Revenir en haut Aller en bas

Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez
 

 Past the point of no return • 2019, march

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:50

17 Mars 2019

La Saint-Patrick. Il aurait bien envie de la fêter avec Nessa, mais les psychotropes qu'il prend depuis un mois s'associent mal avec la bière. Avec l'alcool en général. Il suit ce qu'on lui dit, voit ce psy à qui il ne parvient pas vraiment à parler depuis un mois. Il ne boit pas, mais l'envie est grande parfois. Ca a particulièrement été le cas lorsqu'il s'est retrouvé face au directeur de l'université, pour évoquer son avenir. Il s'est senti si mal, dans ce bureau feutré de cuir et de bois riches, face au doyen qui lui rappelait, au milieu du discours censément bienveillant visant à sa reprise sereine des cours, la condition de son acceptation ici, malgré les résultats en chute libre de l'année passée. Il est bien conscient que sa présence n'est sauvée que parce qu'il a terminé major du premier semestre, notes plus qu'honorables et félicitations du jury à l'appui. Mais il est tout aussi conscient qu'il a toutes les peines du monde à se concentrer. Que les sons, les images dans sa tête, et les effets des cachets ne l'aident pas à rester attentif en cours.

Il sent encore par moments, le champagne et le rhum mélangés dans l'air, sans raison, lui mettant le coeur au bord des lèvres. L'eau chaude et le sang, la faïence froide sur sa peau, et le velours sur son poignet, et des frissons incontrôlables le saisissent, sans qu'il puisse rien y faire. Il revoit sans cesse le regard olive d'Harold. Gus. Whatever. Le désir, la haine, le désarroi, la peine, un maelström d'émotions dans ces prunelles claires qui ne s'effacent pas de sa mémoire. Pas plus que le blanc éclatant de la chambre d'hôpital, ni les larmes de Nessa.

Il l'a fait sortir, ce soir. Qu'elle voit des amies, des personnes de meilleure compagnie que lui. Qu'elle puisse s'installer dans un pub, boire un verre, discuter et rire, sans s'inquiéter pour lui. Parce qu'il voit bien son regard sur lui, chaque jour et l'inquiétude qui y transparaît en permanence. Un sms une heure après, pour savoir si tout allait bien, et il a souri en lui répondant "oui maman". Quelques messages de plus, pleins d'affection, et il a fini par sortir à son tour. Ils lui ont dit de ne pas boire, Nessa, les médecins, tout le monde. Mais il se dit qu'une bière, ça ira quand même, non ? Tant qu'il est raisonnable...

Une enseigne au hasard attire son attention, et il se décide à pousser la porte. Les lumières vertes tranchent l'obscurité comme le violet celle de Rome, et il cligne des yeux, réprime un mouvement de recul, avant de s'échouer au bar et d'attendre son tour. Une bière brune - une seule promis Nessa - entre les mains, il cherche une place, un peu excentrée, près de la sortie. Des fois que l'envie subite de vider les lieux devienne urgence. Et pendant un moment, il observe les allées et venues, les fêtards aux shamrocks peints sur les joues, les rires et les cris saouls. Et puis un crayon trouve sa main, et une serviette en papier devient toile vierge. Et le regard olive lui fait face, à nouveau, griffonné sur la cellulose chiffonnée.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:50

Un dimanche qu'il n'aura pas pu passer au calme, se forçant à bosser pour boucler au plus vite une enquête en cours. Aaron ne s'en plaignait pas, la plupart de ses week-ends il pouvait les passer tranquillement chez lui ou avec des amis, et il aimait suffisamment son boulot pour que, lors des rares fois où il se décidait à faire des ''heures supp'', il n'en n'était pas plus dérangé que cela. Et de toute façon, il n'y avait personne au dessus de lui pour lui dire quoi faire. Hormis peut-être ses clients mais il s'était toujours arrangé pour respecter les délais et, s'il ne pouvait fixer une date, de donner au moins des nouvelles de l'avancée de ses recherches. Suffisamment libre pour faire ce que bon lui semblait quand il en avait envie donc.

En marche pour son loft, il s'amusait de voir tous ces gens avec des costumes verts. Oh lui aussi s'était fondu dans la masse ! Pas de tenue ''passe partout'' aujourd'hui, autant profiter de la Saint Patrick pour laisser sortir cette pointe d'excentricité qu'il ne pouvait pas se permettre lorsqu'il bossait, bien obligé de jouer au type suffisamment discret pour qu'on ne le remarque pas. Ses cheveux étaient déjà assez mémorables pour qu'il ait à se restreindre sur le reste. Il arborait donc un jean noir surmonté d'un débardeur vert, chemise noire ouverte ainsi qu'une veste en cuir. Ses Dr Martens vertes parsemées de trèfles discrets rappelaient son haut et étaient parfaites pour l'occasion. Un vrai leprechaun, si on oubliait les boucles brunes, évidemment.

Bien décidé à rentrer, il changea cependant bien vite d'avis en voyant tous ces bars animés. Ce serait bête de rentrer, beaucoup trop. Il entra donc dans le premier bar sur sa gauche, une ambiance sympa, beaucoup de monde, mais ça ne le gênait pas le moins du monde. Sac en bandoulière accroché à son épaule, ce dernier contenait toujours son appareil photo ainsi qu'un calepin. Il se dirigea d'un pas sûr vers le bar, commandant une bière ambrée et, après une bonne minute d'attente, le détective obtint enfin sa commande. Juste une seule, deux grand maximum, sinon il risquait fort de peiner à rentrer chez lui.

Verre en main, il se détourna du bar et laissa ses prunelles émeraudes voguer dans l'établissement. Toutes les tables étaient prises bien qu'il restait quelques places libres çà et là. À une table de quatre où les trois personnes installées semblaient déjà pas mal saouls, une autre où deux personnes avaient l'air d'un ennui mortel, et une dernière, non loin de la sortie, où se trouvait un homme seul. Un sourire engageant étirant ses lèvres, Mist marcha vers le solitaire, apparemment occupé à dessiner. Mais ça ne l'arrêta pas pour autant, s'il dérangeait l'autre aurait simplement à le lui dire et il se poserait ailleurs. « Salut ! Ça t'ennuie si je m'installe à ta table ? Les autres places dispos m'inspirent pas trop » lança-t-il en désignant de sa main libre le groupe de bourrés un peu plus loin, se fichant pas mal d'être entendu par quelqu'un d'autre ou d'avoir l'air d'un type exigeant. Il disait ce qu'il pensait, que ça plaise ou non.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:50

Il est plongé là, dans le regard qu'il imagine olive, dans les sentiments confus qui s'y mêlent et emprisonnent son esprit, sans réaliser réellement qu'il est au coeur de ce bar, oubliant l'effervescence autour de lui, les cris des convives emportés par l'ivresse, les allées et venues incessantes. Il est là, sa bière à portée qu'il porte parfois à ses lèvres, et son éternel crayon à la main. Il est là, seul parmi non des milliers, mais des dizaines d'autres qu'il ne voit pas. Et il sursaute quand la voix d'un homme retentit près de lui. Tout près. Trop près. Mais s'il se raidit, si son premier réflexe est de retourner le feuillet devant lui, comme pris en faute, comme s'il était à nouveau et venait de commettre une bêtise qu'il craignait de voir découverte, il ne repousse pas l'inconnu qui engage la conversation avec une bonne humeur et un enthousiasme qu'il est incapable de rendre.

