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 54. Ghost lights ♫ ft. Ismène H. Vasilis

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MessageSujet: 54. Ghost lights ♫ ft. Ismène H. Vasilis   54. Ghost lights ♫ ft. Ismène H. Vasilis EmptyMer 28 Jan 2015 - 22:06

La solitude... C'était devenu tellement habituel, hein ? Tellement normal. Il me restait Rosa et même elle, je la sentais s'éloigner. Ce qu'elle cachait, ce qu'elle taisait, je l'ignorais parfaitement, je n'avais même aucune indication, pas le moindre petit indice sur ce que ça pouvait être. Pourtant, des signes, il devait bien y en avoir, ou surtout, ils devaient bien être parlant. Je voyais bien certaines choses, son mal-être, ses humeurs, mais je restais désespérément incapable d'en saisir le sens, et si toutefois je tentais de lui poser des questions, c'était pour me faire méchamment envoyer paître, ce qui n'arrangeait rien à ma solitude. Alors parfois, oui, souvent, même, je cédais à la lâcheté, feignait d'ignorer que quelque chose n'allait pas, pour garder encore un contact avec elle. Parce qu'avec qui d'autre, sinon ? Ca aurait été Flo, fut un temps, mais plus maintenant, plus depuis le début de l'année, depuis le Pinceau, depuis l'Elite. Je ne pouvais pas lui expliquer et il ne pouvait pas comprendre. J'étais pourtant la même, est-ce qu'il ne pouvait pas le voir ? Non, évidemment que non... Ca ne pouvait même pas être les autres membres de l'Elite, sans que je sache trop bien pourquoi. J'étais trop laxiste pourtant, pour ce que j'étais censée être, feignant de ne pas voir les manquements au règlement pour ne pas devoir endosser un rôle que j'exécrais. Sévir, pour une cause qui n'était pas la mienne, ça n'était tellement pas moi... Alors j'évitais les autres, et ils me le rendaient bien. N'être témoin de rien, c'était tout ce que je pouvais faire. Tenir mon rôle lorsque je n'avais d'autre choix que d'être en représentation, et me taire, toujours me taire.

L'envie de hurler me prenait pourtant souvent, alors que je n'en avais jamais jusque-là ressenti le besoin. Je pleurais, je peignais, je chantais, je jouais... mais les semaines se succédaient, identiques et trop lourdes pour mes frêles épaules. Les larmes roulaient encore parfois, mais elles n'expulsaient aucunement la douleur. Lorsque je m'enfermais dans l'Atelier, mes toiles restaient désespérément vierges. Chanter devenait une gageure, les mots ne semblaient plus vouloir passer mes lèvres, la mélodie restait coincée dans ma gorge... Et si même la musique ne me consolait plus, que pouvait-il rester ? Est-ce que les autres s'en rendaient compte, que dans les appartements de Marie-Antoinette, on n'entendait même plus le violon ? J'étais à peu près sûre que non.

Les cours de la matinée étaient passés comme dans un rêve, et ça n'avait plus rien à voir avec les dérèglements magiques qui avaient altéré mon don. Le déjeuner était servi, et parce qu'il le fallait, j'avais fait acte de présence à la table où je me devais de représenter mon rang. Juste le temps de faire bonne figure, bien que je n'ai guère avalé plus d'une bouchée de ce qu'on a pu nous servir... Sortir, même sous la pluie battante, même dans le vent cinglant. J'avais le sentiment d'étouffer, il me fallait de l'air, même si ça ne durait qu'un instant. Les larmes décident de se mêler à la pluie. Soit. Ca ne changera rien, mais soit. J'ai levé la tête vers le ciel, les mains dans mes poches, sous ma cape, caressant ma ratoune, que je ne quitte désormais presque plus, un sort réparant les dégâts que sa nature peut éventuellement faire. La douceur de sa fourrure m'apaise un peu, même si ça ne suffit pas.

D'ordinaire, j'aurais aimé la pluie, j'aurais voulu l'orage, même, et j'aurais regardé la nature, avec un certain émerveillement. La lumière grise des jours de pluie n'attire même pas mon regard, cependant, je ne vois plus les allées, ni les bâtiments de pierre blanche, je ne vois plus les jardins parmi lesquels j'avance, sans but, jusqu'à ce que mon regard accroche sa silhouette. Une présence que je n'aurais pas dû rencontrer, que même mes yeux absents ont décelée. Elle, c'est Ismène, et la reconnaître arrête mes déambulations. Une branche a craqué sous mon poids, elle a levé la tête. Et je reste immobile, mes prunelles rivées sur son visage. Je voudrais bien trouver les mots pour retrouver la complicité que nous avions, avant, bien avant tout ça, mais aucun ne franchit la barrière de mes lèvres et la pluie martèle le sol, les feuilles au-dessus d'elle, alourdit ma cape et ma chevelure. C'est elle qui brise finalement le silence et ses mots se répètent dans ma tête, en boucle.

« J’imagine que nous ignorer encore ajouterait du ridicule à la situation, non ? Ne reste pas sous la pluie, je m’en voudrais. »

Cette situation est ridicule, j'en conviens, mais je ne l'ai pas voulue. La distance physique nous a éloignées, et depuis ton retour, le gouffre est resté, béant, creusé davantage encore par l'Elite et la République. Je ne me fais aucune illusion quant à ce qu'elle en pense, si bien que la douceur dans sa voix et dans son regard m'étonnent, me bouleversent. Un instant, l'envie de fuir m'étreint. Je ne peux pas lui expliquer, et que lui dire, alors ? Mais je ne supporte plus cette solitude et c'est avec une lenteur étudiée que je parcours les derniers mètres qui nous séparent et viens prendre place sur ce banc. Son banc, sous ce chêne la protégeant de l'averse. A son opposé, cependant, laissant quelque distance entre nous, quand bien même j'ignore ce que je peux réellement craindre. Une main sort de mes poches, libère Brontë dont le museau semble humer l'air, les odeurs printanières autant que celle révélatrice de la présence de la grecque. Que lui dire, donc ? Je n'en ai pas la moindre idée au fond.

« Je suis désolée, je ne voulais pas te déranger pendant ta lecture, je ne savais pas que tu étais là... »

Pas que j'aie réellement souhaité qu'on s'évite à ce point, mais j'imagine bien que si tu es ici, maintenant, pendant l'orage qui arrive, c'est pour être loin des autres. On échange si tu veux, je te donne un peu de ma solitude, je voudrais juste, quelques instants, retrouver une présence auprès de moi.

« J'ai toujours aimé les orages et la pluie... »

Oh, j'ai déjà dû lui dire, déjà, il y a une éternité... dans une autre vie, presque. Alors pourquoi je le répète ? Aucune idée. Mes yeux clairs fixent les nuages, je n'ai pas le courage de croiser davantage son regard, trop peur de ce que je pourrai y lire. Qu'elle tolère ma présence, c'est déjà bien, non ? Je mentirai si je disais que ça me suffisait, mais puisque je ne peux pas être entièrement franche et tout révéler, je suppose qu'il me faudra m'en contenter.
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