvenions à notre destination, Rosa m'arrêta, tirant sur mon bras, au moment où je fronçais les sourcils, pas certaine de ce qu'il m'avait semblé déceler.

« T'as entendu ? Vu ?
- J'en mettrais pas ma main à couper mais... »

Manifestement, nous avions le même doute, la même impression et tout comme elle, j'éclairais le bout de ma baguette magique pour me diriger vers la salle à manger. Ma cousine m'adressa un signe de tête afin que j'ouvre la porte et j'acquiesçai en silence, avant de tourner la poignée et de pousser doucement le battant. Je n'étais pas réellement sereine, il fallait bien l'avouer, mais après la Licorne Noire et les inferis dont nous étions à présent débarrassés, ça ne pouvait pas être si terrible, n'est-ce pas ? En tout état de cause, braver l'obscurité ne me disait rien, et à peine avais-je mis un pied dans la grande pièce que je levais à nouveau ma baguette, dans le but d'en éclairer vivement la totalité cette fois.

***

Ami. Ennemi. La limite me semblait particulièrement floue à présent. Les gens qui m'étaient proches avant l'Elite ne m'adressait plus forcément la parole. Je n'avais pourtant pas le sentiment d'avoir changé mais... Le pinceau avait choisi pour moi. Ca ne m'empêchait pas d'avoir toujours mon opinion et d'être confrontée presque quotidiennement à ce dilemme : rester fidèle à mes convictions ou protéger l'artefact et pour ce faire, rester dans les petits papiers du Ministre... Ca ne me plaisait pas beaucoup, mais au final, j'en revenais toujours à la même chose : je continuais d'être ce représentant de l'Elite que je haïssais chaque jour un peu plus. Je restais discrète néanmoins, et j'imagine que parfois, on devait pouvoir mettre mon absence de réaction ou le fait que je n'ai volontairement "rien vu" sur le compte de ma rêverie habituelle. Je l'espérais en tous les cas, c'était tout ce que j'avais trouvé pour rester... entre deux eaux.

Et j'aurais aimé que Nath et Flo s'en rendent compte. Je ne me faisais aucune illusion concernant ma petite soeur, pour qui je devais représenter tout ce qu'elle pouvait abhorrer, mais je ne pouvais m'empêcher de songer avec un pincement au coeur, qu'on en était presque à tenter de renouer le contact avec mon jumeau, avant tout ça, et que tout ça était à présent complètement balayé par mon nouveau statut que je n'appréciais pas plus que lui. Quant à Flo... C'était pire que tout. Je perdais mon confident, dans l'histoire, et si je ne comptais plus le nombre de fois où il m'avait soutenu, ou sauvé la mise, par le passé, j'étais bien consciente qu'à présent, cette époque était révolue. Les regards que nous échangions parfois étaient sans équivoque. Il m'en voulait. Il nous en voulait, à sa jumelle et moi. Lui n'était qu'un né-moldu, relégué dans la caste --- et il n'avait même plus le droit de se servir de sa baguette, moins encore d'arpenter la salle de musique, seul. Plusieurs fois, sans doute autant que Rosa, j'ai songé à lui demander de se joindre à nous : sous la "protection" de deux membres de l'Elite, il ne devait rien risquer, mais... Il suffisait de croiser une de ses oeillades assassines pour savoir que c'était peine perdue.

Tout comme il me semblait vain de tenter de soutenir ma cousine contre son gré. Je voyais bien qu'elle peinait avec sa jambe, mais je crois que tant qu'elle avait encore la possibilité d'évoluer seule, même difficilement, il était tout aussi inutile de lui proposer mon bras. Sa fierté naturelle l'aurait sans doute empêchée d'accepter mon aide. Je restais non loin, néanmoins, prête à tenter de la rattraper si cela s'avérait nécessaire.

Quand nous nous sommes approchées de la Grande Salle à manger, quelque peu inquiètes du mouvement que nous y avions toutes deux perçu, je l'ai vu s'appuyer contre le mur, récupérant des efforts qu'elle fournissait depuis nos appartements, et une fois encore, mon coeur s'est serré, mais je n'ai rien ajouté. Elle ne voulait pas de ma pitié, n'est-ce pas ? Et quand bien même mon esprit corrigeait le terme par compassion, je crois que ça ne changeait rien pour elle. Se concentrer sur cette pièce qui aurait dû être vide et qui ne l'était manifestement pas. La lumière que j'y projetais nous dévoilait la présence de Cornélya, avec qui nous avions arpenté le labyrinthe quelques semaines plus tôt.