« Salut ! Ça t'ennuie si je m'installe à ta table ? Les autres places dispos m'inspirent pas trop
- Oh... euh... »

Il suit le groupe désigné d'un geste large de la main. Au vu des grandes gesticulations et des cris qui émanent de la table désignée, il ne peut que comprendre le manque d'inspiration de son compagnon forcé.

« Oh... Oui, je comprends... »

Est-ce que la compagnie l'ennuie ? Ce n'est pas tout à fait le terme, mais le fait est qu'il s'en passerait. Qu'il n'est pas à l'aise avec les inconnus, avec les surprises et les efforts de sociabilisation non désirés. Il ne peut pas vraiment en vouloir au type de préférer le rejoindre lui plutôt que la table bruyante plus loin. Alors il finit par répondre à la question qui n'a pourtant plus vraiment besoin de réponse orale maintenant que l'autre est assis et qu'il ne fait rien pour l'en empêcher.

« Ca m'ennuie pas... Enfin... Le bar est pas à moi, tu vois ?... »

C'est un petit peu un mensonge, mais il n'a pas grand chose de mieux à répondre, alors il laisse l'autre à sa place, installé près de lui, et espère, seulement, qu'il ne va pas chercher à regarder son oeuvre. Pas qu'il en ait honte, simplement qu'il ne montre pas ses créations, que Nessa est une des rares personnes à avoir eu ce privilège, et qu'il n'a pas vraiment envie de changer cet état de fait. Même s'il ne s'agit que d'un gribouillis sur le coin d'une table de bar... Et pour se donner une contenance, il attrape sa bière, dont il avale une large gorgée. Comme si l'alcool pouvait lui donner un peu de courage, aussi, tiens...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Si le détective remarque bien que l'inconnu retourne cette serviette sur laquelle il dessinait jusqu'à son arrivée, ne lui laissant pas le temps de voir ce que représentait son dessin, il ne relève pourtant pas. Pas que ça ne l'intéresse pas, au contraire, sa curiosité est constamment piquée à vif, mais il juge préférable de ne pas poser de question pour l'instant, notamment parce-que cela pousserait l'autre à l'envoyer bouler et il serait alors forcé à s'asseoir ailleurs. Au fond ce n'était pas spécifiquement que les bourrés le dérangeaient, mais il aimait bien pouvoir taper un minimum la conversation et ce n'était clairement pas en leur compagnie qu'il pourrait le faire. Certes, il était le premier à être chiant passé deux bières. Trop bavard. Trop pot de colle pour ne pas dire envahissant. Mais pour l'instant il était encore sobre et c'était ce qui comptait ! Il n'avait de toute façon pas l'intention d'abuser.

Malgré l'hésitation du brun en face de lui, Aaron gardait son sourire avenant, lui laissant ainsi supposer qu'il n'avait aucune pensée négative en lui demandant cela. Il voulait juste se poser, et papoter un peu tant qu'à faire, si du moins l'autre se montrait plus loquace que jusqu'à présent. Quand il affirma qu'il comprenait, le sourire du bouclé se fit encore plus franc et, sans en attendre plus, il prit place sur la chaise en face de l'inconnu, déposant son sac sous cette dernière avant de prendre une gorgée de sa bière. L'homme en face répondit que ça ne l'ennuyait pas, ajoutant tout de même que le bar n'était pas à lui. Une manière de laisser entendre qu'il acceptait parce-qu'il n'avait aucune légitimité à lui dire non ? Probablement, mais le détective ne se démonterait pas et, au pire, si vraiment il voyait que l'autre était trop gonflé il n'insisterait pas trop et resterait silencieux. « Merci » répondit-il simplement en lui souriant une nouvelle fois.

Avisant quelques secondes son vis-à-vis, il arqua un sourcil. « T'attendais personne au moins ? » s'enquit-il, déjà avachi dans la chaise avant de pencher la tête sur le côté. « Je m'appelle Aaron d'ailleurs, peut-être que tu t'en fous en fait mais j'me sens plus à l'aise quand je connais au moins le nom de la personne en face de moi. » Pas agressif pour un sou, il parlait d'un air décontracté, reprenant une gorgée de bière, espérant tout de même que son vis-à-vis serait un brin plus bavard pour qu'il n'ait pas à faire la conversation tout seul.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Le soulagement qui l'étreint est peut-être visible, il a toujours été trop expressif. Trop émotif. Trop à fleur de peau. Hypersensible, et il ne sait plus trop quels termes censément explicatifs qu'on lui a sortis, à l'hôpital. Il n'écoutait pas, il ne voulait pas entendre. Il voulait juste qu'on le laisse quitter la chambre aseptisée et les couloirs immaculés pour regagner ce petit appartement qu'il partage avec sa meilleure amie. Son chez lui, malgré l'horreur qui y a vu le jour, par sa faute. Nessa ne dit rien, mais il sait bien qu'ils ne pourront pas rester là éternellement. Il voit bien que parfois, elle a ce temps d'arrêt quand elle passe devant la salle de bain, il a bien remarqué qu'elle y passe le moins de temps possible. Il n'a pas eu le courage d'aborder le sujet avec elle, parce que la culpabilité le ronge, une fois encore. C'est sa faute, si elle se sent mal dans son propre appartement à présent. Et il n'a pas encore trouvé de solution miracle à ce sujet. La seule idée qui lui trotte en tête, c'est de lui trouver un autre logement, peut-être un peu plus grand, où elle puisse oublier la vision cauchemardesque de son corps exsangue dans la baignoire.

« Merci »

Le sourire de l'autre serait presque communicatif, si l'italien n'était pas aussi profondément enfermé dans ses propres ténèbres. Un sourire pâle étire pourtant ses lèvres devant celui, rayonnant, de celui qui s'installe face à lui.

« T'attendais personne au moins ?
- Non non... »

Il n'aurait peut-être pas laissé l'autre s'installer, sinon. Il lui aurait répondu, sur un ton embarrassé, qu'il attendait quelqu'un et qu'il lui réservait la place. Qu'il était désolé, mais qu'il faudrait qu'il en trouve une autre. D'aucun aurait sans doute pu lui dire la même chose, même si ça n'avait pas été vrai, sans doute, mais le peintre en était tout bonnement incapable.
Et l'autre était déjà bien avachi sur sa chaise.

« Je m'appelle Aaron d'ailleurs, peut-être que tu t'en fous en fait mais j'me sens plus à l'aise quand je connais au moins le nom de la personne en face de moi. »

Un naturel déconcertant, une familiarité qu'il ne s'attendait pas à rencontrer, dans ce bar inconnu.

« Vincenzo, hum... enchanté. », se sent-il presque obligé de répondre, même s'il n'avait de prime abord pas vraiment l'intention de parler de lui. Il retient le prénom, et les douze pierres du pectoral biblique s'imposent à son esprit. Il tait ce point de détail, conscient qu'il passerait pour encore plus extra-terrestre qu'il ne le fait d'ores et déjà naturellement en voisant ce genre de pensées. Son esprit vagabonde, se demande si l'autre est juif, ou si c'est simplement la sonorité du prénom qui plaisait à ses parents. Il cherche dans les traits de son visage des réponses, observe ces grands yeux clairs et ce sourire affable. Est-ce qu'il vient souvent ici, ou comme lui, le hasard l'a-t-il mené dans ce bar, ce soir ? Est-ce l'effervescence de la St-Patrick qui l'a poussé à entrer, ou a-t-il pour habitude d'aborder des inconnus avec ce même sourire avenant ? Et ce sourire, cache-t-il quelque chose d'autre qu'une simple amabilité ?
Le silence devient trop pesant, même avec les gorgées de bière pour se donner une contenance, et il finit par le rompre, maladroitement.

« Et toi ? Tu venais pas rejoindre quelqu'un ? »

Il a toujours eu l'impression que personne ne pouvait volontairement venir boire un verre seul, qu'il y avait forcément une raison du genre un rendez-vous annulé à la dernière minute, un ou une retardataire... ou un lapin. Ou qu'il s'agissait d'une première étape afin de ne pas repartir seul. Pourtant, il est bien entré seul, ce soir, lui-même, et il n'a jamais vraiment eu l'intention de repartir accompagné... Mais l'image mentale qui se forme dans son esprit lui renvoie la tristesse de son éternelle solitude, et de tout ce qu'il n'aura jamais le courage d'entreprendre. Et le regard olive de l'anglais revient accaparer ses pensées.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Si l'autre avait affiché un bref sourire, il était évident qu'il n'était pas le plus heureux d'avoir un inconnu en face de sa tronche. Ou peut-être y avait-il un autre problème ? Tout le monde avait des jours avec et des jours sans, même Aaron qui, dans ces cas-là, était bien plus acide qu'à l'accoutumée, ou boudeur, dépendait de la cause de sa mauvaise humeur. Mais ce type en face de lui n'affichait aucune de ces deux réactions, il semblait simplement un peu triste, ailleurs, comme forcé de revenir à la réalité par son côté un brin trop intrusif. Son sourire ne disparut pas quand l'inconnu lui affirma qu'il n'attendait personne et, dans le pire des cas, si quelqu'un se pointait il laisserait sa place. Mais pour l'instant il n'était pas question d'avoir à se bouger et le bouclé s'était déjà approprié cette chaise comme s'il était chez lui. Déjà enfant, ses parents lui avaient reproché son manque de gêne qui pouvait sérieusement frôler le non-respect, mais leurs réactions n'avaient fait qu'intensifier cette partie de sa personne, au plus grand dam de certaines personnes.

Il se présenta rapidement, tant par principe que pour essayer d'avoir un quelconque échange avec le brun en face avant de rétorquer un « enchanté Vincenzo ! » enthousiaste. Oh il ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'il lui réponde à dire vrai, et ne se serait pas vexé qu'il ne le fasse pas mais au moins pouvait-il désormais mettre un nom sur le visage de l'inconnu. Le toisant encore quelques secondes en se demandant, au vu de son prénom, si le type était réellement d'ici ou s'il n'était là que temporairement, il finit finalement par reporter ses prunelles émeraude sur le reste de la foule. Un fin sourire amusé venant éclaircir son visage, il tapotait doucement son verre au rythme de la musique qui emplissait le lieu. Cette ambiance lui avait toujours plu, elle était bien plus particulière que le reste de l'année et il avait été impensable pour lui de juste rentrer. Oh il aurait pu s'incruster chez Ziggy et, comme tous les ans, boire trop au point de peiner à rejoindre la porte de son appartement sur le même palier que celui de son ami, mais il avait eu envie de changer pour une fois.

S'amusant intérieurement de ces souvenirs, le détective buvait tranquillement sa bière avant de percevoir à nouveau la voix du dénommé Vincenzo. S'il ne s'était pas attendu à ce qu'il prenne la parole, il n'en montra cependant aucun étonnement, reportant sur lui son regard en souriant toujours. « Nan. J'ai bossé une partie de la journée et je savais pas jusqu'à quelle heure j'en aurais alors j'ai préféré ne rien prévoir » expliqua-t-il en haussant les épaules. Oui, bosser un dimanche, et un peu n'importe quand en fait, mais il avait accepté ça aussi quand il s'était lancé dans ce projet. Son vis-à-vis n'avait sans doute pas besoin de tant de détails, il ne les avait peut-être même pas espéré mais qu'importait, Nightingale avait toujours eu le contact et la tchatche facile.

Observant à nouveau la foule du bar, il souffla d'un air amusé. « Je pensais rentrer chez moi de base mais demain j'aurai sans doute regretté de pas avoir pris au moins une bière. » Parce-qu'il n'avait en effet pas l'intention de se mettre une mine ce soir, mieux valait éviter s'il voulait rentrer tranquille. « Et j'suis dans le thème en plus » ajouta-t-il en désignant sa tenue, une expression amusée plaquée sur le visage. Une nouvelle gorgée de bière avant que ses prunelles ne se replantent sur Vincenzo. « Pourquoi t'es tout seul toi ? Besoin d'être tranquille ou personne a pu se libérer ? Si c'est la première option il semblerait que j'ai royalement perturbé ton plan. » Malgré son regard rieur et son sourire, il ne se moquait en rien de son vis-à-vis, bien conscient également d'être un peu trop curieux mais c'était plus fort que lui.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Il n'est pas vraiment le plus heureux du monde, mais c'est toujours comme ça quand il est en société. Ca n'a rien à voir avec ce type-là, c'est juste sa nature mal à l'aise qui reprend le dessus. Il n'a jamais su faire, avec les gens, il s'est toujours senti différent, gauche, et les interactions sociales lui sont pénibles, globalement. Surtout quand il doit puiser dans ses maigres ressources pour faire des efforts envers les autres. Fort heureusement - ou pas ? - le bouclé face à lui n'a pas l'air d'avoir besoin de beaucoup d'aide pour meubler la conversation ou entamer le dialogue, et Vince se contente de lui répondre, avec moins d'enthousiaste que l'autre est capable de manifester cependant.

« Enchanté Vincenzo ! »

Il n'y a vraiment pas de quoi, songe-t-il, mais il garde le silence. La musique emplit la pièce, et Aaron, donc, semble enfin le réaliser, tapote le rythme du bout du doigt. Pour une fois, les lèvres de l'italien s'étirent en un mince sourire. Il a plutôt le sens du rythme, celui-là, songe-t-encore. Mais une nouvelle fois, il ne lance pas le sujet, se contente de banalités. Lui-même sent son pied battre la mesure sous la table, mais l'autre n'est pas obligé d'y prêter attention, n'est-ce pas ? A vrai dire, il ne sait pas s'il doit espérer une réponse positive à cette question ou non...

« Nan. J'ai bossé une partie de la journée et je savais pas jusqu'à quelle heure j'en aurais alors j'ai préféré ne rien prévoir
- Un dimanche ? »

La question lui échappe et il se mord presque aussitôt la lèvre, s'en veut d'avoir laissé la surprise l'emporter. Beaucoup de gens travaillent le dimanche à Rome, pourtant, mais son père, entrepreneur lui-même, ne concevait pas de passer ce jour saint loin de sa famille, et sans doute que son éducation a pris le dessus.

« Je pensais rentrer chez moi de base mais demain j'aurai sans doute regretté de pas avoir pris au moins une bière.
- Oui... C'est ce que je me suis dit aussi... »

Enfin il ne pensait pas rentrer chez lui, il pensait ne pas sortir, mais c'est un point de détail.