« Qu’est-ce que tu fais là, Cornélya ? »

Je n'avais rien de mieux à ajouter, mais restais particulièrement inquiète de la réponse qu'elle apporterait. J'ai toujours tenté de minimiser mes actes en tant que membre de l'Elite, mais là... Que pourrais-je faire d'autre que de l'amener auprès du Comité pour avoir ainsi enfreint le règlement ? La simple idée de devoir vendre une camarade ainsi délesta mon visage de toute carnation, et, livide, je ne quittais plus l'athéna des yeux.

***

Rosa a pris les devants, demandé à Cornélya ce qu'elle faisait là, en pleine nuit, et j'attends, anxieuse, sa réponse. Est-ce qu'elle cherche une excuse qu'elle ne trouve pas ou c'est moi qui, angoissée à l'idée de devoir la traîner devant nos conseils, trouve le temps particulièrement long ? Par pitié, dis quelque chose. N'importe quoi, je m'en fiche, mais donne-moi matière à rebondir, à te sortir de là. Je ne devrais pas, je devrais jubiler, sans doute, de trouver une élève à punir. C'est comme ça qu'on me voit, je suppose. Ca n'est tellement pas moi, pourtant...

Je vois son sourire gêné. Feint ou sincère ? Je m'en fiche, au fond, je le prends comme tel. Une élève embarrassée, et qui me tend une perche que j'a bien l'intention de saisir.

« Je suis vraiment une imbécile ! Vous allez le penser aussi mais ... parfois j'oublie que je ne suis plus préfète ! Jusqu'ici, je ne me suis pas faite prendre. Je m'excuse vraiment ... Les mauvaises habitudes, hein ? »

Est-ce que je suis réellement dupe ? Pas vraiment. Je crois que c'est une excuse, et j'ai un peu peur de deviner ce qu'elle fait réellement ici, mais au fond, je préfère ne pas me poser la question, et surtout ne pas la lui poser en tout cas. Ignorer les doutes, et feindre d'être une parfaite idiote... Je m'en fiche, et je pense qu'au pire, on me réprimandera de ne pas avoir été assez sévère. Je ne veux pas d'ennui non plus, et certainement pas être rejetée de mon statut actuel, le seul qui me permette de rester « proche » d'une certaine manière, du pinceau, mais je crois que cette mascarade peut passer. J'esquisse un sourire à mon tour, bienveillant. Je redoute un peu la réaction de ma cousine, mais... elle n'est pas non plus pour ce régime, alors avec un peu de chance, elle suivra ma voie.

« Ah... Comme tu dis, les habitudes ont la vie dure. Mais il va vraiment falloir que tu prennes le pli. Pour cette fois, on passera ça sous silence, mais si ça se reproduit, on n'aura pas d'autre choix que de faire respecter les règles, tu vois ? »

Je me tourne seulement alors vers la brunette à mes côtés, cherchant sa réaction, son assentiment. Je crois suffisamment connaître ma cousine pour estimer qu'on restera toutes les deux là-dessus.

« On te raccompagne à ton dortoir, tu risques d'avoir plus d'ennui si on n'est pas avec toi dans les couloirs... Viens... »

Et je ne sais pas pourquoi tu étais réellement là, mais s'il te plaît, laisse tomber et suis-nous, c'est sans le moindre doute ce qui sera le plus sécuritaire pour tout le monde...
Revenir en haut Aller en bas
 

52. Des ombres dans l'obscurité ♫ ft. Rosalina && Cornelya

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» 41. Les inferis ♫ ft. Rosalina C. Bertone
» 11. Concert magique ♫ ft. Rosalina
» 19. Matilda ♫ ft. Rosalina C. Bertone
» 10. Retomber en enfance ♫ ft. Rosalina && Nathanaël
» 28. La maladie des palominos ♫ ft. Rosalina C. Bertone

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Fiona's Laboratory :: RP&co :: Holly :: Micaela - Vulnera Samento-