« Et j'suis dans le thème en plus ! »

La remarque lui arrache un petit rire, sans doute encore trop réservé, presque embarrassé, mais signe, sans doute, que le contact ne passe pas trop mal. Grâce au bouclé, évidemment, Vinnie n'est jamais vraiment le moteur des conversations quelles qu'elles soient. Et comme l'autre, il laisse un silence relatif planer entre eux pour avaler une gorgée de sa propre bière.

« Pourquoi t'es tout seul toi ? Besoin d'être tranquille ou personne a pu se libérer ? Si c'est la première option il semblerait que j'ai royalement perturbé ton plan.
- C'est pas exactement ça... »

Il a esquissé un sourire devant la dérision, l'autodérision presque, même, de son interlocuteur.

« Mais disons que c'était un peu un mélange des deux. Ma meilleure pote sortait avec des amies à elle, je me suis pas imposé. Et puis je suis... pas très à l'aise avec les gens en général, t'auras remarqué... »

Il esquisse un sourire contrit, à nouveau gêné, presque, de sa nature réservée.

« Mais comme tu le dis si bien, j'aurais regretté de pas avoir pris au moins une bière, alors... »

Il hausse les épaules. Alors il est là. Quand il n'a pas une compagnie fortuite face à lui, il observe les autres, écoute la musique, sirote sa bière et fait ce qu'il fait de mieux ou presque, à savoir dessiner. Mais sortir de l'isolement, ça n'est peut-être pas si mal. C'est même plutôt conseillé par le psy, paraît-il, alors autant que ça soit avec quelqu'un qui fasse presque tout le travail à sa place, n'est-ce pas ?

« Je suis juste un peu moins dans le thème... »

Il sourit légèrement, en reprenant globalement les propos de son vis-à-vis, toujours timide. Mais discuter avec l'autre lui fait plus de bien qu'il ne l'aurait imaginé. Ou peut-être est-ce l'alcool ? Toujours est-il qu'à cet instant, contre toute attente et contrairement aux derniers mois écoulés, il ne se sent pas trop mal, et c'est suffisamment rare pour être remarqué...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Si Aaron avait bien perçu l'étonnement de son vis-à-vis quand il avait affirmé avoir travaillé il n'avait pas relevé, poursuivant son récit comme si c'était l'aventure du siècle alors que c'était bien loin d'être le cas. Une journée banale qui se terminait par un verre, la plupart des personnes ici présentes devaient être dans le même cas, Vincenzo également, d'après ses dires. Lui répondant en un sourire, le bouclé avait alors abordé le sujet de sa tenue. Un brin décalée mais qui passait parfaitement pour cette journée particulière qu'était la Saint Patrick. Pas que ça le dérangeait au fond, d'être décalé, au contraire, mais discrétion oblige pour son boulot, il ne pouvait se permettre trop d'extravagance au quotidien. Le fait que l'autre avait ri légèrement l'aurait rassuré s'il n'était pas aussi sans gêne, au lieu de cela il était simplement content de voir qu'au moins il ne l'envoyait pas balader avec sa bonne humeur qui semblait sérieusement contraster avec la sienne. Bon, ce n'était pas un grand éclat de rire mais c'était mieux que rien !

Bien incapable de se taire, le détective avait repris de cet air toujours aussi enjoué agrémenté d'un regard rieurs mais pas méchant pour un sou. Arquant un sourcil à la réponse de son camarade du soir, il attendait évidemment une explication plus poussée que ce qu'il venait de lui servir, sa curiosité à nouveau piquée à vif. Pas exactement ça, ce n'était pas une réponse à servir à Nightingale ça. Aussi se montra-t-il attentif quand le concerné reprit de lui même. Un nouveau sourire étira ses lèvres alors qu'il hochait la tête, soufflant un « j'avais remarqué ouais » dénué de tout reproche. Une simple affirmation qu'il confirmait et, au fond, il ne le jugeait en rien. Tout le monde n'était pas aussi extraverti et à l'aise que lui, c'était même tout l'inverse pour la plupart alors non, il ne porterait pas le moindre jugement envers Vincenzo. « T'as eu bien raison » rétorqua-t-il finalement en portant ses prunelles amusées sur son verre. Il aurait pu décider à ce moment là de le laisser tranquille pour ne pas l'embarrasser peut-être d'avantage, mais il n'avait pour l'instant pas le sentiment que son camarade était trop agacé alors autant rester un peu.

Une gorgée plus tard, son attention se recentre sur l'autre qui avait repris la parole. À ses mots il l'avait toisé un instant, avisant sa tenue avant de rire légèrement en haussant les épaules. « Tu te rattraperas l'année prochaine ! » Ou pas. Au fond ça n'avait pas une grande importance d'être dans le thème ou non, le principal était de passer un moment sympa, prendre ce jour comme excuse pour boire un peu plus. Parfois un peu trop. Détournant son regard rieur de son vis-à-vis, Aaron avisa la foule présente dans le lieu en déposant son coude sur la table, calant le menton dans sa main.

Il ne tarda évidemment pas à se remettre à parler. « Pour te répondre : oui, je bosse un dimanche. J'suis photographe indépendant alors mes horaires sont assez variables » expliqua-t-il comme si de rien n'était, faisant tourner doucement son verre sur la table de sa main libre. « C'est pas si horrible que ça en réalité, ça m'permet d'avoir des jours plus tranquilles en semaine. » Il parvenait presque à y croire lui-même, à son baratin, et nul doute qu'il avait acquis de grandes aptitudes en matière de mensonge puisqu'aucune personne de son entourage ne se doutait à l'heure actuelle de ce qu'il faisait réellement. Heureusement, Aaron n'était pas du genre à mentir, il était sans filtres, et son boulot était la seule chose qu'il gardait secret. Pour son bien à lui et celui de ses proches. Surtout pour eux.

Avisant à nouveau le brun en face, le bouclé s'était mis à rire brièvement. « Si j'parle trop et que tu veux du calme tu peux le dire hein, j'me vexerai pas » promit-il d'un ton léger qui prouvait bien sa sincérité. Il ne se vexerait pas non même s'il ne pouvait promettre de se taire sur toute la soirée, bien trop habitué à dire ce qui lui passait par la tête. Mais il était bien conscient que cela pouvait en agacer certains alors puisque l'autre avait l'air un brin sur la réserve -voire même gêné- autant lui faire comprendre qu'il avait tout à fait le droit de l'envoyer bouler s'il devenait trop chiant même si, inutile de se leurrer, la soirée serait plus chouette si Vincenzo ne se fermait pas complètement à ses bavardages.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:51

Il faut croire qu'il était abonné à ses personnes exubérantes diamétralement opposées à son caractère réservé. Ness, déjà, et puis Poppy, et cet inconnu ou presque à présent. Comment ces personnages parvenaient-ils à s'imposer dans son périmètre, alors qu'il devait presque y avoir écrit sur son front "foutez-moi la paix, j'aime pas les gens" ? La question restait posée...

Ca n'était pas tout à fait juste pourtant. Ca n'était pas qu'il n'aimait pas les autres, seulement qu'il n'était pas à l'aise, que les interactions sociales le paniquaient. Trop compliquées, trop difficiles à gérer pour lui qui avait toujours peur de faire ou dire une connerie.

« J'avais remarqué ouais... »

Prononcé différemment, ces quelques mots l'auraient sans doute mis plus bas que terre. Sans doute qu'il aurait eu envie de se terrer dans un trou de souris. Sans doute qu'il aurait fini rapidement sa bière pour partir au plus vite. Voire qu'il l'aurait laissée en plan et serait rentré, tout penaud. Mais le ton, l'attitude d'Aaron, donnent quelque chose d'anodin à ces propos qui auraient pu le blesser davantage qu'il n'est concevable que ce soit le cas par ces quelques mots aux yeux de tous.

« T'as eu bien raison. »

Au final, même s'il n'avait pas vraiment envie de compagnie au départ, et même s'il n'est pas question de boire plus qu'une bière pour ce qui le concerne, il estime en effet qu'il a bien fait de venir. La conversation bon enfant avec le bouclé lui fait du bien, au fond. Et il se permet même une comparaison de leurs tenues, en adéquation ou non avec le thème de la journée.

« Tu te rattraperas l'année prochaine !
- On verra ça. »

S'il est encore là, l'an prochain. Si tout ça ne lui fait pas foirer son année, s'il trouve un poste stable ou si le cabinet veto l'a pas viré, s'il ne repart pas en Italie une fois ses études finies ou abandonnées, si... Il ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait, et ne se projette pas vraiment dans l'avenir pour l'heure, de toute façon. On verra. C'est tout ce qu'il peut en dire pour l'instant.

« Pour te répondre : oui, je bosse un dimanche. J'suis photographe indépendant alors mes horaires sont assez variables. C'est pas si horrible que ça en réalité, ça m'permet d'avoir des jours plus tranquilles en semaine. »

La question des horaires lui passe un peu au-dessus, mais la mention de la photographie attise sa curiosité, et après une nouvelle gorgée de sa bière, il ose reprendre la parole à ce sujet, parfaitement inconscient des mensonges de son interlocuteur.

« Photographie d'art ou journalistique ? »

L'intérêt brille dans son regard, pour la première fois depuis le début de la conversation certainement. Vince ne peut pas vraiment cacher son enthousiasme dès qu'il s'agit d'un art, quel qu'il soit. Pas plus que concernant les fonds marins. Mais ce sujet-là tombe moins souvent sur le tapis, il faut bien avouer...

« Si j'parle trop et que tu veux du calme tu peux le dire hein, j'me vexerai pas
- Non non, ça va. »

Ca pourrait n'être qu'une réponse polie. Ca l'aurait été, si Aaron n'avait pas parlé de son activité. Mais il a mentionné la photographie, et l'italien commence réellement à se dire qu'il a raison, le photographe, quand il affirme qu'il a bien fait de venir prendre une bière. Il sait bien qu'il aurait regretté de ne pas le faire, d'une part, mais il aurait loupé une rencontre artistique en plus, peut-être... Et il n'imagine pas une seconde dans quel guêpier il est en train de se fourrer, l'autre enquêtant sur l'homme qui hante ses pensées depuis près de deux ans à présent...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:52

On verra ça. Aaron avait préféré ne pas relever, se contentant de lui adresser un de ses sourires confiants. Après tout, il ne pouvait pas savoir quels étaient les projets de son vis-à-vis ni même le forcer à foutre un truc vert l'an prochain alors il ne servait à rien de continuer à alimenter ce sujet. Puis le vert n'allait pas à tout le monde ! Même si ce point là n'était qu'un détail, les gens se fichaient bien de si cette couleur allait à leurs pairs en ce jour, tout comme le bouclé se fichait royalement tous les jours de porter quelque chose qui ne rentrait pas dans les codes, ne pouvant cependant pas se permettre trop d'extravagance lorsqu'il bossait.

Il orienta d'ailleurs naturellement la conversation sur son travail, celui qu'il servait aux curieux, ou à ceux qui voulaient discuter. Vincenzo n'avait l'air d'être ni l'un ni l'autre mais qu'importait, puisqu'ils étaient à la même table, autant parler un minimum, même de cette banalité. Banalité qui, pourtant, semble illuminer le regard de celui qui lui fait face d'une lueur intéressée. Au moins n'avait-il pas l'impression d'avoir parlé dans le vent, bien que même si ç'avait été le cas, Nightingale n'était pas du genre à s'en formaliser, il pouvait bien faire la conversation tout seul jusqu'à ce qu'on l'envoie bouler parce-qu'il parlait trop. Et les trois quarts du temps il ne s'en vexait pas et souriait simplement, amusé. Le quart restant il s'amusait d'avantage à se montrer encore plus chiant. Dépendait de la personne qui lui faisait face à dire vrai.

La question qui lui fut posée le fit alors hausser les épaules. « L'art c'est surtout pour mon book, sinon je m'adapte aux demandes des clients » expliqua-t-il brièvement, prêt à en ajouter d'avantage avant de préférer s'assurer qu'il ne gonflait pas trop son vis-à-vis. Simple politesse. Et quand ce dernier affirma qu'il pouvait continuer, le bouclé se remit à sourire d'avantage, reprenant une gorgée de sa bière en se reculant un peu sur sa chaise, remontant son pied droit sur son genou gauche. Bien installé, il reprit. « J'encadre pas mal d'événements assez variés. Ça peut aller des mariages -classique- aux défilés ou conventions de tatoueurs, entre autres. » Et ça lui prenait un temps fou, tout ça, mais c'était bien le prix à payer pour que sa couverture soit en béton armée. L'un des prix du moins, parce-que mentir à la quasi totalité de ses proches en était également un non négligeable. « J'devrais envisager d'exposer mes propres clichés mais j'ai pas encore sauté le pas. » Ses paroles furent ponctuées par un bref rire alors qu'il portait à nouveau la bière à ses lèvres.

Boire moins vite. Parce-qu'à ce train là il risquait d'avoir fini son verre sous peu et l'alcool monterait trop vite. Sans compter le fait qu'il serait tenté d'en prendre une seconde si la discussion se poursuivait après qu'il ait vidé le premier et mieux valait éviter. Ou au moins ne pas passer le cap de la troisième. « T'es dans quoi toi ? » demanda-t-il alors le plus naturellement du monde, sa curiosité ayant repointé le bout de son nez. Il l'avait vu dessiner quelque chose en arrivant pas vrai ? Alors peut-être était-il illustrateur ou quelque chose dans ce goût là ? Ou peut-être pas, mais il ne le saurait pas sans poser la question bien conscient que si lui-même était suffisamment à l'aise et bavard pour discuter de tout et rien, ça n'avait pas l'air d'être le cas de Vincenzo, aussi se préparait-il à l'éventualité de ne pas avoir de réponse à sa question.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:52

Il lui sait gré de ne pas relever. Parfois, les remarques qui lui échappent l'agacent, il n'a pas le coeur de les expliciter. Alors ce "on verra", non, clairement, il n'a pas envie de poursuivre sur cette lancée. Et à dire vrai, son interlocuteur évoque un sujet qui attise autrement plus sa curiosité. La photographie. Pas son medium préféré, mais comme toute discipline artistique, elle attire son attention. Il serait presque déçu de la réponse du bouclé, plutôt évasive, peut-être trop peu passionnée à son goût. Ou peut-être que l'autre ne s'exprime pas par les mots ? De ce qu'il a vu jusque-là, il en serait un peu étonné, il doit l'admettre.

« L'art c'est surtout pour mon book, sinon je m'adapte aux demandes des clients. »

Rien que de très logique, à vrai dire. Pourtant il ne peut pas s'empêcher d'être déçu. Mais qu'est-ce qu'il ferait, lui, s'il devait essayer de vivre de la peinture ? Est-ce qu'il ne se conformerait pas aux demandes des clients, plutôt que de laisser parler ses blessures comme c'est le cas actuellement ? Il ne saurait trop le dire, en réalité, et pour l'heure, ça lui va bien de payer sa part de loyer plutôt grâce au cabinet vétérinaire qu'en devant exposer ses toiles aux yeux des autres.

« J'encadre pas mal d'événements assez variés. Ça peut aller des mariages -classique- aux défilés ou conventions de tatoueurs, entre autres.
- Ah oui ? »

Conventions de tatoueurs. Le truc dans l'histoire qui fait à nouveau briller une lueur d'intérêt dans son regard. Vêtu comme il l'est, il dissimule pas mal ses tatouages aux yeux du photographe. Pourtant les encres sur son corps sont multiples, et il a bien dans l'idée d'en ajouter d'autres. Et de réparer les dégâts sur son poignet, aussi, un de ces quatre.

« J'devrais envisager d'exposer mes propres clichés mais j'ai pas encore sauté le pas.
- C'est pas moi qui vais te jeter la pierre... »

Encore une phrase qui lui échappe, et qu'il regrette dans la seconde. Elle reste on ne peut plus vraie, pourtant. Nessa et Poppy ne cessent de l'encourager à exposer. Il n'en est pas capable encore. Le regard des autres l'indispose, il n'a jamais su le supporter. Et il ne sait même pas ce qui le mettrait le plus mal à l'aise, qu'on l'encense ou le descende en flèche ? Même l'indifférence ne le laisserait pas de marbre, et il n'est pas prêt à encaisser le flot d'émotions qu'une telle démarche pourrait générer. Pas en ce moment en tous les cas. Encore moins que ces derniers mois.

« T'es dans quoi toi ?
- Oh euh... »

Répondre ou ne pas répondre ? Il n'était pas très certain de la conduite à tenir, mais puisque l'autre avait évoqué son activité, et puisqu'il avait plus ou moins accepté cette conversation, sans doute qu'il devrait participer un minimum à la discussion, n'est-ce pas ? Pour se donner une contenance, et se laisser le temps de trouver ses mots, aussi, il a avalé une gorgée de bière à son tour, se promettant de ne pas la vider trop vite et de s'en tenir à celle-là seule.

« J'en vis pas, je suis encore étudiant, et pas du tout dans un domaine artistique d'ailleurs, mais je peins depuis tout petit... Je sais pas si j'arriverais à le faire sur commande, par contre... Ni si j'ai vraiment envie d'exposer non plus... »

La preuve, c'est qu'il n'a toujours pas dévoilé son croquis, alors que pourtant, le sujet est sur le tapis, et que ce serait l'occasion de le faire. Mais montrer ce qu'il fait à un autre, un inconnu qui plus est... lui non plus, à l'évidence, n'a pas encore sauté le pas. Pourtant, ses doigts effleurant la serviette en papier sont éloquents : il ne faudrait pas grand chose pour le décider...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:52

Comme souvent, le fait qu'il parle de ces conventions de tatoueurs élevait l'intérêt de ceux avec qui il échangeait, du moins si les personnes en question n'étaient pas totalement réfractaires ou je-m’en-foutistes quant à ce sujet. Aaron s'amusait toujours de voir les réactions de ses pairs tout comme il ne pouvait nier que participer à ces conventions -même s'il n'était pas tatoué lui-même- en tant que professionnel lui plaisait plutôt bien. Oh les prunelles de l'autre avaient bien pu s'illuminer de cette brève once de vie à l'annonce des mariages mais il en doutait, ce n'était généralement pas ce qui faisait vibrer le plus. Aussi hocha-t-il la tête à l'interrogation de Vincenzo, souriant d'avantage. « Ouais ! C'est vraiment un super univers et c'est toujours intéressant d'échanger avec les tatoueurs comme les clients, ça m'permet d'allier mon art au leur et ça change des contrats habituels » expliqua-t-il en toute sincérité. Certes, ce n'était plus son boulot principal et ce depuis longtemps, il ne considérait même plus cela comme un travail à dire vrai mais oui, ça lui plaisait et c'était nettement moins crevant et dangereux que ce qu'il faisait réellement.

Naturellement et pour continuer dans ses explications, le bouclé parla de potentielles expositions, bien conscient qu'il lui faudrait sans doute un jour s'y mettre s'il voulait maintenir sa couverture sans pour autant être certain d'avoir l'énergie nécessaire pour s'en occuper. Il ne put s'empêcher d'arquer un sourcil à la réponse de son vis-à-vis. Pas lui qui lui jetterait la pierre ? Parce-qu'il était sensiblement dans le même cas ou simplement parce-qu'il était du genre à ne pas prendre de risques et se contenter du petit confort habituel ? Si le détective ne releva pas, il lui retourna néanmoins la question, tant par pure curiosité que pour maintenir cette conversation.

À nouveau, son compagnon du soir sembla hésiter à sa question. Prenant sur lui pour ne pas paraître plus envahissant qu'il ne l'était, Nightingale se recentra un instant sur sa bière avant de laisser à nouveau ses prunelles voguer sur la vie qui se jouait dans le reste du bar. Il adressa un de ces sourires tranquilles à Vincenzo, se montrant à nouveau attentif alors qu'il semblait décidé à répondre. Il n'en vivait pas. De son art donc. Au fur et à mesure, le sourire du bouclé s'était fait plus prononcé. La peinture n'avait jamais été dans ses cordes, lui sont truc c'était les bonhommes bâton, mais ça ne l'empêchait pas pour autant d'apprécier -et d'admirer- les œuvres qu'il voyait. Aaron hocha alors la tête en pinçant les lèvres alors que l'autre avançait qu'il n'était pas certain de pouvoir peindre sur commande. Sûr que ça ne devait pas être évident, pas autant que la photographie, du moins de ce qu'il supposait.

Se reculant contre le dossier de sa chaise en prenant sa bière dans une main, il haussa les épaules, l'air compréhensif. « C'est pas une étape évidente mais y a jamais rien qui presse, quand tu l'sentiras tu l'feras » rétorqua-t-il au sujet des expositions, concluant ses mots d'un nouveau sourire. « Tu suis des études en quoi ? » Trop difficile pour lui de ranger sa curiosité, comme souvent, mais il était vraiment intéressé. Certes, ça ne changerait pas grand chose à son quotidien mais il était toujours intéressant de rencontrer des gens de différents horizons. Reprenant une gorgée de sa bière un peu moins pleine que la moitié, il reprit avant même d'avoir une réponse de son vis-à-vis. « Tu me montrerais c'que tu peins ? Si t'as des photos ou quelque chose... J'ai mon appareil aussi si tu veux voir » proposa-t-il en gardant cette expression presque détachée du type qui ne se vexerait pas s'il se prenait un non catégorique et ce malgré la curiosité qui flottait dans ses prunelles.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:52

Les mariages ? Non en effet, ça n'est pas cette mention qui éveille l'intérêt de Vincenzo. Pas qu'il y soit réfractaire, il a seulement du mal à se sentir concerné. Tout le contraire du tatouage, pour le coup, dont il arbore un certain nombre d'exemplaire sur l'ensemble de son corps.

« Ouais ! C'est vraiment un super univers et c'est toujours intéressant d'échanger avec les tatoueurs comme les clients, ça m'permet d'allier mon art au leur et ça change des contrats habituels. »

Ca il veut bien le croire. Et c'est avec une certaine envie qu'il écoute l'autre parler. Discuter, échanger avec les uns et les autres, il en aurait sans doute été incapable. Mais s'immerger un temps dans cet univers, ça, il aurait sans doute franchement aimé, oui. Ne serait-ce que pour voir d'autres travaux que ceux qui ornent son corps, et peut-être trouver de nouvelles idées, aussi. Il y a un moment qu'il n'a plus remis les pieds chez un tatoueur, mais tout ce qui lui vient en tête depuis deux ans ou presque... n'a rien de très glorieux, et il vaut sans doute mieux qu'il évite d'encrer ça de façon indélébile sur son corps.

Quant à exposer... Il ne sait pas ce qui retient son interlocuteur, mais pour sa part, s'exposer au regard des autres, il n'est vraiment pas sûr d'en être capable. Quand bien même Poppy et Nessa s'escriment à tenter de le faire rencontrer des galeristes dans ce but.

« C'est pas une étape évidente mais y a jamais rien qui presse, quand tu l'sentiras tu l'feras.
- Mouais peut-être... »

Est-ce qu'il le sentira vraiment un jour ? Il en doute fortement. Il n'a jamais montré grand chose, reste embarrassé qu'Harold ait pu voir ses peintures, ce soir fatidique, et n'est vraiment pas certain d'être capable de les dévoiler au regard des autres. Pas certain de pouvoir supporter la critique, de l'encaisser sans sombrer plus bas que terre. Ni de supporter l'intérêt incongru qu'on pourrait lui porter. Celui d'Aaron, par exemple...

« Tu suis des études en quoi ? Tu me montrerais c'que tu peins ? Si t'as des photos ou quelque chose... J'ai mon appareil aussi si tu veux voir. »

Il ne sait pas quoi répondre, baisse le regard, le rouge lui montant aux joues sans que l'alcool de sa bière n'y soit pour grand chose.

« Tu me prends au dépourvu, j'ai pas ça dans mon téléphone, je les montre pas en fait... Et je sais pas trop si j'ai envie de changer ça... »

Il hésite, quelques secondes encore, les doigts sur cette serviette en papier qu'il griffonnait à l'arrivée du photographe. Et répond à son autre question, le temps de se décider, de quelque manière que ce soit.

« Je suis un cursus spécialisé en biologie marine. Mais il s'est passé pas mal de choses ces deux dernières années, et je suis un peu en train de tout foirer... »

Malaise. Mettre des mots dessus donne plus de corps à cette vérité qu'il se voile depuis des mois. Il est venu à Edinburgh comme on saisit la dernière chance et depuis sa tentative échouée, il sait bien qu'il a plus de mal à se concentrer, les médicaments anesthésiant parfois ses réflexions. Et sa mémoire. Le dire à voix haute rend plus tangible cette réalité qu'il a tout fait pour occulter jusque-là, et il ne sait pas gérer ça non plus. Qu'est-ce qu'il va faire, s'il se fait virer de la fac, maintenant ? Il ne bosse plus au cabinet pour raison médicale, il n'a pas d'autre porte de sortie. Est-ce que ce sont ces sombres réflexions qui arrêtent sa décision ? Le morceau de papier gribouillé entre ses doigts est retourné, doucement poussé vers l'autre côté de la table. Vers l'autre.

« C'est tout ce que j'ai ici, et c'est vraiment pas grand chose, juste un petit croquis... Ca a pas vraiment tant d'intérêt... »

Lui et sa propension à minimiser tout ce qu'il fait. A dénigrer ses capacités, retirer toute légitimité à ses moindres réussites... Le regard désespéré qui siège entre eux semble pourtant vivant... et son identité difficile à dissimuler pour qui en connaît le propriétaire d'origine...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyMar 23 Juil 2019 - 15:52

Sûr que le bouclé avait remarqué l'embarras de son vis-à-vis suite à sa question concernant ses études et les peintures qu'il faisait mais il ne revint pas sur son questionnement. Il se savait trop intrusif parfois, les limites de ses pairs étant bien souvent plus faibles que les siennes et il lui arrivait parfois que certains ne pouvaient simplement pas user d'entourloupes pour détourner le sujet ou laisser entendre qu'ils ne souhaitaient pas en parler. Tout le monde n'était pas comme lui donc et pour les plus réservés il n'était pas toujours simple de le gérer. Malgré tout, il tâchait de ne pas insister trop, ne revenant certes pas sur sa question mais ne la répétant pas non plus, laissant juste le temps à l'autre de décider d'y répondre ou de l'envoyer bouler.

Finalement Vincenzo se décida, plus ou moins. À ses premiers mots, Nightingale ne retint pas un petit soufflement amusé. Prendre les gens au dépourvu, ce n'était pas nouveau ça non plus et, comme souvent, il ne se formalisait pas d'un potentiel refus bien que sa curiosité restait mise à mal. « C'est dommage, mais j'comprends » répondit-il simplement en souriant toujours, restant attentif à son vis-à-vis qui, au moins, répondait sur ses études. Biologie marine. C'était bien la première fois que le bouclé tombait sur quelqu'un qui suivait un tel cursus et autant dire que ce fait ne fit qu'accentuer son intérêt, l'explication de son vis-à-vis lui tirant cependant une moue compréhensive. « C'est pas commun ça, j'imagine que c'est super intéressant ! J'espère que t'arriveras au bout, si ça plaît faut pas lâcher. » Plus facile à dire qu'à faire sans doute parce-qu'après tout, il ne savait rien de ces choses qui étaient survenues dans la vie de l'étudiant, mais avec de la volonté tout était faisable. Restait encore à l'avoir, cette volonté.

Bien décidé à en savoir plus sur le cursus suivi par son camarade du soir, le détective se stoppa cependant dans son intention en le voyant retourner la serviette pour la pousser vers lui, cette dernière contenant un portrait. C'était donc ça qu'il faisait lorsqu'Aaron était venu le perturber dans ses plans de tranquillité. Lui adressant un sourire à ses mots, il reporta ses prunelles émeraude sur le papier, prenant ce dernier entre ses doigts. Une seconde. C'est tout ce qu'il lui avait fallu pour reconnaître Gus alors qu'il se figeait, regard perdu sur cette représentation. Son expression pourtant demeurait inchangée, aussi curieuse qu'auparavant, aussi détachée. C'était son boulot après tout, de faire comme si de rien n'était, passer inaperçu, ne laisser entrevoir aucunement le fond de ses pensées.

Un sourire étira le coin de ses lèvres alors qu'il relevait le nez vers Vincenzo. « Même avec peu de moyens il est vraiment beau ! Du moins du peu que j'en vois, t'as du talent j'trouve » commença-t-il en souriant d'avantage. Ce portrait... Quelle probabilité y avait-il pour que l'autre connaisse Harold ? Et qui était-il pour lui du coup ? « On voit qu'y a de la technique même si je sais pas s'il ressemble au modèle. C'est un client ? » demanda-t-il de ce ton qui mêlait bonne humeur et détachement, laissant ses prunelles voguer dans le bar. Tout pour maintenir l'illusion. En une seconde, le bouclé était passé d'une mentalité détente à celle de Mist, désireux de savoir ce qui liait les deux hommes.
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyLun 2 Sep 2019 - 19:28

« C'est dommage, mais j'comprends. »

Il n'en est pas si certain, mais il ne relève pas. L'autre, au moins, n'insiste pas outre mesure pour voir ce qu'il fait, et ça, c'est déjà un profond soulagement. Il ne saurait pas se battre pour maintenir son refus de montrer quoi que ce soit, et prendrait très certainement la fuite, purement et simplement. Et ça ruinerait un peu l'idée de passer une soirée détente...

« C'est pas commun ça, j'imagine que c'est super intéressant ! J'espère que t'arriveras au bout, si ça plaît faut pas lâcher. »

Il esquisse un sourire embarrassé.

« Disons que ça fait une longue période de... Compliquée. Alors je suis pas sûr de réussir à rattraper toutes les lacunes accumulées... »

Mais il n'en rajoute pas plus, il n'a pas grand chose à dire de plus sur le sujet. Parce qu'il ne maîtrise plus rien à ce niveau-là, et qu'Aaron n'a, de toute façon, pas les moyens d'y faire quoi que ce soit. Et s'il foire vraiment ? Il ne sait pas trop bien comment il gèrera ça, il doit bien l'admettre.

Et puis il se décide finalement à lui laisser voir son croquis. Pourquoi ? Peut-être parce que le type a le contact facile. Peut-être parce que pour une fois, c'est quelqu'un de neutre face à lui, et qu'il n'y a pas de réel enjeu. Donc pas trop de pression. Il n'est pas parfaitement serein, cela dit, et son angoisse se lit sans doute dans ses doigts tapotant nerveusement sa pinte, mais il a connu pire.

Aaron prend la serviette entre ses doigts, y observe le portrait inachevé, mais pourtant déjà bien reconnaissable. Et le sourire qu'il lit sur ses lèvres rassure un peu l'italien.

« Même avec peu de moyens il est vraiment beau ! Du moins du peu que j'en vois, t'as du talent j'trouve.
- Oh euh... Merci... »

Il est toujours embarrassé du moindre compliment, cette fois ne déroge pas à la règle.

« On voit qu'y a de la technique même si je sais pas s'il ressemble au modèle. C'est un client ?
- D'ici ? Non... Enfin pas que je sache. Non, non, c'est... »

Le type qu'il a abandonné dans une chambre d'hôtel miteuse après qu'un de ses potes l'a infecté du VIH. L'homme dont il rêve sans cesse depuis, qui ne cesse de hanter ses nuits. Celui qu'il a retrouvé, il y a quelques semaines, par hasard, ici à Edinburgh, et dont le mal-être l'a poussé à commettre un geste désespéré un mois auparavant. Celui qui fait battre son coeur, rien qu'à penser à lui, malgré les souvenirs terribles de cette nuit à Rome. Mais comment le définir auprès d'un étranger ? Il hésite, ne sait définitivement pas comment il peut le présenter.

« Un ami... Disons... C'est un peu compliqué... »

Une main nerveuse passe dans ses cheveux. Un peu compliqué, oui... C'est le moins qu'on puisse en dire...
Revenir en haut Aller en bas
Nathanael Keynes
Nathanael Keynes
Nombre de messages : 607
Date d'inscription : 12/02/2014


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march EmptyLun 2 Sep 2019 - 19:29

Remarquant bien la gêne de son vis-à-vis quant à son compliment, le détective se contente de lui adresser un sourire rassurant et sans aucun jugement. Lui est à l'aise, ça a toujours été le cas, partout où il pouvait se trouver, mais il avait parfaitement compris tout au long de sa vie que tous ses semblables ne l'étaient pas forcément autant que lui, alors il puisait dans cette tranquillité pour ne laisser peser aucun malaise sur l'ambiance. Ça marchait, la plupart du temps, mais il y avait toujours des exceptions, et quelque chose lui disait qu'il valait mieux ne pas trop brusquer son nouvel ami du soir. Fait relativement comique en considérant la manière dont il s'était invité à sa table et comment il lui avait quasiment imposé une conversation. Mais maintenant qu'il avait réussi à le faire parler un peu, il pouvait y aller plus tranquillement et, au pire, si l'autre préférait à un moment s'en aller, il ne le prendrait pas mal, au moins aurait-il fait une nouvelle rencontre et n'aurait-il pas pu sa bière de la Saint Patrick tout seul.

Toujours dans cette volonté de ne pas se montrer trop intrusif tout en cherchant avoir une réponse sur le lien qui unissait Vincenzo et Gus, il joua l'innocence, suggérant que le portrait représenté sur la serviette était un client du bar. Si la réponse de l'étudiant partait plutôt bien, celui-ci s'arrête d'un coup, semblant réfléchir. Le bouclé avait alors arqué un sourcil, arborant un air intéressé qui montrait simplement qu'il n'était pas indifférent à toutes ces vies qui se déroulaient en parallèle de la sienne. Un ami. Il aurait pu le croire sincèrement si le concerné n'avait pas ponctué sa phrase en affirmant que c'était compliqué, sa curiosité ne s'en retrouvant que plus attisée. Harold ne lui avait-il pas lui-même parlé de ce type qui comptait pour lui mais pour qui il était néfaste ? Le hasard faisait-il tellement bien les choses qu'il se retrouvait présentement face à ce fameux type ? Pinçant les lèvres, compréhensif, Night opina du chef. « C'est parfois compliqué de gérer le relationnel ouais » rétorqua-t-il, un brin pensif. Un peu plus et il avait l'impression de se retrouver dans la réponse de l'autre lorsqu'il parlait de Sawyer. Un ami. Bien qu'entre eux ce n'était pas vraiment compliqué, c'était simplement terminé.

Un soupir filant entre ses lèvres, il termina sa bière avant de se remettre à sourire. « En tous cas, t'as dû l'observer longtemps pour pouvoir mettre autant de détails » lança-t-il, reposant brièvement ses prunelles sur le dessin. « J'dis pas ça pour te mettre mal à l'aise hein, une simple constatation. » Il haussa alors les épaules, rendant la situation un brin moins importante qu'elle ne devait l'être, lui donnant une certaine légèreté qui, il l'espérait, suffirait à ce que le brun ne se ferme pas comme une huître. Avisant son verre vide, il fit la moue avant de se lever. « J'vais m'rechercher une bière. J't'en offre une ? » Pas bien sérieux d'en reprendre une deuxième en sachant que sa teneur en alcool était faible et que, déjà, il commençait à en sentir de timides effluves. Mais tant pis, au pire il se ferait encore un peu plus bavard pour rien. Alors une deuxième et il arrêterait. Croix de bois, croix de fer, et tout le tralala qui s'en suit. Ayant obtenu la réponse du concerné, il lança un « j'compte sur toi pour surveiller mes affaires », prenant la direction du bar. Surveiller ses affaires était important oui, mais c'était aussi un moyen de lui laisser entendre qu'il espérait qu'il ne profite pas de sa courte absence pour filer.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Past the point of no return • 2019, march Empty
MessageSujet: Re: Past the point of no return • 2019, march   Past the point of no return • 2019, march Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Past the point of no return • 2019, march

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Peux-tu peindre en mille couleurs l'air du vent ? • 2019, early march
» Thank you for the music • 2019, late january
» Sorry seems to be the hardest word • 2019, february
» Rebirth • 2019, may
» An ode to noone • 2019 january

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Fiona's Laboratory :: RP&co :: Vincenzo (Rika)-